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Forum Role Play » LA VIE A DC

La Crise de la Quarantaine... ou quelque chose comme ça.

Créé par Julian~33748 le 19 Juillet 2014 à 20:47

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Julian~33748 Posté le 19 Juillet 2014 à 20:47 #1
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« Oh putain. »

Quelque chose torturait le pauvre Julian. Quoi donc ? Ah non, cette fois, ce n'était pas l'une des idées étranges de son amant - qui aurait eu bien du mal à en proposer de là où il était - ou alors les claques et balles qu'il recevait régulièrement, tout au long des années, des heptades, des journées parfois. La vie de serveur était, pour sûr, particulièrement dangereuse. Tous ces combattants pouvaient remballer leurs exploits, avec leur quota de meurtres de rebelles par jour, hah ! Lui... lui, avait pire à supporter: les clients.

Mais parfois, la menace ne venait pas de ces rapaces de vautours, de ces monstruosités de gnolls, de ces bêtas de trolls... non. Parfois... une simple humaine aux formes timides, à la taille presque ridicule suffisait amplement. Ah, elle était blanche d'apparence mais sachez que le mal se réfugiait en elle, comme un diable en boîte... et non, je ne parle pas d'une manière un peu louche de cacher de la drogue.

Elle était tombée...
Malade. Pas amoureuse du magnifique Julian, non, bien que beaucoup s'y étaient pris (je suis le narrateur, j'ai le droit de dire ce que je veux !).

Et Julian, dans sa grande bonté de chevalier, servant princes et princesses, rois et reines (sauf celles qui avaient une fâcheuse tendance à se transformer en dragons), avait donc décidé d'emmener la douce Alice dans son terrier tout de blanc vêtu... malheureusement, ce foutu terrier, rempli de draps, coussins et encore de draps était un piège sur lequel on avait lancé un sort de charme !

Car oui, le fourbe, malin qui avait inventé cela avait pensé tout juste à son mortel ennemi en incorporant un sort de charme à ce cachot... que dis-je, tombeau déguisé ! ... Ainsi, le chevalier s'était reposé là quelques instants, dans un nid à microbes, bactéries... virus. Et elle, qui toussait, toussait, toussait. Sans s'arrêter, j'vous jure ! Elle en aurait rendu malade Thallys et aurait épuisé la patience LEGENDAIRE des médecins de ce secteur... !

Mais voilà, le mal était fait. Et le lendemain, quand il s'était réveillé, à grands renforts de toux, nausées et grimaces, il sût: il était déjà contaminé. La légende raconte qu'un dieu un peu stupide eût l'idée de lancer un dé de cent pour jouer sa santé et ce dieu étant celui de la malchance, il n'eût... pas beaucoup de chance. La suite ne dit pas ce qu'il advint de ce dieu de pacotille, certainement roué de coups par ses pairs.

Seulement voilà: le chevalier n'en était pas à sa première maladie et déjà une bonne vingtaine des habitants de ce côté de la ville lui en voulaient pour cette raison. Alors, si jamais, par malheur, ils venaient à apprendre qu'il était de nouveau malade...

« I-Ils vont m'buter... ! »

"Mais non, ce n'est pas contagieux."
Ou tellement peu...
Niklas~41602 Posté le 19 Juillet 2014 à 20:49 #2
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Congelé
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Ce titre smiley smiley smiley

Je posterai plus tard haha.
[contacter par FP]
"J'suis c'type austère au style d'imposteur en costard." - Kacem Wapalek
♪♫♪
Hékhene~51065 Posté le 19 Juillet 2014 à 21:03 #3
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Hello world
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Hékhene avait croisé un gars dans la rue. un simple gars, comme il s'en fait des centaines d'autres.
"Par où est l'hopital impérial ?" avait il demandé.
Et il lui avait toussé dessus.
Degueu !
Mais trop tard. Le simple gars était devenu tout à coup "celui-qui-l-avait-contaminée"
Les medecins étaient débordés, son mari, épuisé dormait la plupart du temps. Et dans son sommeil ... il toussait aussi.
Hekhene sentait bien que cette petite toux allait tourner à la catastrophe.
Mais pour l'instant, elle attendait patiemment son tour qu'un medecin se libère.


Quelques cycles plus tard, la toux était devenue plus douloureuse. A chaque fois, elle devait se tenir les cotes pour soulager un peu sa douleur.

