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//>. Pater Custos Coded
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La vie est remplie de rebondissements. Il s'agit parfois que d'un souffle. Un battement de cils, un battement de coeur. La chute se fait alors si rapidement. Vertigineuse, sans frein. Un paradoxe merveilleux se produit alors que le temps nous semble n'être qu'une fraction de seconde, et pourtant s'arrêter net dans son élan morbide. La vie a toujours été un mystère non-résolu. Une quête sans fin avec des indices éparses. On la croit parfois lumineuse et éternelle et parfois sombre, voire éphémère. Et comme ce jour fatidique, la mienne fut sombre, fatidique, mais galvanisante.
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"Je.. je ne suis pas une cause... perdue?".
Une inquiétude, une peur qui me dévorait depuis des années. Depuis ce départ d'Orion. Ce départ qui avait été brutal, avec des ruptures, des mots de haine. Colère. Tristesse. Trahison. Répudiée de tant de gens. Devenue orpheline, par ma faute, par mes convictions qui ne suivaient plus celle de mes origines. Combien d'années je l'avais encore traînée malgré tout? Beaucoup trop, mais grâce à une main tendue, une plume bienveillante, je n'ai jamais quitté cette vieille amie.
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"Non... vous ne l'êtes pas. Vous allez apprendre Tenebris... vous êtes prometteuse.".
J'étais rapidement devenue un petit poussin sous le giron paternel. Je me suis mise à apprendre, à dévorer les connaissances que mon père me tendait. Et pourtant je m'y suis cassé le bec. J'ai perdu quelques plumes sur le chemin. Et chaque fois que je trébuchais, les paroles acerbes revenaient me hanter tel un horrible fantôme de mon passé.
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" ... lui faire manger les leçons qu'elle n'a et ne retiendra jamais " " ...la mort définitive sera sans nul doute plus douce pour elle que sa pauvre existence..." " Tu n'es qu'une pauvre victime...".
Pourtant, ma situation s'améliora peu à peu. J'ai saisi cette main avec une telle force. Accrochée, tirée. Je l'ai suivi dans son sillage pendant tellement d'années. La fierté qui m'habitait n'avait pas de nom. Et alors que mon coeur commençait à panser ses plaies, une nouvelle peur s'installa. Plus cruelle encore, plus viscérale. Celle de le perdre. Lui. Thallys sait comment j'ai failli rechuté et sombrer, pour de bon.
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"Je vous tiens! ".
La Guerre. Terrible. Celle qui vint secouer mon être. Nos convictions. Dans l'arrogance la plus total, nous avions sous-estimé. Sous-estimé ce qui nous guette dans l'ombre, dans les autres secteurs. Malgré ses connaissances... Rien ne parvint à freiner l'ennemi. Démunis, mon mentor se retrouva surchargé. Et nous plongeurs, enfants de la matrice connaissions les échecs cuisants qui s'enchainèrent sans cesse. C'est ainsi que j'ai eu ma première mission. Cette Guerre. Je voulais prouver que je pouvais le faire, que comme mes pairs je pouvais y arriver. Sans relâche j'ai plongé. J'ai affiné mes connaissances issues de mon premier mentor, Yang, et je me suis mise à trouver l'équilibre précaire entre ceux de mon second, Kemelvor.
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"Nous recherchons le Reliquaire. Où est-elle?".
Ce fut sans doute la première fois que cette passion me fit connaître de pires tourments que les paroles de ceux que j'avais laissé derrière. Enlevée, amenée loin très loin. On m'interrogea et me tortura pour avoir défendu l'Empire qui m'avait accueillie. Mais à cette époque, on ne savait pas encore que nous abritions un tel fléau sous notre giron. Le Reliquaire. Turing. Combien de marque je me suis prise pour une ennemie de l'Humanité. La saveur en fut que plus amer encore quand nous sûmes ses réelles intentions. Cette guerre avait été à la fois une bénédiction comme une malédiction. J'avais tant appris, et pourtant, j'avais également tant payé. Et lorsque la paix revint enfin, il était temps de reconstruire.
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Pendant un temps nous avions tous participer à reconstruire ce qui avait été détruit. Certains se mirent à chercher de nouvelles pistes. Les blessures étaient profondes et beaucoup de réponses restèrent manquantes. Pendant ces années, j'appris à recoller mes plumes et les siennes. Deux estropiés entêtés. Puis le calme revenu, nos âmes plus clémentes. Nous poursuivions ce lourd travail autour du Savoir. Le gardien n'avait toujours pas fini de m'apprendre et je n'avais encore de cesse à vouloir le rendre fier. Je gravis peu à peu les échelons, prenant mes marques. Je n'étais plus le petit oisillon du code. Jeune chevêche.
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Les entraînements, les recherches, tout s'enchaînait. J'avais gagné en assurance tout comme en expérience. Mais rien ne se passe jamais comme on l'espère. Et ce jour, je ne pensais pas être témoin d'une telle vision. Vision d'horreur pour les ombres. Et pourtant si inaperçue pour la masse. Et de ce moment tragique, vint s'ajouter l'acte que parfois nous ne pensons jamais faire un jour. Tuer.
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"Eryn Core est venue dans notre grille. Le Griffon a besoin de nous." "Tenebris vous dirigez l'équipe".
