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EDC de Jerx~72845

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Cacher

La Charogne

La charogne.
Il est dans les gênes de tout à chacun, une parcelle plus ou moins vive dédiée à sa survie. Et si nos cuves assurent la pérennité de nos enveloppes charnelles au travers du formol, il n'en est pas de même de l'esprit affecté par le viol de son territoire sous couvert de la nuit. Après de multiples visites nocturnes au sein même de mon petit bureau proche du militarium, je suppose que j'ai perdu toute sensation de quiétude en ces lieux.
Voleurs, tueurs, rebelles, agents du cdo.. Toutes ces personnes auront ainsi foulé mon seuil sans mon accord, et me privant de ce fait, de cette bienfaisante sensation de profonde quiétude qui vous attend après votre labeur, lorsque vous rentrez épuisé vous reposez à votre domicile.
Je ne puis que supposer que ce fut là ma motivation première à porter mon dévolu sur l'acquisition d'un nouveau bien immobilier.
Bien loin des fastes, de la grandeur et de la beauté que je pourrais exiger au vue de ma bourse ou de mon statut. Mon achat fut porté sur une vieille bâtisse en périphérie ouest du centre-ville. Le bâtiment est austère, il dispose de murs en briques rouges, et fut vraisemblablement construit bien avant toutes ses modes de full'wall dont il est exempt.
J'ai repéré que la zone 1 est au bout d'un long couloir, le long de celui-ci de petites alcôves ont été érigés, surement pour accueillir d'autres pièces de vie. Mais aujourd'hui cela donnes juste accès à de petits couloirs mal éclairé d'où le silence et l'odeur de renfermé règnent. Une fois devant la porte de la première zone, j'entre le digicode... Et remarque que celui-ci est récent, et visiblement à l'état du neuf à peine kité.
Je remercie intérieurement le vendeur pour avoir veillé à ma sécurité, et pénètre le lieu... Tout aussi austère.
Je suis rapidement au cœur d'une pièce unique à mon arrivée. Il y a un frigo dans un coin de la pièce, et une planche sur parpaing m'indique quel à servi à se restaurer aux vues des diverses tâches de cafey, supposes-je, et de graisse séchée qui la parsème.
À son opposé un lit de camp est installé, il est fait d'acier surement grinçant. Le matelas semble propre et vient d'être aéré. Au vu de la draperie se trouvant replié sur une table de nuit complètement vide.
Mon odorat affirme qu'il sent le frais, et je me dis de nouveau de ne pas oublier de remercier mon bienfaiteur.
Pour finir, un lavabo et un chiotte posés là, semblent être tout ce dont je pourrais bénéficier pour mon hygiène.
Après cette légère inspection des lieux, je décide de faire ma literie, entreposer quelques affaires de travail sur cette ex-table à manger devenant un bureau de fortune pour infortuné. Ma toilette est concise, et passe une première nuit à tenter de trouver le repos.
Au petit matin, du moins... Le supposais-je, car en l'absence de fenêtre il m'était impossible de voir l’effervescence de la cité s'animer à cette heure, ou le smog ce levé légèrement pour laisser entrapercevoir les divers coupe-gorges nocturnes que sont les rues de cette cité.
Seul mon communicateur affichant une demi-dizaine de notification me permirent de confirmer le cycle horaire. Et j'entrepris dès lors de me consacrer à mes exercices physiques matinaux.
Si les squats et les pompes sont d'une affreuse routine pour modeler ce corps et le maintenir aussi musculeux que je le désire. L'esprit était pourtant absent de mon exercice. J'avais passé une nuit agitée, à entendre quelques râles d'une respiration lourde. Elle me venait de si loin, portée par les échos rebondissant au travers de ces sinueux couloirs ocre et vétustes, et lorsque je tentais d'y prêter attention, le silence m'envahit.
Je mis cela sous couvert de mes récents sentiments d'insécurité qui me tenaillaient, et en conclus qu'il me faudrait du temps, pour apprendre à dormir sereinement de nouveau.
Les journées passèrent, les réunions défilèrent, les soucis de gestion sectorielle furent traités en temps et en heure, sans que la crainte m'anime à nouveau.
Je ne saurais dire avec exactitude depuis combien de temps je vivais là... Dans ce petit repaire.
Mais je sais qu'à aucun moment je ne m'y suis sentis en sécurité... Sans pour autant en ressentir de la crainte.
C'était mon territoire, mon nouveau petit territoire que je revoyais chaque nuit pour mieux le quitter au petit matin vers mes longues journées de travail.
Et lors de chacune de ses mâtinées, je me demandais de nouveau... Si ces bruits venaient de mon imaginaire.
