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Une naissance tardive
C'était il y a 11 ans. Le vautour aujourd'hui connu pour son calme et sa sérénité n'était alors qu'un tout jeune DI de la Prison aussi froid que sadique. Un détenu récalcitrant était pour lui un cadeau du ciel qui lui permettait de mettre en œuvre tout son art en frappant, écrasant, tordant, tranchant ou déchirant jusqu’à ce que sa soif soit rassasiée.
Cependant un problème continuait de lui pourrir ses journées : la réparation des équipements pénitentiaires qui étaient dégradés chaque jours par des détenus qui semblaient, selon lui, aimer se faire ainsi maltraité et en redemandaient en agissant de la sorte. Se disant qu'un diplôme d'ingénieur pourrait peut être l'aider à avoir les connaissances nécessaires, il put rapidement s'inscrire à la prochaine session grâce à l'académie et au système Impérial lui permettant de financer sa formation par les fonds de la Prison.
Quelques échanges de messages plus tard avec une jeune femme que Ghost identifiait comme la secrétaire du professeur il eut une date et un lieu de rendez vous. Pensant avoir affaire à un nain bourru qui lui donnerait le diplôme en échange de quelques litres de bière, le jeune vautour n'était pas inquiet sur le déroulement du cours. Et c'est après avoir effectué 3 exécutions en avance de peur que le cours dure trop longtemps qu'il se dirigea, le cœur aussi léger que son chargeur, vers l'ancienne et mythique Académie Impériale.
A peine entré il fila rapidement vers une place stratégique pour tout vautour qui se respecte : au fond contre un mur et loin de tout individu pouvant user d’interactions socialo-amicales, autrement appelées discussions. Voulant éviter tout contact de ces gens si imprécis et méprisables il prit rapidement son vieux deck retro et planqua sa tête derrière en profitant pour travailler sur ses projets matriciels.
Des bruits de pas vinrent interrompre les bavardages. Surement le professeur se dit le vautour qui ne regarda même pas, se disant que de toute façon la hauteur des tables empêcherait de voir ce gros nain parfumé à la pixelienne n°5 accompagné de sa sublime barbe contenant encore le vomit de la veille.
- Bonsoir à tous et bienvenu au premiers cours d'ingénierie - une voix aussi délicate que douce transperça les tympans de Ghost. Comme une caresse de l'esprit, un délice du palais ou un massage des neurones cette voix fut pour lui comme un ordre de voir son origine.
Ni une ni deux le vautour referma son deck et observa l'individue. Une jeune femme brune se tenait debout face aux élèves. Vous connaissez ces publicités pour un bar chic de la Haute Ville ou une nouvelle collection de vêtements d'un tailleur renommé ou le temps semble ralenti au maximum et ou les acteurs sont subjugués par l'objet tant convoité? eh bien c'était ce qu'était en train de vivre notre sadique à plumes noires.
Un visage d'une douceur n'ayant d'égal que sa beauté agrémenté d'un sourire pouvant guérir les âmes les plus torturées et contenant des yeux aussi intenses que pétillants. Le vautour en était bouche bée devant elle. Par chance son placement stratégique lui permit de rester dans l'ombre et qu'elle ne remarque pas encore la brèche qu'elle venait d'ouvrir dans cette carapace inviolable qu'il s'était forgé avec le temps.
-dimensions ... voler ... plat .... blablabla - - Tu pourrais dire n'importe quoi, ce serait une oeuvre d'art pour moi - se disait-il, ses yeux noirs prisonniers de sa maitresse et le corps paralysé par sa beauté.
Elle continuait son cours lorsque soudain, par je ne sais quel miracle ou faculté d'observation elle posa ses yeux sur lui. L'instant fut aussi bref qu'un éclair d'intelligence chez un troll mais paraissait aussi long qu'une séance de torture spéciale prison. Ses coeurs battaient aussi vite que lors d'une plongée de combat et ses plumes, bloquées dans son armures tentaient de frétiller pour refroidir son corps.
Le cours était fini et le vautour restait assis. L'envie de rester devenait plus forte que celle de retourner à la Prison pour casser quelques os. N'osant ouvrir la bouche il dégaina son Com et remercia la jeune femme pour ce cours si instructif dont il n'avait entendu qu'un roulement continu de tambours traverser son corps au rythme des battements de ses deux coeurs. La jeune demoiselle lui répondit rapidement d’une douceur et d'une gentillesse incomparable.
Après quelques échanges elle lui proposa de l'aider à s'entrainer. Lui qui n'aimait plus le contact humain mais avant qu'il ne puisse répondre ses doigts avaient envoyé la réponse...
- mais... qu'est-ce qu’il m'arrive?... je... j'ai... presque envie... d'être....humain?!? - [i] le dernier mot retentissait dans sa tête comme la résonance d'une révélation, prémices d'une histoire aussi longue qu'intense.
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Histoire(s)
14 Juillet 2014
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