Recherche

EDC de 54369

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par 54369

Cacher

Breather resist.

______
Petit, vert et braillard, c'est bien sûr le Gobelin dans toute sa splendeur.
Le regard jamais bien loin de vos poches et les mains plus agiles qu’un kobold sous stéroïdes à la poursuite d’un steak cru.
Ne jamais ô grand jamais détourner un instant son regard du vil petit être farfelu qui jamais ne dort.
Aussi utile que voleur, il pourrait vous refourguer la Hallebarde que vous lui avez vendue il y a deux jours, plus cher et plus abîmée encore.
« Et v’la, toujours l’même gueule de dépressif, moi, môôôôsieur l’nain et mes allures de chevalier blanc, pfffft… »
« Ecoutes smorky, ne commençons pas veux-tu… ces objets t'intéressent ou pas ? »
« M’bien sûr que j’prends, après, un b’jour, un s’t’plaît, ça t’décrocherais l’gueule un peu ? »
« Monsieur le Gobelin aurait-il des envies de grandeur ? Lord Pustules souhaite s’élever dans la société ? »
« Plutôt crever qu’ed'lêcher d’fions ! fait donc ‘tention à t’paroles l'nabot »
« Un jour tu vas passer sous ma masse Smorky… je te paie une bière ? »
______
22CH23. Sud du Secteur Un. Rue.
Me voilà marchant dans une ruelle sombre des bas fonds, les yeux rivés sur le sol et un brin distrait.
Pas très malin le nain de rêvasser dans ce quartier.
Fixés à ma ceinture, j’ose espérer que le tintement de mes gants hydros sera assez dissuasif.
Smorky était bavard comme à l'accoutumée. Déblatérant encore et toujours et laissant trainer par-ci par-là quelques informations croustillantes.
Le smog est lourd aujourd'hui et je me décide à placer une étoffe sur le bas de mon visage, filtrant plus mon absence de sourire que les particules affolées de l'extérieur.
Une brise, un courant d'air et voila que tout se déplace, se replace dans une valse presque parfaite. Chacun va et vient, virevolte et se laisse porter, impuissant et inconscient.
Je tourne la tête sur ma droite, une affiche signée de l'Empire décore le mur sale de ce bâtiment à l'aspect miteux.
Grommellement. Poings serrés. J'expire lourdement, contribuant à ce que la danse endiablée des particules se poursuive.
______
18CH42. Bas fonds. Boutique de Smorky.
« C’est un portrait de Shivah là bas ? Combien ? »
« Ouaip, 3000 Cred'z pour l'peinture ! »
« 3000 ? tu te fous de moi Smorky ? Et ça, une peinture ? Une vulgaire copie de bas étage plutôt ! Je t’en donne 1200 et c’est parce que c’est toi ! »
______
22CH35. Centre du Secteur Un. Rue.
Le smog est lourd aujourd'hui et j'avance difficilement, un portrait de Shivah sous le bras.
Te voilà nostalgique d’une époque que tu n’as pas connu le nain ?
Je l’ai toujours été je crois, né trop tard et avec une gueule trop grande.
Il aurait suffi de quelques efforts, d'une once d'intelligence, mais non, môôôôôsieur nain préfère la noblesse du face à face à la petitesse d'un affrontement sous couvert.
Toi, toi, toi, toi et toujours toi... sincèrement, tu n'en as pas marre de ces jérémiades ? je te signale que tu n'es pas seul ici-bas...
Bien, bien, j'ai compris le message...
______
20CH14. Bas fonds. Bar.
« T'sais ton problème l'nain ? T'es faible... »
« Pardon ? » réagissant au quart de tour et arquant son habituel sourcil.
« Ouaip, comme nous tous t'sais... t'penses valoir plus qu'un'Alleria ? Un Stilicon ? T'sais, sont tous disparus, et t'feras d'même, car même si n'sommes immortels, l'vie est la championne » ricanant un brin de sa voix iritante.
« La... LA championne, ma championne... pourquoi croire que... »
« T'fais parti d'l'humanité, t'juste imparfait... une autre pinte l'nabot ? »
______
22CH56. Nord du Secteur Un. Maison.
J'arrive devant la porte, la sonnette est encrassée, je gratte un instant la salissure, soucieux du bon état général du bâtiment.
Je regarde derrière moi, les ombres dansent elles aussi avec les particules, synchronisés en un ballet brumeux.
Une faible bourrasque vient s'écraser tel un baiser sur mon visage, la championne m'embrasse et sans s'attarder s'emporte au loin.
J'expire lourdement.
Le smog est lourd aujourd'hui et je respire difficilement. Mais je respire.

◊ Commentaires