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La liberté
Il était un petit brin de femme, la plus farouche qu'on eût su voir. Elle était militaris et impérialiste, mais son goût du travail bien fait la poussait à toujours vouloir en faire plus, le faire mieux. Elle s'intéressait donc de près à toute idée qui pourrait l'inspirer afin que le secteur Marran se bonifie. Un jour, sa curiosité l'ayant poussée à outrepasser la limite d'un SAS, elle se dit :
« Va voir comment vivent les rebelles, car on t'a dit qu'ils étaient mauvais. Puisque l'on voit plus facilement la brindille dans l'oeil du voisin que la poutre dans le sien, tu trouveras peut-être là bas ce qui cloche chez toi. »
Le petit brin de femme s'engagea aussitôt par l'échelle rebelle, pour aller chez ceux qui demeuraient de l'autre côté des souterrains. En se promenant dans les rues, elle rencontra compère le loup, sous module furtif, qui eut bien envie de lui couper une oreille ; mais il n'osa, à cause de la sympathie qui avait fini par naître entre eux au fil de leurs échanges. Il lui demanda où elle allait ; la fière naine, qui savait qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un loup, s'adressa à lui en ces termes :
« Je viens voir comme la vie s'organise ici et si vos institutions sont aussi mal en point qu'on le dit.
- As-tu la réponse à tes questions ? lui dit le loup.
- Oh ! Oui, dit le petit brin de femme, car ton secteur n'est qu'un tas de ruines tandis que le mien se développe comme la jungle le fait à l'extérieur de nos murs.
- Hé bien, dit le loup, je ne suis pas de cet avis ; je te dirais que la liberté est ici, et toi tu continueras ta vie de l'autre côté, et nous verrons qui le plus tôt convaincra le deuxième. »
Le loup lui raconta comment chacun avait menti, trompé, caché, détourné, et le petit brin de femme s'en alla en riant, s'amusant de l'ardeur de son ami. Et le petit brin de femme perdit encore des cycles et des heptades à toujours servir sa cause ainsi qu'à élaborer quelques projets de renouveau nés des idées glanées de ci de là.
Le loup ne prit pas longtemps à semer le trouble en son esprit ; il insiste pour convaincre : Sonnerie de communicateur.
Le loup ne prit pas longtemps à semer le trouble en son esprit ; il insiste pour convaincre : Sonnerie de communicateur.
« Oui mon gros Loulou ? J'ai un entretien à faire là...
- Loin d'moi l'idée d'venir t'emmerder ! C'pas moi qui vient farfouiller chez toi dans ton secteur hein ! »
La liberté était une valeur fluctuante en secteur Marran à cause qu'elle se trouvait un peu mise à mal par un petit nombre au conseil. Ils se passaient le pouvoir de l'un à l'autre et puis de l'autre à l'un. Bientôt la formule se dessina :
« Tire la chevillette, la bobinette cherra. »
Le loup tira la chevillette, et la porte s'ouvrit. L'envie irrépressible se jeta sur le petit brin de femme, et la dévora en un rien de temps ; car il y avait plus de trois années qu'elle retournait le problème dans sa tête. Ensuite, elle fut de l'autre côté et chacun se fit très joyeux de la retrouver en Orion. Certaines connaissances, des amis, en entendant que le petit brin de femme s'était dérobée, quelques temps après vinrent faire sonner le communicateur. Toc, toc.
« Qu'as tu fait ? »
Le petit brin de femme, qui entendait la grosse voix d'un lézard, eut peur d'abord, mais croyant qu'il se montrerait clément, répondit :
« C'est votre fille, qui fait des siennes comme toujours elle en a fait mais qui reste une bonne impérialiste. »
Le lézard lui cria en adoucissant un peu sa voix :
« Vous n'avez pas besoin que je vous engueule pour savoir que vous faites des conneries. L'Imperium est dur en ce moment mais ce n'est pas en le fuyant que vous allez arranger les choses. »
Le petit brin de femme acquiesça, lui donna le « oui » qu'il voulait entendre, et puis s'empressa le prendre la fuite.
Le vautour, la voyant perdue, lui dit en reprenant la couture d'une plaie béante, sur une paillasse de centre pénitentiaire :
« Méditez, et prenez la bonne décision... Et si il vous faut une bonne mandale pour vous y aider n'hésitez pas a me le demander... »
Le petit brin de femme acquiesça de nouveau, et puis s'empressa plus vite encore de prendre la fuite.
Elle se mêla au secteur libre qui devait l'accueillir, où elle fut bien étonnée de voir quels égards on lui réservait à la moindre incartade. Elle dit :
« Secteur Orion, que vous refusez le latin !
— C'est pour moins laisser de terrain à l'imperium, mon enfant.
— Secteur Orion, que vos cuves énergétiques sont vides !
— C'est pour moins gaspiller de cristaux, mon enfant.
— Secteur Orion, que vos rebelles usent vos lames sur moi !
— C'est pour moins te montrer notre sensibilité, mon enfant.
— Secteur Orion, que vos organisations sont mal gérées !
— C'est pour moins dépendre de l'administration, mon enfant.
— Secteur Orion, que vous me paraissez opprimant !
— C'est pour moins te laisser de liberté. »
Et en disant ces mots, ce méchant secteur se referma sur le petit brin de femme, et l'emprisonna.
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Informations sur l'article
Chroniques 226-253
02 Février 2014
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11☆
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◊ Commentaires
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Valmont~32607 (178☆) Le 02 Février 2014
Petite, teigneuse, mais efficace! C'est pas un secteur qui va la crever, la Dall! -
Jazz (32☆) Le 03 Février 2014
S'pas un loup c'est un kobgnoll...nan mais tu m'la f'ras pas hein ! Même déguisé en grand mère ! -
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