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EDC de 56464

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Réminiscences (1)

L'avenir d'une personne peut être scellé non pas à cause d'un destin préétabli, mais à cause d'une chose qu'on appelle le choix et si à tout ceci on rajoute une once de dés, nous obtenons La Vie.
« Bonjour, Nemo Intra.
Vous recherchez du travail ? »

« Bonjour !
Oui, j'en recherche, qu'avez-vous à me proposer ? »
La petite punkette - Humaine, qu'elle était en ce temps-là - se pourléchait déjà les lèvres, ce qu'elle lisait l'amusait, elle imaginait déjà sa route, son avenir, son importance. Souvent... On dit que la jeunesse est une corne d'abondance de toute-puissance, pour elle, c'était plus une sensation d'invincibilité.
« Parfait. Je vous donne accès à un EM, en ce cas, et vous mets en contacte avec une certaine personne, qui sera votre supérieur direct. Bienvenu à Umbra. »

« Très bien, ravie que vous ayez pris contact, alors, je trouve cela très amusant - excitant ? - j'adore l'amusement, en fait. Je crois même que je ne vis que pour ça ! »
Alea jacta erat.
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Tout ceci nécessite une simple poignée de chance : ce monde d'obscurantisme n'attend de vous que le tressautement infime qui entraîne le branle de la machine. En a-t-il jamais eu, de la chance ? Ne l'écoutez pas, il vous répondrait assurément que non, qu'il s'est construit seul par la force de sa toute puissante volonté inébranlable. Écœurant petit seigneur qui s'use en injections de froide terreur. L'abject.

Pourtant il l'avait eue, sa chance. La rencontre de cette créature qu'il ne pouvait qualifier que de femelle, elfe, absente d'intérêt quelconque. Son tour était venu en temps et heure après de nombreux jours à se mourir en compagnie de son petit agitateur de foules, son héraut des éclopés, celui qui annonçait la venue du règne des Parias. Son règne. Au mieux un rêve éphémère, au pire une obsession compulsive pouvant le conduire là d'où il ne reviendrait jamais. L'hérésie.

Il avait fallu de tous temps apprendre à danser sur le fil du rasoir pour ne jamais tomber du côté perverti, propre à ceux qui vilipendent, à ceux qui n'ont pas la Foi. Il avait pu voir, enfin, qu'il était reconnu, qu'il avait une valeur. Dans ses yeux, pour la première fois, il avait vu la compréhension, l'empathie. L'assimilation avait été immédiate, l'Humanité lui tendait les bras, il pouvait se faire une chaude et douillette place en son sein ; bien que pour cela il devrait entrer par des portes dérobées. Le secret.

« Salve Déléguée Adjointe.
Prenez place, je vous prie. »
Ne restent que des bribes de paroles, des images invasives, des couleurs. Elle avait les yeux noisette.
Toujours surveiller les yeux.
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Il y avait une nouvelle recrue. Une nouvelle enveloppe charnelle vide de toute conviction qu'il pourrait modeler comme il le souhaitait. En ce monde, il n'y avait plus que son cabinet de renseignement et sa compagne. Umbra, c'était le nom qu'il lui avait donné. Son idée. Sa stratégie pour dompter le monde et il s'agissait de cette femelle aux longs cheveux mauves qui abattait pour lui tout le sale travail. Il pouvait récolter les fruits sans même avoir à se baisser. Elle les lui présentait.

Rien ou presque n'avait changé depuis ce temps. Seul le nombre de fruits sur le plateau qu'elle lui tendait décroissait jour après jour, mais cela ne l'avait jamais inquiété. Les chemins tortueux pour récupérer ses biens, cela le connaissait. L'effort restait infime.