Un soir où je rentrais plus tôt, grâce ou à cause d'une réunion d'élites écourtée par le manque de sérieux et de compétences qu'ils sont censés incarner. Je me rendis dans mon nouveau repère.
Il était bien trop tôt pour ce coucher, et mon communicateur étant spammé par quelques idiots, je décidais de laisser la tempête passée et d'y apporter mon attention au lendemain.
Parfois les conflits d'idiots se tarissent d'eux-mêmes devant le manque de profondeur de ce qu'ils défendent.
Je ne savais pas comment employer ce nouveau temps libre alloué. Et seul dans mon repaire, je pris la décision de finalement l'explorer.
Je m'étais résolus à ne rester qu'en zone 1, afin d'être moins facilement traçable. Les autres pièces sombre et odorante ne m'avaient jamais attiré. À part des cadavres de meubles rapiécés je ne voyais pas quelle fabuleuse découverte j'aurais pu faire.
Mon instinct avait eu raison... Les pièces étaient vides, et la plupart tellement vieille, qu'elle n'étaient même plus alimenté par l'énergie de la cité, tant et si bien qu'aucune ampoule ne daignait m’accueillir de leur halo luminescent.
Aux abords d'un carrefour entre deux vestibules, j’entraperçus un couloir plus long que les autres, plus sombre et odorant également.
Bien que mes yeux se furent habitué peu à peu à la pénombre ambiante, je n'en distinguais pas moins que peu de détails, et les briques alentour semblaient de la même facture et antériorité que le reste de la bâtisse. Mon odorat s'alarma cependant sur une forte odeur de moisissure qui émanait de cet antre. Un fumet de pourriture fermentant plus loin dont j'avais du mal à définir l'appartenance, le mélange d'odeurs donnait en effet à ce bouquet une myriade d'agression olfactive que je peinais à détacher les unes des autres pour pouvoir clairement en définir une origine distincte.
Ma tentative d'analyse de ses odeurs fut cependant interrompue, mon corps avait réagi bien malgré-moi à un large frisson qui c'était emparer de mon échine.
J'avais tenté de me mettre en garde dans ce couloir exigu dont les parois étaient bien trop proches pour qu'une masse imposante telle que la mienne puisse s'y tenir avec aisance.
Mon coude heurta la paroi, un éclair de douleur et de surprise accompagnait le bruit sourd du heurt contre une paroi pleine.
Et tandis que je pestais intérieurement contre mes caprices d'haltérophile me poussant à sculpter un corps nullement fait pour l'exploration Troglodyte, un second frisson me pris lorsque je me remis en mémoire les causes du premier.
Ce râle, ce souffle que j'entends tels un murmure à l'accoutumée était dès lors bien plus proche qu'il ne le fut jamais.
La vive douleur fit place bien rapidement à la raison première de mon soudain affolement:
"ce n'était pas un songe."
Celui-ci existait bel et bien, et était plus loin devant moi... Plus loin au travers de ce mur d'odeur pestilente, là ou le manque de lumière ne me permettait pas d'entrapercevoir l'être ou la chose qui le produit chaque nuit.
Et tout en me massant le coude meurtri qui me lançait quelques piques rageurs de douleurs, je repris mon chemin vers les tréfonds de ce couloir, qui devint pentu après quelques pas, annonçant un sous-sol.
Plus lentement, et avec bien moins de flegme que j'avais mis en oeuvre pour les précédentes découvertes je poursuivis ma descente.
Le râle était bien plus près que je ne m'y étais attendus. Le couloir donnant bientôt sur un petit âtre souterrain à même la terre battue.
Une sorte de cave au vu de la hauteur sous plafond, m'invitant à baisser la tête, et arpenter de manière inconfortable les derniers mètres me privant de la perception de l'origine du souffle. L'odeur était tel que mon cerveau refusa de traiter les informations olfactive que me transmettait mon museau, j'avais cependant saisi dans cet éclair de fumet, qu'il y avait de la fiente, de l'urine, sans doute de la cyprine, de la chair en décomposition, et bien d'autres choses dont la Dlc était dépassée depuis des décennies.
J'ai toujours eu une certaine jalousie pour les elfes qui sont nyctalopes de nature.
Cependant je remercierai jamais autant ma faible perception qu'à ce moment précis.
Il me fallait du temps pour bien saisir ce que je vis. Et la lente acceptation de l'obscurité par mes iris fut salvatrice, je mis ce temps à profit pour pleinement détailler mais également accepter l'idée même de cette existence qui se définissait devant moi.
Je distinguais en premier de long ongle jaunâtre virant sur le marron lorsqu'ils étaient plus proches des orteils. Ils étaient visiblement mal entretenus, et pourraient faire office de griffe le cas échéant, la plupart étaient cassés par endroits, et ils servaient visiblement de champignonnière.
