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EDC de 34487

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Dreadcast: Le kronatium des zombies.

Elle a envie de mourir.
La douleur est telle... Mais elle doit continuer. Ne pas penser.
Surtout pas.
Avancer, écouter son instinct.
La voilà qui s'arrête devant une façade lumineuse, éclairée par les enseignes publicitaires de la ville de Dreadcast.
Dreadcast.
Cité aux mille feux, aux lumières étincelantes.
Ville de tous les espoirs, de tous les rêves.
Dreadcast l'ostentatoire. La merveilleuse.
La cité au plafond toujours couvert de nuages noirs...
ne présageant rien de bon.
Ne pas regarder le ciel. Ne pas regarder la muraille.
Regarder les enseignes, suivre la lumière.
Mue part l'instinct de survie, l'orque entre dans l'immeuble, se trouvant alors plongée dans la pénombre.
L'ombre.
Elle est devenue son amie. Elle la rassure, la réconforte.
Peu de lumière ici.
L'éclairage a sans doute été vandalisé.
Les murs sont couverts de tags, et le crépi tombe en poussière,
les parois sont tâchées par des projections de substances... organiques? Du sang?
Cette ville... Elle brille, a l'extérieur, mais pourrit à l'intérieur.
Comme cet immeuble. Beau a l'extérieur, décrépi à l'intérieur.
Tout n'est qu'une façade.
Le rêve fait place au cauchemar.
La répression, toujours plus forte, engendre une criminalité toujours plus grande,
lorsque ce n'est pas un exode massif vers le SR.
Les artistes du graff, les taggeurs, y ont souvent établi leur base.
Les sas inopérants engendrent d'autres modes d'action, les raids se sont fait quotidiens,
escarmouches d'un coté, représailles de l'autre. Et vice versa.
C'est un chassé croisé incessant, entaché de sang et de violence,
la petite routine de la mort.
Mais les morts reviennent toujours.
Faut-il rendre grâce à Hujan pour cette bénédiction?
Car ce qui semblait béni, après un certain temps passé ici, se transforme en malédiction.
Bientôt, celui ou celle que vous avez été change irrémédiablement.
Un jour, sans savoir comment c'est arrivé, vous devenez l'ombre de vous même.
Vous vous mettez à avoir peur de votre propre ombre.
Vous n'êtes plus que le vestige d'une humanité mutante,
condamnée à la vie éternelle. Un jour, vous ne savez comment, vous vous retrouvez à boire le sang de vos propres enfants.
Et vous voudriez mourir.
Mais l'instinct de survie, l'instinct animal, vous maintient en vie.
Peu font le choix de mourir.
Car presque tous sont accros.
La Dreadcast, brillante et étincelante, vous a rendu addict, aussi efficacement que votre
premier shoot de kronatium.
Le rêve s'est transformé bien vite en cauchemar. mais vous êtes incapable d'arrêter.
La dépendance est trop forte.
L'orquette, elle, est morte sept fois.
Est-elle toujours accro, dépendante de la ville?
Une lassitude a fini par s'emparer de tout son être.
A-t-elle gaspillé ses sept vies?
Va-t-elle mourir une dernière fois, et disparaitre à jamais?
Il parait que des gens sont morts plus de cent fois.
Telle cette légende vivante, dont on dit que ses clonages successifs ont altéré sa conscience, son cerveau, lui causant des dommages irréversibles.
D'aucuns disant qu'il était déjà ainsi dès le départ.
Elle reprend son souffle.
Toujours cette bile qui remonte dans sa bouche, cette douleur qui saisit ses tripes.
L'impression fâcheuse d'avoir ingéré une marmite de béton qui est en train de prendre dans son ventre.
Au prix d'encore un effort surhumain, la voilà qui gravit les escaliers.
A quatre pattes.
Toute dignité, toute lueur d'humanité, semble avoir fui ce corps au demeurant svelte et musclé, racé.
L'orquette connue pour avoir posé jadis dans le premier numéro de Playorc est presque méconnaissable.
Qui ferait le rapprochement avec cette créature masquée et couverte de sueur, rampant dans cet escalier comme une âme en peine?
Très peu de gens, probablement.
Elle ne semble mue plus que par une chose:
L'instinct animal.
Son instinct lui dicte de rejoindre sa tanière, et de dormir.
Dormir. Encore.. et encore.
Comme par automatisme, elle tape un code, trébuche sur les touches, recommence, encore.
Elle s'énerve, grogne, ferme son poing et l'abat sur le clavier mural, qui crache une gerbe d'étincelles électriques.
L'orque se ressaisit, avant d'être emportée par son animalité, avant de détruire le digicode à grands coups de poings et de tête.
Non. résister. Résister.. Je .. je suis... *réfléchir* Je suis..
Je m'appelle... De.. Depr... Dor...
Son cerveau encore englué dans les méandres de la cryogénisation, trébuche.
Et la main tremblante, la voilà qui refait un essai, du bout des griffes.
La porte s'ouvre.
Et la lumière jaillit.
L'orque place une main en visière, aveuglée. Elle distingue quelque chose.
Une forme baignant dans un halo de lumière, étincelante, pleine de promesses bienveillantes. Une forme qui lui tend les bras.
Syrius?

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