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EDC de 26572

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Ab imo pectore


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«Chacun de nous porte en lui le ciel et l'enfer. »
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Le temps s'écoule, fluide et silencieux, érodant pourtant l’œuvre de toute vie et les âmes qui osent encore se battre.
Trois années chargées de discours faussement altruistes, lestés et empreints d'un jeu politique longtemps mis de coté.
Des sourires hypocrites rendus aux rictus ornant les visages angéliques des prétendus vertueux.
Des coups de glaives reçus et offerts veillant à blesser le malin et achever le bon. Un bouclier élevé en retour, sans être sur de définir quelle sera la bonne direction pour l'orienter.

- N'oubliez pas que la pluie est acide ici bas. Oh oui! elle ronge l'acier, alors courrez. Courrez ! Avant qu'elle ne traverse ce qui vous protège et qu'elle ne s'attaque à ce que vous êtes, rongeant chair et os de manière définitive. -
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LuX

3/253.5 06c15

L'homme se redresse au bord d'un lit trop grand, vide et froid, les draps bien lisses et seulement défaits par l'ouverture qu'il y avait fait la veille pour s'y glisser sans conviction, le visage empreint d'une fatigue tenace que sa nuit pourtant calme n'a pas su effacer : une marque qu'essayeront d'effacer ses mains cherchant à le défaire d'un voile invisible avec tout autant de succès.
Une simple pression sur l’interrupteur suffit à faire lever le rideau métallique dans un grincement aussi sinistre que l'Aube de ce nouveau jour qui se dévoilait à ses yeux, dénuée de toute lumière gardée jalousement par ce smog si épais.
Et ce n'est que dans l'absence que le manque se manifeste, que ce qui semblait être un détail naturel se révèle être un pilier.
o0o

L'inconscience d'un être resté sans vie trop de temps, ou la prise de conscience d'un homme qui ne souhaitait plus l’être... Il avait pipé les dés à son retour et savoir où se trouve la part d'excuse ou de la vérité n'importe plus.
Ce fut un paradoxe, quand la machine l'avait rendu humain alors qu'il avait broyé ses engrenages et gelé ses données binaires avant de l'abandonner, aussi froide que l'acier de la lame qu'il venait de planter dans son ventre.
Il fallait retrouver les rôles d'origine et perdre ces sentiments trop vivants qui tordaient son ventre et crispaient son corps, l’empêchant de remplir ses poumons d'autre chose que de feu ; cette faiblesse béante qu'il fallait à tout prix protéger d'un premier bouclier.
Alors la lame reste en place, et les yeux se détournent de la silhouette à genoux et suppliante.
La plaie suinte, saigne, sur la simple volonté d'un homme qui voulait redevenir machine et d'un robot qui pouvait bien haïr d'être si humaine.
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V.anité

Deux mains posées à plat de chaque coté d'un lavabo immaculé retenant le poids d'un corps à moitié-mort, le regard rivé vers le seul qu'il lui reste à contempler, celui d'un reflet fade à demi-vide, à demi-fou.
Et un rituelle aussi humain que banal s'enclenche quand il s’apprête, faisant taire les maux visibles et les trace d'une somatisation persistante à celui qui, si longtemps, n'avait plus subi un telle sentence.
Alors le désigné Legat reprenait forme au travers d'un miroir, un maigre sourire au coin des lèvres tentant de s'auto convaincre que ce soir, le masque ne tombera pas. Qu'à sa hauteur, la misère des hommes les plus simples ne pourra plus l'atteindre.
Il avait tant convoité le retour de ce froid métallique, de cette expression machinale qui s'était avérée si onéreuse à retrouver, succombant à la vanité dans une sensation de satisfaction.
Retrouver ce qu'il est, au travers d'un reflet qu'il vient de truquer sans s'oser à passer aux aveux.
o0o
Retrouver une confiance en soi, se prouver à lui même que des mensonges pouvaient se transformer en vérité limpide. Qu'il n'avait pas abandonné le robot de chair qui à présent décorait l’asphalte sans que le résultat attendu n'arrive. Repartir d'une case départ, d'une haine à modeler et transformer au bon gré d'une envie passagère sous le couvert d'une finalité bonne à l'Empire. La méthode, le chemin était connu.
Le hasard lui avait offert l'opportunité de danser à nouveau parmi les fous, de retrouver une jeunesse en recommençant ses folies.
D'un pas leste, il avait guidé une valse à la poupée de cire dont la chevelure concurrençait la couleurs du Skiwi. Et le prix s'en était doublé alors que la cire fondait et s'écoulait entre ses doigts, l'exposant au froid, l'observant durcir et refroidir dans cette nouvelle forme modelée, faisant de lui un nouveau pygmalion à l'acier tordu.
Et pourtant, les regret remontaient déjà dans sa gorge, comme dans un relent, le souvenir d'avoir était un jour humain, la culpabilité faisait surface. Alors, le marionnettiste coupa les fils, un à un, jusqu’à abandonner l’œuvre inanimée dans un coin.
Seule, inachevé, victime d'un homme succombant à la vanité de se retrouver pour plier face à sa vérité de misère : n’être resté qu'un homme.
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-M-isère

