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EDC de 62435

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I. La procession

~ Musique ~


Comment peut-on jouer le rôle de quelqu'un que nous ne sommes définitivement pas? Comment dire au monde "Je suis Gleen, oui c'est moi que vous voyez ici!" tandis que l'idée même de l'être vous est inconcevable? Que vous n'en pensez pas un traître mot? Est-il si facile de mentir au monde? Est-ce plus facile que de se mentir à soi même? Ce n'est pas Gleen que vous voyez là. Gleen n'est plus, ou n'est pas encor. Viendra-t-elle peut être à vous un jour. Viendra-t-elle peut être, et peut-être ne la reconnaîtriez vous pas. Il est bien trop simple je crois de jouer un rôle, d'être quelqu'un. Et bien trop difficile d'être nous même. Soyons nous même aujourd'hui si vous le voulez bien. Nous avons l'éternité pour jouer des rôles. Demain Dreadcast reprendra son théâtre. Mais aujourd'hui, soyons vraisemblables et exposons la vraie pièce que notre théâtre simule. À bas la facticité, à bas les apparences. Exposons nus, sur la scène du monde, ce que le corps ne peut exposer. Exposons-nous enfin. Montrons qui nous sommes et perdons nos titres contre de vraies couronnes.



Gleen venait d'entrer dans la bâtisse. Ces talons tintaient, et ce carillon allait se répéter contre les murs du monument. Elle s'y rendait de plus en plus régulièrement en ce moment, et y passait le plus clair de son temps, si bien qu'elle aurait presque pu dessinée elle-même le plan du bâtiment. Mais encore, elle avait lu chacun des livres posés dans sa bibliothèque et apprise chacune des dates agrémentant les fastes impériaux. Comme tout un chacun, elle commençait également à ressentir cet ennui, cette lassitude impériale de ne rien faire, ou de ne rien avoir à faire. Mais de surcroît, une plaie bien plus profonde la rongeait, invisible à l'oeil nu, et pourtant si douloureuse et affreuse que son corps lui-même semblait accaparé de ce maux. Son front se plissait quelques fois et sans le vouloir, il lui arrivait de verser quelques larmes. Alors, elle s'appliquait à la cérémonie d'entrée, qui était toujours la même, et la répétait toujours comme si ce fut la première, avec une timidité chaste, l'habit épuré et soigné, et la féminité candide.



Cirius, je n’ai pas su rester digne de toi.
Mes faiblesses m’ont amené à fauter.
Cirius, je me suis écarté de Ton chemin,
M’aveuglant, solitaire, dans les ténèbres,
J’ai trébuché en suivant tes pas,
J’ai vacillé face à tes Ennemis,
Je n’ai pu m’empêcher de pécher… //
Cirius, pardonne nous nos offenses,
Nous nous soumettons à ton jugement,
Nous ferons une juste pénitence,
Pour mériter de nouveau de Te servir!
"Confession", dans Recueil de prières impériales de Alexander Luponiger




La tête baissée et le visage humble, Gleen citait en elle les vers qu'elles avaient tant lu et appris. Elle demandait de la sorte, pardon pour ces erreurs qu'elles n'avaient encore jamais commises. Elle s'excusait de n'avoir blessée personne, et se disculpait des crimes auxquelles elle n'avait jamais participé. Et quand elle avait finit de se blâmer pour les méfaits que d'autres commettaient, elle promettait.


Amore, more, ore, re



La lecture accomplit, la jeune femme baissait un peu plus la tête, se recueillait, le silence cloîtrant ces lèvres. Les nerfs à fleur de peau, de nouveau les larmes entachaient la cérémonie sans pourtant la compromettre. Elle acquiesçait les mots qu'elle ne disait pas, sous le regard bienveillant des témoins habitant l'édifice. Elle scellait son existence à La Sienne, fermant son giron à tout autre et condamnant son coeur à l'amour platonique. Finalement, elle déposait une offrande ici et là dans le batiment. Une lettre parfois, une fleur, ou un repas. Puis, le secret se traînant derrière elle comme un voile, elle sortait, ouvrant les portes de Son Eglise sur un corps qui n'était pas -plus- sien.




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Ce texte est HRP. Merci de ne pas en tenir compte durant votre RP.



Informations sur l'article

Gleen
12 Août 2016
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