Je me souviens encore la matrice publique. Le bleu Serverguard avait laissé place au ocre Eryn Core. Et tandis que le griffon veillait sur nous, nous pistions notre ennemi. Les Coriens. Un cyber-combat qui fit rage. Une poursuite effrénée. Je me revois encore, coder ce blaster à la volée. Voyant ce plongeur chercher à enclencher un protocole qui s'annoncerait fatal. Je n'ai pas réfléchis. Dans l'urgence j'ai attaqué, sans relâche. Jusqu'à voir son Avatar se désintégrer complètement. Mort. Aucun plongeur s'attend à donner la mort. Bien que l'on nous prépare à cette éventualité. Et je me suis surprise après la fin de la mission être restée hébétée. Impactant que tardivement toute la porté de mon geste. Lui. Rassurant comme toujours, me réconforta dans le doute soudain.
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"Tu as fait ce que tu devais poussin.".
J'avais dépassé le stade fatidique. Maintenant il me fallait commencer à transmettre. Mais pendant longtemps je ne sus comment m'y prendre. Mes recherches se poursuivaient. Ma quête se faisait toujours aussi intense et pourtant. Je n'étais pas au bout de mes peines. Épuisée, je me suis écartée de plusieurs choses, j'ai levé le pied. Même le monde mère de mon être digital connu moins de visite. Ma course happée de plein fouet par un crippler.
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" Aussi étrange que cela puisse être, tu nous manques. ".
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Puis un revirement tout autant inattendu. Un retour au source, mais je n'étais pas seule. Il était toujours là, et sa propre curiosité piquée, il m'y suivi. On dit souvent que l'histoire se répète que la vie n'est qu'un cycle éternel. Je ne l'avais jamais réellement cru avant ce retour. Je connus un regain, un espoir. L'envie folle de laisser le code binaire frôler mes plumes encore, toujours. Mais je n'étais plus la même. Maintenant le fardeau de transmettre ce que j'avais pu apprendre devenait de plus en plus lourd, de plus en plus pressant. Hujan que j'ai essayé. Mais il me manquait visiblement quelque chose encore. Puis alors que je reprenais mon vol, je fus foudroyée. Connaissant une nouvelle chute vertigineuse. Je n'en avais certes pas fini.
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"Je te pardonne".
Mes pas m'avaient tirée doucement vers ce nid qui abritait ces premières missions, ces souvenirs si lourds ce peu après que tu fus parti. Papa. La vie t'avait arraché à nous. Et alors que je pleurais ta perte, j'eue soudainement le besoin d'emprunter à nouveau le chemin sur lequel tu m'as si longtemps guidé. Cela n'a pas toujours plu. Beaucoup m'ont questionnée sur mes choix. Et lentement sans le savoir je signai à nouveau la fin d'une ligne de code.
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" Elle n'est pas digne de confiance ".
"Tu es ingrate, nous t'avons tout montré.".
Des paroles qui m'ont longtemps accompagnées, et qui m'accompagnent sans doute encore, alors que je m'échinais à trouver cette voie du mentor. Cette voie si précieuse que vous avez tous voulu que je prennes. Ce n'était pas faute d'essayer. De se casser la tête. Il devint toutefois clair au fil d'aventures que je ne deviendrais jamais mentor. Pas si je m'entêtais à vouloir reproduire ce qu'on m'a appris à la lettre. Je me suis alors ouverte, comme une fleur qui étend ses pétales et je me suis mise à observer le monde d'un oeil nouveau.
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Puis l'impensable se produit. Quelques échanges, une nouvelle main tendue. J'accédai à un rôle qu'il avait si longtemps tenu. Celui-là même qui me fit le connaître. Mon chemin se traçait, petit à petit je sus. Je sus comment et pourquoi. J'allais transmettre, oui. Transmettre son héritage, le miens. Et peu à peu je m'avance sur ce chemin, les requêtes défilant de part et d'autre. Il n'était plus question de douter. Plus question de regretter. Plus question de vouloir s'effacer à tout prix. J'apprenais à faire ce qu'on avait tant attendu de moi. Enfin. Et comme une prophétie, tu me fus rendue. J'étais estomaquée. Papa, tu as alors pris de mes nouvelles, et ton regard sur moi changea du tout au tout.
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"Je suis fier de toi Poussin. Mais aujourd'hui je ne suis plus ton mentor, je
suis ton égal." "C'est à toi de remettre le flambeau. Mon histoire est terminée.".
Le compte à rebours était lancé. Impitoyable. Tu allais disparaître papa. Pour de bon. Et j'avais une double tâche: Mentor et Gardienne. Tout comme toi. Je me suis accrochée de toutes mes forces. Et les crises se sont enchaînées. Nous privant petit à petit de ces précieux derniers instants. La menace du monstre n'était jamais bien loin. J'en avais pleinement conscience. Néanmoins, je fis ce que j'avais à faire. Et doucement, je transmets ce que je sais. Pleinement, partiellement au gré des allées et venues. De petites traces indélébiles, comme les ravages d'une Foudre. Je sais que ma route se poursuit encore et toujours. Et c'est avec moi que je t'amène avec moi Pater Custos.
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☦ Chronica Umbra
18 Novembre 2022
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