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EDC de Eva~34638

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Folie enfantine [2/2]

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"On est responsable de ce qu'on a apprivoisée"
Réveil nauséeux, les paupières se décollent et le regard se fixe sur le cadavre d'une de mes nombreuse amie liquide ... La soirée d'hier a dû être encore bien arrosée.
Crâne lourd, motivation matinal altérée, le corps réagit doucement pour mieux se redresser, sans que l'esprit en sois lui même encore conscient.
Vision troublé sur un monde qui l'es tout autant.
La bouche asséchée, le cœur creux, le retour soudain à la réalité ... La vie !
L’envol se refera ce soir ... A la fin de cette journée de merde.

A peine quelques minutes, déjà trop éprouvante ... Seule dans le canapé de mon salon.
Tourbillon d'ébriété, dompté par le temps. Obligatoire pour contrer la folie, pour faire taire sa voix ... La protégée en la laissant enfouie dans un coin de ma tête, ivre morte.
Pour notre bien.
Mais j'était de retour chez moi, avec son regard perlé, accusateur, qui n'en fini pas de me fixer. Miroir de ma psychose .... La poupée me renvois cette image enfantine, une image de bonté.
L'avais-je ignorée ?! Comment réagirait-elle ... Je déglutie, esclave de ma propre névrose, une boule, nerveuse, se forme au fond de ma gorge.
J'ose a peine poser mes yeux sur elle ... Et pourtant, je ne peux résisté, et dans un élan incertain et brouillé par la culpabilité, je m'approches, les yeux plongés dans le bleu synthétique du poupon qui orne ma commode.
La voix fluette me parvint sur un ton accusateur, alors qu'elle reste là, immobile.
- A peine une heptade ... Et tu me néglige déjà ... Pas étonnant que tu te retrouves seule, si tu considère si peu les gens que tu aimes.
Honteuse, comme une petite fille qu'on es en train de gronder, je croises les bras et adopte une posture gênée, presque coupable. Les rôles s'inversent, permutation enclenché, elle prend le dessus.
Je ... je ... me suis même pas rendu compte que j'était rentrée hier soir ... Sinon, j't'assure ... J'aurais pris le temps de m'occuper de toi ! Escuses moi !
- Tu crois que je trouves ça marrant ? Te voir rentrer ivre morte au point de ne plus pouvoir te traîner jusqu'au lit ? A te regarder vomir dans les fleurs, sans même que tu ne t'en rende compte ?
C'pas biiien c'que tu fais ...!
Laisse moi reprendre la main ... Repose toi !
Je secoue vivement la tête à sa remarque sèche ... Si elle reprend le dessus, qui sait ce qu'elle es capable de faire avec son insouciance et son inexpérience ... Sa seule envie c'est de sortir s'amuser ... A la recherche d'amis pour jouer ou de bonbons a avaler ... Elle ne connais pas le danger, ne connais pas la méfiance. Elle cherche juste à vivre, à apprendre et à comprendre avec ses yeux d'enfant, la complexité dans ce monde meurtrie. Sans voir que le Mal règne.
Pour cette petite part de moi, rien n'est plus illogique que la tristesse refoulée, elle aimerait que j'explose, que je déverses cette tristesse dans l'étreinte d'une amie ou dans la délivrance d'une confession à un inconnu ... Mais il n'en es rien.
Repoussante, oui ... C'est plutôt l'attitude que j'adopte au quotidien, transformant ma douleurs en colère, pour mieux la jeter à la gueule d'une tiers personnes qui n'aura, sûrement, rien demander.
- Je ne peux pas, tu le sais ... Tu dois rester cachée, pour ta protection, pour la nôtre.
Si je n'avais pas été là en taule, tu aurais sûrement flancher à ta première isolation, et tu ...

- Et si j'avais pas été là, tu aurais abandonnée. Alors tait toi !
Ma bouche à juste envie de lui répondre "C'est FAUX !!!!", mais je reste aphone, et comme tout les matins depuis ma dernière cuve, j'avise mes bras, paumes en l'air. Rien ... Rien d'anormal sur ma peau, mais cette sensation de résignation ... A chaque fois que je passent mes doigts le long de mon bras ... D’où vient elle ?!
La purge assainie les corps ... Mais pas les esprits.
Une main frictionnant encore le bras endolorie par la conscience, j'observe la petite impétueusement figé ... Je jurerais qu'un sourire se dessine davantage sur son visage angélique, moqueuse. Un air de dire " Toi tu sais rien, et moi je sais ... Nanananananère !", qui provoquerais une réaction en chaîne si cela venais a sortir, alors elle reste là, silencieuse ... Respectant mon ignorance, un brin provocateur tout de même.
- Y'a eu quoi en Taule ?! Explique putain de merde ... !

