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Sans Pythie
"Ton Maître t’appelle, nous avons besoin d’une divination."
Il est de ces rares personnes qui lui apparaissent claires, parmi les âmes agitées de cette Ville. Serein dans la tourmente qui l’entoure, dans l’oeil du cyclone, de ces êtres qui s’abreuvent au banquet du chaos qu’ils ont créé sans y succomber. De ces entités dont l’appel est un ordre.
Alors, concentre-toi, Nezdar.
Réponds à la question :
Que vois-tu ?
La scène commence pour beaucoup de la même façon. Emerger dans le mal de crâne, sortir sur le panorama du smog, les appels en simultané, les crédits, le travail, le sang, le sexe, les commandements. Pour beaucoup, c’est déjà trop, et ils se laissent glisser lentement dans l’Abîme, sombrant sous la surface sans même la troubler.
Prodigieux infiltrateurs : sans module et sans capuche, les voilà habilement dissimulés en décorations de rue ou de fauteuils, sur lesquelles les regards glissent sans plus les voir. Observez-les, pourtant, ne serait-ce que quelques instants, mais quelques instants chaque jour.
Teint terne, semblable au smog indifférent et à la cendre des feux étouffés précocement. Souffle ralenti, bradycardie, lent effondrement jusqu’à ce que l’unique mouvement soit celui du brancard. Même les steaks faisandés doivent être mis au frais.
Mais pas celle-là. Elle vit, se vêt, sort. Elle a trouvé un chemin au coeur du premier labyrinthe.
Prodigieux infiltrateurs : sans module et sans capuche, les voilà habilement dissimulés en décorations de rue ou de fauteuils, sur lesquelles les regards glissent sans plus les voir. Observez-les, pourtant, ne serait-ce que quelques instants, mais quelques instants chaque jour.
Teint terne, semblable au smog indifférent et à la cendre des feux étouffés précocement. Souffle ralenti, bradycardie, lent effondrement jusqu’à ce que l’unique mouvement soit celui du brancard. Même les steaks faisandés doivent être mis au frais.
Mais pas celle-là. Elle vit, se vêt, sort. Elle a trouvé un chemin au coeur du premier labyrinthe.
Que vois-tu, Nezdar ?
Sollicitations en série, nouvelles âmes, nouveaux corps, ressources potentielles. Incitations à rejoindre le Nord, le Sud, la Rébellion, la Fédération, d’autres nom de sous-groupes en série qui s’échappent. Offre de vêtements, d’entraînements, d’équipements, méfie-toi, tout le monde ment (sauf moi. Tu peux avoir confiance). Achat à peu de frais de loyautés fugaces.
Quelques robotisations spectaculaires ont lieu ; des vivants se transforment en machines percluses de routine, dojo, boulot, ero-holo solo. Soirée occasionnelles à regarder son verre en se donnant un genre, retour précoce en chambrée.
Magie de la dégradation du sens et de l’échec en quête d’essence, nouveaux meubles décoratifs, musclés, certains, ciselés, sont aussi utilitaires, pouvant tenir une vitrine ouverte le temps nécessaire.
Mais pas celle-là. Pas encore. Nous avons avancé trop loin, trop rapidement. Il y a autre chose, avant.
Quelques robotisations spectaculaires ont lieu ; des vivants se transforment en machines percluses de routine, dojo, boulot, ero-holo solo. Soirée occasionnelles à regarder son verre en se donnant un genre, retour précoce en chambrée.
Magie de la dégradation du sens et de l’échec en quête d’essence, nouveaux meubles décoratifs, musclés, certains, ciselés, sont aussi utilitaires, pouvant tenir une vitrine ouverte le temps nécessaire.
Mais pas celle-là. Pas encore. Nous avons avancé trop loin, trop rapidement. Il y a autre chose, avant.
Que vois-tu ?
Amour. Que ce mot est répété. Sublimé. Prédateur à l’haleine paradisiaque. Les dents longues, étreinte symbiotique, consentie. Vide de l’absence, co-dépendance. Pourquoi sont-ils tant à porter aux nues ce qu’ils décrient ? Incompréhension.
L’expérience et la naïveté qui s’entrecroisent. L’intérêt et le recul, les premiers émois et l’absence d’attaches. Tissage de tombes en robe de bal. Une frange conséquente se trouve ici, et s’y perd. Souffles chauds, rose aux joues. Hanches aux ondulations spasmodiques, lèvres entrouvertes sur des déclarations muées en gémissements.
Celle-ci aussi. La nuit tombe. Une fleur s’entrouvre, rencontre l’ombre, et s’embrase.
C’est quoi, une fleur ?..
L’expérience et la naïveté qui s’entrecroisent. L’intérêt et le recul, les premiers émois et l’absence d’attaches. Tissage de tombes en robe de bal. Une frange conséquente se trouve ici, et s’y perd. Souffles chauds, rose aux joues. Hanches aux ondulations spasmodiques, lèvres entrouvertes sur des déclarations muées en gémissements.
Celle-ci aussi. La nuit tombe. Une fleur s’entrouvre, rencontre l’ombre, et s’embrase.
C’est quoi, une fleur ?..
Que ?..
Nezdar rouvre les yeux, sentant sa vis-à-vis se dérober. Sa main gauche, entaillée, perd prise, laissant sur le vêtement de la jeunette une discrète traînée hématique pour tout souvenir. Se souvenir…
Beaucoup la pensent délirante. Atteinte d’une pathologie quelconque. Elle-même, des fois, en vient à se poser la question. Entre mysticisme et folie, la frontière est parfois mince. Et déjà, les mots s’enfuient, à mesure que son interlocutrice lui devient floue.
C’est tout ce qu’elle a réussi à dire.
Une élucubration, probablement.
Malgré le malaise suscité,
Indéniablement.
Une élucubration, probablement.
Malgré le malaise suscité,
Indéniablement.
Informations sur l'article
Ah.
23 Février 2024
178√
14☆
3◊
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◊ Commentaires
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Pilz (41☆) Le 24 Février 2024
Ah. -
Helina (306☆) Le 28 Février 2024
Ben c'est vachement cool ! L'ambiance est bien là. -
Liouli (371☆) Le 01 Mars 2024
(Oh ! joli doigté de clavier ! ~ Merci pour la lecture.)