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Maudite machine

Je m'étais un peu laissé allé après la disparition de celle que j'imaginais devenir ma première amie. Je dormais et je travaillais, ne trouvant même plus de piquant au rhôme.
Un jour, il était temps que je reprenne le dessus, alors je me suis levé et j'ai vu une machine étrange qui traînait dans le bureau.
Une chose toute blanche qui tentait de ressembler à une humaine. On avait une sorte de malédiction à l'usine alors j'ai pensé que Slyron avait investi dans un collaborateur informatisé.
En fait j'aurais mieux fait de me méfier car ce n'était pas une machine, du moins pas de celles que nous avions à l'atelier. Elle était enregistrée sous la marque "Prototype-012", du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce que je découvre qu'en fait c'était une androïde.
Malgré ma nature peu propice au mélange des races, je crois l'avoir accueillie convenablement.
Mon premier réflexe a été de la mettre en garde contre les hommes et leurs sandouichs. J'ai bien pris le temps de tout lui expliquer et autant dire que ce n'était pas gagné. Dès que je lui expliquait un truc, elle me posait une question sur une autre chose dont je m'étais servi pour lui expliquer. Mais le Saint-Rhôme était à mes côtés.
Je suis resté courtois, je lui ai parlé de la galanterie en lui promettant de l'inviter à manger et me conduire comme un gentleman.
Pourtant elle a fini par nous trahir. J'ai tenté de la retenir en lui beuglant des ordres mais elle se refusait à moi. J'aurais dû la fouetter peut-être, mais bien que raciste, je ne suis pas ce genre de monstre.
Elle est partie et j'ai soutenu mon patron comme je le pouvais. On travaillait comme deux forcenés pour faire tourner les machines et livrer les commandes dans les délais impartis.
Il m'a promis que jamais plus une femme n'entrerait dans l'usine. Elles causaient notre perte et nous ne pouvions plus prendre de tels risques. Il a accepté, il faut dire que je suis convainquant lorsque je suis moi-même convaincu d'une chose.
Quand j'avais un peu de temps libre, j'aimais aller récolter des cristaux et rester des cycles aux STV à écouter le vrombissement des machines. C'est là que je l'ai vue, une jeune femme d'environ 1.70m, de longs cheveux rouges lui ruisselant dans le dos, des lèvres pulpeuses, et des yeux brillants de mille étincelles. J'ai tenté de la prendre en photo avec le Silmerion que l'on m'avait offert mais je suis l'ennemi de la technologie et les résultats n'ont pas été ceux escomptés.

Je n'ai jamais eu le courage d'aller lui demander son prénom, elle est celle que j'admire chaque jour et c'est ces moments que j'apprécie, son bonjour poli qu'elle m'adresse à chaque fois que l'on se croise, c'est ce qui me permet de trouver le sommeil.
J'avais trouvé mon équilibre mais la lumière fantôme est revenue pour me faire frémir et perdre le nord.
Blanche était de retour à l'usine, Monsieur East était de plus en plus absent et il avait l'air tourmenté. J'étais en colère après elle, après lui.
Comment pouvait-elle être là, revenu après ce qu'elle nous avait fait? Pourquoi l'avait-il laissé revenir dans ma vie?
Mais quand elle est tombée épuisée, peut-être blessée, j'ai eu le coeur serré. Je me suis rendu compte d'une chose à laquelle je n'avais jamais songé avant.
Je n'étais pas en colère parce qu'elle était revenue, ou parce qu'elle était partie. La vérité j'étais en colère contre moi parce que je ne m'autorisais pas à avoir quelqu'un auquel je tiens.Elle était mon amie...ma seule et unique amie dans cette ville. Et de la voir là allongée telle une poupée désarticulée, j'avais peur de me retrouver à nouveau seul dans cette population qui ne voulait pas de moi.
Une amie, elle n'est pas humaine mais c'est MON amie et je tiens à elle.

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Derrière le masque
16 Octobre 2015
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