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EDC de Nelwenn~66948

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// 𝓐𝓟𝓡𝓔𝓱 𝓛𝓔 𝓱𝓜𝓞𝓖 ...

Tu es si faible ...

L'Ombre elfique ne se regarde plus dans les miroirs. Cette horrible vision qui lui tire les entrailles à la vue des silhouettes irréguliÚres qui marquent son corps et que l'Elfe n'a su se résoudre à faire disparaßtre d'un simple passage en cuve. Elle les porte là comme un avertissement, un conseil qu'il ne faut pas oublier.
Vestige d'une Ă©poque oĂč les Bourreaux Ă©taient Rois de sa prison de mĂ©tal. Elle se rappelle encore parfaitement la sensation du sang sĂ©chĂ© qui craque sous le poids d'un corps maigre d'apparence et pourtant si lourd Ă  porter. La morsure du froid sur une peau mise Ă  nu, malmenĂ©e par la violence des hommes et les maux qu'ils ont besoin d'exprimer. Elle se souvient de cette odeur Ăąpre de chair brĂ»lĂ©e qui prend Ă  la gorge et qui soulĂšve le coeur Ă  en vomir ...

... pour mieux sombrer.

† † †


" Elli' .. ? Elli' ... Ellinel ?! Il faut te réveiller, ne donne pas le pouvoir à ces gens de te tuer ! "

" Ellinel nous a déjà quitté. Laisses-la reposer en paix ... "


" Mais pourquoi ... ? Elle était si jeune, elle voulait vivre ! Tu l'as abandonné, tu l'as laissé mourir. MeurtriÚre ! "

" Fermes la. C'est mieux ainsi, crois-moi ... "


† † †

Tu ressembles Ă  un cadavre.

Les annĂ©es filent et dĂ©filent sous les yeux de l'Elfe rachitique, enfermĂ©e dans une petite chambre d'hĂŽpital. MenottĂ©e aux barreaux du lit, le fer a Ă©tĂ© soigneusement remplacĂ© par du cuir pour ne plus abĂźmer les poignets mais l'Âme hurle sa dĂ©tresse, qui rĂ©sonne avec toujours plus d'intensitĂ©. Un plafond pour scĂšne, elle imagine Ă©crire ses pensĂ©es et dessine sa vie rĂȘvĂ©e sur ce grand tableau blanc, parfois interrompue par la visite d'un pĂšre inquiet ou d'une psychologue qui ne tirera rien d'autre qu'une expression vide de chaleur.
La premiÚre bouffée d'air vous brûle les poumons, mais le sentiment de liberté prend le pas sur la souffrance ...

... du moins, c'est ce que l'on pense au début.

❅ ❅ ❅


" Elli' .. ? "

" Je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler comme ça.. qu'est-ce que tu me veux ? "


" Tu pars de nouveau en cryogĂ©nie ... ? Ton pĂšre ne va pas ĂȘtre content, ça va encore lui fendre le cƓur ..."

" C'est bien la seule personne qui semble s'en intéresser ... "


❅ ❅ ❅

Ne souris-tu donc jamais ?

L'Elfe danse avec les fantĂŽmes du PassĂ©, entre les angoisses et les peurs inavouĂ©es, ce n'est plus qu'une coquille vide, dĂ©sabusĂ©e. Un corps qui se dĂ©place comme un automate mal articulĂ© et qui s'imprĂšgne parfois un peu de l'amour que certains tendent Ă  lui donner. BercĂ©e par les illusions, elle se contente de quelques miettes d'affection qu'on lui jette Ă  la figure, sans mĂȘme daigner la regarder. Aucun homme est tendre sans arriĂšre pensĂ©e. Manipulateur, narcissique et violent, Ă  quoi bon aimer ? Le cƓur elfique s'enferme Ă  double-tour, dans une Ă©niĂšme prison. Douce brume glaciale Ă©treignant les esprits en perdition. C'est entre les phases de cryogĂ©nie que l'Elfe s'affaire Ă  se donner corps et Ăąme au Centre PĂ©nitencier ...

... qui deviendra la forteresse de son cƓur.

♀ ♀ ♀

Vous me rappelez quelqu'un ...

Elle pourrait ĂȘtre votre sƓur, votre mĂšre ou cette femme que vous ĂȘtes incapable d'oublier. L'Elfe porte le visage d'une anonyme, Ă  qui l'on pose le masque d'un ĂȘtre cher, lorsqu'on a besoin de parler. Encore un, les mĂȘmes histoires qui se rĂ©pĂštent au dĂ©tour d'un cafey bien serrĂ© aprĂšs une longue journĂ©e de travail pĂ©nitencier. Étrange sentiment naissant que ces notes viennent caresser l'Ăąme. Une mĂ©lodie plus harmonieuse est jouĂ©e, les nuits passĂ©es Ă  Ă©numĂ©rer les pĂ©ripĂ©ties d'une vie, et les journĂ©es sans jamais se quitter. Les sentiments naissent et meurent aussitĂŽt ...

... ce n'est pas un cƓur à prendre.

♀ ♀ ♀

Je t'aime, tu m'entends ?!

Abandonner. Ils avaient un mariage Ă  organiser, un avenir Ă  saisir, quelque chose de beau qui n'aurait jamais du ĂȘtre brisĂ©. L'Elfe s'investit pour tenter de garder les deux bouts de corde, les mains Ă©corchĂ©es, en vain. Il a pris sa dĂ©cision, et la culpabilitĂ© ronge toujours les plus vulnĂ©rables. Elle sait. Elle n'a pas le droit de se plaindre ; c'est elle qu'on a choisi. Il est si facile de se flageller pour le mal que l'on fait plutĂŽt que d'accepter, et c'est une peine que de devoir traĂźner ce petit fardeau sur le dos comme l'on traĂźne sa honte. Quel choix allait-elle faire, maintenant ? Fuir ou encaisser ?
Avancer. Ne plus reculer puisqu'il est trop tard. Un pas aprÚs l'autre, c'est d'abord caché qu'ils se retrouveront dans l'intimité...

... avant d'apprendre à guérir.

❀ ❀ ❀


" ... est-ce que tu te souviens de moi ? "

" Oui. Ça fait longtemps, Ellinel. "


" Est-ce qu'on a réussi ? A-t-on guéri ? Est-ce que l'on est heureuse à présent ? "

" Elli' ... ne t'en fais pas, ne t'en fais plus. Nous sommes enfin lĂ  oĂč nous mĂ©ritons d'ĂȘtre.
Je t'aime Elli'. "


" Je t'aime, Vakarian. "
❀ ❀ ❀


_ AprĂšs le smog ...
... le vent emporte toujours les maux _

Informations sur l'article

I ~ Hymne Ă  l'Ăąme.
03 Mars 2022
521√  21☆ 3◊

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◊ Commentaires

  • Minh-Su (236☆) Le 03 Mars 2022
    Si aucun homme est sans arriÚre-pensées... = femme /o/. La question est vite répondu.
  • Nelwenn~66948 (32☆) Le 03 Mars 2022
    @AnzĂ» ~ coeur sur toi ❀
    @Minh-Su .. mais pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ! CQFD