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1. Prémices à la pédagogie DreadCastienne

Voilà. Après des années de maturation, le clone était fin prêt. Il naquit viable avec cette traduction artificielle d'un instinct de survie primaire, tout le reste, l’humain l’assimilerait comme tous l’ont eu fait avant lui. Et alors que l’être quasi-trentenaire s’éveilla, il vînt s’échouer aux pieds de l'espace auquel il avait été jusqu'alors prisonnier. Quelques dégueulis plus tard et autres errances malheureuses, l’homme était debout… ou presque. Dévêtu, les muscles atrophiés, peinant à parler. C’était la fin d’une matinée, le 11ème cycle venait de passer. Nous étions le 7/260.2.

« Je ne me préoccupe plus de l’indélébile substance gluante et verdâtre qui me colle à la peau. Je m’habille maladroitement en réquisitionnant le peu que je trouve dans cette besace, laisser-là à mon attention, comme si ma naissance était attendue, ou pire, préparée. Les interrogations se bousculent, la vue se brouille à l’image de ces amas organiques aux allures hétérogènes : orcs, cyborgs, outriliens, humains, elfes, gobelins, tous entassés, pour la plupart nus, endormis, livides. Morts ? Les tympans bourdonnent, le raisonnement prend aussitôt fin, j'accoste une main salvatrice sur l’arrière du crâne. Maigrement accoutré, la peur, les maux de tête, la faiblesse du corps, l'envie de vomir à nouveau mes tripes et dans l'incompréhension la plus totale, je débusque une échappatoire.
Mes sens sont à peine en éveil lorsqu’une pluie acide vient me marteler la peau et gorger mes vêtements. Dans un rugissement d'acier, l’atmosphère malsaine du Centre Hospitalier déguerpit face à un environnement radioactif, pollué, placé sous le blocus d’une nuit permanente. Mes pupilles me piquent tout en la regardant, elle, DreadCast, une jungle urbaine en constante ébullition, et dont l’étendue se poursuit au fil de chaque nouvelle ruelle que j’arpente au grès de la volonté d’un iris curieux. Je fais abstraction des évènements précédents. Car cette ville me semblait devenir soudain ce que j'attendais, ma seule raison de subsister, venant répondre à toutes mes interrogations, formant mes interprétations sous mes yeux ébahis, et m’auto-condamnant à l’instant même d’y faire demeurer toutes mes éternités.
La tête bourdonne toujours, je marche d'un pas se voulant aussi vif que faire se peut. Mon attention s’exerce à la rencontre des luminosités offertes par les panneaux publicitaires des corporations ou sur celles des slogans sonores d’une propagande politique. Le froid, l’estomac s’égosillant famine et finalement la tentation, l’exaltation de l’exploration, me font parcourir les quelques pas qui me séparent de l’entrée du « Glop ! ».
C’est là, une fois dépassée l’enseigne aux loupiottes rougeoyantes, que je fis mes deux rencontres initiales. Une elfe, grande à la coiffe bleutée, Sin, et une étrange vautour néanmoins sympathique, Silena. Elles m’offrent mes premières clés de compréhension de l’univers qui m’entoure, et un pantalon même ! J’use de ma maigre solde dans l’espoir de ravir le déficit de mes gésiers et m’offre une bouillie de vers radioactifs : succulent. On fait perdurer notre discussion. J’intègre, après quelques conseils, le consortium Atrium en tant que vendeur au Market. Autant dire que vendre des articles ad vitam aeternam que je ne pouvais pas me payer n’étaient pas très folichon cependant les collègues n’étaient pas déplaisants et le bleu de travail : un costume sur mesures, m’allait à ravir disait-on.
