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Un pied dans la tombe

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Reprise de mon sujet sur le forum RP :
http://www.dreadcast.net/Forum/2-21155-reves?1
Karaya déambule dans les rues. Il porte sur son visage l'ombre de la fatigue et l'article du désespoir. Il contemple la muraille de son regard vide de toute émotion, puis il laisse courir ses yeux vers la foule, vers les bâtiments, vers la rue... Après un temps de réflexion, il continue sa marche vers le technopôle, puis y rentre de manière machinale, sous le joug de l'habitude. Il s'installe à son bureau et tente vainement de travailler. Il soutient sa tête avec ses bras, pose ses coudes sur son plan de travail, puis sombre lentement dans un sommeil profond.
Il fait alors un rêve.
Je me trouve allongé sur une route de bitume gris clair bordée de trottoirs. De part et d'autre de l'avenue, on ne voit que d'immenses étendues d'herbes basses. Je me lève avec difficulté. Enfin debout, je regarde un côté : la route s'étend de manière infinie, comme courant vers le soleil, en train de se coucher. De l'autre côté, la route semble également interminable, et fait une ligne droite vers l'astre lunaire qui se lève peu à peu. Je marche en direction de ce dernier.
Mes pas lourds et silencieux me portent jusque devant l'entrée d'un cimetière. Il est bordé d'un petit mur de grès, et l'entrée jadis en un seul morceau vraisemblablement, ne se limite plus qu'à une inscription portée par un panneau de bois peint, surélevé de deux mètres par des pylônes. Sur le panneau, on peut lire "Cimetery".
Après un temps d'hésitation, je rentre dans le parc mortuaire. Les pierres tombales y sont plantées de manières assez aléatoire, et contre chaque pierre on peut apercevoir un cadavre dégingandé qui regarde vaguement ses pieds tout en enlaçant ses genoux avec ses bras, l'air pensif.
Je me fraye difficilement un passage au milieu des tombes, des cadavres et des ossements, puis arrive devant une stèle orpheline de cadavre. Par curiosité, je me penche sur la pierre et me trouve surpris de ne voir aucun nom, aucune date, mais seulement une inscription gravée en lettres gothiques :
"8127, we'll never forget"
Je relève la tête et aperçoit alors un chat qui venait sans doute de monter sur la pierre, et qui s'y était couché. Il est roux foncé, et ses yeux verts fendent la nuit comme un faisceau malveillant. Après un très long échange de regards, l'animal saute avec grâce de la pierre et se dirige un peu nonchalamment vers une colline, sous mon regard resté perplexe.
Progressivement, mes yeux quittent le chat pour s'attacher à la butte qui se dresse devant moi. Elle est plutôt raide et porte en son sommet un arbre mort auquel est accroché une corde qui supporte un pendu. La lune étant juste derrière, on ne devine que les silhouettes de l'endroit. Intrigué, je me dirige vers le monticule et tente de le gravir.
L'ascension se fait pénible, mais j'arrive enfin au sommet de la colline. Le brouillard se lève, engloutissant alors le cimetière dans sa besace mystique. J'avance encore un peu, et me trouve à un peu plus d'un mètre du pendu.
Le corps oscille lentement de gauche à droite, et ses cheveux s'agitent de temps à autre au gré du vent. Un large trou fait passer la lumière lunaire au niveau de sa poitrine. Hésitant, j'approche ma main, mais abandonne rapidement l'entreprise avant même d'avoir touché le corps. Lentement, je fais le tour de l'arbre pour découvrir qui est ce défunt. Le corps me fais maintenant face...
La lumière pâle de la lune me permit de deviner le visage du cadavre. À ce moment, une crise d'angoisse remonta des tréfonds de mon corps. Une peur panique qui tétanisa tout mon être. Je tombai alors en arrière et déboulai la pente de la butte. Ce corps accroché à cette corde, cette corde accrochée à cette arbre, cette arbre planté sur cette colline, cette colline dans ce cimetière...
Ce corps était...
le miens.
Karaya se réveil en sursaut et fait virevolter les feuilles sur son bureau. La pupille dilatée à l'extrême, il tente de reprendre ses esprits tout en portant sa main sur sa poitrine. Après un temps, il se remet finalement au travail.

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Rêves
13 Avril 2012
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