EDC de 66897

    Les doigts effleurent les murs noircis, brûlés, les bras poussent les portes de cette Impasse tant aimée. C’est là que les rires, les sourires et les moments de beuverie te reviennent comme une claque dans la gueule. Tout n’est que destruction et cendres, ruines d’un lieu qui avait vu ta naissance. C’est là que tu les a tous rencontrés. Ton regard s’éloigne des restes cramés du zinc, observant l’escalier et les locaux saccagés. Toi qui ne pensais pas ressentir d’empathie, à présent tu as juste envie de hurler, bombe à retardement. Mais au final t’es comme le putain de glaçon dans le skiwi, tu sers à rien. Colère froide et impassible. Mains sur la lourde poche à ta ceinture.



    La Tanière à présent, porte éventrée et murs écorchés, tes doigts gantés viennent détacher un shrapnel du mur, reste de grenade. Celui-ci rejoint le sol dans un tintement, pas mal d’impacts, pas mal de sang par endroit. Ils pourraient être encore là, mais tu t’en fous. Tes pas lourds retentissent sans conséquences, le roulis des douilles sous tes pieds envahit le bâtiment. Les Murs sont écorchés, encore plus sales qu’avant putain. Tu explore la Grande Salle, puis les salles annexes, là encore du sang et des traces de combat. Un tiroir attire ton attention, tu fouilles dedans et y récupère ta vieille casquette, soufflant dessus pour en faire tomber la poussière et les morceaux de murs. Au moins t’as ce que t’es venu chercher.



    Un roulis de tissu et de cliquetis en tout genre, les outils sont alignés, du scalpel tranchant à la scie à métaux rouillée. Il reste du sang sur certains, alors le nettoyage se fait méticuleux et lent, il faut que tout soit présentable. Les chaines sont vérifiées et le sang qui les couvre, vestiges du dernier pensionnaire, sont nettoyées à leur tour. Tout est en place, prêt pour le ballet de cris et d’entailles. Cette fois on ne commencera pas par la pince entre les jambes, ils abandonnent trop vite. Il faudra briser plus lentement. Le préjudice devra être à la hauteur de leurs actes. Nous les ferons, chanter, nous les ferons se repentir. La Dissidence n’a pas sa place en ce secteur, elle doit être exterminée. Et cela passe par la prison, par la souffrance. Tu leur arracheras cela, de grés ou de force.