EDC de 59371

Où es-tu Makivic ?

Depuis combien de temps nous nous sommes pas vu papa, hein ? 10 ans ? 15 ans ? 20 ans ? Oui, cela fait 20 ans. Pourtant tu es gravé en moi comme si c'était hier qu'on s'était quitté.

Tu sais j'y repense souvent à nos disputes, à nos fous rires, à nos plans, à nos traques, à nos nuits sans sommeil... pas sans larmes je te l'avoue, mais j'y repense.
Tu m'as conçu, je suis ton sang, ta chaire, on est inséparables tel deux faces d'un dé. Parfois ce dé peut tomber sûr une autre face mais il suffit de le relancer pour faire repartir les choses.

Comme dans un film désynchronisé, je vois les images mais le son a du mal à venir. Certainement que ce que l'on disait n'était pas aussi important que le moment qu'on vivait.

Parfois quand je suis assise devant le miroir j'ai l'impression que tu vas apparaître derrière moi pour poser ton bras sur mon épaule et m'accorder ton regard bienveillant, l'espace de quelques instants.
Ces illusions là, non seulement je m'y accroche, mais je les chéris.

Te rappelles-tu du soir... quand tu m'as infligé une correction mythique parce que j'ai pété les plombs ? Tellement puissante la correction que je suis allée me cacher dans les égouts. Une elfe, dans des égouts. Le comble.
Il t'as fallu quoi ? 15 minutes pour me retrouver sans même utiliser ton deck ? Est-ce ça qu'on appelle l'instinct paternel ?
A vrai dire t'aurais même pu me brûler vive, je garderais quand même un bon souvenir.

Et tu sais à propos de lui... je sais que tu compendras un jour. Que tu l'accepteras.
C'est plus fort, plus puissant... que ce que tu croyais. Non ce n'était pas une passade, c'est une partie de moi.
Il te suffira de voir pour que tout soit clair comme de l'eau pure.

Mais tout ça, je ne te le dirais jamais. Bien sûr que non, j'ai ta fierté trop mal placée pour t'avouer ça en face.

Un jour le silence se brisera, et on recomposera encore le passé, on l'a toujours fait.
Tout n'est qu'une question de temps.