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EDC de 34487

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Cacher

l'enfant vaudou.

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Votre personnage ne peut savoir ce qui suit que si patati patata.
Musique d'ambiance:


L'orquesse regarde ses deux œuvres d'art.
Deux poupées de chiffon.
L'une est rembourrée avec des plumes, duvet récupéré sur le sol d'une certaine villa, témoin d' un épisode noir.
L'autre, avec de la ouate et quelques cheveux, est plutôt verte.
Elle se saisit d'abord de celle à plumes.
Un chant guttural, venu d'un autre âge, produit une incantation qui va crescendo.
Le visage au masque de métal se soulève vers le plafond, psalmodiant son chant incantatoire,
comme une prière adressée à quelque dieu païen.
L' amour, mêlé d'un respect immense, inconditionnel, s'est transformé,
métamorphosé, en la haine la plus grande et profonde.
La prêtresse officie, sans autre public que les deux poupées de chiffon,
dans ce lieu dépourvu de caméras, dépourvu du moindre meuble,
éclairé seulement par quelque bougie de suie noire, à l'abri des regards.
Dora, devenue Depreda, brandit l'épingle, vers le plafond, vers le ciel de la pièce aux fenêtres murées.
Puis soudain, l'épingle s'abat, se plante, dans la poupée de plumes.
En pleine tête. Elle traverse l' œil, ressort par l'arrière.
Une deuxième longue épingle est plantée. dans le ventre.
La sorcière regarde son œuvre, satisfaite, puis délaisse la poupée, la rejetant dans un coin sombre de l'endroit.
Elle s'empare ensuite de la seconde poupée. La verte.
L'orque la regarde un moment, à travers les yeux rougeoyants de son masque.
La tenant dans ses mains griffues, elle la caresse doucement, la berce, profère quelques mots doux et inaudibles.
Elle prend alors la plus longue des épingles, et la fait entrer doucement dans le corps de chiffon, peu à peu.
Sa chair se hérisse, ses yeux se révulsent.
La haine devient plus puissante, plus dévastatrice que la plus noire des colères, et se déverse dans la poupée.
Cette rage, contrôlée, et incontrôlable, devient plus forte que l'amour, balayant la moindre lueur de raison.
Des entités maléfiques sont invoquées.
L'épine se plante plus profondément, encore, et encore.
Le noir sentiment se déverse telle une abomination rampante, implacable,
crachée par un chant guttural et barbare de plus en plus saccadé et violent.
La sombre prêtresse , devenue possédée, folle de rage, plante encore, encore, jusqu'à ce que des morceaux
de ouate se détachent de la poupée désarticulée devenue pantin entre ses doigts.
L''aiguille est rejetée.
Ce sont maintenant les griffes qui se plantent, qui lacèrent la poupée, l’écartèlent.
Les muscles tendus, la prêtresse démoniaque hurle.
Aucun nom , aucune parole intelligible, mais un son animal, bestial,
qui se répercute comme les balles d'une haka contre les murs de l'endroit clos.
Puis, elle serre ce qui reste de la poupée dans sa main, quelle referme dans une étreinte sauvage,
se blessant avec ses propres griffes.
Le poing est projeté sur le mur avec une force bestiale, brute, maléfique.
Le sang gicle, la peau est arrachée.
La paroi se tâche de sang, son sang, qui se mêle aux reste de la poupée, chose de chiffon froissé.
Aucune douleur n'a plus prise.
La haine a tout annihilé.
Cette rage est plus forte que tout, puissante, destructrice, ravageuse.
La tension, à son comble, finit par retomber, peu à peu.
La prêtresse vaudou reste un moment là, debout, le poing le long du corps,
comme anéantie par l'intensité de la cérémonie, sonnée.
Elle reprend petit à petit son souffle.
L'esprit, lui, demeure longtemps encore dans le chaos,
incapable de formuler la moindre pensée ordonnée.
La transe prend fin, peu à peu, laissant place à un grand vide.
L'étreinte se relâche, et le poing se desserre, laissant tomber une chose ensanglantée au sol.
Ça y est. La cérémonie est finie.
Le match s'est terminé sur une victoire par KO, sans appel.
La haine, contre l'amour, balayant tout sur son passage, a gagné...

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