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Première nuit de transfuge
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La vautourde entrouvre les yeux et observe ses bras livides surnageant dans le liquide gluant. Elle n'avait pas souvenir de s'être endormie sous la douche. Sa première nuit en tant que Transfuge devait s'être terminé précocement, à moins qu'une bonne âme ait voulu lui offrir un jacuzzi gratuit.
Sortie de cuve, la piaf émerge, crachotant, jurant entre ses dents serrées. Depuis son arrivée au Secteur Loyaliste, elle se forçait à se montrer révérencieuse et polie au possible envers les Nobles ; pas qu'elle les déteste, mais il est difficile de renier un langage franc, un goût prononcé pour la provocation, et un indécrottable accent des bas-fonds. Autant faire une provision avant le retour. Pour de bon, cette fois.
Yonbaïke ré-enfile sa veste de cuir usée, ses inusables bottes, et, du seuil du Centre de Clonage, observe une dernière fois le Secteur Rebelle, embrassant du regard les alentours en priant une divinité, quelle qu'elle soit, pour que sa puce Apm soit raccordée au plus vite en face. Afin de diminuer son angoisse, elle plaque au coin de ses lèvres la cigarette qu'elle n'a pas l'intention d'allumer un jour.
Enfin, une divinité, c'est rapidement dire. Même si elle est prête à croire que les préceptes de l'Empereur étaient intéressants et valaient de construire son existence autour, croire en soi à l'existence d'une divinité en tant que telle, c'est beaucoup en demander à son esprit vautour. En prenant en compte simultanément l'ensemble des conditions nécessaires, soit la survivance actuelle de l'Empereur, une certaine capacité à lire les esprits et à entendre les prières, ainsi que celle de les exaucer, le tout en passant par des voies difficile à décrire étant donné qu'elles devaient influencer sur l'ensemble des conditions d'existence d'un individu à un instant donné... Bref. En supposant une quasi-omniscience et une quasi-omnipotence, l'assertion "Je prierai pour qu'Il veille sur vous" que lui avait lancé il y a longtemps un co-détenu lui apparaissait comme absurde et parfaitement irréaliste, du moins, du point de vue des probabilités et des avancées technologiques Dreadcastiennes contemporaines.
Elle s'était bien gardée de parler de son raisonnement à Lady Shivah. Provocatrice, d'accord, mais pas folle pour autant. Et puis, certaines des merveilles matricielles qu'elle avait constatées de loin, aussitôt dénigrée comme mineures par "Le Père", lui avaient donné un sérieux doute sur ses connaissances en la matière du possible et de l'impossible.
La vaut' sort de son hébétude, revient au présent. Se laisser distraire trop longtemps par ses pensées peut se révéler fatal, aussi, elle détale, le long de tant d'allées déjà parcourues. Centre Militaire, Sas, retour à la sécurité. Bizarre, comme en quelques instants les lieux d'angoisse peuvent devenir rassurants, et inversement. De la même manière, la barbarie semble avoir changé de camp, la dictature devient un encadrement nécessaire, la liberté une illusion offerte pour que les victimes se soumettent à la loi du plus fort. Pas d'exécution au sortir de prison, à part celle offerte par la Rébellion. Avec la difficulté, tout de même, de laisser en arrière ceux que l'on a le plus aimé, et de faire face à leur déception.
Secouage de tête, poursuite de la course afin d'éviter toute course-poursuite, toutes en sachant que les pensées, elles, ne la lâcheront pas. En fait, la Princesse ne se sent pas si mal, objectivement. Plein de contacts conservés dans le lointain, de choses à découvrir, d'infos à dénicher, l'opportunité de free-hugs avec une personne tellement bardée de rouge que l'on aurait pu l'accuser de cohésion physiologique avec la Rébellion, le plaisir des complots et des trahisons destinées à préserver le précieux équilibre qu'elle cherche à mettre en place - sans oublier de régler ses comptes -, bref, un avenir radieux.
La transfuge émerge des souterrains, un sourire se dessinant enfin sur son visage, et se dirige vers l'une des planques qui lui a été fournie, déterminée à achever sur une grasse matinée en bonne et due forme sa nuit interrompue.
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Informations sur l'article
Vie quotidienne
25 Septembre 2013
2747√
18☆
13◊
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Personnages cités
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Gabrielle (1☆)
Cauchemar
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◊ Commentaires
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Ghost~36675 (89☆) Le 25 Septembre 2013
Même pas un mot sur celui qui a aidé! rah ze boude!
Bon belle plume sinon
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Yonbaïke~41026 (423☆) Le 25 Septembre 2013
'rci... Et @Ghost, Bawi je voulais mais la citation était trop indirecte et j'aurais dû inclure tout le personnel carcéral. La prochaine fois, sans aucun doute. J'te débouderai, tu verras !
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Yonbaïke~41026 (423☆) Le 25 Septembre 2013
Mais si, mais si. C'est comme "tiens, un cookie", ça n'arrange pas les choses, mais ça fait plaisir quand même. -
Alinka~5723 (154☆) Le 25 Septembre 2013
"une personne tellement bardée de rouge que l'on aurait pu l'accuser de cohésion physiologique avec la Rébellion" J'adore
!
Superbe plume en tout cas ! Je m'incline et ne suis pas vraiment étonnée ^^ -
L-X~19531 (1540☆) Le 25 Septembre 2013
Dommage de n'avoir jamais écrit avant... ou symptomatique? -
Yonbaïke~41026 (423☆) Le 26 Septembre 2013
Possible, mais le diable si je sais de quoi c'est symptomatique. -
Gabrielle~40160 (75☆) Le 13 Octobre 2013
" Avec la difficulté, tout de même, de laisser en arrière ceux que l'on a le plus aimé, et de faire face à leur déception " Sniffff!
Hu hu ^^ -
Yonbaïke~41026 (423☆) Le 13 Octobre 2013
Bah... Gabi quand même. :(
Heureusement que le SI a apporté son (immense) lot de bonnes choses :3