Les pieds semblaient humanoïdes, d'une carne difficilement définissable au vu de la saleté apparente de ceux-ci. Ils étaient couverts de terres séchées à force d'être nue sûre de la terre battue.
La seule partie de peau parfaitement visible, était quelques furoncles rougeâtres au coeur blanc, irisé de jaunes sur les périphéries de la taille d'un pouce.
Et c'est peut-être mon imagination, mais je les sentais presque bouger de manière indépendante de leurs propriétaires. Comme s'ils étaient assez évolués pour avoir leurs propres petit organisme vivant aux dépens de corps hôte dont ils ont en fait leurs logis.
Les membres se découvraient lentement, à mesure que je m'habituais à cette pénombre, et je distinguais à présent très clairement deux tiges linéaires qui faisait suite à ses pieds.
Le derme était blanchâtre, et si la peau fut peut-être brune d'antan, le seul vestige était quelques tâches ocre en guise d'ultimes témoins d'une coloration jadis.
Nulle expression musculaire, si cette cheville possédait un mollet, alors celui-ci était recroquevillé et sans doute rarement mis à profit.
Ce qui dénota plus particulièrement avec son genou, qui semblait démesuré, la peau était si fine que l'os tentait de la transpercer en pressant dessus de tout son faible poids.
Si bien, que la blancheur de cette jonction me dis-je, était peut-être plus dû à la vue de l'os au travers d'une fine peau... Que la peau elle-même.
Je compris également que le genou n'était finalement pas si difforme, s'il paraissant aussi imposant, c'est que la jambe dont il en était la charnière était particulièrement frêle.
Les cuisses n'étaient que la démonstration d'une peau flasque et tombante, qui arborait en leurs coeurs une pilosité chaotique et odorante comme seule protection d'une intimité soupçonner.
Je me surpris à détourner la tête et les yeux par pudeur devant ce refuge à morpion, après avoir compris ou mon regard était posé.
Ce léger geste que j'offris semblait avoir éveillé cette chose, et elle recroquevilla ses jambes sur elle-même d'un geste bien plus vif qu'un corps cadavérique semble au premier abord, pouvoir offrir.
Je jurerais avoir vu l'un des furoncles suinter de son pue, après avoir été percé bien malgré-lui lorsqu'il racla le sol pour mieux s'éloigner de moi.
Je ne sais pas si je fus rassuré ou non, que ce râle mystérieux appartienne à une chose aussi frêle.
Je ne la distinguais plus une fois recroquevillé dans l'angle de la cave, mais ma première étude m'avait permis de définir que ses muscles étaient rarement sollicités, que l'odeur de décomposition, venait en partie de cette chose, et qu'elle devait au bas mot, mesuré moins d'un mètre soixante...
C'était une chose fragile, que je pourrais tuer d'un revers de la main si j'en ressentais la nécessité.
Cette idée rassurante en tête, je pris soin de fouiller dans ma poche, et d'en extraire quelques biscuits qui me servent de coupe-faim lors de ses longues réunions.
La dernière ayant été écourtée.. Il m'en restait quelques-uns.
Et c'est du bout des doigts, que j'en tendais un à la chose.
Je ne suis pas certains que l'odeur du biscuit, est assez forte pour outrepasser ce mélange présent... Ni même que la créature ne l'ait aperçu... Et après un long moment à patienter, sans succès, je décidai de le poser au sol avec ceux qui me restaient encore en poche.
J'avais déposé le tout au milieu de la pièce, comme offrande piteuse inspirée par la pitié, et c'est avec un silence total qui je quittais l'antre de la chose.
Chaque jour suivant, je tentais de rentrer un peu plus tôt, pour aller voir si la créature avait bien mangé ce que je daignais lui laisser.
Et chaque jour je fus satisfait de voir qu'au milieu de cette cave, il ne restait rien de ce que j'avais tantôt disposé.
Je ne saurais comment décrire ce sentiment, mais j'avais l'impression d'avoir un être à ma charge, une chose vivante qui dépendait de moi.
Oh bien sûr, je savais qu'elle n'avait pas besoin de moi et avait survécu seule... Je ne sais combien de temps.. des années voir des décennies.
Mais ce simple sentiment d'être un pseudo bienfaiteur me réconforta parfois lorsque l'amertume de savoir ce que l'ont fait est utile ou illusoire vous submerge.
C'était devenue une routine, je laissais traîner là de la nourriture et à mon retour, elle les avaient mangé.
J'ai tenté quelques fois de lui donner des couverts, ou une assiettes... Mais je les aie trouvé dans les couloirs, assiettes ou verres brisés... Je suppose qu'elle les avait jeter contre le mur, et que tout ce qui n'était pas comestible ne l'intéressait guère.
