EDC de Neyrah~73440

     Là voilà qui rêve, encore et toujours. Le visage et la chevelure d’albâtre battus par les flots, véritable rivière ruisselant le long des cornes et des joues. Alors qu’à l’eau glacée et sans âme se mêle les chaudes larmes de la jeune ingénue. Là voici, assise sur un toit proche d’un baril lui réchauffant à peine les mains. Parmi quelques âmes aux paroles et pensées froides, sinistres, mais teintées d’espoir. Ses paroles, elles, vont à l’encontre du climat ambiant. Pleines d’espoirs et de rêves, pleines d’une joie intarissable comme les flots destructeurs en contrebas.

     Elle dont l’esprit ne connait pas l’amour, ni la colère ou la haine. Condamnée à une existence heureuse et naïve par son esprit complexe et défectueux. Condamnée au bonheur dans un ville de Morts-Marcheurs. Les murs de la ville toisent le spectacle des rues envahies avec une froideur totale, elle ne les comprend pas. Eux qui sont si silencieux, si froids. Pourtant censés les protégés, les voilà dépassés. Témoignage d’une Mère aux Enfants Perdus, ils ne peuvent agir, figés dans leur rôle. Et en contrebas, leurs protégés hurlent contre la vague, hurlent contre l’inéluctable.

     Alors la silhouette se dresse, avec fierté et puissance. Campée sur ses jambes arcboutées, de cette force qui fait sa fierté. Elle sourit à l’avenir, elle sourit aux désespérés. L’Agrimensor dans son dos et le béret détrempé fixé entre les deux cornes, là voilà qui offre sa joie, son bonheur, ses rêves au secteur. Elle finit par descendre dans les rues envahies du courant intarissable du destin. Ses mains se liant à celles de ses frères et sœurs, son regard d’albâtre tente de rassurer les plus paniqués. Elle joint ses efforts, son corps aux leurs.

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Un petit texte, sans ambition, posé à chaud pendant une inspiration. Merci de la lecture.