Message - L'aut'chieuse
Sinon ma Compagne ...
Quid de l'énigme de Mirmael ?

Message - L'aut'chieuse
Une heptade de neuf jours ?
Pas de soucis, prend ton temps, de toute façon je capte rien à son histoire

Revenue chez elle après une journée qui s'était déroulée en conformité avec les augures du matin, elle s'écroula, dans un soupire qui tenait plus du râle, sur un canapé. Après un concours de 1,2,3 Soleil avec le coussin à ses pieds, elle se releva pour ouvrir un placard et sortir une bouteille à laquelle elle bu à même le goulot.

Fermant les yeux, elle commença à se recroqueviller sous le coup de la fatigue lorsque le son sec de la bouteille tapant contre le meuble la fit sursauter.

Mais quelle journée de merde ...
J'espère au moins que cette IA a rampé de honte.

Deux gorgées du liquide âpre plus tard, accompagnées d'un certains nombres de jurons, elle afficha à nouveau l'EM maudit.

Mais bordel, cette IA boit encore plus que nous deux réunies ... après les boules qui changent en cours de visionnage, voilà qu'elle trafique la vidéo une fois qu'on l'a visionné ...

Reprenant ses schémas et sa carte, elle s'essaya de nouveau à l'art abscons avec maintes supplications. Quelques temps plus tard, elle regarda fièrement, mais pas des plus sobrement, le résultat.

Donc une direction deux points de repères, j'en pose un, je retiens deux ... hum ... nan ..
Pose deux, angle de quatre-vin ... quarante-cinq ... un tré ... une rature ...

Des cycles de souffrance plus tard (deux cartes, un datapad et trois verres pour être exact), un nouveau schéma vit le jour et fut accueilli comme ... le nouveau menu de la Moule.

Bouh ... oulà ... Prochain Yugen d'or.
Un bon coup de smog pour éclairer toussa et solution magique apparaitra

Rigolant toute seule à ce qui était à tout observateur extérieur une blague de Kobold sous acide uranique, elle sortit dans les rues à la recherche du lieu tant convoité.

Une nuit de travail affrontée, une armure déchirée, un flingue enrayé et ce qui promettait d'être une de ses plus belles gueules de bois après, elle s’endormit communicateur en main dans ce qui ressemblait à un tas de loques sur le premier canapé trouvé.



Un échange d'amour plus tard, seul le silence et une lumière clignotante occupaient l'appartement.

Quelque part dans Dreadcast, Secteur Marran, un bâtiment à moitié abandonné.

Deux ombres se faufilent entre les immondices en essayant de ne pas éveiller les squatteurs allongés à même le sol. Elles hésitent, reviennent sur leurs pas, cherchent... se séparent.



L'une interpelle par com' :

- je l'ai, je suis dans une pièce quasiment vide, jamais habitée semble-t-il, étrange vu le reste du bâtiment.

L'autre la rejoint. Ensemble elles manipulent le petit objet sphérique, l'étudient, le secouent avant de se décider à contacter l'AI revêche.

Après un cours échange celle-ci autorise le protocole d'échange. La pièce sombre est subitement baignée d'une lueur bleu farin, éclairant de même les visages des deux rôdeurs.

Il y a une bonne heptade

Ce soir avait été plus difficile que d'autres. La drogue coulant dans son sang, l'après-plongée, son âme désintégrée : comment aurait-elle pu se concentrer sur quelque chose comme des recherches ? Le silence dans la pièce où elle se trouve - mais où se trouve-t-elle ? - bat dans ses tempes. Il faut qu'elle fasse quelque-chose. Quelque-chose. Son bras cybernétique, sans contrôle, affiche une pléthore d'hologrammes qui lui vrillent les yeux creux. Ils s'effacent, tous, pour laisser place à l'hologramme d'une IA qui répète, inlassablement, son texte pré-enregistré.
Sous les yeux de la nouvelle camée, sous ses doigts, l'hologramme tangue, vibre, se défait, mais la voix robotisée continue d'émettre comme partout autour d'elle.

Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum. Abacus Sphaerarum.
Les mots s'imprègnent. Les murs se couvrent d'autres images, des espaces matriciels qui s'ouvrent sans qu'elle ne réfléchisse : ou bien elle réfléchit trop, si vite, tellement vite qu'elle ne suit plus ce qui passe à toute vitesse dans les méandres de son conscient inconscient. Tout se passe en secondes, pour elle, qui s'égrainent telles plusieurs éternités.

Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses. Trouver ces deux adresses.
L'agent fait couler son regard sur quelques hologrammes qui se floutent, ne laissent en évident sous ses yeux qu'un seul et unique.
D'autres données se mettent en surbrillance, brillent sur un mur de brique. Le silence est remplacé par des images aux sonorités criantes. Ou peut-être n'est-ce rien d'autre que l'imagination fatiguée de la pauvre humaine, dans son taudis.
De cette overdose, elle n'aura laissé qu'une trace. Sur un espace matriciel dédié, sa chieuse de camarade de recherche pourra lire de nombreuses choses mais, plus que tout, constater que certains fantômes lui collent toujours à la peau.


C'est sur ce souvenir terrible que la drogue ingérée cessa ses effets. La visite au Secteur des Merveilles se finit dans un taudis des plus glauques, où l'humaine s'évanouit dans un cri d'angoisse.
Au réveil, il ne restera de son enfer nocturne qu'une migraine, une sueur froide collant les vêtement à sa chair moite.
Et une douleur cuisante à la cuisse.

Quelques jours plus tard

« Carte ? Check. Clopes ? Check. Deck ? Ah ah ah, t'es drôle quand tu veux, Emy... »

Ce matin-là, l'humaine s'était éveillée avec un peu plus de motivation que les autres jours, et comptait bien la mettre à profit. La veille avait été harassante, mais peu à peu, elle se réhabituait à un rythme de vie où chaque jour tasse les douleurs en y cumulant de nouvelles. C'est vide, donc, qu'elle s'était retrouvée face à un miroir poussiéreux, craquelé et tâché de sang, contemplant son reflet.
Sa motivation ? Elle avait besoin d'un verre et quitte à arpenter les rues, autant faire semblant d'être utile, pour ne pas changer.

En quelques pas, elle était remontée vers le premier point indiqué sur le tracé en noir par son amie. Un frisson des plus froid parcouru son dos, la poussant à s'éloigner vivement pour rejoindre le second point marqué : un terrain vague. Mais puisque la précision n'était pas toujours le fort de son amie - en témoignaient quelques trous dans sa veste - elle prit la décision de se couler dans quelques bâtiments pour les inspecter. Un domicile sans intérêt, un bunker dont elle nota l'adresse après avoir mâchouillé son stylet, et puis un autre domicile.

«Pas précise, hein ? »

Avec cette notion en tête, elle alla inspecter les environs d'un regard bref sur sa carte, agrémentée de données personnelles tirées d'une brève commande de deck. Durant plusieurs minutes, elle répéta l'opération : entrer dans un bâtiment, vérifier, raturer et recommencer. Elle s'arrêtait de temps à autres pour allumer une cigarette et consulter sa carte, ainsi que les quelques dessins inspirés de sa collaboratrice.

« Mh...Et si...Cette gourde filtrante s'était plantée ? »

Comme prise d'une vieille habitude, elle alla se coincer dans une ruelle, enveloppée dans sa fumée, dessinant de nouveaux tracés par-dessus ceux de sa collègue. Et bien qu'elle eut davantage confiance dans les compétences de l'autre pour la réflexion, elle se permit de croire à ses propres essais, prête à reprendre la route, nez sur la carte.
Bien vite, elle fut obligée d'admettre que c'était du pareil au-même. Toutes leurs pistes s'avéraient être des cul-de-sacs.

« Le génie, c'est censé être elle...Hmph. »

Dans un soupire las, elle coula un doigt sur la carte pour l'éteindre, mais elle ne fit qu'y déplacer son tracé, par mégarde. Son oeil, attiré par la manipulation accidentelle, cilla brièvement.

