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Apostate

La mécanique sourde ébranle le sol jusqu'aux profondeurs de la matière. L'espace et le temps se sont séparés sous la puissance impalpable. Déchire le passé, brûlera le présent, fut étranglé le futur. Sa gorge se contracte et ses paupières sont toujours en transe alors qu'il essaie de toutes ses forces de fermer les yeux. Ne plus voir. Fut brûlé le présent. Les chiens hurlent à la mort quand la lune percute l'horizon. Le vent s'essouffle, les arbres volent. Une branche perdue interrompt une oiseau qui dévorait un...
Du sang remonte le tissu de la matière et disparaît dans les nuages. La pluie bat toujours mais le sol est sec depuis longtemps. La mécanique sourde enfle et de ses pores suintent des tombeaux de larmes, océans de regrets sans objet projetant une torpeur moite sur les âmes alentour. Etranglent le passé. A des milliards de kilomètres, des atomes cèdent comme aucun atome n'aurait jamais dû céder.
N'est plus fusion, n'est plus fission que la tumeur, la tumeur qui gangrène le réel. Son amertume erre ici mais ne se déplace que là-bas. Hier. Le chacal rôde. Les paupières de l'homme vont bientôt se figer. Il perd la lutte et ne pleure plus que la morve qu'il avait craché au commencement.
Au commencement était le chien errant. Ses petites dents pointues fixées sur un rictus figé. Il se met à pleuvoir et les flaques se muent rapidement en mares bouillonnantes d'atomes qui continuent de craquer comme du pop-corn. L'homme peut les entendre distinctement. « Clac-clac-clac-clac ». Ses petites dents pointues. « Clac-clac-clac-clac-clac ».
Au commencement était le Big-bang. Brûle le passé. Il commence à pleuvoir et la clameur de la foule se fait menaçante. On le pousse, on l'attrape, il se dégage et la foule le mord au coude, au mollet, on lui arrache des cheveux ; « Clac-clac-clac-clac ». Le chien errant le dépasse et disparaît dans une mare. Les paupières de l'homme explosent soudainement. « Clac-clac » . La matière devient folle, la pluie commence à tomber. Le temps déborde, le son l'étouffe et la lumière le noie. La sortie n'est plus très loin. Continuer, poursuivre, avancer. On lui jette de l'eau au visage, il ne voit plus rien. Une oreille est arrachée. « Clac-clac-clac-clac ».
Des pans entier du réel fusionnent, explosent et s'effondrent sur eux-mêmes, entraînant d'autres pans plus importants dans une chute sans fin. L'homme plonge avec l'un d'eux et le chient errant se jette à sa suite, lui et ses petites dents pointues fixées sur un rictus figé.
La gravité n'est plus et les tympans de l'homme se tordent jusqu'à suinter leur propre matière au-dehors. Le Grand Mur n'est qu'une poussière. « Clac-clac-clac-clac » font les étoiles qui cèdent à leur tour.
L'homme y est, c'est la fin de l'immensité.
Quelqu'un hulule, quelqu'un d'autre chante.
Des centaines pleurent.
Le chient errant guette.
Ses petites dents pointues, fixées sur un rictus figé, guettent également.
La pluie commence à tomber.

Informations sur l'article

Pages blanches
16 Décembre 2014
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◊ Commentaires

  • Julian~33748 (153☆) Le 16 Décembre 2014
    Et le vautour tomba et tomba, tout au fond d'un terrier sans fin. ♪