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EDC de Enylwën~65945

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La voix d'un ange, la mélancolie d'une elfe

En train de regarder les lumières de la ville derrière sa fenêtre, Enylwën appuit sur sa caméra, posée sur le rebord de sa table de chevet... Vêtue de son grand Trench qui recouvre presque entièrement ses jambes. On verra à peine ses collants de tissu roses qui s'engouffrent dans ses bottines hautes. L'elfe s'est habillée de manière distinguée ce soir :
"Il y a de ça un an, des heptades, je me sentais plutôt seule... Bien sûr, il y avait ma famille... Mais en dehors d'elle, le S.R. ne m'inspirait rien... Je m'y sentais seule, dans un endroit froid, où la crasse et le Smog s'emmêlent pour former des rues abjectes, où la puanteur arrive même à traverser le masque..
Comment aurai-je pu imaginer que la chose qui m'a éveillée de ma torpeur aurait pu être une morsure? Un coup de croc qui perce ma chair, s'enfonce jusqu'à mon coeur, qui oppresse ma poitrine! J'ai tenté en vain de me débattre, le combat fut court, car plus les secondes défilaient, plus je souhaitais sentir cette paire de croc enfoncées dans mon corps à jamais... Je l'accueillais avec plaisir... Avant, je ne me sentais pas vivante, mais quand ce venin s'est insinué dans mon corps, je l'ai ressenti comme un nectar précieux! Mes sens étaient perturbés, j'étais chaude, vivante, mes yeux peinaient à se fermer quand j'allais dormir, car je souhaitais rester éveillée toujours plus longtemps, pour que les jours jamais ne se consument. Je me rappelle, encore aujourd'hui, allongée dans mon lit avec mon Com' à la main, tentant de rester éveillée tout en répondant, enjouée à celles qui m'ont arraché du néant, sombrant dans le sommeil, avant que le lendemain matin, je me réveille en me disant "Merde... J'ai pas terminé de taper mon Com'!"... Pourtant, le temps est immuable, c'est mathématique, mais ce venin me le faisait sentir comme s'il s'échappait à toute vitesse... J'étais droguée, heureuse, et les crocs plantés en moi et qui continuaient de m'injecter ce plaisir dont mon seul désir était de m’enivrer jusqu'à la dernière goutte...
Mais comme toute drogue, comme tout venin... Il a un effet pernicieux, oui, quand j'ai senti la mâchoire se détacher... Quand l'inévitable est arrivé, j'ai senti comme un vide... Instantanément... Vous aussi, vous l'avez senti, un jour, un instant, on est heureux... Et en une seconde, c'est l’ascenseur émotionnel, son corps se fige, ses muscles se raidissent... Un dernier souffle s'échappe de nos lèvres, comme si toute notre joie de vivre venait de disparaître en un soupir. Notre cœur se serre, et rien que l'on puisse faire ne peut empêcher ces crocs de venir se replanter en nous pour nous offrir ce que l'on souhaite le plus...
Mais après la perte, le déni, et toutes les phases de l'acceptation vers lesquelles notre esprit nous entraîne... Il ne nous reste que la tristesse... Un an que j'ai perdu celle qui m'a guidée... Un an que j'ai perdu celle qui m'a infectée avec son amour... Vous me manquez, toutes les deux... Vous vous reconnaîtrez...
Tous les jours, je passe devant, à chaque fois j'hésite... J'espère que la nuit me mordra elle aussi, de ses crocs glaciaux qui transformeront mon sang en cristaux, qui figeront mes gestes en un instantané, et qui engourdiront mon esprit jusqu'à le jeter dans l'oubli glacé...
Le temps est immuable, et pourtant, c'est l'une des seules façons de ne pas le voir passer... J'ai choisi de le vivre, avec toutes les douleurs que cela m'apporte, je suis peut-être une elfe faible, qui ne peut pas lever un Agri ou vaincre tous ceux qui peuvent me faire face. Mais je suis obstinée, je suis résiliente, je suis résolue à vivre, avec toutes les peines que je devrai porter...
Drae', ma sœur, je ne sais pas si ce sont tes lèvres, dansant pour nous offrir ta voix mélodieuse qui m'a remplie de nostalgie... De tristesse, ou si c'est le bar, rempli de tant de personne, mais absent de celles que j'aime profondément qui me font cet effet...
Une seule chose est sûre, ce soir, je m'endormirai seule, merci pour les somnifères, ils me sont utiles, je n'ai pas le courage de m'écrouler sans eux ce soir... Je toucherai bien le restant de poudre, mais... J'essaie de m'en passer... Je la garde avec moi, mais jamais je ne l'utilise, ça fait deux heptades que je n'y touche pas, mais dans ces moments-ci... J'ai envie de flinguer mon cerveau. M'man... Je me demande si toi aussi tu regardes par ta fenêtre... Et si tu penses à moi, des fois..."
Résignée, elle tendra sa main vêtue de mitaine vers la bouteille qui trônait sur sa table de chevet, un skiwi, deux gélules offertes par son médecin préféré qu'elle s'envoie dans le gosier, et dans son dernier moment de lucidité, elle tape du doigt sur sa caméra pour couper l'enregistrement.

Informations sur l'article

Des mots dans le vent
09 Avril 2017
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◊ Commentaires

  • Jali (84☆) Le 09 Avril 2017
    la doc, elle a dit, pas avec du skiwi!
  • Hécate (219☆) Le 10 Avril 2017
    [https://www.youtube.com/watch?v=J61u3wFzl68] - " So I'm tired of all the pain, of the misery inside
    And I wish that I could live feeling nothing but the night "