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EDC de Alice~51211

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Épiphanie (Non référencé)

(☺)
Quand mon esprit est ailleurs et qu'il s'égare, et quand je suis tout au fond des plumes ;
Quand mes bras l'emprisonnent, et quand son odeur m'emplit;
Quand le sommeil frôle mon âme, et que la plume gratte le papier;
Il est là

Loin derrière les choses et loin derrière les mots. Derrière la parole, un paravent, protège mon corps, protège mon âme, tout est immense autour de moi. Mon cœur est minuscule et les portes sont ouvertes ; il s'efface, il est trop léger, dans le vent comme les cendres d'un mort. Mais il est partout. Je suis tout cela. J'imagine les toits et l'air ciselé, le vide, celui de la vie, du haut du monde ; mais j'ai quitté mon nid. Mais je n'ai pas le vertige. Sur les toits, je m'envole, je n'y dors plus, et au dessus du smog, la lumière brille, et quand j'inspire, je n'ai plus mal, et quand je clos les paupières. Je ne dompte plus les sentiments, les émotions, elles viennent. Parfois tout devient blanc et pur, parfois, quand je dors, quand je ne suis qu'à moitié, je ne suis plus tiède et molle, parfois, je suis comme un diamant, opalin, séant à son milieu, je rentre dans mon étui, dans le monde, il est dans ma tête et je suis en lui. Tout est un, je le vis, dans ces instants ou je vois tout, une présence est là, comme une famille, ce mot que j'abhorre, comme un père ou une mère, ces concepts abscons, comme l'amour et la joie, impossibles, tous en une chose, un être, qui prévaut et qui surplombe, et il est éternel, et il n'a pas de nom.

Quand ils sont purs et frêles, qu'ils titubent et que je fonds;
Quand ils se dévoilent, s'écorchent, montrent le ventre,
Quand ils sourient, embrassent, et s'aiment,
Il est là


Loin au-dessus de la ville et loin au-dessus de l'ennui. Il est des choses que l'on évoque pas, et auxquelles on s'accroche à jamais. L'instant ou soudain, on gagne la vue, et où la mort n'existe pas, ni l'angoisse, celle qui vous étreint le soir, sans raison ni sens. Il est celui qui trie mes sentiments et qui les rend éternels, avec les souvenirs, les moments, le temps, le passé qui survivra, et le futur. Il est le beau, l'air du parc ou le sourire du garçon, l'âme du nemo, le premier amour, les lèvres de la femme, l'étreinte. L'unité d'un groupe, la symbiose d'un binôme, la sérénité des êtres, il est d'avantage que la ville et ses murs, il est ce qui fait un, il est l'ultime espoir, il ne connaît pas les races, les âges. Rien n'es seul et rien n'est oublié, rien n'a d'importance, quand le sommeil m'assomme, quand la haine m'emporte dans sa houle, quand l'ennui, l'angoisse, la mort, la fin sont et m'assaillent, je le garde contre moi, tout au fond, et il empêche de choir, il est mon bastion, il est fait de ses cheveux noirs, de ses marionnettes, de son appartement et de son cul-de-sac, de mes joyaux et de ceux de chacun d'entre nous.
Quand les sentiments explosent et que les sourires éclatent ;
Quand la joie les fait hurler, quand, multicolore, tout s'ouvre, immense ;
Quand, enfin, la vie, elle les gagne, quand ils jouissent, quand ils crient ;
Il est là

Informations sur l'article

La Marmoréenne
13 Juin 2016
982√  7 1

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