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Un sens à tout çà

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[Journal de N2 non utilisable en RP]
Mon esprit est confus et embrouillé de contradictions qui me font perdre le chemin et obscurcissent mon présent. Les pertes mémorielles suite à mon passage en cuve sont si nombreuses que de trouver des repères s'avère presque mission impossible. Comment se tourner vers l'avenir et avancer si j'ai ne pas de point de départ, pas de passé, si je ne sais pas d'où je viens ni qui je suis? Le monde où j'ai été projeté oscille sans cesse entre des extrêmes qui me semblent irrationnels et absolument incompatibles, et tente de survivre dans une propagande d'optimisme et d'appel à l'idéal qu'il trahit et pilonne lui-même de l'intérieur à chaque instant.
Il y a forcément une voie, une issue, une explication, une raison à tout çà...


Je fais constamment le même cauchemar. Des bruits assourdissants, des objets qui volent et qui sont projetés dans tous les sens, un vent si violent qu'il m'est presque impossible de respirer, puis la chute, l'obscurité, et une sensation d'écrasement et de tassement qui se répète pendant de longues minutes pendant lesquelles j'entends chacun de mes os se rompre. Ne reste qu'une respiration suffocante qui s'exprime dans un râle à peine audible et à laquelle ma vie est suspendue. Je ne sens plus mon corps, juste une douleur intense et insupportable qui me rappelle que je suis encore vivant... Ce souvenir est si violent que je me réveille souvent en sursaut, l'écho de mes cris raisonnant encore dans la pièce et les muscles tétanisés. Un passage au centre de clonage pourrait certainement régler le problème, effacer cette trace mémorielle, résidu de mon ancienne vie et de l'ancien monde. Mais comment pourrais-je seulement me résoudre à détruire le seul lien qui me relie encore à mon passé et à mon identité perdue, à mon histoire, à ce que je suis?

Depuis quelques jours le cauchemar a changé pour faire place à une douleur plus insoutenable que celle de mon corps meurtri et broyé. Tout dehors n'est que apocalypse, le ciel est noir et sang et le paysage balayé et ravagé. Je me tiens au dessus du vide. Elle est suspendue à mon bras... Son visage est celui d'un ange, si jeune, si doux... peut-être a-t-elle 15 ou 17 ans. Son teint est pâle et ses yeux scintillants comme les étoiles. Ses lèvres articulent des mots que je n'entends pas. Sans doute me supplie-t-elle de ne pas la lâcher. Elle est terrorisée et pourtant à son regard je sais qu'elle me fait confiance et qu'elle s'en remet entièrement à moi dans une sérénité et un abandon qui me transpercent encore l'âme aujourd'hui... Soudain une explosion, puis le trou noir. Je me réveille le corps en sueur et des larmes ruisselant encore sur mes joues...
Nous devions surement être très proches mais j’ignore encore aujourd’hui ce qui nous liait. Je n’oublierai jamais son joli visage. Ses yeux me hantent encore et je vis chaque jour avec le poids de la culpabilité, de ne pas avoir su la protéger et de l’avoir abandonnée quelque part là-bas…
Ma tête et mon cœur sont remplis de doutes, de douleurs, de silences. Et je prie chaque jour de trouver un sens à tout çà...


Je cherche ma route, j’essaie de rattraper cette histoire qui m’échappe. Comment être soi-même et continuer sa vie lorsqu’on ne sait pas d’où l’on vient ni qui ont a été ? Mon seul repère, le reflet de mon âme, c’est elle. Alors, j’essaie désespérément d’être celui que j’ai vu dans ses yeux : un homme sûr de lui, sans peur et sans doutes, rassurant et fort, indéfectible…
Mon châtiment c’est d’honorer sa mémoire en continuant mon chemin et en donnant un sens à tout çà.
Alors, je me résigne et me reconstruis doucement. L’Impérialisme me sert de tuteur. Il me guide et me conduit vers les autres. C’est un enseignant puissant pour aider à devenir meilleur. C’est la voie qui me parait la plus logique et la plus sûre pour éviter de revivre toute cette horreur. Malgré tout je sais que çà ne suffit pas… Je me demande s’il y a un moyen de réussir et s’il est en notre pouvoir de vraiment saisir le bonheur.
L’autre jour, j’ai eu une vision, comme une aura cybernétique qui flamboyait de mille couleurs, composée de milliers d’éléments fractales tous différents mais parfaitement assemblés les uns aux autres pour ne faire qu’une silhouette unique et majestueuse.
Des milliers de structures auto-similaires, des objets non-déterministes lancés dans un processus dynamique de création perpétuelle qui varie lui-même avec le temps de façon aléatoire dans un rapport parfait de proportions. Le tout par rapport au plus grand est comme le plus grand par rapport au plus petit. En voyant s’organiser ce magnifique ballet, j’ai alors eu une révélation : l’Harmonie n’est pas prédéterminée dans un modèle unique de fonctionnement. Elle est en perpétuelle évolution et à sa quête il n’y a pas de fin.
C’est peut-être finalement le vrai sens à tout cela…

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