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EDC de Meow~57322

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- Absolute -

♫...♫...
Séquence:

L'image sursaute plusieurs fois avant que n'apparaisse dans la pénombre une jeune femme rousse mise en lumière par des néons agonisants. Elle est de dos et ses jambes sont étendues au coin d'un bureau enseveli sous un amas de bric et de broc. Elle semble observer depuis la grande baie vitrée, l'horizon au dessus de la cité vaporeuse. Une bouteille de Mcgregor jamais assez proche de ses lèvres.
«...L'obscurité sinueuse a pactisé avec l'embrasement de la lumière dans l'agencement parfait d'une ville surveillée et sous contrôle, pourtant mes premiers pas continuent de se heurter à l'aliénation d'une société qui échantillonne ses meilleurs éléments, engagée dans une course contre l'éternité et de pouvoir dont je m'en distançais peu à peu...
Maintes fois, j'ai fait marche arrière en me confrontant à la lumière brumeuse du jour. Elle m’intimidait bien plus que n'importe quelle ruelle sombre.
Leurs sourires aiguisés ne m'inspiraient pas la confiance nécessaire à de plus amples présentations alors je m'y suis soustraite puis contrainte à ne plus en être témoin. J'étais devenue étrangère à la cité après lui avoir intériorisé tous mes espoirs: simples chimères...
Je décomptais mes nuits avec des verres d'ambrés, assise à un comptoir à épier l'agitation d'un bar qui me laissait pourtant indifférente.
Dans l'attente que naisse en moi le Désir. Celui qui n'aurait été programmé par aucune formule technologique ou scientifique mais plutôt celui qui se serait noyé dans la multiplicité, sans artifice ni prétention...
Il serait aisé de croire que la solitude me devenait pesante, que l’appétence de la chair était un vice absolue de complaisance. Mais l'on aime à croire que nous sommes différent, unique. Et comme d'autres avant moi, j'ai abandonné mes croyances et mes noblesses pour me soumettre à l'attention singulière qui avait apprivoisé l’essence de mon humanité...
Se reconnaître dans le regard de quelqu'un d'autre, c'est une intuition étrangement égoïste qui tempère nos névroses. Et comme nous n'acceptons finalement que ce que nous connaissons le mieux, il était aisé dans ce genre de situation de braver les convenances.
Sans doute que l'alcool agissait aussi sur moi avec ses vertus désinhibitrices qu'on lui apprécie alors que l'attirance physique captivait déjà mes fantasmes...
Il était froid et distant, assez sûr de lui dans les intonations de son corps. Sérieux bien trop sérieux en apparence.
Défier son impassibilité c'était aussi inspirant que de lui faire lâcher prise.
Quelques mots complices avaient suffit pour sceller nos destins. J'étais prête à le manipuler autant que lui à le faire, révélés par nos instincts les plus primaires. Notre allégeance mutuelle dépassait alors l'entendement.
Les premiers émois du cœur sont d'une naïveté déconcertante mais les premiers dérapages sous la ceintures les occultent rapidement...
De manière remarquable j'aurais pu affirmer que j'étais enfin vivante, que le contact de ses mains m'était aussi nécessaire que l'air pollué qui emplissait mes poumons. Dans notre vase clos, la réalité cinglante n’aurait pu éclabousser notre passion.
Une histoire parmi tant d'autres, tant d'autres avec une issue tout aussi dramatique. Sauf que c'était la mienne. La notre...»
♫...You Are My Sunshine, my only sunshine
You make me happy when skies are gray...♫
Fin de la séquence:

La jeune femme agite d'une main tremblante une feuille de papier froissé, oubliant de l'autre celle qui scellait la bouteille entre ses doigts. Celle-ci chavire pour mieux se fracasser contre le sol. Son corps reste de marbre comme habitué à la perte de son propre contrôle. L'objectif de la caméra zoome d'avantage sur la silhouette, qui cette fois ci se retourne alertée par une étrange sensation. Elle remonte rapidement le 9 mm désossé plutôt et prend en joue la caméra. un éclair furtif vient peindre les murs, un impact' fait alors explosé la retransmission.

Spoiler (Afficher)
Qu'il est dur de mettre fin à une histoire, à une complicité qui dépasse les apparences et la raison merci JD Uthan pour ces chimères d'ici et d'ailleurs.

Informations sur l'article

Continuum
11 Novembre 2015
738√  2 1

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