Un soir fut diffèrent cependant, je m'étais battus contre la rébellion, et bien que je sois un piètre combattant, j'avais fait de mon mieux pour aider mon secteur.
J'ai été partiellement blesser à mon avant-bras. Une simple plaie sanguinolente que je n'avais pas pris la peine de soigner.
Et lorsque la fin de la bataille sonna, et que les blessées affluèrent devant le personnel médical, ma blessure me paraissait bien superficiel, et trop anecdotique pour leur faire perdre leurs temps en soin, dont les braves combattants méritaient bien plus que moi.
J'avais simplement essuyé la plaie, et me promis de la désinfecter en rentrant chez moi, après avoir nourri ma chose.
J'allais lui apporter un reste de saucisson aujourd'hui, celui que je grignotais avant d'être appelé aux armes, et il en restait une... ou deux bouchées.
Un amuse-bouche à mes yeux, mais un festin, pour la créature.
Lorsque je fus sur place, je pris le temps de laisser mes yeux s'acclimater, c'était une sorte de rituel, que d'attendre patiemment devant la cave.
J'entendais le râle s'affirmer de nouveau en ma présence, je savais qu'elle n'était plus transie de peur à se retenir même de respirer devant un prédateur.
Peut-être aussi attendais-je d'entendre ce râle pour vérifier qu'elle était encore en vie.
Lorsque je déposai le bout de saucisson sur la terre légèrement humide, je sentis que la créature s'animait... Elle semblait bouger légèrement... Mon regard perçu quelques mouvements de ce que je pensais être sa tête... Mais elle était trop loin dans la pénombre de son angle de cave pour que je puisse l'affirmer.
Surpris et curieux de la voir réagir à ma présence autrement qu'en se recroquevillant, je décidai de patienter un peu plus longtemps qu'à l'accoutumée.
Les heures passèrent, sans que je ne puisse apercevoir la créature bouger de nouveau... À part sa respiration feulant et peinant à oxygéner ses poumons... Rien ne survint.
Et alors que je commençais à me redresser pour m'en aller, je la sentis approcher.
J’interrompis mon geste, et la laissai s'approcher. Elle était silencieuse, et semblait presque agile à se mouvoir sur ses quartes membres vers moi.
J'entraperçus bientôt le sommet de son crâne dégarni.
Sa chevelure était erratique, et parfois complètement absente de certains endroits de son crâne.
Le peu de cheveux que la créature possédait étaient long, s'entremêlant les uns dans les autres, dans un amas capillaire cauchemardesque pour tout coiffeur respectable.
Je crois même que les nœuds présents dans cette chevelure étaient parfois les nids d'une faune minuscule, qui se battaient pour pouvoir se nourrir de ce que ses mèches agrippaient malgré-elles. Des morceaux de terre, de fiente ou de déjections étaient devinables au coeur de cette chevelure piteuse servant de balai à crasse.
J'eut confirmation que sa peau était horriblement pâle, sa chevelure descendait sur des épaules fines et squelettique, ce que j'avais vu plus tôt de ses jambes, semblait s'appliquer au reste de son corps.
Elle ne possédait pas d'écaille, pas non plus d'excès de pilosité. Ses mains étaient le reflet de ses pieds. Crasseux, osseux, et difforme, chaque phalange semblait vouloir aller dans un sens différent les unes des autres. J'en conclus qu'elle se déplace sur ses quatre membres, et que bon nombre de ses doigts furent cassés sans réelle réparation ensuite.
Son poitrail était fait de deux petits seins tombants et fripée, ce terminant par des tétons grisâtres. Ces formes paraissaient étranges d'ailleurs, tant elles étaient en compétition avec les côtes repoussant sa peau amaigrie.
Et lorsqu'elle fut assez proche de moi pour que je puisse la toucher en simplement bougeant ma main de quelques centimètres vers elle, la créature s'arrêta pour relever la tête...
Il était compliqué pour cette chose marchant à quatre pattes avec un dos fortement courbé sous le poids des années à ce déplacé ainsi que d'étirer son cou recroquevillé, et d'atteindre de son regard la hauteur de mes bras.
Elle leva des yeux pâles sur la main tenant le saucisson, ses pupilles devaient être plutôt foncé jadis, et n'étaient plus qu'une tâche brunâtre où seule une légère lueur persistait encore. Son nez ce mis à se mouvoir et ce redressé lorsqu'elle renifla le morceau de viande séché. Ces joues étaient creuses, d'une légère nuance violacée.
J'ai également vue nul pointes arrondit à ses oreilles grâce à cette proximité.
Ni plume, ni écaille, ni oreille pointue, et ni barbe... Cette créature semblait être un cadavre pourrissant sur place encore en vie, animé par je ne sais quel instinct de survie sans trait racial particulier.