« Après tout...»

Un coup d'oeil à son PTI pour s'assurer du temps qu'il lui restait à vagabonder dans la rue. Assez, à son goût. Alors après un passage au Plaza pour s'acheter un cafey à emporter, elle se remit en route, parcourant une rue précise où leurs recherches les avaient déjà menées : guidée par le faisceau de la Torche FE, elle arriva à destination, deux mégots laissés dans son sillage.
La visite de bâtiment reprit.
Peu à peu, elle égraina toutes les habitations de le rue, les connaissant ou les ayant toutes visitées au moins une fois dans le passé. Cela ne la rajeunissait pas...

« Rien, nada. Putain. Là...Soit l'IA s'est encore plantée, soit on est dans l'mauvais...Pourtant s'bien la bonne forme... »

Quelques cycles plus tard

Alors qu'elle s'était dit "Putain après cette piaule, j'arrête", Emily était encore à ses recherches, visitant bâtiment, après bâtiment, après bâtiment...Jusqu'à croiser la trogne de sa camarade au beau milieu d'un hall, la percutant, épaule contre épaule.
La fautive ? L'autre, évidement ! Qu'elle idée de squatter un hall.


Les grands esprits s'étaient rencontrés. Et visiblement, son intuition avait été la bonne. L'emmerdeuse s'était effectivement trompée dans son dessin des plans, ce qui fit naître en l'humaine un vague sentiment de fierté, vite assassiné dans l'oeuf. C'était un sentiment fort étranger, pour elle. La plupart des sentiments l'étaient, d'ailleurs.


Au beau milieu d'une rue - non, ceci est un mensonge. En ayant vu sa collègue continuer la fouille, elle était allée installer ses pieds nouvellement nus sur une table basse d'un de ses taudis personnels, soufflant en savourant une cigarette méritée. Le fait que l'autre ait trouvé le drone, cette fois non plus, n'arracha pas un sourire à l'humaine.
L'affichage HUD de son implant clignotant dans son champ de vision, elle fut obligée de défaire ses boutons de manchette et retrousser la manche de sa chemise gauche, laissant un rayon de lumière se développer en éventail, puis se colorer pour afficher l'image transmise.



Le frisson qui parcourut son dos fut empli d'une haine sourde, tue miraculeusement. Pour se départir de cette colère, elle échangea encore quelques bons mots avec sa collaboratrice. Puis ce fut tout. Un silence de quelques instants pour se remémorer les deux drones qu'il lui avait été donné de voir de son vivant.
Elle se souvient de l'explosion du métal, au creux d'un arbre, et...

1 Message

Le travail la tire de sa torpeur. L'hologramme s'est depuis longtemps effacé, par chance, évitant tout risque de rechute momentanée. Il est vingt-et-un cycle horaire. Ca n'a duré qu'une fraction de secondes, pourtant. Un flash, à peine. Mais la chemise blanche colle à la moiteur de son dos. Ça a duré mille ans pour elle qui se redresse, se rechausse, négligeant le goût métallique dans sa bouche ensanglantée.

« Je ne craindrai pas la peur... »

Les mots lui échappent alors qu'elle ferme son Cosmo autour de ses hanches. Le bourdonnement se tait dans ses oreilles, remplacé par le vent qui cingle son visage.
Quelques rues à remonter seulement et la voilà à l'adresse indiquée.

Elle y était entrée, plus tôt, sans remarquer la porte entrouverte. Cette fois-ci elle la pousse, tranchoir à fusion dans le dos pour contrer au pire, se faisant violence pour garder un air neutre au cas où son amie serait déjà là. Local vide à son arrivée, outre bien évidemment la présence du drone. Dommage.
Elle n'a pourtant le temps que de s'affaler contre le mur pour réguler sa respiration avant que l'autre ne surgisse, tornade de quiétude dans son cyclone d'inquiétude.

