Recherche

EDC de Phylène

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par Phylène

Cacher

[Logs.BackRoom] 43.3.57 (Non référencé)


Je vous vois.
Nous vous voyons vous savez ?
Du plus petit taudis exigue jusqu'à la plus grasse succession d'escaliers pentus.
Je vous vois.
Jusqu'à ce que vous vous enfuyiez, suppliant pour vos minuscules vies. Je vous verrai.
Jusqu'à ce que vous fuyiez vos idéaux mauvais et embrassiez sans ferveurs les facilités médiocres de vos mensonges.
Je vous vois.
Vous ne pouvez pas vous cacher.


Jusqu'à ce que vous soyez... Traqués... Déchus... Mort. Mort. Mort.


En haut de l'escalier il savait qu'elle posait son regard torve sur lui.
Il courrait encore. Jusqu'au bout. Jusqu'à être caché à double tour dans un nouveau cagibi.


Courre petite proie, courre aussi loin que tu puisses.


Sa vue tremblait. Il avait pleuré. Lui. L'immortel. Le chef. Il avait fuit une nouvelle fois. Trop peureux pour ne pas protéger sa vie. Et il la voyait encore. Là-haut. Il la sentait encore. Derrière lui. L'odeur du sang. L'ancien comme le nouveau qui imprégnait ses poils. Il avait peur. Peur comme si elle était encore là.
Sa sale gueule empuantie. L'égout. La mort. Il avait envie de vomir. Tous ces corps... Tous ces corps morts...

Tous ces corps... Soupira t-il en épongeant le rictus babillant de perles salées et de morve de sa manche.

Il avait marché sur les cadavres de ses camarades en écoutant leur os brisés par les crocs du monstre. Il avait trébuché sur des crânes et c'était rattrapé d'une glissade aux murs maculés de sang. Mais il avait eut peur. Tellement peur.

Le silence c'était tut pour laisser place à un étrange bourdonnement. On fantasme souvent la mort fusillée. Il n'y a rien de moins étrange. Regarder dans le blanc des yeux les impacts des anciens suppliciés. Les balles éclatées en étoile pour cette bizarre voie lactée. Noire. On écoute le chien tiré et le claquement de la culasse secouer nos épaules. Nos compagnons vivants pleurant.
Pourquoi ces fous pleurent-ils ? Puisqu'on est déjà mort.
C'est drôle de mourir. C'est stupide face à un mur. Mais on y entend rien. On attend impatiemment l'instant fatidique. Et puis on est mort. La balle siffle avant que le coup de feu ne résonne. Le chanceux s'écroule sous un lit de cadavres si les méchants n'oublient pas de tirer en rafale dans les cadavres frais.
La mort alors.

La mort tomba irrésistiblement sur le petit chef.
Il n'avait pas eu le temps de crier. Pas le temps d'être surpris.
Il était là, et l'instant d'après contemplait son corps d'en bas. Quelqu'un avait fait tomber un ballon. Un ballon horrible qui rebondissait comme une calebasse creuse.

Qui peut bien laisser tomber un ballon aussi affreux ? Pensa t-il en contemplant son corps sans tête.

Sans tête ?!

◊ Commentaires

Aucun commentaire