Bien qu'en tant que gardien de prison et bourreau à mes heures, cuver ne me dérangeaient pas... Je ne pouvais pas dire avec certitude que cette chose était pucée.
J'ai eu un bref instant l'envie de la gifler sévèrement afin de briser sa nuque, et la soulager de cette carcasse puante et miteuse... Mais qu'allais-je voir dans la Necro? Allais-je même y voir quelque chose? Le temps où cette idée fit son chemin, la chose avait continué de renifler, ma main cette fois, mais ne s'y était pas attardé, c'était ma manche qui semblait l'intéressé, et je compris bientôt ce qui la travaillait.
Lentement ma main libre se posa sur cette manche. Et bien que le geste n'était nullement belliqueux, la créature recula sous celui-ci.
Toujours aussi lentement je relevais le pend de ma veste, et laissait ma plaie à l'air libre... Tout du moins aussi libre que puisse l'être l'air d'une cave souterraine aux mille odeurs abjectes.
Nul doute, je me désinfecterais, et même une seconde fois après ça.
L'effet fut plus rapide que je ne l'aurais pensé. Elle revint rapidement reniflée, et son visage squelettique à la laideur révoltante, s'anima d'un large sourire étirant ses fines lèvres gersées en une expression tout aussi macabre que de béatitude stupide.
Je perçus une brève lueur dans son regard... Sans doute de l'intérêt.
Et de cette fissure que représentaient ses lèvres, elle en extirpa une langue aux nuances de pourpre, rose et violet... Je ne saurais dire quelle couleur dominait les autres de primes abords, et ma contemplation de ce nuancier décrépit fut stopper par un haut-le-coeur qui me saisis lorsqu'elle ouvrit cette bouche...
Il fallut peu de temps pour que mon odorat déjà bien agressé par ce lieu s'insurge de nouveau sous l'effet d'une odeur de pestilence digne de l'intérieur d'un cadavre avancé. Mon premier réflexe fut de vouloir repousser cette chose loin de mon museau. Mais je ne puis m'y résoudre quand je l'ai vue commencer à lécher ma plaie.
Sa langue pris une couleur plus vive, mais ce n'était qu'illusion. Mon sang donnait en effet une teinte pourpre et plus vivante à ses lèvres et langues.
Et entre deux bruits de mastication étouffées, je l'entendais manquer de suffoquer en ne reprenant pas son souffle.
Elle semblait avoir oublié sa peur me concernant, et laissait ses doigts crochus et griffus s'apposer sur mon bras, pour ne pas que je ne le retire.
Le cuir orc est solide, presque comparable à nos cousins trolls, et je ne sentis pas si elle tenta de me lacérer ou non, et je doute qu'elle en ait eu la force.
Cependant je sentis tout autres choses. Au moment où elle ouvrit sa gueule édentée sur mon bras et le referma, je sentis très clairement ses gencives s'affaisser sous la pression.
Elle tenta de mordre avec plus de force, là ou le cuir ne semblait pas vouloir se laisser marquer par ses chicots. Elle finit par s'arrêter lorsque je sentis l'une de ses dents ce déchausser, et après un petit claquement à l'intérieur de sa bouche, je compris qu'elle se l'était cassée, et qu'un fin filet de sang, d'ivoire noirâtre et de pus coulait à présent sur mon bras.
J'en déduisis aux vues du pue, que la gencive de cette dent cassée était depuis fort longtemps bien malade, et qu'elle avait sans aucun doute percé un abcès dentaire ou une fistule en tentant de me mordre.
La douleur la fit lâcher prise sur mon bras qu'elle n'arriverait visiblement ni à mordre ni à griffer. Et c'est avec un regard empli de haine, qu'elle saisit le bout de saucisson, et se retira dans son éternel angle de mur.
Et bien que je restais un moment à patienter, je ne la vis pas revenir daigner me voir, et seule sa respiration saccadée et sa mastication de saucisson me permit d'affirmer qu'elle allait bien... Ou du moins, pas plus mal qu'avant cet épisode.
Les journées passèrent, et ma chose allait pour le mieux, je la nourrissaient toujours de mes déchets, mais parfois je lui donnais un vrai repas.
Ma chose était devenue l'une de mes attractions qui m'occupaient le plus l'esprit, et j'étais satisfait de quitter mon travail au plus tôt pour la rejoindre.
Je lui ai offert une nouvelle fois en vue l'une de mes blessures, mais je n'étais visiblement pas comestible à ses yeux, et elle ne revint pas.
Je ne saurais décrire pourquoi, mais j'en fus attristé qu'elle ne me considère pas plus.
J'avais pourtant vu le plaisir dans ses yeux à la vue de mon sang frais... Mais elle n'en voulait visiblement plus.
