EDC de 34183

Il y a d’abord en une esquisse timide, au tracé incertain ces notes claires et légères, hésitant entre le néant et demain. Puis doucement le staccato impose son rythme, comme une lumière irisée donne au tableau sa touche finale. Et la cavatine triomphe, harmonie et douceur mêlant la caresse de l’aube au souffle inachevé d’une éternité au goût de promesses.

Alors en contrepoint mugissent ces notes graves, rythmées au battement d’un cœur sauvage et puissant, un tambour lointain à la loi exigeante. D’abord en sourdine puis plus puissantes, elles enlacent les notes tendres et claires de leur violence barbare. Se mêlent et se changent en un tempo échevelé les aigus et les sourds, âpre combat de l’humanité, oscillant entre le noir et le blanc. Et le jour vient nuancer la symphonie en la poudrant de jaspes chatoyants qui scintillent sous le smog.

Puis les notes se défont, comme deux corps se détachent, chaque instrument jouant sa partition, l’un après l’autre pour se répondre. Il y a l’exigence et la révolte de la clémence, les imprécations et l’amertume de la sévérité. Et l’on craint un moment que la mélodie ne s’achève sur un souffle, un silence plus épais que les autres. Les éclairs ponctuent le dialogue comme autant de plaies béantes, illuminant de leurs éclats un kaleidoscope de combats ou de liesse.

Au plus fort de l’orage, alors que tout se désarticule surgit un thème, une variation, mêlant les notes en une trame unique, un chant superbe où s’accordent graves et aigus pour se transcender…

Devenir

La virtuosité du final coupe le souffle, étreint les cœurs pour les élargir suspendus aux ailes de l’immortalité.

Et le silence, enfin, une flamme dorée et allègre, une récompense pour savourer chaque instant.