Et puis c'était sur l'émail blanc du lavabo qu'elle avait vu la première goutte de sang, mêlée à la salive.
Inconnu Posté le 19 Juillet 2014 à 21:14 #4

This light


La lumière n'était qu'illusion, néfaste et invulnérable. Je l'avais remarquée cette petite lumière qui étincelait en un point au-dessus des ombres coriaces qui m'encerclaient pour me bouffer. Des vagues de chaleur et puis de froid glacial prenaient contrôle de mon corps gras. Les autres gueulaient, les gémissements plaintifs résonnaient dans les salles blanches de l’hôpital et j'étais seule face à cette cacophonie. Je brûlais sous les lumières artificielles, je brûlais de froid. Ma paupière lourde se fermait sur mes yeux et la lumière, elle s'éteignit.
Je rouvris les yeux dans un noir complet, un vide, un trou. Ce n'était pas la noirceur habituelle qui subsistait dans les ombres de la ville, le noir me piquait les yeux, c'était, poignant, terrorisant. Ce silence inévitable fut corrompu par une voix grésillante mais la source de cette voix m'aborda d'abord tendrement.

Oh Lyra, ma princesse, je t'attendais.
Comment tu vas?
Ils t'nourrissent bien à l’hôpital mh?
Comment ça t'fait d'être énorme?
Oh ma pauvre, tu n'es même pas là pour les empêcher...
Ça t'fait comment d'être aussi impuissante, Lyra?
Tu t'croyais intelligente? Forte?
Et bah non, ma grosse!
Ça t'torture mh? Ces piqûre incessante, ce liquide qui t'remplit.
Fait gaffe ma grande, un peu plus et t'vas exploser, ou bien c'sra moi.
C'toi qui décide!
Après tout, c'est t'jours toi qui décide.
Alors Lyra Coulter, tu t'sent comment?
Tu t'sent COMMENT, Lyra Coulter!
Regarde ton bras, regarde le.
Tu l'as tâché de cicatrices ton bras d'merde, maintenant c'des trous!
Tu t'rend comptes, ils t'font des tits' trous partout pour te gaver!
Mh, Lyra Coulter, si ce n'était pas eux c'srait moi qui enfoncerais l'aiguille.
J'lai d'jà fait, après tout, tu ne peux que me croire.


La voix grave ricane dans l'ombre. La figure rachitique se recroqueville, se bouche les oreilles et gémit de douleur. Une vague chaude la recouvre à présent, ça brûle encore plus son corps engourdi. Dans l'hôpital les gens se remuent autour de Lyra, la perfusion qui est censée l'hydrater et l'alimenter coule, goutte par goutte dans les tuyaux. Sa respiration cesse presque.


Tu crèves ma belle.
Tu crèves.



Petit à petit, le froid se dissipe pour que la température de son corps redevienne normale. La Lyra cligne des yeux, les entre ouvre pour voir de la lumière, cette lumière lui pique les yeux.

*silence*

Lyra, t'barre pas Lyra.
Qu'est-ce tu fous?
Tu comptes vraiment y retourner?
VRAIMENT?
LYRA, NE PARS PAS, CRÈVE!
NE M'ABANDONNE PAS LYRA!
TU M'L'AVAIS PROMIS!
LYRA!


La voix grésillante s'éloigne dans sa tête, le brouhaha continue, elle ouvre les yeux. Son corps gît, crispé, dans une immobilité inhumaine.
Zed_Brown~50702 Posté le 19 Juillet 2014 à 21:28 #5
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Taulard
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J'ai aucune citation badass qui m'vient, là.

L'altruisme. Une denrée rare. Surtout en plein centre du désert.
Un désert aride, bouillonnant, sans arrêt assaillit par les attaques incessantes d'un soleil sadique.

J'me repose ici, assis contre cette immense rocher, aussitôt assaillit de violents symptômes, rôtissant comme un steak saignant d'écureuil sauvage saupoudré de sauce samouraï.
J'essaie d'soulever cette carcasse souffrante, aussitôt pris d’assaut par un essaim de rongeurs célestes, ces sournoises créatures assoiffées de sang surnommées chauves-souris, m'envoyant m'fracasser contre le sol, des éclats d'roches encastrés dans les mains, discernant au loin :"Par Hujan, c'est quoi ces putains d'bestioles ?!"

Le ciel s'retrouve parsemée d'éclipses intempestives, des ellipses incontrôlées me faisant échapper toute raison.
Je m'retrouve alors sans savoir comment sur une sorte de falaise escarpée, des barbelés insérés dans mes bras flasques, agressé, menacé par un gnoll des montagnes à la psychologie bestiale et féroce, insociable et sanguinaire, m'poussant à m'lancer sans choix dans l'vide, m'écrasant sèchement sur ce sol sale, malsain et crasseux.