« Il est actif le bidule ? Lance-t-elle.
- J'sais pas trop...
- S'il bouge un boulon, je vide ma Gatling dessus.
Les grands esprits se tiennent coude à coude. Avec les mêmes peurs silencieuses. Dans un tapotement sur son tranchoir, Emily comble le silence.
- J'ai prévu l'coup aussi. La dernière fois que j'ai croisé une des saloperies de cette conne, y avait une rebelle dedans...
Sans un regard entendu et puisque les choses sont claires, c'est l'autre qui lance l'opération.
- Voyons voir ce que Hadrath a à raconter. »

Toutes deux se connectent à la matrice, mais c'est sur le deck de l'agent CAR que les IA apparaissent : Dreyer, puis Hadrath.
La rencontre entre les deux entités numérisées aurait amusé, en temps normal, les deux femmes qui concentrent toute leur attention sur le drone, méfiantes au plus haut point.
Au bout de quelques instants, pressée par les deux humaines, l'entité binaire constate leur trouvaille, sans surprise dans son intonation : et ce malgré les railleries plutôt acerbes des dames. Elle ne s'en laisse pas découdre, sa supériorité d'être matriciel - toute relative - prenant le dessus pour les moquer, comme il le lui est déjà arrivé sur l'espace matriciel général. Pas de quoi amuser, ni atteindre les humaines, qui attendent les instructions suivantes pour quitter le lieu au plus vite.

« Pouvez vous me mettre en connexion avec le drone, s'il vous plaît ?
- Il a une connexion sans fil, j'espère », ronchonne celle qui, malgré tout, apporte son deck jusqu'à portée de câble du drone. Si son échine se hérisse, elle n'en laisse rien paraître, examinant bien vite la chose, d'un regard d'abord, d'un toucher ensuite. Experte, et pressée par ses angoisses, elle connecte deck et machine, puis recule jusqu'à la présence rassurante dans son dos.

Les réactions de la machine ne se font guère attendre. La crispation des deux humaines est à son paroxysme. L'hologramme, inoffensif, s'affiche pourtant devant leurs yeux, restant plissés pour pouvoir lire la nouvelle énigme.

« Bonne chance, enfin si on peut parler de chance »

C'est tout ? C'est tout. Sur ces mots, l'hologramme de l'IA s'efface. Pas d'attaque du drone, pas de rebelle, rien que quelques mots, de nouveaux chiffres et un soupir synchronisé de la part des deux expéditionnaires qui finissent par s'assoir au sol pour se consulter, échanger leurs premières pistes, enregistrées par le deck à présent posé sur les genoux de sa propriétaire. L'écran holographique la fixe : son IA, bienveillante, note chaque donnée pour effectuer des recherche en parallèle.
Puis, poussées par le temps qui passe et la fatigue qui s'installe, ou par d'autres éléments, les deux amies se séparent pour chercher chacune de leur côté.

Ce n'est que plus tard, pour combler le silence de sa demeure vide, que Dye relançant l'enregistrement. L'écoutant, l'étudiant, le remettant en boucle, elle finit par le partager sur l'espace matriciel pour qu'elles puissent toutes deux le consulter si besoin.

Vingt-quatre cycles qu'elle n'avait pas bougé, ou presque pas du moins. Le cendrier sur le bureau s'était rempli, son placard à Skiwi s'était vidé et sa vessie oscillait entre pleine - après une bouteille - et vide - après un passage à la salle d'eau.
Parfois, il lui arrivait de briser son mutisme pour s'adresser à l'IA qui, pour une fois, faisait fi de ses bons mots. Le reste du temps, Emily fixait un écran, un mur, la couverture d'un livre, un hologramme, sans jamais donner l'impression de voir vraiment.


« P'tiote, tu commences à m’inquiéter. »

Pour la sortir de son coma éveillé, il avait comme d'habitude usé de vieux stratagèmes, au début. La pousser à bout : pas de réponse. La menacer de contacter sa mère : pas de réponse. Il avait été jusqu'à dire qu'il s'auto-détruirait et cette fois, au grondement de douleur de sa Dame, il avait compris les limites à ne pas franchir. Alors à défaut, il avait lancé un peu de musique dans l'appartement, puis était retourné à ses compilations de données. C'était toujours mieux que de la regarder mourir peu à peu.