Cette idée me tarauda de longues nuits, et pendant l'une d'elles, alors que le sommeil ne cessait de me fuir, je sortis pour glaner et me vider l'esprit.
J'ai croisé l'un de ses nemos zombifié, ceux qui sortent totalement ahuris et qui terminent ramassés par le Cdc après une hepdade.
Ce nemo zombifié était vautour... je crois? Dur de savoir avec eux, ils se ressemble tous.
Et l'idée me vint de m'en emparer et de nourrir ma créature avec. Je ne suis pas un fervent défenseur du cannibalisme... Mais je me sentais racialement proche uniquement des peaux vertes, et voient assez fréquemment les elfes ou vautours comme des proies potentielles.
Je ne m'y suis jamais résolu, cependant... Ce nemo zombifié ne manquerait à personne, et il irait bientôt au Cdc, autant qu'il serve alors à quelque chose, que sa création est un but, et ce but pourrait très bien devenir d'être le repas de ma créature.
Je revins chez moi avec ce Nemo, sa chair était encore toute fraîche, et molle, aucun entraînement, il était faible et particulièrement misérable. Et j'avais bon espoir que des chicots pourrirent puissent tailler dans ses chairs.
Lorsque je le lui apporta, ma chose ne sembla pas comprendre, mais vint quand même le renifler.
Une bouffé de satisfaction m'envahis lorsque je la vis s'intéresser à ce repas... Mais ce fut de courte durée, et elle s'en alla de nouveau dans son angle de cave.
Elle n'avait surement pas compris, et c'est armé de cette conviction que je sortait ma dague nobiliaire pour entailler la cuisse du nemo.
J'en découpai une tranche en prenant soin d'éviter l'apoptose.
Je mis en évidence les morceaux de viande fraîche, que ma créature vint rapidement me chipper des mains avec une agilité et rapidité surprenante.
Puis elle retourna le manger dans son coin.
J'attendis un moment, uniquement conscient de son festin aux divers bruits gutturaux qu'elle faisait, ou au rot étouffé une fois qu'elle en eut terminé.
Lorsqu'elle revient, elle renifla le nemo, et mordit de nouveau dans sa cuisse ouverte, elle utilisa ses faibles forces de sa nuque pour arracher une partie de son muscle sectionner, et s'en repaître devant moi. Et bien que son regard qui me fut adressé était plein de défiance, je sentis une certaine euphorie de sa part à manger ce nemo.
De nouveau je revis son sourire sectionner son visage en deux, lèvres fines s'étirant, et laissant couler avec nonchalance l'hémoglobine contre son menton, son cou, et bientôt sa poitrine.
Elle mangeait sans aucune once de propreté, et gaspillait énormément, le sol allait rapidement être recouvert de sang, de tripes et autres boyaux.
Aussi décidais-je de lui glisser une tape de l'index sur le front en guise de réprimande.
Elle feula des défis, mais devant mon geste elle s'arrêta.
Je venais de relever ce même doigts, et elle prit crainte que je ne l’abatte à nouveau.
Ma chose était bien mal dressée, et agissait avec sauvagerie.
Je l'empêchai de le tuer, en repoussant son visage lorsqu'elle s'approcha de la nuque du nemo.
Elle tenta de nouveau sa chance vers la peau souple du ventre, mais je l'en empêchas.
Elle ne devait pas offrir l'apoptose à ce corps si elle voulait s'en nourrir.
Et bien qu'elle me regardait avec fureur, elle obéit et se contenta des membres, sans toucher à la bonne viande ni même aux abats.
Une fois repus, je mis fin aux souffrances du nemo zombifié, et son corps disparut devant ses yeux ébahis.
Ce qui me confirma d'ailleurs... Qu'elle ne semblait pas avoir conscience du système de cuve, et qu'elle n'était peut-être pas pucée.
Ou alors, qu'elle l'avait oublié... Que sais-je.
Satisfait qu'elle fut obéissante, je gratifiai ma chose d'une caresse sur le crâne, chose qu'elle accepta, avant de repartir dans son coin.
Pour mon par, je retournai dormir... Et ce fut une bonne nuit, emplit d'un sommeil réparateur, sous la quiétude à avoir satisfait l'appétit de ma chose.
J'ai continué quelques jours durant à chasser les nemos zombifiés... Oh, je n'en tuais pas beaucoup, peut-être un par hepdade, le reste du temps ma créature se nourrissait des déchets.
À force de réprimande, elle finit par comprendre d'elle-même qu'elle ne devait pas toucher à la viande sensible, celle-ci pouvant tuer le corps.
Et bientôt, je pouvais la laisser manger seule, et lorsqu'elle avait terminé de se nourrir, elle venait m'apporter le reste du corps, pour que je puisse le cuver.
