EDC de 47472

Run boy run! This world is not made for you
Run boy run! They’re trying to catch you
Run boy run! They’re dying to stop you
Run boy run! This race is a prophecy


« GO ! »

Le départ est donné. En un clin d’œil, ils s’élancent coude à coude dans le labyrinthe. Une seconde avant, il y avait des mots, des sourires, des encouragements. Tout est balayé par une montée d'adrénaline telle que tu n'en as jamais connue. Déboussolante.


Une pièce remplie de cadavres, c’est là tout ce que tu y vois. Des cadavres qui courent, mais ce n’est qu’un détail.


Tu te mets en route, unique vivante, du moins voilà ce que tu te dis. Survivre, ce seul mot qui bat dans tes veines comme tes pas frappent durement le sol. Terre, cailloux, le craquement sous les semelles n’a rien de familier. Rien ne l’est pour toi. Tu es jeune et ils sont vieux, ils connaissent tout quand tu ne sais rien.


Quand les morts sont habitués au confort de l’éternité sanglante où ils coulent des jours paisibles, tu te débats dans l’inconfort de l’inconnu. Tu es l’atout, l’outsider craint…Qu’il faut éliminer.


Entre deux couloirs, un marcheur tout feu tout flamme, flamboie de vie dans ton dos. Quand un mort s’échappe, un autre trépasse. Le craquement sinistre des os sous l’arme que tu sers comme on s’accroche à la vie résonne longuement en vous. Tu n’es peut-être pas la seule vivante dans ce cimetière.


Le Noble court et tes pas dans les siens font trembler les faibles.


Puis il y a les aléas, les imprévus, la glace de marbre sous ton toucher encore fragile. Comme attirés par la lumière de l’eau-delà, certains se laissent appâter par un trésor dont tu sais déjà qu’il ne sera tien. Il y a d’autres solutions, d’autres voies bien plus sinueuses et c’est vers celles-ci que tu cours jusqu’à bout de souffle.


Pourquoi te hâtes-tu ? Réfléchir, rester sereine et calme, raisonner et analyser, tes maitre-mots que tu balaies. L’idiotie de ton jeune âge, l’inquiétude d’endosser à ton tour le titre de future victime.


Le gaz dans tes poumons te fait chuter, te fera tomber à maintes reprises. Le feu dans les poumons de l’autre survivant, est-ce comme un signe de ralliement ? Les mêmes erreurs, la même fougue. Intrépides, irrationnels et seuls contre tous. Le silence rocailleux de la nuit et l’instinct qui vous guide à votre perte vous font pourtant unir vos forces. Il reste tant à affronter.


Les morts n’ont guère besoin de dormir, tandis que vous somnolez jusqu’à votre perte.




Vous auriez pu. Pire, vous auriez dû être seuls dans cette arène, vous entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un, un seul survivant.

Déchets de l’humanité, barbares c’est vrai.
Mais vivants, s’il vous plaît.

Ils t'attendent, dehors.
Mais tu es toujours dedans, avec lui.
Tu n'es jamais vraiment sortie, n'est-ce pas ?