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EDC de Artorias~22475

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Artorias est couché. Seul. Dans une pièce, très peu illuminée, obscure. Allongé sur le dos, sur un genre de table métallique d'opération. Des câbles quittent son dos, par ses omoplates et son crâne, ouvert à l'arrière. Ces câbles s'étirent sur le sol jusqu'à venir se brancher sur des serveurs, dans l'ombre.
Ces mêmes serveurs émettent une faible lumière lorsque quelques LED clignotantes s'allument et s'éteignent. Un vrombissement constant, grave, mais discret, emplissant la pièce du seul bruit audible depuis quelques minutes. Face à l'androïde allongé, au plafond, un écran, seul. C'est un écran de deck. La seule réelle lumière visibles provient de cet écran. Le droïde a subit il y à peu sa transformation physique. Et il s’apprête à subir une transformation psychologique. L'ingénieur en charge de la création de son nouveau corps avait un atelier dernier cri pour ce genre d'opérations.
Plusieurs bras mécaniques s'étaient activés autour de lui et l'avaient ouvert, dépiauté, éviscéré, puis déplacés ses entrailles et conçu un corps autour. Un nouveau corps. Un plus puissant, plus solide, plus adapté. Il n'avait plus rien de la ressemblance d'un homme, le strict nécessaire était là. Et puis, comme une fatalité, en dernier, un masque c'était lentement abattu sur la tête du robot. Son visage retiré, avait été remplacé à jamais. Un des bras mécaniques souda lentement ce dernier dans un jet d'étincelles jaunâtres qui liaient le tout définitivement. Et lentement, les dispositifs oculaires avaient clignotés, avant qu'une effrayamment vide lueur rouge sombre ne s'en échappe.
Artorias ne voulait plus être ce qu'il avait été, une copie d'un homme. Trop imitateur de l'homme pour être un androïde, mais trop androïde pour être humain. Tout n'était que code, il l'avait compris. Il voulait revenir aux sources.
Il avait conçu un programme de réinitialisation à commande vocale. Le programme, avec une voix très basique, énonçait et écrivait une série de protocoles et programmes. Et Artorias, lui, choisirais vocalement ce qu'il voulait en faire.
La décision avait été difficile. Mais pour une raison qu'il ignorait, il sentait en lui le besoin de le faire. De tout lâcher.
La voix résonnais, une première fois dans la pièce, brisant le calme ambiant et le ronronnement du serveur.
Démarrage du programme d'écrasement de sauvegarde...
Souhaitez vous conserver les données suivantes ... ?
Protocoles de mémoires acquises depuis l'arrivée en ville...
Hmpf ! Facile comme question, évidement, il les connaissait toutes, ces questions, la première était la plus simple, pourquoi l'avait-il mise là ? Si il avait voulu tout oublier, il se serait tué.
"Conserver."
Protocoles de qualifications et spécialisations...
Pff, encore une question bidon. Quitte à continuer de vivre avec des souvenirs, autant se rappeler comment faire des choses.
"Conserver."
Données du module d'armement...
Bon bah quitte à se rappeler de pas mal de chose, savoir comment péter des rotules ou briser des vertèbres, ça peux servir.
"Conserver."
Protocoles de réaction morphologiques humaines...
Aïe. C'était la première chose à effacer. Elle était facile, elle était simple, avec un corps inhumain, pourquoi avoir des réflexes humain dans les expressions et les manières de faire ? Mais c'était le début. C'était la première ligne à supprimer. Et ça faisait mal.
"Effacer."
Programmes d'accréditation de confiance...
"Conserver."
Protocoles de raisonnements...
"Conserver."
Protocoles de conscience...
"Conserver."
Un programme externe entre en conflit avec les protocoles de conscience et de raisonnement,
autoriser le programme "Personnes_Confiances.Exe" à surpasser les protocoles, ou bloquer le programme ?
Ah ! Voila le premier détail que le programme n'était pas capable de gérer seul. L'androïde avait choisi de conserver sa conscience et son raisonnement, mais il avait joint au programme de réinitialisation un sous-programme. Une liste de personnes. Il les considérais comme des être chers. Suffisamment chers pour les protéger au delà de tout ce qu'il pouvait faire ? Au delà du bon sens ? Etait-il prêt à outre-passer tous ses protocoles pour ces gens ? Artorias connaissait la réponse.
"Autoriser."
Protocoles de génération de caractère...
Tout devais disparaître. Il faisait ça pour être meilleur, pour être plus pro', pour être plus efficace. Et il était trop gentil.
"Effacer."
Programmes d'imitation de tristesse, angoisse, et anxiété...
Il n'avait pas besoin de ça...
"Effacer."
Programmes d'imitation de peur...
"Effacer."
Programmes d'imitation de bonheur...
Merde... Il n'avait pas pensé qu'il y aurait autant à supprimer... la voix résonnait dans la pièce, et le nombre de "Effacer", se multipliait dangereusement.
"Effacer."
Programmes d'imitation d'amour, et de sentiments...
Il avait conçu le programme. Cette question devait arriver. Elle était en dernier, ce n'était pas pour rien. C'était peut être la plus difficile. Il l'avait placée en dernier comme si ça lui aurait évité d'y répondre, mais il n'avait que repoussé l'inévitable. N'importe quel humain, ou n'importe quel organique d'ailleurs, aurait certainement fermé les yeux à ce moment là, serré les poings, ou avalé sa salive. Mais un androïde ne faisait rien de tout ça. Il était là. Fixe. Regardant le plafond. Sans bouger. Il aurait pu être bloqué. Ou même mort, cela aurait été la même chose. Les secondes qui passèrent pour se décider semblaient une éternité. Un très, très, longue, éternité. Le silence fut si long... Et son processeur tournait à toute vitesse. C'est certainement là qu'un de ses sous-programme se mit à lire en accéléré des tonnes d'images, de sons, de vidéos enregistrées : Des souvenirs. Le calme repris quelques instants, avec le son rond et lourd des serveurs qui travaillent. Retour à la scène initiale : l'hésitation, le calme, la tranquillité et la tension d'une atmosphère telle que celle ci. Avant que le calme se brise, une dernière fois, déchiré, par les paroles robotiques de l'androïde.
"Effacer."
Une série de bips, de bruits électroniques, les serveurs s'emballent... avant un ultime message...
Confirmez vous l'enregistrement des nouveaux paramètres et l'écrasement de l'ancienne sauvegarde ?
C'était là... le message ultime... c'était le dernier checkpoint... le point de non-retour... plus il réfléchissait... et plus il hésitait... il avait fait tout ça pour rien ? Voulait-il rester une illusion humaine à jamais ? Une copie ? Non. Allez Artorias ! Tu peux le faire ! Allez !!
"Confirmer."
Le blackout.
A peine avait il prononcé ces mots que son système se désactivait, pour laisser le programme opérer.
.
.
.
.
Artorias est mort.
Un nouveau droïde est né.

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Artorias...
07 Juillet 2017
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