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EDC de 46956

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Cacher

Et ça n'arrête pas.

Et ça n'en finit plus, toujours la même chose.
C'est le silence dans le smog.
- Bonjour!

  • Ça va Phil?
- Philippe? Un skiwi?
- Philippe, des questions?
- Philou, t'es où?
- Tu es en manque?
- Regardez moi Philippe.
- A demain Philippe..
- Nous nous reverrons.
Et si je n'avais pas envie d'entendre ces choses chaque jours? Si je pouvais casser le mythe de la monotonie. Si je pouvais dire qu'aujourd'hui en me levant ce serait le pied gauche.. Si je pouvais changer la coulée de mes larmes. Si je pouvais dire non à la vie, si je pouvais écrire invisiblement, si je pouvais voir au delà du smog.
Si je pouvais être invisible, si je pouvais voir à travers les vêtements, si je pouvais me téléporter où je voulais, si je pouvais ne plus errer. Si je pouvais colorer mes yeux, si je pouvais lire dans l'infinitude de vos yeux, si je pouvais faire tout pour revenir sur un temps-dit. Si je pouvais arrêter de penser, si je pouvais me transformer en skiwi et disparaître d'un verre aussi rapidement qu'une larme sur la joue d'une amante.
Si je pouvais me cristalliser instantanément?
Si je pouvais arrêter de rêver.
C'est dans un vieux taudis - qui à dû subir quelques atteintes au niveau des balles et autres- que je me cache depuis quelques jours. Pourtant ce taudis est mon chez moi car dans la finitude de mon regard, je sais que c'est là et non à côté que j'irais.
L'édifice est bâtit , il montre la dureté qu'il a vécu tel un homme qui est jugé, ici c'est mon regard qui en une fraction de seconde détermine si ou non je me trouve devant une villa ou un taudis. Pourtant la hauteur du baraquement n'est pas très haute, une porte métallique truffée d'impacts de poings et de projectiles me fait face à chaque fois que je m'apprête à venir me réfugier ici. Le couloir d'entré est très long, le sol en carrelage est infesté de plaques brisées, démolies. Les murs longeant et habillant le couloir sont peint d'une autre substance qui prête à la nauséabonde envie de fuir le lieu. Serait-ce un puits où simplement la descente vers la damnation?
L'odeur est multipliée de couches d'autres odeurs, qui m'empêchent de dire exactement si je respire de la merde ou si je suis en apnée. La luminosité est présente, mais nulle, je ne pourrais définir la substance étonnante qui recouvre le verre du filament qui produit cette lumière ; pourtant la propagation de la lumière qui semble faible est en concurrence avec le bruit qui est aussi sourd qu'une cloche. La résonance est forte mais si lente, un coup de feu pourrait s'être produit il y a six années, j'en entendrais l'onde après six seuils passés. Mais je dois dire qu'entre tout ces aspects je m'y plait, je ne discute pas avec les dealers de drogues ou autres, juste que ce couloir me fait penser à rien. Arrivé à la moitié, un ventilateur au plafond tourne sans arrêt, le grincement des hélices et le bruit du moteur rendent le lieu sur quelques mètres vivant et actif, le bruit fait vivre dans le noir qui occupe le chemin de pavé gluant et brisé. Pourtant je vois de mes yeux les seuils éclairé légèrement par les portes mal étanchées. J'arrive enfin là où je dois m'arrêter, retirer mon chapeau pour pouvoir entrer là où chaque soir je parle à mon communicateur.
Je me dois donc de supporter le bruit et l'effort de faire frotter la porte sur le cadavre d'un rat qui avait essayé de rentrer chez moi, resté coincé là sous la porte. Ainsi ces restes qui retapissent le chemin habituel, un mouvement de porte si monotone, comment peut-on vivre ça? Je n'en sais rien, j'aperçois cet étalement de sang sec avec quelques détritus organique, toujours dans un regard morne. Je rentre et ma journée est enfin terminée.
@
Voulez-vous goûter?
Après tout, chaque instant, de chaque cycles minutaires est pour moi sans aucun doute : le dernier, les moments uniques prennent de grandes ampleurs, je reste donc seul là, dans le noir, tout autour de moi la nuit est déjà tombée depuis des jours, je ne suis illuminé par ce ce que mon regard vise.
Je suis un être anonyme, je suis là donc je suis puis ne pas être là. Pourtant ma simple présence est expliquée par un réveil, mais rien n'explique le pourquoi de ma réelle présence. Aveuglé je suis mené par le bout du nez, par ce jeu si ridicule de la survie.
Ça n'arrête pas d'être..
Pourtant le fait que je sois n'est pas comparable au néant, je suis donc neutre dans une présence sourde et invisible dans mon être indéfini. Je suis insupportable dans mon indifférence.
Et ça n'arrête toujours pas..
Ce n'est pas de l'angoisse, c'est un honneur de toujours rester là, sans cesse dans une monotonie dépourvue de sens. Je suis en stade obsessionnel.
Il y a un silence dans le smog.
Ma vie n'est qu'une insomnie injuste.


Pourquoi ne puis-je cesser de rêver les yeux ouvert? Pourquoi ne puis-je donc pas m'endormir?
Mes idées défilent. Suis-je une sentinelle au taquet?
Dois-je me réveiller et m'arracher de mon être?
Non..
Je suis mon propre témoins, celui de mon impuissance.

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Théorie
20 Décembre 2013
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