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Sunt sectores, geographies


Il y a des secteurs, des géographies. Des chemins. Plus tard, bien plus tard, il a des épilogues.

C’est sans doute la seule certitude qu’elle ait alors qu’elle inspire le souffle primordial et que sa cuve entame son ouverture en déversant les restes adipeux de substance nutritive.
Dans ce lieux clos du grave, ses sens s’éveillent sans qu’elle ne puisse les nommer ; quelques sons feutrés, un goût étrange dans la bouche, le besoin de respirer ; alors frapper la surface froide et transparente tandis que ses pieds sont encore enlacés par un métal froid qui tarde à la libérer. Une envie de vomir tenace ; tremblante elle espère se délivrer sans même en avoir conscience.
La cellule de verre ne la défais que pour quelle s’écroule, un flot dense s’échappe au même moment d’entre ses lèvres en un premier cri.

Ses mains à plat sur un sol visqueux et froid, elle ouvre ses yeux sur les reflets de ses vomissures, éclairages tremblants, pénombre et lumière vacillantes, quelques corps inertes autour d’elle. Alors que quelques spasmes la secouent encore, ses premières pensées se forment sur un espace plus vital nécessairement plus large, presque illimité, démesuré ; pourtant à l’opposé de ce qu’elle peut voir.
Son intime s’édifie alors dans le grave, dans l’amorce d’un nouveau monde. Un début aux saveurs de fin à la douleur de sa première respiration.
L’espace intime fait un trou dans le réel. Un vide. Une crevasse, quelques moniteurs distillant bips en accord avec ses battements de cœur. Une blessure presque délicieuse. Un chavirement. Comme si la nativité s’interrompait soudain. Le réel se détache, s’arrache lors qu’elle tente de se lever, s’aide encore de son cocon pour y parvenir sans chuter.

L’intime se pose alors sur l’ombre de la voix métallique à la langue inconnue. Hors ses propres mots, les autres n’ont pas de sens, ils ne sont qu’une lumière fragile à transmettre. Le murmure balbutie d’étranges litanies qui peu à peu lui deviennent compréhensibles lors que son regard passe d’un cadavre à un autre, le tags de boite et le terme de nemo qu’elle arrive tout juste à lire.
Elle se faufile dans les couloirs sombres en prenant soin de ne se permettre aucun contact entre sa peau et ce qui lui semble être un décor.
Elle suinte à la suture de son premier jour, aux premiers tremblements de ses chairs dans cette tunique improvisée d’un simple drap blanc.

Le vortex de son âme s’ouvre peu à peu, son cœur battant au creux de ses tempes. Ses pulsations lentes se dissocient de l’appareillage médical dont elle s’éloigne peu à peu. De cette respiration commune, elle se détache à chaque pas.


Il existe d’étranges magies comme la découverte de sa propre géographie.
Elle porte en elle une clé, un instinct, le lieu des débuts et lieu des fins. Cette folie convoitée enfermée en elle prend alors une assurance fragile, indécise mais déterminée : La sortie et à la clé, la Vie à tout prix. Sans doute.

Informations sur l'article

ALBO LAPILLO DIEM NOTARE
24 Avril 2018
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