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EDC de Valion~36896

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Switch statement

Article HRP. Inutilisable In-Game.


♪ The current flows. ♪

for (var i = 0; i < 36896; i++) {
    move(DOWN);
}


    Un fracas de métal et de verre écrasé perturbe la quiétude d'un nid qui n'est plus le sien, alors que le bleuté tente de contenir sa sœur. Stupéfait et impuissant, les traits tirés par une énième gueule de bois, il la regarde briser bouteille après bouteille, à grands coups de clé de 24. Elle danse de rage dans la mare ambrée se formant à ses pieds. Son ouvrage de destruction fini, elle le fixe, essoufflée, son regard vermillon tranchant avec l'obscurité de la kitchenette au néon grésillant.


    Sa prochaine cible, c'est le masque fataliste qu'il arbore. Un masque craquelé, fissuré, par ces sentiments négatifs qu'il croit devoir contenir à tout prix. Ses faiblesses? Autant de désillusions qui n'auraient jamais dues être et qu'il renie. Les pensées s'échangent, par des mots amers, mais sincères. Et ainsi, elle cogne sans discernement ce masque, qui se fracture et révèle l'ébauche d'une face vieillie, aigrie, désespérée, mais véritable. Un rire tonitruant et hystérique se glisse finalement à travers les failles de sa carapace et se réverbère sur les murs dépeints de cette villa abandonnée. Qu'il en soit ainsi: il se privera, inconditionnellement, de ce fort nectar d'amnésie. Elle se calme, et l'emmène avec lui dans les abysses dont il détournait le regard.


    De ces ténèbres, surgissent une multitude de yeux sanguins. Les uns après les autres, ils le fixent, lui qui ne devrait pas être le sujet de leur attention, qui ne voulait plus l'être pour personne et à jamais. Plus il les repousse, plus ils le scrutent. Il se débat, rugit, mais c'est trop tard. Il glisse déjà inexorablement vers eux, et chute brutalement dans un abîme sans fond.


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    Le com' du piaf vibre de nouveau. Exaspéré, il ouvre le message entrant, pour y lire sans surprise l'insistance de sa sœur à vouloir le faire sortir de son antre. Il ne s'imagine pourtant pas mieux, assis sur un tabouret, dans les affres de la tentation, autour de tous ces gens soûls et hilares dont il ne veut pas faire partie. Poussant un long soupir, il se résigne et attrape son cosmo pour affronter le smog à contrecœur.


    Irrité, le regard creusé par l'insomnie, il repère le groupe et pose son fessier en bout de ligne, commandant un glukoz XXL dans un verre à skiwi. Les bouteilles de pix' trinquent, les blagues salaces fusent. Il regarde, passif, pensif. Il se remémore les moments où il pouvait se contenter de faire le mariole ivre pour satisfaire le bonheur d'une soirée. Alors, il tente quelques vannes lui aussi, il se laisse bercer, doucement, par cette mélopée qui rythmait des temps plus naïfs.


    Soudain, une note dissone. C'est le bruit d'une serre qui creuse dans la paume d'une main, pour y graver l'initiale d'un nom maudit. Le bleuté se lève, furieux, les mains sur les oreilles. Il refuse d'écouter les preuves de sa nouvelle famille. Cette lignée qui n'est qu'échec, et elle veut l'agrandir? Inacceptable. Mais ce lâche préfère la fuite à la confrontation. Il ne pourra rien accepter sans le consulter.



    Ô expérience désastreuse réduite à néant par l'Humanité, amas de composants cybernétiques qui s'est inactivé à jamais, qui croire de la raison ou de ce tumulte sentimental? Tes calculs sont formels, ta logique est implacable : l'humanité est vouée à l'échec, encore et encore; elle est moins capable de se changer que ton intelligence artificielle pseudo-évolutive. Et pourtant, ces étincelles chaotiques qui virevoltent autour du piaf le font douter. Perdu dans ces bras réconfortants qu'il n'aurait jamais du remettre en cause, MockingJay fait le deuil de son fils; il accepte l'absurdité et la déraison constituant son monde.

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I've been thinking about the future. ♫
I've been waiting for the day. ♪
 
Let the current carry me far away. ♫
Let the current carry me away. ♫



    Le vautour se prépare, au rythme des coups de clé et des machines à souder. Dans son dos, l'humain s'allume une clope de plus; quand on fume, on ne compte pas. Entre bouffées carcinogènes et éclats de métaux, les opinions s'échangent amicalement. C'est qu'il s'en est passé, des choses, pendant qu'il se la coulait douce, gelé au fond d'un container. Des complots, des erreurs, des profiteurs, le tout teinté de cette connerie méta-humaine qu'il connait déjà assez bien.


    L'homme est persuadé qu'ils avancent pour leur propre bien; pour le piaf, ce n'est que tourner en rond, tel un rat qui pourchasse sa propre queue. Impossible de comprendre son éternel optimisme et sa générosité naïve: quel masochisme que de continuer à encaisser les coups de kanuf dans le dos en souriant. Les deux anciens divergent, finissent leur tâche, et se saluent respectueusement.

Quand t'auras un peu de temps, l'envie ou je ne sais quoi, ça serait bien qu'on puisse se parler en tête à tête.


    Un frisson lui parcourt la nuque. Il appréhende cette rencontre, mais il sait qu'elle est nécessaire, et qu'il ne pourra l'éviter éternellement. Personne ne peut se cacher éternellement au sein de ces gigantesques murs. Dans un long soupir, il réajuste ses lunettes cyber, qui lui dessinent le trajet jusqu'au point de rendez-vous. Il rentre dans la bâtisse, la boule au ventre, et la tête pleine d'émotions contradictoires qu'il peine à déchiffrer.


    Elle l'attend, patiemment assise, un set à cafey déployé sur la table basse. Elle l'invite à s'asseoir, ce qu'il fait nerveusement. Entre la colère d'un héritage qu'il pense inopportun et l'empathie d'une méta-humaine qui a ressenti la même haine que lui, il absorbe ses paroles aussi goulûment que le liquide noir de sa tasse, et s'attelle à démêler le vrai du faux. De révélation en révélation, elle lui forge une nouvelle conviction, un but à atteindre.


    Elle renouvelle son offre, et il lui rend son regard, déterminé. L'esquisse d'un sourire qui avait trop longtemps disparu de ses lèvres se dessine, alors qu'il prononce les quelques mots qu'elle voulait entendre.


Alors, tu deviendras mon frère d'arme, avant de m'accepter comme sœur de sang.

Informations sur l'article

L'Ultime Pêché (MockingJay)
14 Décembre 2019
819√  9 5

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