Constamment agressé, une seconde bestiole se met à m'saborder, sans savoir c'qu'elle peut souhaiter, elle s'étale sur moi et reste là sans bouger, brisant ma frousse et ma solitude, jusqu'à disparaitre comme elle s'est ramenée.

Les outriliens sauvages m'encerclent, me susurrant qu'ils ne souhaitent que me sucer le sang et me laisser sécher dans la poussière.
Je m'dessèche au milieu d'cette niche de rapaces sans-cœur.
C'là l'style de sensation qu'tu ressens quand tu crève de soif dans l'coin d'une salle d'hosto bourrée à craquer d'salauds constipés.
Harcelés d'visions cinglées, d'saletés d'délire cintrés t'dévissant la tête vitesse V.

Pris au piège dans cette fournaise démentielle, les forces effervescentes, le cerveau qui déraisonne d'airements insensés. Mais qui suis-je pour insinuer mériter plus de soin qu'le reste des patients ? Surement celui en train d'clamser, défaillant, déficient, trépassant, trop imperceptible par c'souk, par tout c'boucan, encerclé de confusions, dans un désordre décousu faisant glisser hors de sois toute espérance de soins classiques et efficaces.

Ainsi ici je gît, sans espoir de survie, lorsqu'une rapace squelettique me discerne, osseuse, émaciée, toujours conscient, elle me saute dessus, avisant les serpents que mes restes s'assèchent, c'est une vautour. Ses griffes acérées, son bec qui bizarrement me rassure, je m'accrocherai à ses serres si j'en avais la force, allez savoir pourquoi, cependant ses ailes sont émoussées. Sont état n'est pas splendide, je m'inquiète étrangement pour sa santé pour le moins déficiente.

Ce luxe m'est bien vite soustrait, répulsé dans cette solitude si chère, cette ambiance lourde et pesante d'orage adjacent, ce vent, ces bourrasques qui m'assèchent, qui m'épuisent, qui m'harcèlent, ces oiseaux charognards qui s'la jouent Damoclès, me soumettant milles promesses de mort atroce par cercles concentriques synchronisés.. Cette chauve-souris qui vient m'sucer l'sang.

J'ai la gueule qui nécrose depuis des semaines, l'organisme qui s'infecte sur le champ, je marche seul jusqu'à cet horizon raisonnant de chaos désorganisé, cet astre couchant, cuisant, loin d'toute ces questions existentielles. Clic Boom.
Si t'as pas le million, t'es pas loin d'être pauvre !
Helina Posté le 20 Juillet 2014 à 12:37 #6
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C'est moi qui a.
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Ça avait commencé simplement. Comme dans toutes les histoires. Comme dans toutes les maladies. On se sent patraque, on a mal au ventre, la tête tourne, la toux s’immisce. On se dit :

"C'est rien, ça va passer, comme toujours."
"J'ai du mal digérer mon oeuf de ce matin."
"J'ai trop forcé sur la bouteille."


Mais d'heures en heures, de minute en minute, la situation changeait. Tout se dégradait, s'intensifiait. La santé devenait meurtrie par une chose qu'elle ne pouvait supporter. Plus rien ne passait, au contraire. La toux grandit, toujours plus fortement, et ne s'arrête pas. Elle arrache, torture, accable.

Et petits frissons devient grosse fièvre. Et toux sèche devient toux ensanglantée. Et les cas isolés devinrent Épidémie.

Le chaos était arrivé, avait chargé la population sans aucune pitié. Celle-ci réagissait tant bien que mal, se retranchant dans les remparts de leurs respirateurs et masques. Les bâtiments fermaient leurs portes aux infectés, et même parfois à tout le monde. Les gens se tapissaient derrière leur digicode, préférant la solitude à la maladie.

Quand aux malades eux, il n'y avait que peu d'issues. L'isolement, ou l'Hôpital. La solution dépendait des esprits. Mais la Quarantaine était bien là, et sortir en étant infectés sans bonne raison était devenu le pire des crimes.

Je me trouvais avec les premiers infectés, dans une machine roulante étrange, baignant dans ce qui se trouvait dans mon pauvre estomac. CA avait empiré, de plus en plus vite. La Quarantaine avait débuté. Nous étions une dizaine, à pourrir dans une salle autrefois propre, autrefois fraîche. Le silence était étouffé par les lamentations et les instructions des médecins dépassés.

