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EDC de 52608

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Cacher

Et toc!

Un déclique. La porte s'ouvrit et un léger rictus se peigna sur les lèvres de la gamine. Elle fit ses premier pas dans l'appartement en restant sur ses gardes, tentant de retenir le bruit lourd de ses godasses contre le sol.
Elle pénétra dans la chambre du vautour, la porte était déjà ouverte. Son nez légèrement caché derrière la cagoule noire, humant instinctivement l'air, cherchant inconsciemment l'odeur de peau brûlée qu'elle avait déjà tant respirer lors de ses échanges avec les vautours du coin, mais il n'y avait que la mince odeur du cuir mouillé qui s'exhalait d'un trench, proprement plié sur le dossier d'une chaise. Il s'était endormi et une beauté unique et calme s'émanait de son sommeil. Son souffle profond rassura la jeune femme et elle plissa un peu plus les lèvres en enfonçant sa main sale dans sa besace et en sortant un seringue usagée et un tube rempli d'un liquide clair et bleu. Elle l'avait eu le vaut' et ses jactances. Et même si cela n'était pas encore du tout à fait vrai, ça allait l'être.
Quand il ouvrit les yeux, Eiko était affalée sur la chaise dans un coin de la pièce, les pieds croisés et le bas de sa cagoule assez baissé pour qu'elle puisse mâchouiller sur le filtre de sa gitane.
"Bien dormi?"
Elle ricana de sa question, rhétorique vu l'épaisseur de l'adhésif qui scellait les lèvres du vautour. Elle avait noués ses mains a un barreau de la chaise et ses pieds faisait plus qu'un avec les pieds de celle ci.
C'est pas mal chez toi l'ami, même si j'ai toujours trouvé qu'le l'bleu était une couleur ennuyante mais vos drapeaux arrivent à garder une certaine flamboyance. C'est presque hypnotisant. Mais après tout, c'est que vous faîtes de mieux, mh? Les illusions c'vot' truc. Nous c'est rouge. Direct, franc, sanglant, au moins on se ment pas.
Mais j'ten veux pas trop mon gars, après tout, t'as pas vraiment choisi d'obéir à tout ça, t'as pas eu le temps de réfléchir non plus. C'dommage. Par contre la lumière dont tu parlais, ouais? Ta putain de fluorescence, elle brille pas tellement. Surtout pas en vous.
Z'êtes grand, d'une certaine manière, je l'avoue, d'ailleurs c'est ce que j'ai pensé directement en faisant la conversation avec ton ami Velkan, là. Un vrai connard, mais j'l'aime bien, il a des jolies bottes, un bon vieux con quand même. M'enfin bref, elle brille pas tellement, ou alors trop, et ça a finit par tous vous aveuglez. C'dommage tout ça, vraiment dommage..
Ouaip'ah..
Elle fit une pause, embrassa à nouveau le filtre de la cigarette pour en dégager un nuage qui se glissa rapidement d'entre ses lèvres pour rejoindre l'air pollué de la baraque.
M'enfin j'suis pas là pour parler pendant deux heures, j'suis là parce que t'était l'nom qu'j'ai choisi sur cette putain de liste.
Qu'tu va me rapporter deux trois sousous, et que c'est un truc que j'vais devoir faire un jour où l'autre.
M'fait pas cette tête, tu dois avoir l'habitude au fond, non? Moi c'm'est arrivé qu'une fois, j'était bourrée, complètement ivre. Puis j'suis tombée sur un androïde psychopathe. J'aurais p't'ête dut le ramener avec moi ici.
Le vautour restait plutôt silencieux, elle sourit de ce calme qu'elle ne pris pas bien longtemps à rompre
Ah oui.
Eiko se leva et marcha jusqu'à un meuble ou sa besace faisait une pause de sa vie de besace, et en sortie son petit deck rétro, rien de bien impressionnant, mais elle ne cherchais pas à impressionner.
Alors, alors.. Ah c'est ça.
Une musique se fit entendre, cela se mit à résonner à travers les murs jusqu'à rendre irrégulier leurs propre battements de cœurs.
Eiko rit et s'approche de lui, attrapant sa batte de Dreadball au passage puis s'assis sur ses cuisses à califourchon et glissa sont nez dans le cou du vautour pour y déposer des baisers étonnement doux. L'hymne à la tristesse grandissait entre les murs et Eiko redressa la tête et haussa la voix :
Ton secteur, il me fait penser à ça. Il est majesteusement triste et vous êtes tellement gâté que vous ne donnez plus de place à l'espoir. Nous on n'en manque pas. Et on vous aura, on vous aura mon bel oiseau!
Elle se leva et se mit à tourbillonner dans la salle, exagérant ses mouvements qui alimentait un peu plus son envie frénétique de sang. La batte flottais sur l'air dense. Elle s'arrêta net, près du vautour et lui écrasa le bout de sa batte contre la tempe avec une certaine précision puis se déplaça sur le côté pour viser ses tripes avec un grand coup à l'horizontale qui le fit tomber lui et la chaise à terre. Elle dégainât impatiemment son revolver.
Un déclique. C'était propre, et beau. Un liquide dégoulinait le long de la chaise pour former une flaque, par terre. Elle abaissa l'arme, observant la disparition soudaine du plumé puis abandonna rapidement l'appartement en y laissant son deck et la musique en répétition.

Informations sur l'article

Requiem
01 Mai 2015
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