Néanmoins, revenons à notre situation de départ. Le grand droïde s'affublait de son cuir, bien moins élimé qu'à ce jour, respirant encore la souplesse et le confort. Ses mains s'affairaient dans sa tignasse, armada de doigts mécaniques dont les roulements ne cessaient qu'une fois ses mèches coiffées à sa convenance. Son faciès était peu amène, comme toujours, mais le sourire suffisant d'une victoire calculée d'avance lui étirait les commissures des lèvres, fourbe sensation de régner sur la populace que voilà. Des regards épars sont lancés vers son miroir, sporadiquement. Puis il se juge prêt, il sait de quel discours il s'armera pour gagner cette carcasse dépourvue d'âme à sa cause. La sienne, uniquement la sienne.

Sa comparse elfique le suit une fois qu'il s'engouffre dans l'atmosphère polluée de DreadCast la veule, silhouette indétectable contrairement à lui avec son poids et sa démarche sans grâce. Il a rendez-vous dans une bicoque délabrée, rendez-vous avec le Destin. Cydérielle, quel drôle de nom.

Chaque pas posé entre son antre et la petite planque mêlait plus intimement encore leurs vies. Chaque brassée d'air traversée entraînait avec elle les murmures d'un futur incertain, de lutte sans espoir. Quel Fou, ce jeune être qui paraissait si emballé par leur travail.
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« Salve. Je me nomme Azael [..]. »

Un androïde, il paraît. Un mâle, il semblerait. Son supérieur, visiblement. Elle ne savait rien du Tisseur - qu'elle l'appellera un jour. Elle ne le connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, puisqu'elle venait d'arriver, mais un détail lui sauta immédiatement aux yeux : Cette gestuelle. Cette comédie - qu'elle avait noté. Au début elle pensa à un être névrosé, stressé, un androïde Cynique dont la base de données brouillonne lui permettait de bafouiller, de se tromper, et d'être parfaitement indigeste. Masque ou réalité ?


En ni une, ni deux, elle était déjà invitée à son premier bal, assise là où il fallait, avec la tenue qu'elle jugea parfaite, l'attitude qu'elle jugea indispensable, et le sourire qu'elle jugea condition sine qua non pour que tout se passe aussi bien que l'infiltration d'une tige nicotinique entre deux lèvres. En moins de temps qu'il n'en fallait pour cligner des yeux, elle fut hasardeusement contactée par son ticket : Le nageur de l'apocalypse. Plaisir de faire, ou nécessité d'agir ?

Et elle était en selle, elle commença par la meilleure réponse possible.
« Du travail ? Ne perdons pas de temps : Combien ? »
Et c'était bon, il lui proposa un coin ombreux, sur la demande de l'infiltrée qui mimait celle qui est effrayée par le CdO. Après tout, et parallèlement, elle venait de faire la rencontre de la personne la plus importante de sa vie : Son Roi. Son génie absolument - pas si - fou de Roi. Il la formait, alors qu'elle même tendait l'oreille, à ce qu'il disait. Apprenant lentement à formater le cerveau des autres d'une danse aussi fallacieuse qu'un sophisme.

Bien évidemment, l'ambitieuse follement amoureuse des grandeurs apprit rapidement. Alors que parallèlement, et sans même le savoir, elle avait déjà la même mission - mais cela, c'est une autre Histoire. Pour elle et en ces temps, c'était gagnante, le mot qui résonnait le plus dans sa tête - la pauvre enfant. Ses points montaient rapidement, tout comme ses compétences - qu'elles soient rhétoriques ou matricielles. L'oeuvre à l'état de projet était peu à peu devenue une esquisse.
Et elle ne se doutait pas du fruit qu'elle était, dans lequel on allait croquer à pleines dents elfique. Mais ce que Le Grand mangeur oublie souvent, c'est de se méfier de ce qui passe dans sa gorge. Qui sait.. Une pomme pourrait rester bloquée. Et sans même le savoir, elle allait être une pomme (a)dorée.
Soyez certain d'avaler vos condiments d'une manière méticuleuse..

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Cheminement.
09 Mai 2016
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◊ Commentaires

  • Mey (143☆) Le 11 Mai 2016
    Repose toi bien petit poussin.