EDC de 13843

Dans les bas-quartiers de la ville, il n'est pas rare de tomber sur des vieux commerçants, souvent des kobolds, qui vendent des gri-gri et autres objets considérés comme 'occultes'. C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé en me promenant dans ces quartiers un peu au sud de chez moi.

Je marchais dans la rue entre les déchets et les corps endormis de manière plus ou moins définitive. Une odeur nauséabonde emplissait la ruelle exigüe que j'avais empruntée et l'atmosphère lourde de l'endroit pesait un peu sur mon système respiratoire. Je tournai machinalement la tête, et aperçu une échoppe au nom plus qu'engageant : "Le Morbaque Véreux".

Prit d'une certaine curiosité, je regardai de part et d'autre de la ruelle pour voir si quelqu'un m'observait (comme si il était honteux de rentrer dans ce genre de magasin), puis je m'engageai dans la bâtisse.

La boutique était assez petite, et se tenir debout m'était difficile. En fait, je me rend compte que la boutique devait paraître plutôt grande... pour un gobelin. Sur les étagères étaient disposés divers objets étranges : amulettes, bocaux contenant je ne sais quoi, crânes et autres artefacts.

Au même moment que je m'avançais, une petite créature vêtu d'une sorte de sari qui le recouvrait complètement s'avança vers moi. Elle leva la tête vers moi et me parla d'une voix chevrotante : "Que puis-je pour vous, jeune androïde ?"

C'était une vieille kobold à la face ternie et ridée. Elle avait un regard plein de mystère, des oreilles au innombrables boucles et un grand collier de perles noires plusieurs fois entouré autour de son cou. Après un moment d'hésitation, je me décidai à répondre.
-- En fait je suis juste là...
-- ... pour regarder ? m'interrompit-elle.
-- Euh... oui, c'est ça, répondis-je un peu surpris.
-- Mmhh... je crois que j'ai quelque chose pour vous.

La vieille s'éloigna de moi un instant pour aller dans l'arrière-boutique. Je l'entendis fouiller dans son fatras tout en maugréant des jurons incompréhensibles. Au bout de quelques minutes, elle revint vers moi avec une petite boîte.
-- Tenez, ça vous fera du bien, dit-elle en me tendant la boîte à bout de bras.
-- Qu'est-ce que c'est ?
La kobold me tendit la boîte avec insistance tout en ignorant totalement la question.

Je pris finalement la boîte et l'ouvrit, intrigué. Dedans se trouvait une petite poupée faite de brindilles entourées de fil. Le tout mesurait à peine 3 centimètres de hauteur. Étrangement, je lui trouvais un air de ressemblance avec... moi...
-- Je ne sais pas si... repris-je, hésitant.
-- Prenez !
-- Eh bien...
-- PRENEZ ! Vous dis-je ! continua la vieille en haussant le ton pour insister.

Je regardai la poupée avec curiosité, puis je me décidai enfin à la prendre. Je sortit mon porte-monnaie, mais le vieille me fit un signe pour me dire que c'était inutile, puis elle retourna dans l'arrière-boutique.

Après quelques secondes, elle passa la tête dans l'encadrement de la porte et parla assez fort.
-- Ceci est un mange chagrin. Je suis sûr qu'il vous aidera à dormir.
À peine eût-elle finit qu'elle ferma la porte de la réserve.
Ma boîte en poche, je sortis de la boutique et rentrai chez moi.