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EDC de 36481

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Dans le secteur, phase 5.0 [Rédemption]

Deux jours avaient suffit pour que Vica atteigne une partie de ses objectifs.
aux commandes du clône d'Andévica, qu'elle avait un peu arrangé à sa sauce alors qu'elle le guettait encore depuis la matrice, ou elle avait erré durant ce qui lui avait semblé des éternités, avant de retrouver la trace d'Andé, sa jumelle
Elle lui montrait le monde sous un regard nouveau, la maintenant à son tour enfermée au fond de son subconscient, la laissant voir, entendre, ressentir...souffrir, sans pouvoir y faire quoique ce soit.

Elle n'était pas revenue seule, elle avait ramené avec elle deux affamés de première, zuunn et Kriix, deux fantômes matriciels qui avaient été ses compagnons d'errance, à qui elle s'était permise d'offrir deux jolis corps tous neufs en les logeant dans deux puces APM, et ils avaient l'air de s'éclater a fouler le même sol que les vivants, ils avaient même l'air de vouloir en bouffer quelques uns.
la petite Zuunn, dont le corps avait été conçu à partir d'adn d'orc et d'humain et une bonne dose de créativité, elle observait le monde avec ses yeux trop ouverts qui lui donnaient un air un peu perché, elle courait partout, la dalle au ventre, les poches de sang et les steaks décongelés ça calmait pas ses appétits, et Vica se doutait qu'elle tarderait plus a bouffer quelques uns des Ni zombifiés qui hantaient les alentours du centre d'arrivée, la ou on choisit de bloquer sur place ou de vivre..enfin d'essayer.
Kriix, lui, il avait du avoir un accident de codage ou un truc comme ça, il avait juste la dalle et le vocabulaire de base nécessaire pour le dire, le croisement humain/Troll modifié avait du merder quelque part, car on avait un peu de mal a déterminer ce qu'il était vraiment, mais ça allait surement se préciser...
Vica, elle était le contraire d'Andé, elle avait la haine des vivants rivée au ventre, elle se foutait qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas, elle était pas la pour se faire des amis, mais pour montrer à sa petite conne de jumelle qu'elle avait été vraiment trop naïve..vraiment trop patiente, et vraiment trop gentille, et que ce monde était pas fait pour les anorexiques hypersensibles, mais pour les fauves, ceux qui bouffaient avant de se faire bouffer, ceux qui mentaient, ceux qui trompaient, ceux qui qui, comme elle, en avaient rien à foutre qu'on les aime ou pas.
Même si elle l'avait toujours trouvée naïve et a côté de la plaque, Andé c'était sa moitié, et la dissociation psychique n'y avait rien changé.
Maintenant qu'elle l'entendait chialer au fond de sa tête, blessée par le peu qu'elle avait entendu ou vu au travers des sens de Vica, elle commençait a en ressentir une profonde pitié, elle qui n'avait jamais vraiment éprouvé un tel sentiment, ce flot venant nourrir la rivière de haine qui lui coulait dans les veines.
Elle lui avait permis de rentrer à la maison, l'arrachant du petit paradis virtuel ou Andé s'était réfugiée avec Wanderlust, l'installant quelque part au fond de son propre esprit, en observatrice impuissante, pour lui montrer la fausseté de ses attaches de jadis, lui faire entendre des bouches de ceux la même qu'elle avait soutenus, aidés à chaque fois qu'elle l'avait pu, tout le fiel qu'il avaient à son encontre alors qu'elle avait souvent assumé à leur place, debout et fière derrière son zinc, leurs magouilles et leurs prises de positions vaseuses, qui n'avaient jamais servies que leurs ambitions...et l'argent.
Deux jours après avoir reprit possession de son rade chéri, "le repaire du sud", elle venait d'en laisser les clefs à Eva, décidée à emmener sa moitié loin de cette famille autrefois rêvée, espérée, jamais reniée, mais qui n'en avait jamais vraiment été une.
Les deux jumelles, si longtemps dissociées, cohabitaient à nouveau dans le même clône, et commençaient à mieux se comprendre.
Doucement, l'être entier qui avait été scindé en deux retrouvait son unicité...
Celle qui savait depuis toujours que, bien au contraire de ce que pensaient la plupart des vivants, l'amour n'était pas le fardeau des faibles, mais bien l'arme des forts, de ceux qui affrontent et vivent leurs émotions et leur ressenti, au lieu de le cacher derrière un masque d'indifférence, derrière lequel on ne peut que finir seul..
Andévica renaissait...

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