Recherche

EDC de 26092

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par 26092

Cacher

6. Tu n'oublieras jamais


La pluie résonne contre la vitre froide. Brisant le silence, elle emplit la pièce poussiéreuse d'une mélodie lente.
Seule dans la pénombre, tu écoutes la pluie faire écho à ton âme.
Ta propre pluie se déverse sur ton visage pâle.
Dans tes cauchemars, le passé résonne de vraisemblance. Les images qui te semblent si réelles te poignardent de vérité.
Tu te traînes derrière les autres.
Tu attends les ordres pour obéir.
Qu'attends-tu pour vivre ? Qu'attends-tu pour ... Mourir ?
Lya ?
Lya, tu m'entends ?
Lya, tu m'as laissé mourir...

Tu es pitoyable, Orelya.
Mais tu ne changes pas.
Une vieille qui a gardé l'insouciance d'une enfant ?
N'as-tu rien appris ? Vas-tu répéter les mêmes erreurs ?
Je vais te montrer... Tes souvenirs ardents ne te laisseront jamais en paix. La souffrance pulsera à chaque battement cardiaque.
Et tu sais quel est ton pouls ? 70 battements par minute. Es-tu prête à souffrir ?
Un grand homme brun, la cinquantaine... Le regard rêveur, la voix calme. Esprit innovateur, créatif, débordant de vie. Alejandro.
La petite pièce aux plantes, aux coussins, accueillle une jeune femme fragile, douce. Angel.
Un mariage scelle l'avenir. Même Leajah était présent.

Mais la peinture perd de son éclat, l'ombre s'installe sur les visages. Des secrets s'installent dans des petits recoins de personnalités.
L'humain dont tu rêves... Redhum n'a pu n'être qu'un mentor de quelques jours. Il aura choisi l'Opaline pour compagnie avant de mourir dans la matrice.

L'alternative de ta solitude se trouve dans des hommes différents les uns des autres.
L'insouciance d'Artemis.
Le silence de Gabriel.
Les mots de Sephir.
Les caresses de Cosmos.
La souffrance de Maatheo.
La tendresse de Stazur.

Mais la vérité n'est jamais loin. La souffrance s'incruste sur la peau et le sang perle sur la peau pâle.
Chute libre.
Solitude, mère de tes tourments. Fille de tes peurs.
Reflet de ton âme.
Tu te blâmes, tu te blâmes.
Il vaut mieux être Blessé que Blessant, c'est ça ?
Tu te blâmes mais rien ne change.
Bien sur que c'est de ta faute. Le destin n'existe pas.
Toutes les pertes du monde sont la faute du manque de compétences de chacun, n'est-ce-pas ? *
Tu es naïve et bête.
Tout est de ta faute.
Si tu avais été forte...

La pluie résonne dans la pièce poussiéreuse. Ton coeur pèse lourd dans ta poitrine mais tes larmes se sont taries.
Ploc.
Du sang s'écoule sur le sol.
Un peu de glace sur cette vie déjà froide et quand tu reviens, tu n'as rien gagné.
Le froid n'a rien apaisé. Le temps a continué de s'écouler et toi, tu auras juste perdu un peu plus les gens que tu aimais.

Alors tu recommences à avancer. Tu fais de nouvelles rencontres, tu laisses réchauffer ton corps pour d'autres mains et un sourire pour de nouveaux hommes...
Les instant de bonheur seront payés par les souvenirs douloureux, mais tu l'ignores encore. Tu construis à nouveau, tu parcours le chemin à petits pas...
Tu rends un homme tourmenté plus heureux... Sernine. Il construira une maison pour vous mais ira mourir avant de te la donner. Te laissant rien que des souvenirs.
Ton coeur ne sera jamais reconstruit.

Pourtant, tu persévères. Le smog n'a pas encore affaibli tes poumons ni ta volonté d'avancer. Même si la nuit, tu pleures, quand vient le jour, tu t'efforces de sourire.
Tu travailles un peu, tu aides comme tu peux, sans force. Tu te traînes dans le Sud, devant ces fortes personnalités. Tu es frustrée d'être aussi faible mais tu n'as pas l'énergie pour t'améliorer. Ou simplement pas l'espoir de réussir.

Mais l'espoir... Oh c'est une lueur coquine. Qui s'allume quand on ne veut pas, quand on voudrait tout lâcher. Elle revient vous entraîner dans une nouvelle danse.
Domingo t'apportera un peu de chaleur. Des petites étincelles de bonheur. Auxquelles tu t'accroches. Aussi longtemps que tu pourras. Même quand il dormira 23/24CH... Tu y croiras encore longtemps même après qu'il ait rejoint la glace et tu traineras ta carcasse pâle dans la poussière.
Finalement, les larmes t'étouffent. La souffrance enserre ta gorge et les larmes sur le visage, tu es aveuglée.
Saigner ne te soulage pas. Pleurer ne te soulage pas.
Tu es condamnée à traîner ton passé. A ressentir la douleur des pertes, que tu as laissé derrière toi.
Tu ne t'es pas battue. Tu les as laissé partir.
Tout est ta faute si aujourd'hui tu souffres.
Alors souffres.
Cette fois, tu penses avoir compris. Ta place est dans un caisson. En fait, tu devrais même mourir mais tu es trop lâche pour mettre fin à l'éternité. Tu tiens trop à cette souffrance pour partir en paix.
Tu t'enfermes dans la glace en priant pour ne jamais revenir.

Plus de douze ans s'écoulent sans que ta présence n’entache la ville. Puis tu reviens.
Les gens que tu connaissais ont presque tous disparu ou ont choisi le repos glacé. Tu pourrais reprendre un nouveau départ. Mais toi, tu es encore douze ans en arrière. Tu as trop de retard, tu es effrayée par les nouveautés et les changements. Tu n'as plus personne, tu es seule, tu n'as plus qu'à retourner en glace.
Non?
Non.
Quelqu'un est là.
Tu renifles, tu essuies ton visage.
Oui, tu t'es redressée.
Tu as ... Avancé. Tu as dû arrêter de broyer du noir à tout cycle, et penser un peu à l'avenir.
Tu t'en veux, encore. D'oublier ces gens. Alors certains soirs, tu pleures encore. Comme ce soir.
Mais tu finis par comprendre que c'est toi qui es en vie. Que la vie n'est pas faite pour passer ses journées à pleurer sur le passé mais à essayer de construire un avenir meilleur.
Tu reprends constance. Et tu retournes dormir auprès de ton mari. Dans un présent qui s'écoule.
Pour un avenir qui arrive.




* Animé Tokyo Ghoul
Spoiler (Afficher)
( Pas vraiment possible de connaître ça à moins d'y avoir assisté en jeu.
C'était aussi pour remercier tous ces personnages - et joueurs - que j'ai croisé et qui ont marqué ma/sa route. )

Informations sur l'article

A la recherche des cailloux blancs
06 Novembre 2016
915√  14 3

Partager l'article

Dans la même categorie

◊ Commentaires