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OR, deuil et préjugés. Mais surtout deuil.
"Bonsoir."
Un mot si simple, si insignifiant.
Tellement insignifiant que le message intitulé ainsi sera le dernier lu par Achab à son réveil. Il faut dire que la situation est inédite. DI qui se tire, les OR qui mutent, les crédits miraculeusement revenus, voilà des sujets bien plus attrayants qu'un simple "bonsoir".
Assis sur le bord de son lit, un verre d'eau à la main, Achab épluche méthodiquement ses messages. Se tenir au courant de la situation, conclure une petite vente, prévenir ceux qu'il considère comme un hybride entre élèves et sujets tests que les cours, ou les expériences, vont pouvoir reprendre... Et puis, enfin, ouvrir ce message.
En l'ouvrant, Achab se fait la réflexion qu'il est étonnant que le nom de l'auteur ne soit pas présent, mais ne s'attarde pas sur ce détail. Il parcourt en diagonale le texte, s'arrête après quelques lignes, et reprend plus lentement depuis le début, son cœur se serrant à chaque mot. "Bonsoir... expliquer mon geste... mon absence... dernier salut." Peu à peu, il comprend le titre du message et l'absence d'auteur. Et une question commence à le hanter : qui peut bien être à l'origine de ce message ? En réalité, il se doute bien de la réponse. Il reconnait ce style d'écriture. Mais il refuse d'accepter, espère encore s'être trompé, ou être victime d'une simple farce.
Et puis il doit se rendre à l'évidence, c'est bien Lheng qui a écrit ce message. C'est bien Lheng qui a mis fin à son existence.
Des larmes commencent à couler sur les joues d'Achab. Il commence par essayer de les retenir, mais abandonne rapidement. Dans sa tête se mêlent la tristesse, le sentiment de culpabilité et surtout une immense colère. Colère envers lui-même, de ne pas avoir su être présent lorsque Lheng en avait besoin, de ne pas avoir pris le temps de lui parler, mais surtout colère envers les vieux. Envers ces pseudos-rebelles qui passent leur temps à se chamailler pour des postes et des crédits, laissant le secteur dépérir voir même accélérant sa déperdition, et poussant certains à mettre fin à leurs jours. C'est bien ce que dit Lheng à demi-mots dans son message d'adieu : il n'a plus d'espoir. Plus d'espoir dans ce secteur miné par les même guerres intestines depuis des années. Plus d'espoir dans un secteur dont la seule raison de vivre est de s'opposer à l'empire, sans aucun projet de construction derrière.
Et puis progressivement la colère se calme, laissant place à la tristesse et à la nostalgie. Les souvenirs de leurs heures passées à sécuriser le garde-manger du SAM lors de la pluie radioactive. Les souvenirs d'un choc d'orteil porte bonheur. Les souvenirs d'entraînements interminables à essayer de rester conscient aussi. La colère reste enfouie, sourde, dans sa poitrine. Elle n'a pas disparu, et elle le marquera à jamais, mais ce n'est pas encore l'heure d'y penser. Pour l'instant, il se recueille.
Pour occuper son esprit, Achab tente de rédiger une réponse à ce message. Après plusieurs dizaines de minutes et d'essais, il finit par envoyer un court message. Il aurait aimé dire plus, dire mieux aussi, mais c'est déjà trop tard.
Après avoir répondu, il passe plusieurs minutes assis, la tête dans les mains, à ressasser, se demandant s'il ne devrait pas suivre le chemin de Lheng et s'en aller lui aussi. Puis il se secoue et se dirige vers la centrale. Il a besoin d'occuper ses mains. Il fouille distraitement, un œil sur sa pelle, l'autre sur les canaux où les informations s'enchaînent. Après quelques minutes, il apprend que les impés ont réussi à rentrer en SR. Il jure à voix basse, autant contre les impés que contre les rebelles, incapables de défendre leur secteur. Contre lui même aussi, son impuissance le taraude.
Par habitude, il se dirige vers l'Annexe Militaire. En entrant, il se rend compte que cette dernière est bien occupée, mais pas par les bonnes personnes. Entre 5 et 10 impés y sont présents, et bon nombre d'entre eux l'attaquent. Il pense un instant à se défendre, mais n'en a ni la force, ni l'envie. Il sourit. Après tout, la cuve est une façon particulièrement efficace de ne pas penser.
Un mot si simple, si insignifiant.
Tellement insignifiant que le message intitulé ainsi sera le dernier lu par Achab à son réveil. Il faut dire que la situation est inédite. DI qui se tire, les OR qui mutent, les crédits miraculeusement revenus, voilà des sujets bien plus attrayants qu'un simple "bonsoir".
Assis sur le bord de son lit, un verre d'eau à la main, Achab épluche méthodiquement ses messages. Se tenir au courant de la situation, conclure une petite vente, prévenir ceux qu'il considère comme un hybride entre élèves et sujets tests que les cours, ou les expériences, vont pouvoir reprendre... Et puis, enfin, ouvrir ce message.
