EDC de 3165

Trente cinq ans passé sous le ciel d'acier de la cité Impériale, à écumer les bars et vivre au jour le jour, sans vision claire du lendemain. Trop d'êtres croisés, trop d'alcool, trop de disparitions inexpliquées, trop de chagrins... Il est amplement temps d'arrêter la comédie et de voir les choses en face ; « T'es trop vieux pour ces conneries, Sernine... »

Par où commencer le récit ? Pas question d'une ennuyeuse biographie, je préfère coucher sur le papier l'histoire de cette ville, telle que je l'ai vu évoluée au fil des années. Mais par où commencer ?

Le programme IRIS, issue de la fusion du Service de Renseignement Impérial et l'Inquisition. Un nom bien trouvé, je dois l'admettre ; l'oeil de DreadCast. Sa formation provoqua de grands changements au sein de l'Administration Impériale ; sous la co-direction de deux administrations, de l'Ambassade et doté de pouvoirs immenses. Sélectionnant les meilleurs éléments au sein de l'Académie Impériale, ils prirent rapidement une importance considérable.

Lorsque l'Ambassadrice s'aperçut que leur influence avait largement dépassée leurs prérogatives, il était déjà bien trop tard. Les membres du programme IRIS avaient la main mise sur un large pan de l'économie et exerçait une pression constante sur le Conseil de la Noblesse. Sa décision de dissoudre ce service aux dimensions devenues tentaculaires lui valu sa place.

Mais tout à une fin et des dissensions internes amenèrent IRIS à se désagréger lentement, laissant un vaste champs à des êtres dépourvus du moindre scrupule. Les affrontements qui se menaient à l'abri des murs du Conseil de la Noblesse n'auraient pas eu à rougir de l'Arène Impériale. Chaque nobilis possédant la moindre parcelle de pouvoir n'avait de cesse que l'agrandir ou périr.

Les services de contrôle et de renseignement, à la solde d'une administration ou d'une autre commencèrent à se multiplier, parce que tout tournait autour de ça. L'Impérium était devenu un vaste échiquier où chaque nobilis se devait de connaître le prochain coup.

Une vaste affaire de racket organisée par les forces de police sur les corporations de la basse-ville justifia la création de l'Inspection Impériale des Services rattachée à la Chambre des Lois. Forces lourdement armées, ils ne tardèrent pas à mettre la main sur des marchés plus juteux et tous les casinos de la cité versaient des sommes considérables pour obtenir leur protection.

Le délégué Impérial de la DAI forma l'Agence Impériale de Répression des Fraudes qui contrôlait régulièrement le train de vie des fonctionnaires. Simples bureaucrates confinés dans les locaux de Direction, ils n'en disposaient pas moins d'un pouvoir énorme et ils apprirent rapidement les profits qu'ils pouvaient en tirer.

Le DreadCast News utilisa pour sa part des moyens bien plus subtiles ; les immenses dirigeables qui survolaient la ville pour diffuser les bulletins d'information étaient équipés de caméras et de micros, chaque journaliste un espion en puissance. Fort de cette gigantesque base de donnée et entretenant des dossiers sur chacun, le délégué Impériale disposait d'une vaste influence.

Les nobilis qui ne tenaient pas une administration devaient faire appel aux services des Consortiums disposant de milices privées ou aux mercenaires qu'on pouvait trouver dans les bas quartiers pour effectuer leurs basses oeuvres.

La Prison 1 disposait d'un service de marshall chargé de traquer les évadés. Moyennant un prix raisonnable, ils ne mettaient pas trop de zèle à leur tâche. Et puis... un quart des prisonniers y avaient été placés pour obtenir des informations sur les autres. Comment faire la différence entre un criminel et un agent à la solde d'une de ces nombreuses officines ?

Le militarium avait développé son propre service de renseignement, la Direction Impériale de la Sécurité Extérieur. Disposant de fonds secrets illimités, ils arrosaient certains habitants du Secteur Rebelle pour savoir quand risquaient d'avoir lieu les attaques contre le SAS.

A plusieurs reprises, l'Ambassade fit l'objet d'attentats perpétués par des êtres cagoulés et solidement armés. Probablement un de ces nombreux groupuscule, mais l'Ambassadeur décida de créer une Section Impériale Anti terroriste. Dans une opération conjointe avec les centurions, élite du militarium, ils mirent le Quartier à feu et à sang.

L'opération eu surtout pour résultat de maintenir l'Ambassadeur à son poste. La SIAT en manque d'activité commença à élargir son champs d'action à des activités plus lucratives. Je n'ai jamais su si il s'agissait de protection des VIPs ou d'une vaste opération de chantage.

Les dirigeants du secteur rebelle, pas en reste commencèrent à leur tour à envoyer des espions et des agents de liaison en secteur Impérial. La Direction Impériale de la Sécurité Intérieure vit le jour. Rien ne pouvait leur échapper et les interrogatoires dans les geôles de la prison 1 se firent de plus en plus fréquents et mieux valait ne pas passer entre leurs mains expertes.

Les délégués des administrations mineures reléguées en basse-ville voyant leur pouvoir diminuer ne perdirent pas de temps. Les bons éléments se faisant rares, ils commencèrent à monnayer l'influence qu'ils pouvaient exercer sur les nemos intra. L'insécurité dans les rues justifia la création d'un groupe d'intervention chargé d'assurer l'approvisionnement énergétique de la cité. Sans les précieux cristaux farin, le SAS tombait et les agents séditieux à la solde du secteur rebelle qui avaient échappés à la DISI avaient des consignes claires.

Les grands Consortiums ne reprirent un peu d'influence qu'au prix de cette lutte sauvage pour la conquête du pouvoir à grand renfort d'armes et d'équipements de plus en plus sophistiqués. Négociant des contrats avec les différentes administrations Impériales au gréé des changements, se livrant une guerre inflexible, sans concession pour obtenir les contrats... quitte à interrompre les chaines de production de leurs concurrents.

Repose sa plume ; saleté de ville...