Au bout d'un certain temps, il se mit à lui faire la lecture des messages en attente. Le message se fondait parmi un tas d'autres : « "Salut, j'ai déchiffré l'énigme de l'autre folle mais je ne sais pas quoi en faire. Donc le ..." Cette fois au moins, elle n't'appelle pas "Choupi".». Quand les messages furent lus, il disposa les EMs mis à jours, bien ordonnés comme Emily aimait ça, sur le mur du bureau où elle se terrait. « La bombasse d'IA a encore envoyé des impulsions. J'crois qu'c'est s'façon d'me faire du rentre dedans. Ah, la coquine.».
Tout n'était par chance pas perdu : la blague graveleuse de l'homme matriciel parvint à faire frémir le coin des lèvres de l'humaine réelle. Il nota le rétrécissement des pupilles, la brève inspiration, tous les signes d'un retour à la normale, bientôt. Encore un peu, il aurait eu peur...

Ce n'est qu'aux alentours du vingt-deuxième cycle qu'elle sembla revenir à elle. Les yeux skiwi reprirent leur éclat, terne, de vie, en se posant sur l'espace matriciel d'Hadrath.

« Combien, elle a dit, pour le dernier ?
- J'ai vérifié, s'n'est pas une ID Lieu.
- De quelqu'un ? » souffla-t-elle.

L'IA se permit une virée parmi les réseaux du CdO, connecté directement avec les log de sa Dame. En quelques instants, il récupéra l'information pour elle, puis lui adressa un signe de tête négatif. Un individu sans doute mort depuis bien trop longtemps. Mais quelque-chose fit se redresser l'agent tout en douceur dans son fauteuil terne déjà emprunt d'une odeur de gel douche synthé-vanille et de fumée de cigarette froide.

« Dis-moi...
- Je prépare le poste de plongée ? »

Elle saisit de quoi écrire, pour préparer quelques données à vérifier une fois dans la matrice. Puis elle se lève, plaçant le papier bien en vue des caméras pour que son IA intègre ce qui y est inscrit. Dans un nouveau hochement de tête, il s'efface : et avec lui toutes les projections sur le mur disparaissent, laissant une brique terne se couvrir d'ombre.
Emily rejoint d'un pas lent l'autre local, étouffant de chaleur, où les machines vrombissent sans arrêt. Un douze mètre carré où elle se sangle à une rampe de plongée, se câble, se monitore. Dans quelques minutes, elle paraîtra à nouveau morte, mais plus aux yeux de son IA. Lui la saura vivante, à ses côtés, à naviguer dans la matrice où ils sont égaux, ou presque. Lui tenant la main, la surveillant, il l'accueille dans le royaume où les données sont autre chose que des mots sur un écran. Et elle s'assoupit dans une crispation des mâchoires, le corps tiraillé et l'esprit libéré.

La plongée Supra-Matricielle ne ressemble pas à la plongée tout court. C'est quelque chose de beaucoup plus aisé. Pour quitter son serveur privé, elle n'a qu'a traverser le long tube, portée par le flux de données sortantes. Dreyer, pas loin, est dans ces flux, partout autour d'elle, la couvant. Il est le bras qui ouvre la porte, lui permet de quitter leur maison pour s’immiscer dans la matrice générale, couche supérieure, là où tout est comme dehors ou presque. C'est sans même matérialiser son avatar matriciel qu'elle déambule d'un noeud à l'autre, bondit sans pesanteur. Elle vit, ici.

