EDC de 59371

Le plus difficile c'est de ne pas savoir par où commencer. Nous, on a commencé du mauvais pied, par des chahuts et des insultes. Génialement génial.
La logique des choses voudrait qu'après celà il y a eu une décadence de cette relation déjà pas terrible, mais Thallys a décidé d'écrire notre destin, autrement.
Parce que oui, je crois au destin depuis mon retour, sans le destin, tu ne serais pas venu dans ce bar là précisément cette nuit là.

Ça fait tellement de temps... mais rien a changé, tout est simplement devenu plus fort. Pas une journée ne s'est écoulée sans que je pense à toi, les traits de ton visage sont restés imprimés en moi comme un nom taillé dans la roche. À vrai dire j'ai passé tellement de temps à penser à toi, que je nous ai oublié nous. Ça me détruit quand tu es obligé de me rappeler nos souvenirs qui ne vivent plus qu'en toi, parce ma mémoire est misérable, parce que mon cerveau est défaillant.
Pourtant j'ai une certitude, on a créé des liens uniques, à l'épreuve de l'espace et du temps.

J'ai tant de choses à te dire, mais je ne sais pas comment. Aucun mot ne me semble assez juste, aucun dessin assez clair, aucun geste assez intense. Soit j'ai un sérieux problème avec la communication, soit ce que j'ai besoin d'exprimer ne l'a jamais été auparavant. Je me mure peut-être dans le silence et me cache derrière des explications saugrenues, mais je suis atone. Il ne me faudrait que quelques secondes pour t'assassiner, mais toi, tu n'as besoin que d'un claquement de doigts pour me réduire à néon. Un rapport totalement déséquilibré, mais tant pis, je l'ai permis et je l'accepte.

En toute honnêteté, j'attendais que tu me le dise, enfin après plus d'une décennie, j'en avais besoin. Je voulais savoir où j'en suis, où on en est, a-t-on survécu à cette épreuve ?
Tu l'as dis sans que je te pose là question.

Depuis, j’ai le coeur qui chante à l’intérieur, les papillons qui virevoltent dans mon ventre, le rythme cardiaque qui s’affole, les yeux qui brillent à chaque instant, je suis une boule d'énergie. Oui, je suis heureuse de vivre. Je vais bien, pleinement.

Au départ je voulais juste gribouiller en attendant que tu te réveilles et j'ai fini par déverser mes pensées, mes sentiments sans mots. C'est des aveux que je ne répéterais probablement jamais de vive voix, parce que mon égo surdimensionné ne me le permet pas. Je ne suis qu'une elfe après tout, ne me demandes pas la lune.

Si jamais un jour tu tombes sur cette page de confession, brûles-là et oublies, vaut mieux que certains non-dits restent des non-dits. J'avais juste besoin de le dire à quelqu'un et je n'ai pas trouvé mieux qu'un bout de papier.