Ne tarde pas que vienne l’aide dispensée par le Centre d’Accueil Impérial à travers les énigmatiques Wilma et Calypso, ma marraine. Ce fut plus tard au tour de la fondatrice d’Atrium en personne, Mayiine, de m’épauler dans mes prémices. Ces femmes me forgèrent l’esprit, l’éduquèrent et comme tout un chacun, on exalte d’apprendre les possibilités de cette Cité plongée en lente agonie. De cycles journaliers en cycles journaliers, on découvre : le Skiwi, le mal de crâne qu’il procure, la cigarette, le Parc Impérial, l’Université, les entrainements, les piles de bouquins que l’on emprunte. J’étais devenu un type plein d’entrain et d’envies. D’ailleurs, le boulot me plaisait presque, la collègue aussi. Enfin cela, je me l’interdisais. Les rencontres se feront rares, le cercle social sera des plus minimes, me suis-je promis. Apprendre et assimiler, leçon après leçon, découvrir et comprendre afin de garder sa Foi en l’Imperium, en Lui et en nos valeurs communes. Certaines arrivées à DreadCast sont des plus rocambolesques. La mienne était d’une fatale banalité.
Puis, il y eut cette image fugace. Qui reste ancrée à jamais dans ma mémoire. La vue de l’arme, la détonation de la machine, la parade maladroite. C’était une heptade après mon éveil, une fin de journée. Nous étions le 7/260.3.
Un prétendu client répondant au nom de Visa, un vautour fou, cramé par la drogue, fit son entrée dans le hall de la boutique. Peu après l’exigence à le voir partir, il revint tronçolame en main pour débuter le massacre en lieu et place. J’ignore exactement ce qu’il s’est passé par la suite, mais la mort ne me faucha point. Les Nemo Intra ne peuvent-être tués de façon conventionnelle parait-il… qu’elle judicieuse idée. D’ailleurs qui souhaiterait mourir à peine le souffle de l’éternité étreint ? Le corps lutta, voulait vivre.
Il ne serait que justice de conter ce que l’on m’a moi-même décrit, et rendre aux héros de ce soir-là, leur gloire.
Le couple fut à l’œuvre toute la nuit. Des regards échangés, complices, experts, sous le clone martyrisé souillant les draps nacrés de son sang. Les griffes de la tronçolame avaient remplit honorablement leurs fonctions, faisant d’irrémédiables dégâts en deux coups portés : le premier fut destiné au visage et manqua de justesse d’être paré, l’autre destiné à éventrer l’humain, ce qui fut accompli. Des cycles horaires durant, ils répétèrent maintes opérations. Ils colmatent les multiples blessures aux intestins, décident l’ablation d’un rein, recousent les plaies béantes. Sauvent l’œil, le visage. Sacrifient les jambes. Le fondement de la colonne avait été secoué trop brutalement par les griffes de la tronçolame. La motricité atteinte, l’humain ne pourrait plus marcher. Et c’est avec un corset qu’il se tiendrait droit désormais. Le visage du clone resterait défiguré durablement. La vue de son œil gauche restera brouillée, floue.
Le réveil est lent, non émotionnel, les paupières lourdes pour faire face à la pâleur ambiante de la salle de repos. Les néons nacrés venant réfléchir celle des draps. Je suis pris en tenaille. Je ne bouge pas… je ne peux pas. Un moule solidifié ceinture mes reins et mon bassin remontant sur le tronc, m’immobilisant totalement. Seuls les yeux peuvent encore se mouvoir. Je déglutis, cherchant une explication. Et bien que mon acuité fût sensiblement réduite, je remarquais alors là, à côté du lit, un fauteuil roulant, vide.
Cette première leçon fut longue et difficile, elle se nomme : l'humilité. »
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[Merci à Astaa pour la retouche de l’image ainsi qu’à ceux qui ont gravité autour de cette histoire.]

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> Accès FICHIERS PERSONNELS
21 Janvier 2016
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◊ Commentaires

  • Wilma~56927 (109☆) Le 22 Janvier 2016
    Enfin les aventures de ce cher Vallon sont contées !
  • Cryx~52202 (580☆) Le 22 Janvier 2016
    hey d'où mon CH il est malsain et mes affaires dégueulasses! c'est tout propre et neuf smiley
  • Noctis (32☆) Le 22 Janvier 2016
    Enfin ! Je t'ai assez suplié et ses arrivé n'étoile