Sur le petit papier que l'IA avait mémorisée, où pouvait y lire ce que la collègue avait déjà pu comprendre d'elle-même, lié à d'autres données. De lui-même, il complèterait, via les trouvailles de sa Dame, les nombreuses informations, car il savait qu'Emily aurait bien du mal à le faire elle-même à son réveil. D'ailleurs au sortir de sa matrice, la tête pleine de données, elle n'échangea qu'un regard nauséeux à son IA alors qu'elle quittait la pièce, chancelante, la bouche sèche et l'estomac en vrac. Comme toujours après cette perte délibérée du contrôle sur son corps, elle ne rêvait que d'une chose : Une canette de glukoz.

Il y a 20 jours

Il leur avait fallut plus de temps que prévu pour résoudre la première énigme. Du temps à passer les différentes étapes et à trouver le fichu code qui avait tenu l'humain éveillé durant de longues nuits, vidant paquets de cigarettes et bouteilles de skiwi à vitesse grand V. Enfin la solution apparut, alors qu'il perdait espoir. Et le résultat valait bien tous les efforts consentis. Au grand sourire silencieux mais satisfait de l'humain s'ajoutait les sautillements de la naine et la joie de l'elfe. Mais ils n'avaient franchi que la première barrière. Bien vite, ils se connectèrent à l'EM pour découvrir la suite.

17 jours plus tard

L'humain n'aurait pas imaginé que la seconde étape aurait autant joué avec ses nerfs. Il s'était tout d'abord trompé dans le schéma, piégé comme un débutant par cette fichue IA. Heureusement la bleue était là pour rectifier. Ensuite leur principal handicap, le fait qu'ils soient bloqué en SR, les avait empêché de progresser. Durant des jours entiers Stoner avait été obligé de ronger son frein sans que l'épidémie virale ou la rencontre de deux nouvelles têtes ne parviennent à l'occuper totalement. Durant cette période, il avait fallut négocier avec des intermédiaires parfois aussi désemparés que lui. Finalement son hypothèse s'était révélée correcte, mais que de temps perdu pour rien.

Ce jour là, la maquette fut tournée, retournée, secouée, scrutée en tous sens. Le découragement s'emparait d'eux quand un faible cliquetis se fit entendre. Une lumière bleutée envahit la pièce, l'objet délivrait enfin son message. Plissement des yeux sous l'effet de la luminosité avant que les yeux ne s'adaptent et ne puissent déchiffrer les lettres qui s'affichaient. Une rapide transcription dans son carnet fut faite tandis que ses neurones en étaient déjà aux associations d'idées.

En fin de journée, le mystère était résolu sans que les aventuriers rebelles ne le sachent vraiment. Il manquait comme d'habitude la confirmation qui consistait à aller vérifier sur place leur hypothèse. Nouvelle période d'attente et de négociation qui ne durerait cette fois pas plus d'une journée.

Aujourd'hui

Tandis que la machinerie du tech se met en branle, Stoner reporte son attention sur le document, certes ancien mais au combien inestimable dans ses recherches. Pour la énième fois, il pointe les différents éléments, trace des lignes droites, repère de nouveaux points, s'interroge sans vraiment pouvoir confirmer ses idées. Ces dernières fusent, des vérifications se font via témoignages ou recherches matricielles mais les zones d'ombres persistent. L'humain ferme les yeux, essayant d'ordonner ses pensées, entre ce dont il est sûr et ce qu'il suppose. Il laisse échapper un profond soupire et décide de se connecter à nouveau à l'EM pour relire de nouveau le message, espérant y découvrir un élément oublié lors des précédentes lectures. Peu importe que l'IA le repère, cette dernière ne semble pas vouloir ou pouvoir les freiner. Il était malheureux que leur présence ait été signalée aux impériaux mais les conséquences étaient minimes, pour le moment...

Spoiler (Afficher)

Info Event

Les participations seront closes le 31/08 à minuit, je n'accepterai plus de nouveau FP sur l'event.

Après cette limite si un joueur veut participer il faudra qu'il trouve IG un individu ayant déjà commencé et se faire accepter dans son groupe de recherche...

... ou alors c'est maintenant et pour encore quelques jours, ma boîte à MP est ouverte.

Bon jeu à tous.

Spoiler (Afficher)
http://www.dreadcast.net/EDC/Mirmael/Article=17988