Je m'emporte, la patience c'est vraiment pas mon truc, et cette supériorité m'irite, il va falloir songer a remettre les choses a leurs places dès que la crises de nerf sera passé ... Elle prend trop ses aises la morveuse ... A émerger sans prévenir, le temps de se faire une cabane ou un dessin ... J'dois avoir l'air pas toute fini avec ses conneries, planqués sous une tables ou sous un lit, a griffonné avec mes pastels ... Forcement, elle cherche un refuge, une protection ... Elle veux s'évader de ce réel, trop violent a ses yeux, rever. Ce manque qui la ronge quand elle prend le dessus, et que ma force de caractère sais si bien combler quand elle me laisse reprendre le contrôle de mon âme.
Par ce qu'elle veut pas être forte, simplement libre ... Décomplexée et joueuse.
Gamine ingrate.
- Tu te vidais de ton sang !! Tu nous à fais maaaaaaal ... Tout simplement par ce que tu n'avais pas ta dose, tu as préférais abandonner, lâcher prise ... Et en enfonçant le morceau de verre dans ton bras, pendant que le sang dégouliné le long de ton coude, tu t'es laisser aller au néant ... Me laissant la place ... Prête à te secourir.
Le souvenir me revient, comme un coup de porte en pleine tronche. Elle avais raison, c'est grâce a elle, en partie, si je suis toujours vivante ... Si je ne stagne pas dans le vide. Si le suicide avais échoué.
Si je n'avais pas chuter a un point de non retour, elle serait sûrement rester endormie, elle m'aurait foutu la paix. Mais je l'avais invoquer en versant mon propre sang ... Meurtrie et faible.
Si ... Si ... Si ...
Avec les "si" on r'fais le monde, pensais-je.
Mais pour l'moment, c'est plutôt cette stupide peluche qui semble faire le miens. Bousculade, marmelade ... Sentiments percutés. Entre la haine et l'amour ... le besoin et le rejet.
Confuse, l’étau se ressert, ma tête me compresse ... Comme si une perceuses entreprenais de pénétré mon esprit. Rejet, lutte épuisante et douloureuse.
Une folie furieuse, grandissante depuis la cuve, nourrit par ma souffrance refoulée.
L'instant "T" ne pouvais qu'approcher à grand pas, inévitablement.

Tu sais rien d'la douleur ...
T'façon toi, dès qu't'vois un peu d'sang, tu chie dans l'froc ! Me parle pas de "mal" ... Alors que tu n'en connais rien. Les chutes physique c'pas l'problème, tu t'en r'leves toujours à un moment. Quand c'est l'mental qui chute par contre, c'pas la même, cocote ! Alors ferme ta gueule.
Silence pesant, une once de lucidité ... Quelques secondes ... Là dans mon salon, moi debout face à la commode, en train de parler à ... Rien. Merde !!
Si quelqu'un était entrer a ce moment, il m'aurait sûrement qualifié de tarée ... Folle ... Dégénéré ...
Me voir parler dans le vide ... Un dialogue a sens unique avec une poupée, qui ne parle pas, ne vie pas et ressent encore moins !
Pour moi ce n'es pas fou ... Juste mystique.
.... Folie assumée !

J'effleure le Jukebox pour ne plus avoir à l'entendre, puis m'éloigne en lâchant, agacée :
J'vais prendre une douche, tu m'gonfle !
Je suis déjà loin, ruminant mes souvenirs de taularde, alors que la voix m'accompagnes jusqu'au bout du couloir " Pfff tu fuit encore ! Mais j'te rattraperai toujours ! "

L'eau chaude, bouillante même, ruisselle sur mon corps nue. Comme pour laver mes erreurs, je frottes, astiques, ré-itère a plusieurs reprise pendant de longues minutes . Quand la vie n'est plus qu'un fléau, un cataclysme ... On tente bien malgré nous de la rendre plus radieuse ... Mais la crasse, tenace ... N'en fini plus de nous coller à la peau.
Et on en reste salie.
Alors je nettoies mon corps impure ... Un corps que je ne comprend plus, un corps qui m'insupporte par les plaies qu'il n'arbore pas, pour un esprit altéré qui ne se souvient que partiellement.
Reste ... Que la douleur. Une douleur intense ... Dévorante, incomprise et ingérable.
Rabaisser par le temps, le dos courbés et les épaules lasses ... J'ai envie de vomir cette rage ... Cette colère qui me ronge à chaque secondes, les rendant interminable.
En me regardant dans le miroir de la salle de bain embuer, je hoche la tête pour moi même, ma décision était prise. Je ne pouvais plus vivre ainsi, sans elle au quotidien. Il me fallait mon refuge, pour pouvoir retrouver ma force de caractère ... Avoir un but ... une vie à proteger ... Quelqu'un à aimer enfin ... Une raison d'exister ! Même si d'un point de vue extérieur, cela revenais à me proteger moi même, à m'aimer et à exister. Égoïste en sois, mais nécessaire quand on vie recluse dans sa folie et son antipathie, depuis tant d'année.
Ne pas s'apitoyer ... Jamais ! Occulter l'odeur infecte qui plane dans ce monde délabré, et respirer en souriant faussement ravie. Se cacher derrière un sourire de céramique ... Sans goût, fade ... Comme la vie.
Et c'est ainsi, qu'une fois habillée et sans un mot de plus, j'attrape Nyah, l'enroule dans une petite serviette de bain, et la range avec une délicatesse inhabituelle, dans mon sac. Un sourire gamin s'affiche sur mon visage lorsque je lui lance un dernier regard, elle a l'air satisfaite de son coup.
La garce.
Les deux bretelles trouvent leurs places, la porte s'ouvre sur la vie ...
A partir de cette instant, "nous" ne sommes plus seules.
Et maintenant, on vas pouvoir jouer ...

Spoiler (Afficher)
Citation d'introduction : Le petit Prince - St Exupery
Comme pour l'article précédent, information inconnu de votre personnage, sauf si ig vous avez interagit avec Eva à ce sujet.

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02 Juillet 2013
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