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EDC de Shaia~37051

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Cacher

Under The Shell

Black Lab

Vous a-t-on déjà dit que vous sembliez perdu et déprimé ? Que vous n’aviez l’air que d’une coquille vidée de son âme, de ses envies ? Sûrement. Les gens sont prompts à beaucoup de jugements, basés sur vos comportements, vos paroles, ainsi qu’à la teneur de vos gestes. Mais savent-ils vraiment faire la différence ?
Quand votre comportement n’est qu’un masque, destiné à ce qu’ils ne raclent pas la couche opaque de noirceur qui vous sert de protection. Cette même couche qui ne fait qu’en cacher une autre, toujours plus dure et lourde de souvenirs. Et elles se succèdent les unes après les autres avant de dévoiler une mince coquille opaline contenant le peu de lumière en vous.
Et quand seules les Ombres ont réussi à accéder à cette coquille de douceur, de vie. C’est à ce moment-là que je sais, qui sont ceux qui ont comptés. Ceux qui ont osé creuser et braver la douleur.


Une Rezo rejoint les lèvres humides, encore chaudes du passage furtif d’une ombre. Première fois que je fume cette marque, habituée par mes vieilles Bloody. Le tabac récemment imbibé de psychodysleptique s’embrase sous la flamme d’un briquet. La fumée pénètre mes poumons, les psychotropes passent dans le sang, chaque minute passant rapprochant ceux-ci des synapses.
La lumière vacille à nouveau dans la pièce, tandis que le silence m’entoure, quelques gestes rapides sur mon deck suffisent à faire cracher les enceintes à volume doux, emplissant l’atmosphère d’une musique lente et bercée par une voix profonde, brisée. Alors que mes yeux se ferment pour ressasser les derniers évènements, flashs de plongée, angoisse et désespoir m’envahissent à nouveau.


Les sensations explosent alors dans mon esprit, l’esprit s’éloigne et les sensations se font vagues, inhibées. La salle explose dans une lueur vive, kaléidoscope hypnotique et coloré. Mon corps se fait lointain alors que toute notion du temps m’échappe, les sentiments qui me hantent font place à une nouvelle sensation de chaleur imbibée de bonheur chimique.
Est-ce un mal de m’éloigner ainsi de la réalité ? Fuir mes souffrances et mes responsabilités ? Mes échecs, mes peines et mon passé. Est-ce un mal de fuir ? Car c’est le seul acte que j’ai réussi à toujours accomplir parfaitement. Ouais, je suis une lâche, une faible. Un monstre.


Mon corps se redresse dans sa seule volonté, guide mes pas à travers les couloirs pour déboucher sur les rues mornes et jonchées de déchets du secteur, les regards des rares junkies et clodos errants s’attardent sur l’amas de chair sans vie qui déambule entre les lumières des spots délabrés. Il me faut peu de temps pour atteindre ce lieu oublié de tous, plusieurs tentatives pour faire marcher mes accès et encore plus pour atteindre la terrasse qui surplombe le secteur. Le Smog est épais cette nuit-là, agité par le vent et les pluies acides.
Une vue contemplée nombre de fois, maudite et vénérée à la fois. Celle-là même qui a vu l’union de l’Ombre et du Corbeau. La détresse de l’une et le désespoir de l’autre. Les crises de rage et la violence des serres. Mon esprit voyage à nouveau sous une impulsion psychédélique, de nouveaux flashs. De nouveaux visages. Qui défilent à mes yeux, les larmes débordent et brisent le masque en emportant les morceaux avec elles.


Chacun d’eux a marqué ma vie à sa manière, apporté sa dose de lumière au moment où j’en avais besoin. Certains plus que d’autres, mais chacun à compter. Qu’il en doute ou non. Les heures passent et les visages s’éteignent lentement alors que les psychotropes sont purgés par le rapide métabolisme vautour. Les couches reviennent, une à une, et le masque se reforme. Mon regard s’attarde sur le secteur en contre-bas, avant de se détourner vers la sortie au fil de mes pas.
La fatigue me rattrape rapidement, la mort murmure ses douces promesses à mon oreille, mais il en faudra plus pour m’achever. Les voix des aimés sont plus fortes, mon poing se serre dans un crissement de doigts métalliques, les calculs sur le deck sont relancés. Le regard rougit de plus belle.


Et une seule phrase pour répondre à la dame en noir.

« -Un autre jour vieille amie .»

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