En l'ouvrant, Achab se fait la réflexion qu'il est étonnant que le nom de l'auteur ne soit pas présent, mais ne s'attarde pas sur ce détail. Il parcourt en diagonale le texte, s'arrête après quelques lignes, et reprend plus lentement depuis le début, son cœur se serrant à chaque mot. "Bonsoir... expliquer mon geste... mon absence... dernier salut." Peu à peu, il comprend le titre du message et l'absence d'auteur. Et une question commence à le hanter : qui peut bien être à l'origine de ce message ? En réalité, il se doute bien de la réponse. Il reconnait ce style d'écriture. Mais il refuse d'accepter, espère encore s'être trompé, ou être victime d'une simple farce.
Et puis il doit se rendre à l'évidence, c'est bien Lheng qui a écrit ce message. C'est bien Lheng qui a mis fin à son existence.
Des larmes commencent à couler sur les joues d'Achab. Il commence par essayer de les retenir, mais abandonne rapidement. Dans sa tête se mêlent la tristesse, le sentiment de culpabilité et surtout une immense colère. Colère envers lui-même, de ne pas avoir su être présent lorsque Lheng en avait besoin, de ne pas avoir pris le temps de lui parler, mais surtout colère envers les vieux. Envers ces pseudos-rebelles qui passent leur temps à se chamailler pour des postes et des crédits, laissant le secteur dépérir voir même accélérant sa déperdition, et poussant certains à mettre fin à leurs jours. C'est bien ce que dit Lheng à demi-mots dans son message d'adieu : il n'a plus d'espoir. Plus d'espoir dans ce secteur miné par les même guerres intestines depuis des années. Plus d'espoir dans un secteur dont la seule raison de vivre est de s'opposer à l'empire, sans aucun projet de construction derrière.
Et puis progressivement la colère se calme, laissant place à la tristesse et à la nostalgie. Les souvenirs de leurs heures passées à sécuriser le garde-manger du SAM lors de la pluie radioactive. Les souvenirs d'un choc d'orteil porte bonheur. Les souvenirs d'entraînements interminables à essayer de rester conscient aussi. La colère reste enfouie, sourde, dans sa poitrine. Elle n'a pas disparu, et elle le marquera à jamais, mais ce n'est pas encore l'heure d'y penser. Pour l'instant, il se recueille.
Pour occuper son esprit, Achab tente de rédiger une réponse à ce message. Après plusieurs dizaines de minutes et d'essais, il finit par envoyer un court message. Il aurait aimé dire plus, dire mieux aussi, mais c'est déjà trop tard.
Après avoir répondu, il passe plusieurs minutes assis, la tête dans les mains, à ressasser, se demandant s'il ne devrait pas suivre le chemin de Lheng et s'en aller lui aussi. Puis il se secoue et se dirige vers la centrale. Il a besoin d'occuper ses mains. Il fouille distraitement, un œil sur sa pelle, l'autre sur les canaux où les informations s'enchaînent. Après quelques minutes, il apprend que les impés ont réussi à rentrer en SR. Il jure à voix basse, autant contre les impés que contre les rebelles, incapables de défendre leur secteur. Contre lui même aussi, son impuissance le taraude.
Par habitude, il se dirige vers l'Annexe Militaire. En entrant, il se rend compte que cette dernière est bien occupée, mais pas par les bonnes personnes. Entre 5 et 10 impés y sont présents, et bon nombre d'entre eux l'attaquent. Il pense un instant à se défendre, mais n'en a ni la force, ni l'envie. Il sourit. Après tout, la cuve est une façon particulièrement efficace de ne pas penser.
Alors que les coups des impés s'abattent sur lui, une dernière réflexion le traverse. Désormais, il ne luttera plus pour défendre la Rébellion. Il ne partage aucune valeur avec la plupart de ses membres, si ce n'est la haine de l'Empire. Et encore, vu le nombre de transfuges, cette haine ne doit pas être aussi forte qu'elle le devrait. Quel sens cela aurait-il de consacrer sa vie à soutenir un mouvement avec lequel ses désaccords sont si profonds ? Il ne veut plus défendre ce secteur. Il veut le voir changer. Au fond de lui, une petite flamme se rallume. Ses envies de cramer sa puce se dissipent. Puis un agri s'abat sur sa poitrine, mettant fin à ses réflexions.
Informations sur l'article
Vie personnelle
12 Novembre 2022
468√
16☆
8◊
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◊ Commentaires
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Chaos~74742 (75☆) Le 12 Novembre 2022
Le titre, le texte, les pensées d'Achab, top ★ -
Ipomée (159☆) Le 13 Novembre 2022
lheng n'imagine pas tout les coeurs brisés derrière lui :( -
Alexf (56☆) Le 14 Novembre 2022
un des jumeaux qui est parti ! ils sont different d'apparence mais pour moi, ils etaient au moins frere ! -
Lucian (179☆) Le 16 Novembre 2022
Il y a un quelque chose dans ce texte qui laisse un drôle d'effet. Jolie plume. ★ -
Liouli (378☆) Le 17 Novembre 2022
* Le message d'adieu de Lheng m'avait fait pleurer, tu en remets une couche :'(