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Des sentiments (Partie 2)

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Suite directe de [art=http://www.dreadcast.net/EDC/Tcha%C3%AFkovski/Article=8354 ]cet article[/art] dont je conseille la lecture à qui veut comprendre. La troisième partie est en rédaction. Et bien sûr, ce sont les pensées de Tchaï donc inutilisable.
Nous étions toujours là, l'un face à l'autre à discuter. La soirée semblait ne jamais pouvoir se finir et au fond, ça m'arrangeait bien. Plus Elle passerait de temps avec moi, plus Elle allait s'attacher.
Je ne faisais que ramener la discussion sur les sujets du devoir et du sacrifice, terrains où il était facile de la complimenter sans paraître hypocrite. C'était toujours ça la clé, il fallait toujours en faire trop, mais sans que ça se voit. Réussir à faire passer le plus gros des mensonges comme si c'était une petite phrase venue de nul part, instinctivement.
"Je ssuis quelqu'un de normal..."
"Les personnes normales n'atteignent pas cette place."
La réponse rendue au tac au tac ne laisserait aucun doute sur la sincérité, d'autant plus que finalement je ne mentais pas.
Quelques minutes plus tard...
"De toute façon, je vais perdre encore une fonctttion... On va me retirer l’hôpital."
Étonnement, quelque chose ne m'allait pas. Pourquoi ce serrement au cœur ? Je devrais être content, Elle va avoir plus de temps à s'ennuyer, et je serais là pour poursuivre mon travail de séduction, pourtant... Elle a l'air mal, et ça me met mal. Fait chier, faut oublier.
"Vous avez tant donné, ne pensez-vous pas qu'il faudrait vous amuser un peu..?"
Un compliment caché derrière une simple invitation à se détendre. Comment avoir des soupçons, comment refuser ?
"Hmm, vous avez peut-être raison..."
Lui sourire... Ne jamais oublier, le but était simple, charmer, quitte à arranger la vérité, quitte à cacher mes réelles attention, après tout, être un connard, c'était mon boulot, j'devais pouvoir y arriver.
La soirée touche à sa fin, la fatigue commence à peser sur notre Lady. Ce n'était pas plus mal finalement, je sentais que la situation me glissait de plus en plus des mains, autant que ça se finisse au plus vite pour que je puisse me recadrer et effacer tout ce superficiel qui risquerait de mettre mes ambitions en l'air.
"Aurais-je au moins l'honneur de vous raccompagner jusqu'à votre porte ?"
Une demande, par simple politesse, une de plus qui aurait dû se perdre dans la masse sauf que sa réaction n'était pas celle escomptée.
"Pourquoi ?"
Au fond, elle était restée une enfant, à moins que ce ne soit le côté scientifique : Vouloir savoir. Si ce n'avait pas été Elle, je crois que j'aurais ri, mais cette fois ci c'était bien pire, je ne savais plus quoi faire. Elle m'avait soufflé en un mot, une question, sans doute la plus simple pour celui qui la pose mais aussi la plus complexe pour celui qui la reçoit.
Réfléchir, je n'avais pas le temps, c'était dangereux, suspect surtout et je ne pouvais me permettre de la faire douter. Quand le stress se présente, ce sont les sentiments qui prennent le dessus.
"Je... Je dois vous avouer que... qu'être avec vous m'est fort agréable et que... qu'il me plairait de grappiller encore quelques minutes en votre compagnie."
C'était bien trouvé, mais... Il y avait un énorme problème, je le pensais vraiment...
Elle m'avait souri.
"Alors, venez, je vais vous montrer quelque chose..."
Que... Non, si j'acceptais, ça allait déraper, mais je ne pouvais pas refuser, ça allait en contradiction avec mes précédents propos...
"Je vous suis..."
Ses pas nous mènent devant une villa dans laquelle Elle rentre sans même me laisser le temps de protester. Je passe la porte à mon tour, alors qu'Elle commence à avancer dans un long couloir. J'accélère instinctivement pour ne pas la perdre de vue, je referme, derrière moi la porte d'une chambre qu'Elle avait laissé ouverte et me retrouve face à elle. La pièce est grande, la décoration est étonnante de simplicité.
"C'est chez vous ?"
"Non, pas vraiment, cc'est un refuge, icci perssonne ne viendra me chercher."
"Pourquoi ne dormez-vous pas chez vous ?"
"Parcce que dormir chez moi, cc'est mourir..."
Nouveau pincement au cœur, que m'arrivait-il ? Elle mourait, et alors ? Nous sommes immortels, Elle peut bien faire des tours en cuves.
Quelques paroles sont encore échangées, des "aux revoir", et "qu'Il vous garde." puis s'installe un silence pesant.
Nous nous faisons face, droits. Les pulsations de plus en plus rapides semblent résonner dans ce mutisme parfait.
A peine un mètre nous sépare, un mètre franchi en un pas. Je cerne son visage de mes mains et vient poser un délicat baiser sur son front.
Sous mes doigts, je la sens se figer alors que mon corps pivote déjà sur lui même pour s'éloigner vers la sortie.
Dehors, le ciel d'encre m'attend, après une courte inspiration j'esquisse un sourire. Ça, Elle ne l'oublierait pas, maintenant, Elle ne se poserait plus de questions dérangeantes.
Voilà ce qu'on appelle "avoir une attitude professionnelle".

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Dialogue avec un page vierge.
23 Juin 2013
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