Parfois elle m'apportait également un morceau de viande, et malgré mon hésitation, je n'ai pas goûter mes victimes.
Elle ne sembla pas s'en offusquer.. Ce qui me rassura.
Un soir cependant, je lui apportai un outrilien, et... C'est une race à part, bien loin de la mienne. Cette pensée fut pesante en la voyant le manger... Et j'ai eu envie d'y goûter à mon tour.
Alors que je m'approchais pour me servir, elle feula et siffla pour protéger son butin. Elle avait sorti ses griffes ensanglantées devant moi, et ses faibles jambes étaient arquées, prêtes à bondir.
J’accueillis sa révolte par une légère gifle, la rencontre entre deux cents kilos de muscles et trente kilos d'os et de peau ballante fut de courte durée, et je n'ai pas eu besoin d'émettre de la force, cette légère réprimande dût la faire souffrir et elle s'en alla piailler dans son coin.
Je ne sais plus ce que j'ai tranché et manger sur ce corps, mon attention était fixée sur ma créature, et je me forçais à la regarder avec sévérité, afin de lui faire comprendre qui était le maître. Enfin, pour la punir je tuai le corps après avoir dûment mangé, sans lui en laisser sa part.
Mon dressage porta ses fruits, car elle ne discuta plus une seule fois mon envie de me servir, au contraire, lorsque mon attention se portait sur la cuisse de ma victime, elle faisait en sorte de lâcher la jambe, et d'aller se nourrir ailleurs.
Ma petite créature semblait également apprécier la petite caresse sur le crâne dégarni lors de mon départ si elle fut sage. Lors de l'un de mes départs, où pris de fatigue, j'allais omettre de la félicité d'avoir été une bonne petite chose, celle-ci vint caler elle-même sa joue contre ma main, quémandeuse de sa petite douceur.
Je me sentis mal de l'avoir ainsi négligé... Et je prie le temps de bien la caresser ce soir-là, lui flattant le crâne et la mâchoire. Je laissais mon index glisser sous ses oreilles pour en masser les extrémités, et elle semblait pleinement heureuse de ce traitement, ce laissant faire, allonger sur le sol, à mes pieds, en couinant de bien-être.
Depuis combien de temps vis-je ici... Dans cette cache... Je ne sais plus.
Je ne sais même plus quel jour nous sommes, et je crois que le conseil pointe du doigt mes absences.
Je songe souvent à les tuer en les mangeant, moi et ma petite créature.
J'ai commencé à lui parler. Au départ je me taisais, je ne savais pas comment elle réagirait au bruit de ma voix caverneuse et au timbre élevé.
J'ai donc pris une voix calme et douce, du moins... le plus doux qu'un orc de ma stature le puisse.
Et elle a bien réagi, cela ma rassurée... Et depuis je lui parle beaucoup, de tout, de rien, de nous...
J'ai découvert également qu'elle aimait particulièrement que je lui caresse le dos, que je lui gratte les endroits inaccessibles pour elle-même.
Je préfère m'en occuper, car quand je la laisse seule le faire, elle va se frotter au mur quand cela la démange, et parfois jusqu'au sang.
Ma petite Lyse, oui je l'ai baptisé ainsi, est devenu docile et douce, elle ne ce rebelle jamais, et obéis à mes demandes... Je ne sais pas si elle comprend ce que je dis, si elle a oublié comment parler depuis tout ce temps... Peut-être que je me fais des idées, mais je crois qu'elle me comprend... Et parfois elle couine, ou grogne pour me répondre.
En tout cas, quand je me confie à elle, elle écoute avec attention, en calant sa joue sur ma cuisse, il n'est pas rare que lorsque mon monologue se termine, la petite Lyse dort déjà.
Je crois que je ne suis plus noble ou autre... Je ne sais pas pourquoi mais mon Tp ne répond plus à mes commandes.
L'accès au terminal me semble bloqué, mais le temps que je commence à consulter mes messages en absence pour comprendre, je me dis que Lyse va avoir faim, et se sentir seule sans moi. Je verrais cela plus tard, je dois aller ramener un corps pour ce soir, j'ai faim... Elle aussi.
Qu'elle est belle ma petite Lyse quand elle tranche une artère, et que sa peau pâle se voit recouvert de rouge vif.
Je la vois encore peiné à arracher celle d'un humain plus vigoureux que la moyenne.
Elle a lutté, couiné, mais a finalement réussi à sectionner cette artère.
J'aurais dû l'en empêcher, car le corps va mourir et disparaître.
Mais elle avait l'air heureuse. Alors je l'ai laissé s'amuser.
Elle a repris un peu de poids, et semble moins misérable... Enfin, elle l'est, mais moins.
Le moment que j'apprécie le plus est quand elle laisse le sang s'écouler de son sourire satisfait, après avoir bien mangé.
