EDC de Charlotte

Une grande salle de serveur se dessine devant vous, un grand corridor remplis de machines diverses en fonction, le tout produisant étrangement peu de bruit ou encore de chaleur. Des câbles reliant le tout traînent çà et là en direction du fond du corridor. En suivant les câbles vous atteignez une pièce sombre dont le seul éclairage provient d'un grand écran sur le mur du fond sur lequel défile une forte quantité de données et d'images variées. Un terminal semble également disponible et il arrive parfois même d'y voir des commandes y être soumises, alors que personne n'est présent pour taper au clavier.

En fait, il ne semble pas y avoir la moindre trace de vie dans cet environnement, malgré tout, les machines semblent toutes neuves, les locaux ne présentent aucun signe d'abandon et quelqu'un semble définitivement utiliser ce grand ordinateur. En vous approchant du terminal, vous remarquez la présence d'un grand objet en verre qui vous aura échappé dans la pénombre, un objet similaire à ce que vous croirez être une cuve de clonage. Une soudaine lumière provenant de l'intérieur vous éblouit alors que vous vous en approchez et avec stupeur vous découvrez à l'intérieur une personne, une gynoïde, qui semble y reposer. Ses yeux sont clos, mais cette dernière semble quelque peu remuer à l'intérieur, visiblement bien vivante, mais peut-être endormie ou dans un rêve. Vous commencez à voir défiler certaines images, et entendre certaines voix en regardant l'écran. Une fenêtre apparaît alors, et d'autres images, cette fois en continue.

D'abord des néons, sur un plafond lugubre, puis des lits, un espèce d'hôpital, vide. Quelques panneaux holographiques ici et là avec des inscriptions légèrement embrouillées. Puis des mains et enfin un corps robotique, couvert à peine d'une jaquette bleu peu élégante. L'image s'embrouille un court instant, puis revient, cette fois avec des gens présents. Des agents, armés, mais non-menaçant approchant. Une elfe à la tête approchant, un sourire au visage.

► "Tu vas bien ? Bienvenue au monde !"
► "Instruction ?" répondit une curieuse voix robotique dont la provenance n'est pas affichée à l'écran, comme une étrange narratrice robotique.
► "Tu peux lire le panneau holographique juste ici !"
► "Entendu !"

La vision s'élève un peu, s'approchant du panneau holographique. L'image se brouille ensuite complètement, changeant complètement de lieu. Les images présentent un salon avec une jeune vautour blonde ainsi qu'une humaine aux cheveux rouges.

► "Merci de m'accepter en tant que filleul, vous me faîtes un grand honneur"
► "Si je t'entends encore me vouvoyer, je te démonte et je jette tes pièces détachées dans le cratère."
La rouge s'exclame d'un rire franc, serrant la petite vautour dans une étreinte amoureuse. L'image se brouille à nouveau. Cette fois, un bar avec différents éclairages en néon apparaît, une vautour enfonce doucement ses crocs dans une poche de sang.
► "Tu devrais essayer de venir faire un stage avec nous. Tu t'y plairais. Suffit de contacter notre DI"

L'image brouille, et commence cette fois à s'enchaîner en de multiples prises de vues différentes qui défilent rapidement. Plusieurs nouvelles personnes font leurs apparitions, de nombreux lieux différents défileront. Sur ces images des brides de conversations peuvent y être entendu, mais la qualité de la vidéo se détériore et le contenu sonore semble avoir été perdu dans les méandres du temps. L'on remarquera que la voix robotique semble cependant s'humaniser petit à petit. Certaines personnes notables reviennent souvent à l'écran, cette elfe qui est apparue au début, ce petit couple d'amoureuses dans leur salon, avec de nombreuses nouvelles personnes, une autre elfe aux cheveux bruns dans une mystérieuse salle de surveillance en béton remplis d'écrans donnant sur des caméras affichant des détenus dans une prison, une jeune femme à l'aspect humaine, une gynoïde à la peau grise et aux cheveux rouges, de même que plusieurs autres personnes de cette race d'êtres artificiels. Au fur et à mesure que les images se succèdent, la Gynoïde dans sa cuve remue et s'agite de plus en plus.

L'image reprend alors enfin une certaine stabilité. Tout d'abord, une main se refermant sur une tasse à Cafey, un émerveillement de la narratrice alors qu'elle ne fait que toucher le contenant chaud, puis un cri, une plainte, la tasse tombe de ses mains, mais ne se fracasse pas au sol tout juste avant qu'elle ne réapparaisse dans sa main. Une gorgée consommée, puis instantanément recrachée dans un couinement de dégoût. Finalement la vautour apparait, souriant à la caméra alors que la narratrice semble frappée d'un profond désespoir...

► "C'est parti... je ne ressens plus !"

Un autre grésillement, cette fois, c'est la gynoïde aux cheveux écarlate qui apparaît dans ce qui semble être une étreinte partagée. Un doux ronronnement de processeur, de petits bruits de réconfort. Ces images demeurent à l'écran un long moment. Des explications sur des sensations ressenties, celles d'un premier câlin. Une phrase viendra finalement couper cette douce étreinte :

► "Mon deck est en train de surchauffer... il n'est pas fait pour gérer de telles données... il va finir par griller…"

L'image grésillera à nouveau pendant un petit moment avant de lancer en rapide succession diverses phrases provenant de différentes personnes.
► "Prends soin d'elle d'accord ? Surveille que ma plumée se nourrit bien, mais soit pas insistante !"
Grésillement.
► "Elle est partie… elle n'est plus là… elle a transfuge!"
Grésillement.
► "Je n'ai plus confiance en toi, navrée. C'est terminé !"
Grésillement.
► "Je ressens… c'est étrange… c'est inconnu, mais similaire à la douleur…"
Grésillement.
► "Les gens disparaissent, s'essoufflent, meurent, partent."
Un plus long grésillement.

À ces deux dernières séries d'images, la réaction de Gynoïde en cuve est violente, une main venant frapper dans la vitre, comme prise dans un cauchemar. Elle s'agite, comme si elle cherchait à s'échapper face à ces images qui défilent, comme si leur consultation était pour elle une torture douloureuse. L'image fini par couper et être remplacée par celle d'un grand salon rouge, où une autre gynoïde aux cheveux d'argent est assise toute près, échangeant un rire entre elles. Celui de la blanche, très naturel, alors que la narratrice, quant à elle émet un rire plutôt effrayant, mécanique celui qu'aurait un robot tueur. L'image change à nouveau. Cette fois, une humaine et une naine à ses côtés. Cette fois, le rire de la narratrice est à point. Calme, doux, reflétant une certaine forme de joie.

► "Tu es à moi !"

L'écran changera une ultime fois, cette fois, l'image ne bouge plus, l'on peut y voir un grand écran de verre, avec une lumière bleutée qui se reflète dessus. Des machines partout autour toutes reliées entre elles par des câbles divers qui traînent çà et là. Ce lieu vous semble étrangement familier. Une ombre peut même être perçue, entre le verre et le grand écran, impossible de percevoir de qui il s'agit. Vous vous retournez et percevez deux lueurs bleues, très brillantes pointées dans votre direction. La gynoïde dans la cuve avait finalement ouvert les yeux…