Mon état s'améliorait pour mieux descendre, pour mieux prendre de l'élan pour remonter, mais il ne trouvait pas de prise et retombait. La fièvre grandissait, j'avais l'air d'être la moins touchée, mais elle prenait de la place en moi, mon esprit était voilé par cette chaleur étouffante qui brûlait en moins. A l'extérieur, l'air ne pouvait rivaliser.

C'était comme si j'étais dans une cuve de cryogénisation, mais qu'on m'avait forcée à rester éveillée, dans une torture qui ne semblait pas en finir.

Fuite, craquage, meurtre, suicide. Le confinement nous rendait fou. Je pensais y avoir échappé, mais mon esprit avait ployé sous la fièvre. Il s'était réfugié au plus profond de moi, ne laissant que peu de chose à la surface. Cette folie m'enveloppait.
Je n'étais plus moi même, ces mots n'étaient pas les miens, ces actes n'étaient pas né de ma volonté. Je me perdais dans les mots, dans les réflexions incessantes qui me vrillaient le crâne, qui assommaient ma raison. La lueur d'intelligence dans mes yeux avaient disparu, le vide le remplaçait. Ce vide désespérément en besoin de quelque chose pour le combler, dans l'espace, dans le temps.
Je ne me souviens pas vraiment de cette période. Certains ont craqué, ont attaqué les médecins, les malades, comme des bêtes sauvages. La peur régnait, l'incompréhension, la mort. Je me rappelle de cette personne qui s'était faite sauter la cervelle dans un élan de désespoir. Le coup de feu m'avait remise dans mon trou noir. L'ambiance était dure, trop dure à supporter.

Et puis.

Et puis tout s'est calmé, presque trop facilement même. Les malades se sont amoindris, certains choisissaient la mort, d'autres partaient répandre la maladie sans même s'en soucier. La salle se vidait, nous n'étions plus que quelques uns à attendre le remède, à ne pas vouloir mourir pour mieux rattraper la maladie. Ma raison était revenue à force.

On m'avait attaché, sédatée, sanglée comme une bête dangereuse. Je ne suis pas dangereuse, si?

Je revois mes liens noirs, je ressens encore mon emprisonnement, coincée par des chaines à un putain de brancard. Cela ne m'avait pas aidée, jamais. Je n'ai que très peu de souvenir de tout ça. Je n'ai même pas envie de m'en souvenir.
J'avais retrouvé ce qui faisait de moi un être civilisé. Tout était calme, voire trop calme. Certains refusaient les soins, d'autres dormaient pendant des heures et des heures, des jours entiers, sans jamais se réveiller, ou très peu. L'attente se révelait difficile au bout d'un moment, les soins quotidiens se trouvaient être la seule occupation pour une faible humaine qui n'arrivait même pas à bouger de son lit.
Et mon autre maladie qui s'y mettait également, j'avais envie de me pendre, mais je ne voulais pas, on m'avait soignée, j'avais enduré la machine miracle qui fait slurp pour aller mieux, je n'allais pas abandonner.

Ça a fini par payer.

Le remède est arrivé, dans la soirée, tout le monde a pu sortir!
Sauf moi.

Parce que j'avais encore de la fièvre, que j'étais faible... Je suis encore restée, seule, toute une journée, à me morfondre sur ma condition.

Mais au moins, le calvaire était passé.
En tout cas, c'était ce que je croyais.
— Hélina Valachenko Blossom —
Eaven Posté le 20 Juillet 2014 à 13:19 #7
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Voie d'Ashitaka
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Une nuit comme toutes les autres. Quoi que, non. Qu'est-ce qui l'avait poussé à sortir de sa villa tant adorée, qu'elle ne quittait plus depuis des jours ? Fichu hasard, le jour où tu feras bien les choses, il tombera des Premiers Nés du ciel.

La petite humaine était donc sortie, pour croiser un vieil ami qui avait fini par l'inviter, loin encore du raffut des contagieux. Sauf qu'ils n'avaient pas trouvé leur amitié pour rien, et tous deux avaient ce point en commun qu'ils donneraient probablement n'importe quoi pour aider les autres.

« Bénévoles ? »
« Evidemment ! »


Un pack d'eau entre les bras, et il entrèrent dans la voie défendue, dans l'enfer des contaminés : l'Hôpital. Protégeant ses maigres poumons neufs d'un masque un peu grand pour elle acheté récemment, elle vit en passant la porte des visages qu'elle avait pu apercevoir dans l'ambulance, qui était passée à toute vitesse, à renfort de sirène retentissante dans les rues. Un peu d'eau par ci, un peu d'eau par là, et elle vit qu'ils étaient loin - très loin, aussi loin que l'Empereur pouvait l'être - d'être sortis d'affaire. Forcément, une quarantaine, c'est pas pour faire joli.