Une tasse brulante au creux des mains, unique source de chaleur journalière diffusant ses brulures au travers de ses paumes, les yeux mi-clos, bercé par son esprit vagabond.
Un liquide sombre et fumant duquel s’échappe l'odeur enivrante annonçant le début d'une journée devient soudainement irritante dès lors que son regard ne se pose plus que sur un mobilier inanimé et trop neuf. Des espaces vides, comblés par des bribes de souvenir assez forts pour accrocher les sens mais toujours trop brefs pour le satisfaire.
Et sans avoir besoin de porter la tasse à ses lèvres, sa bouche se remplit d'une amertume profonde et indélébile à laquelle on regrette de ne plus pouvoir ajouter un peu de sucre glacé.
Le ronronnement mélancolique de la cafetière suffisait à achever cet instant si simple qui lui avait était volé, cette habitude banale mais réconfortante, un oxygène matinal, une scène qu'on ne peut pas jouer si il manque un acteur.
Et en tout temps, sans oxygène, l'homme suffoque.
o0o

Une angoisse trop grande de s’être menti à soi-même toute une éternité, une vague impression d'incompréhension quand il semblait ne même plus savoir où était le vrai, où était le faux embrumait son esprit en perdition.
Les ruines d'une ancienne fuite, les décombres d'un vieux tunnel, un livre usé remplis d'une vérité poignante ou d'un mensonge réconfortant, la misère d'une vie dans un lieu poussiéreux où
- la gamine au voile de dentelle - semblait apparaitre pour murmurer à son oreille.
Ce tout qui l'avait poussé à se livrer à une inconnue avec l'excuse d'exprimer sur une toile une gerbe de sentiments qui entouraient à présent sa vie, qui n'avaient plus de sens...
Mais immanquablement, ses regrets disparaissaient trop vite en oubliant la dernière expérience dès qu'il s'était agi de souffler quelques mots entre des plumes, se sentant déjà prêt à nouer ses fils sur celle qui se transformait malgré lui en nouvelle participante à ses folies.
Il fallait hurler ses peurs, pointer les terribles évidences du doigts, s'accusant soit-même pour la pousser à prendre la fuite. Témoignant du dégout pour ses gestes inévitables, son être vociférait, tremblant à l'idée de ne pas survivre à plus de culpabilité au travers de ce corps dont le cœur avait diversifié ses activités, semblant s’être lassé de ne faire que pomper du sang pour concurrencer et tromper sa raison.
Mais le visage entouré d'une écharpe de plumes tournait au pourpre, prenant soins de nouer elle même les ficelles d'un jeu mortel au détriment de toute mise en garde, sachant l'un et l'autre que le retour à la réalité sera fatal.
S'accordant à partager un empire de saleté où la banalité et la misère se voyaient élevés en royaume, il brisa sans plus de remord la poupée de céramique qui s'était ironiquement raccrochée au robot de chair pour ne pas sombrer, jusqu’à ce que celle-ci succombe.
Mais ils savaient, la marionnette, un jour ou l'autre, désirera tirer sur ses fils. Brisant les doigts du maitre.
Il ne manquait plus qu'a découvrir la place du chacun au travers de l'acte final...

& Nothing Else Matters. ~ ♪♫

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Graviora Manent.
Le pire reste à venir.
3/253.5 19c47-

Le buste incliné vers l'avant, il relève ses jambes lourdes pour glisser ses chevilles enflées dans des bottes d'un bleu délavé et volontairement trop large, forçant sur ses mollets endoloris pour se redresser en manquant de souplesse.
Puis il tire les sangles et autres attaches de son armure autour de son buste pour l'ajuster au plus proche de celui-ci, accusant son poids en loupant une respiration, saisi par le contraste avec la légèreté de sa poitrine vide.
Ses mains fixent une paire d'épaulettes pour élargir sa carrure et porter avec moins de difficulté la charge d'un monde qui avait écrasé le siens, emportant ses rêves.
Pour couronner le tout -ou le rien, l'homme visse une casquette par dessus un crâne, contenant la confusion qui pourrait s'en échapper et affichant un symbole qui au détriment de sa vie s'était gravé dans son être.
Un geste ferme ramène à lui la bandoulière qu'il passe autour de son torse pour fixer un fourreau retenant une lourde épée à deux mains dans son dos laissant ses mains libres prête à accueillir à tout moment la claymore au manche travaillé et marqué par les vies dont elle s'est emparées.
La sienne comprise.