Le sang perle sur son menton, et elle me sourit. Son regard exprime la gratitude... Je crois.
Et du menton, goûte ces petites billes de sang, qui viennent mourir sur ses petits seins décrépis.
Quand je viens lui essuyer les seins, elle ses débats un peu... Puis se laisse faire, et sembles s'endormir en faisant de beaux-rêves.
Un soir... Ou un matin.
Je ne sais plus depuis combien de temps je ne suis pas sortie... Mais je sais que je commençais à tenter de lui faire sa toilette. Je mettais résolus à la laver... Mais lorsque j'essayais elle se débattait, et je n'ai jamais réussi.
Je ne voulais pas lui faire de mal, et elle ne voulait pas se laisser faire
Aujourd'hui j'y arriverais, je ne lui laisse pas le choix, et décide de profiter qu'elle mange pour lui attraper les cheveux. Et la traîner vers la sortie.
Là-bas, près de l'entrée de la cave, j'y ai placer un seau d'eau et de savon.
Elle hurle.
Elle a tenté de me mordre, elle s'est de nouveau fait mal à la mâchoire. Dans sa lutte elle a réussi à donner un coup de pied dans le seau qui s'est renversé.
Je n'ai plus de savon, et elle est en furie, elle tente de me griffer, puis couine de douleur en ce cassant un ongle sur mes biceps.
Alors que je m'assieds je l'allonge sur le ventre au-dessus de mes cuisses.
Ma main la tient, pendant qu'elle tente de s'extirper, mais je la tiens fermement, et ma seconde main se lève...
La fessée siffle, heurt, et colore ce cul plat et flasque qu'à Lyse. Elle hurle de douleur... Je recommence.
La punition a été donnée... Mais je me sens mal, la pauvre petite Lyse ne veut plus venir dans mes bras faire son câlin... Elle ne veut plus que je la touche à présent
Je dois montrer à ma femelle qui est le mâle dominant ici... Alors je décide de l'attraper de nouveau... Elle ne fuit pas beaucoup... Je ne sais pas si c'est par peur... Mais elle se laisse faire, et me donne quelques petits coups de langue tendre au creux de mon cou pendant que je lui caresse son cul sale rougi par mes fessées, elle a eu mal la pauvre...
Au départ elle a paniqué, et pleuré un peu...
La première fois elle n'a pas aimé je crois... Mais je devais marquer mon territoire...
Maintenant elle se laisse faire, et après avoir mangé notre nemo, je la prends et la remplis.
Je ne vais plus dans l'appartement de la zone 1... Et ne sort que quand j'ai faim, il faut nous nourrir... Sinon... Je reste dans ma cave, avec ma Lyse...
Nous sommes bien ensemble.

écrit existant en rp, mais malheureusement pas distribué!
Cependant l'exercice d'écriture est partis bien en cacahuète, car ce n'était pas DU TOUT ça qui était prévu à la base

Informations sur l'article

Ecrit Privé
10 Avril 2021
878√  29 13

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◊ Commentaires

  • Jorem (147☆) Le 11 Avril 2021
    J'ai adoré. Réellement adoré. La lente perversion de l'âme. Les bulles de vie qui enflent jusqu'à éclater.
  • Sha-Sha (88☆) Le 11 Avril 2021
    Palpitant, étoilé.
  • Minori~48242 (117☆) Le 11 Avril 2021
    On aime les imprévus.
  • Jerx~72845 (29☆) Le 11 Avril 2021
    Merci pour vos retours.
    La mise en page... Hum... Je vais prendre des cours! J'aimais bien l'idée d'un seul bloc avec le style qui change sans "interruption" par une image ou un paragraphe plus aéré.
    Mais je vais tenté de résoudre ce soucis à l'avenir.
  • Dihèze (10☆) Le 12 Avril 2021
    brrrr ♥
  • Aetadone~70004 (30☆) Le 12 Avril 2021
    On est passé de "quasi cadavre puant" à "ma petite Lyse", la femelle qui dois comprendre qui est le mâle dominant. ouch. Belle lecture, merci.
  • Lizzy~73694 (21☆) Le 12 Avril 2021
    Ouah... Je me suis perdue dans ton écrit. Ça serait un livre que je l'aurai lu d'une traite. J'étais fascinée par cette montée dans l'horreur, tu décris si bien, je m'y croirais, là spectatrice silencieuse de la déchéance. Incroyable, vraiment, bravo ! *
  • Alix (115☆) Le 12 Avril 2021
    ça met une claque... Je prenais mon déjeuner en lisant :/.. j'ai quand même lu jusqu'au bout, trop curieuse d'en connaitre la suite. Félicitations
  • Frost (27☆) Le 13 Avril 2021
    *