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[Event] - Destins Funestes

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Pensées du personnage, inutilisable IG sauf pour ceux a qui elle en a parlé ou les présents.
L'endroit est calme. Les lumières sont éteintes ou grésillantes, les murs maculés de sang. Au milieu des débris, on peut reconnaitre un semblant de babioles appartenant au CDO. Des dossiers jonchent le sol, noircis par des fluides corporels divers et variés. Plus loin, derrière un bureau renversé, deux silhouettes se fermant dans une étreinte. Des bouts d'humanité, des restes mutilés, perforés ou découpés. Deux corps presque froids, émettant de temps à autre quelques souffles dénaturés.
Nous le savions. Les bêtes ravageaient déjà les environs. Nous le savions mais la force des choses nous poussait à rester à nos postes, cherchant à savoir en quoi nous pouvions nous rendre utile. Je l'avais non loin de moi. Il me parlait du fait qu'il n'avait actuellement pas le matériel adéquat pour ce genre de situation. La rubrique nécrologique de mon AITL ne faisait que me confirmer leur dangerosité. Nous le savions mais le temps de quelques mots, il était malheureusement, déjà trop tard.
"L'ascenseur, vite!"
Quel acte risible. Le temps que les portes s'ouvrent, c'était fini. La bête, agile et redoutable s'élance et s'abat sur moi, ses griffes me lacérant l'épaule droite. Un seul coup, rien qu'un seul pour se sentir défaillir, jeter au sol comme une vulgaire poupée de chiffon, une proie avec laquelle on s'amuse tellement il est ridicule de la voir lutter. Cette sensation de terreur qui vous envahie alors... De n'être rien de plus qu'un coup de chance... Prendre conscience de ce qui se terre partout autour de nous. Avoir pour la première fois, peur de mourir.
"Barre toi!"
La deuxième abomination rôde non loin de la première. La double gueule infernale déploie son haleine fétide tout près de mon visage... Je comprends que tout est foutu. Je lance un regard bref vers mon collègue, il suffirait qu'il se tire d'ici le plus rapidement possible... L'espoir fait vivre. Il a suffit d'une seconde pour que celui-ci me rejoigne, étendu légèrement plus loin. J'ouvre la bouche, la douleur m'arrachant déjà quelques cris qui se muent soudain en de puissants hurlements alors que la bestiole se rassasie d'une de mes jambes. De là tout devient flou. Les bruits, les odeurs, les visions... Tout cela ne devient qu'une sensation de nausée lointaine.
Le noir s'installe alors. L'espace d'un moment. De quelques minutes ou de quelques heures, impossible à dire. Puis, une sensation atroce, indescriptible... Je m'étouffe et patauge dans un mélange sordide, ferreux et acide. La douleur insoutenable me fait comprendre que je ne suis pas morte. A ce moment je n'ai jamais eu aussi peur de vivre. Aux alentours, un paysage décomposé et morbide. Quelques gémissements, des voix qui semblent sortir de nulle part. A ce moment, je ne sais plus où je suis ou ce que je fais. Je ne sais pas qui et avec moi et ce qu'il veut.
"Ces trucs... Ils sont encore là? Je peux faire quelque chose pour toi?"
C'est alors que tout s'accélère dans ma carcasse disloquée. Mes sens s'affolent, comme pour protéger un semblant d'espérance, comme pour préserver l'esprit de la terrible vérité. Le manège dure un moment. La voix est toujours là alors qu'une deuxième se fait entendre à son tour. Un être palpable apparaît. Malgré la confusion je finis finalement par reconnaître le bridé, le corps ouvert, la chemise s'enfonçant horriblement par endroit.
"Mis..."
Quand j'y repense, je me déteste car à ce moment là, un semblant de joie m'a envahi. Je n'étais plus seule... Je n'allais pas défaillir seule.
"Je ne sais pas quoi faire... J'essaierais de revenir."
"Va t-en... Rentre chez toi..."
Je passe alors en contrôle automatique. Je m'approche de cet homme que je ne connais pas et m'accroche à lui, caressant distraitement les plumes de ses cheveux. Je n'étais plus seule. Je souffrais avec quelqu'un et aussi tordu que cela puisse paraître, c'était en quelque sorte apaisant. Les mots sortaient d'eux même d'entre mes lèvres pâles, des promesses rassurantes que l'on pourrait murmurer à quelqu'un que l'on chéri.
"Ça va aller, on va s'en sortir, tu verras..."
Le pire, c'est qu'à ce moment précis, j'y croyais... J'y croyais vraiment. Tout se mélangeait dans mon esprit, il n'y avait plus rien qui comptait. J'avais autant envie de le sauver que lui l'avait déjà un peu fait en ayant rampé jusqu'à moi. La force que cela m'apportait me permis d'essayer de me relever, et là... Je comprends enfin que c'était impossible. Tout en regardant les pointes qui dépassaient de ce qui restait de mes jambes, inégales, je saisie qu'il ne nous restait plus qu'à mourir. Que personne ne viendrait plus nous chercher, que c'était encore une fois... Trop tard.
"Je suis désolée... J'aurais du... On aurait mieux fais..."
"'Rien..."
Image: GRAYSCALED
Ce soir là, deux corps enlacés partageaient ensemble leurs derniers souffles.
Encore quelques sifflements de vie, une présences fantomatique inespérée... Le temps d'une dernière lueur d'espoir alors que le corps finit enfin par céder.

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[De l'autre côté]
31 Mai 2014
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