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3/253.5 20c55-
L'armure vide s'avance au travers de la pièce exiguë, hochant brièvement la tête en direction de sa garde personnelle qui s'engouffre derrière lui, la marche rythmée par les claquements de bottes jusqu’à pénétrer dans la salle immense, inondée par une population rassemblée pour écouter le seul et unique homme qui n'avait plus droit d'en être un.
Celui qui s’était battu pour retrouver son détachement, se voyait abattu par la perte de ce qu'il avait accepter de garder en lui, par ce vide creuser à la pioche dans son torse, une fuite silencieusement mortelle. Dans l’effondrement de son royaume de misère à l'ouverture des portes d'un autre fait de marbre.
Il lui avait suffi d'un instant d'inattention pour trébucher, se retrouvant face contre le marbre froid et glacé, se noyant dans une flaque de boue, ruine d'un empire personnel qui venait tâcher la pierre noble.
Ses épaules semblaient craquer sous le regard du légendaire buste de Basalte qui, toisant l'homme aussi vivant que la roche, s'amusait à lui murmurer sa petitesse.

Ses mains s'accrochent au pupitre, alors que son regard se pose au loin, sur l'évidence : l'Inévitable qu'une autre avait observé bien des années auparavant, héritage transmis au levé d'une aube sans soleil.
Sa voix s'envole dans la salle, propulsée par ses projets d'une autre vie, par des convictions taillées de colère qui hier auraient appartenu à un passé lointain tandis que sa gorge s'écorche, sang se mêlant aux promesses d'un avenir pour lequel il se fera lui même bouclier.
Cette fois-ci, sa main ne rejoint pas son cœur qui ne bat plus que pour le faire survivre, mais bien les cieux. Ouverte prête à recevoir la suite d'un châtiment promis, scandant une phrase qui n'avait jamais eu autant de sens, secouant l'air et électrisant sa peau.
" Audere Ultima ! Ad Majorem Impérator Gloriam ".
La foule ajouta ses tonnes de pierres à la lapidation dans la reprise de la locution aiguisée comme une lame par les jours qui venaient de s'écouler. "Tout endurer", oui... ô combien. Une devise qui devient supplique. Un genou au sol, une main vers les cieux.
Si haut, mais si pauvre.
Si puissant, mais si seul.
« Monstre de vanité, prodige de misère, Je ne suis à la fois que néant et grandeur.»
♪ ~ I'm gonna hunt you down
~ You can run
You can hide
You can pray ~
But I'm gonna cut you down ~ ♪

- Et maintenant, Lord. Voyons combien de temps vous pourrez vivre avec un cœur éteint. -
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Spoiler (Afficher)
► «Chacun de nous porte en lui le ciel et l'enfer. » / Citation de Oscar Wilde - Le Portrait de Dorian Gray
► « Monstre de vanité, prodige de misère, Je ne suis à la fois que néant et grandeur.» / Louis Racine - La Religion
► La gamine au voile de dentelle - Pour ceux qui pourrait ne pas l'avoir connu - Erzebes
► « la marionnette, un jour ou l'autre, désirera tirer sur ses fils. Brisant les doigts du maitre.» - Référence tiré de l'Article EDC -Chaotique- écris par Misery.
► D'autres phrases sont inspiré/Marqué en références de certains textes de joueurs, ou simple chanson que j'écoutais en écrivant l'article - Des clefs volontairement ou non retenue et réservés à certain
► Un Texte long, qui veux retracer dans un résumé" bref "qui oublies bien des détails le chemin de Czevak depuis son retour, jusqu’à il y a peu. Malheureusement, je ne peux pas écrire un livre non plus.
► D'autres références/Clins d'oeil là encore sont ajustés au travers du texte ou les visés pourraient se reconnaitre, Avec du reculs c'est un texte qui recèles d'un grands nombre de passages verrouillés, en espérant que cela ne soit donc au final pas trop confus pour un regard trop extérieur.
► Et par ce que quand même - Musique écouté lors de l'écriture - Qui on inspiré le texte :
Lissie - Nothing Else Matters (Metallica live cover)
The Hit House feat. Ruby Friedman – Hunt You Down
Muse - Time Is Running Out
Muse - Hysteria
Johnny Cash - Hurt

Informations sur l'article

Tome II
02 Avril 2015
1395√  20 6

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◊ Commentaires

  • L-X~19531 (1540☆) Le 02 Avril 2015
    « Le choix ultime pour un Homme, pour autant qu'il lui soit donné de se transcender, est : créer ou détruire, aimer ou haïr. » (E. Fromm)
  • Leviathan~47056 (508☆) Le 02 Avril 2015
    Comment il m'pique la musique que j'voulais pour mon prochain artiiiicle ! OUUUH !
  • Wilde~54358 (255☆) Le 03 Avril 2015
    Des mots extrêmement bien choisis. Qui touchent, qui cisaillent aussi. *