« Eaven ! »

Et la seule dans les locaux à avoir son diplôme de médecin, visiblement. Pour une bonne dizaine de contaminés. C'est plus du dédoublement qu'il allait falloir..

L'asthmatique d'abord, qui aurait pu s'étouffer avec son verre d'eau.
« Respire, où je t'ouvre la trachée ! »

L'évanoui tout pâle, qui finit fort heureusement par se réveiller de nouveau, allez savoir dans quel monde en revanche.
« Gardez les jambes en l'air ! »

Et puis courir après une contagieuse rampante, derrière laquelle elle court toujours, puisqu'appelée ailleurs.
« Mais arrêtez bon sang, il y aura pas de feu ! »

Puis enfin, le crevé dix fois, mais qui n'est pas encore mort. Ou pas complètement. Qu'il a fallu replacer dans son lit.
«Oh-hisse ! »

Si elle avait regardé par la fenêtre, la petite médecin aux cheveux rouges aurait presque pu voir l'aube se lever. Dernier tour des malades, pose familiale de perfusion pour les réhydrater autant que faire se peut, et leur injecter des antipyrétiques, ce fut avec les couvertures tout ce qu'elle put y faire.

Elle avait débarqué sans même savoir contre quoi elle se battait. En posant les couvertures sur les endormis avant de les laisser à leur sommeil brûlant, elle n'en savait pas vraiment plus..
Alice~51211 Posté le 24 Juillet 2014 à 21:18 #8
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Sain et sauf
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La conscience est libre. Elle est volage, éthérée, nomade.

Demandez à n'importe qui; s'il est un tant soit peu pétri de bon sens, il saura vous l'avouer. Sans hésitation, il vous répondra, si vous l'interrogez, que ses sens, son ouïe, sa vue et tous les autres, sont contrits à l'intérieur de son corps. Et si ensuite, vous lui posez la question de leur pensées, leur flux continuel, après mûre réflexion, il finira par reconnaître que, en effet, elles voguent, naviguent et s'échappent, plus libres que n'importe quoi dans cette cité; c'est l'essence même de nos pensées.

C'était bien ce qui était en train de m'arriver. Plus que mes idées et mes petites conversations intérieures, c'était ma vie qui s'échappait ailleurs. Ma raison qui fuyait peu à peu mon corps meurtri comme un écureuil abandonne un cadavre rongé par la maladie. Mon âme vagabondait, abandonnant le navire lorsque cela lui chantait; je n'étais plus qu'un corps.

***

Dans mon lit blanc et propre, mes souvenirs divaguent, comme une manie indicible que l'on n'arrête jamais.
Je me souviens de ma chambre. Je n'aurais pu la nommer appartement, puisqu'elle n'avait qu'une pièce; et pourtant, je l'affectionnais passionnément. C'était mon terrier, mon refuge; en tant que monomaniaque, je l'avais fait unicolore, rempli de coussins et de bactéries. Lorsqu'on m'en arracha pour m’emmener à l'hôpital, mon cœur oscillait entre le regret de quitter mon trou et le soulagement de m'échapper de cet enfer de solitude, l'endroit même ou la raison m'avait quittée, ainsi que ma chair.

Non, personne n'avait semblé bon de m'apporter à manger, ni de me sortir de ma solitude. Mon incapacité à m'autodétruire m'enrageait d'avantage et d'avantage, comme dans un cercle vicieux, presque autant que l'échec que j'avais essuyé dans ma tentative de sortir de chez moi. J'avais passé sept jours à gésir au sol dans mon agonie, à avaler des larmes et à me griffer les bras au sang, dans mon décor blanc d'hôpital désespérément vide.

On avait fini par m'y emmener, à l'hôpital. J'avais vu ma première âme depuis une heptade; je ne parvenais même plus à savoir si j'en avais une ou si j'étais déjà morte, ma puce grillée, et que je mon esprit continuait à divaguer dans un purgatoire perpétuel.

De toute façon, j'étais toujours seule, baignant dans ma culpabilité. Rien de nouveau sous les néons blancs de l'hôpital, dans mon petit cœur meurtri.


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EDIT: Je viens juste de comprendre le jeu de mots du titre. Fameux. Oui, après cinq jours.