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Le réveil fut difficile. Le petit homme allongé sur un lit crasseux ouvrit les yeux, tout était flou, sa tête lui faisait abominablement mal et il n'arrivait pas à se souvenir de ce qui s'était passé.
Doucement il se redressa et observa la pièce. Elle ne lui était pas familière. Des câbles et des machines étaient dispersés ça et là, rien de bien rassurant.

Une voix lui dit de sortir de la pièce, il obéit sans même se demander d'où-t-elle venait. Il tomba sur un grand corridor bordé de portes qui menaient vers des chambres comme la sienne. Une fois au bout il se retrouva dans une grande salle où des gens semblant plus à des décérébrés étaient amassés, Harmus n'y fit pas attention et écouta la petite voix dans sa tête.

Il sortit du centre d'arrivée un peu désorienté et nu, prit la carte qui se trouvait dans sa besace et fonça directement au CIPE. Tout au long du chemin il ne croisa personne, et même si cela avait été le cas, il n'y aurait guère prêté attention, ne se rendant même pas compte qu'il se baladait en ville nu.
Le CIPE était rempli de gens de toute sorte, mais l'humain ne remarqua rien et se dirigea, tel un robot qu'on aurait programmé pour cela, vers un terminal qu'il alluma rapidement. Il fut tout aussi rapide pour choisir un travail : technicien stagiaire aux Services Techniques de la Ville. Sans se faire attendre, il éteint ensuite le terminal et sortit. Ce n'est qu'à ce moment là qu'il se rendit compte qu'il était nu en plein milieu de la rue, ce qu'il trouva quand même un peu bizarre.

Fouillant dans sa besace il s'aperçut que tout ce qu'on lui avait donné était une carte, un petit couteau, une ceinture et quelques crédits. Il mit la ceinture autour de sa taille et partit à la recherche d'habits.
Le premier magasin ne fut pas une réelle réussite, tout ce qui s'y trouvait été trop cher pour lui. Il y avait bien ce blouson bleu et ce débardeur bleu, mais ils ne lui convenaient pas. Harmus préférait se trimballer à poil plutôt que de se travestir où de ressembler à un sac poubelle.
Il sortit, et c'est encore nu, munit simplement de sa ceinture et de sa besace sur une épaule qu'il traversa la ville pour atteindre une nouvelle boutique, l'Amarcham Store. Là il y trouva une chemise blanche qui lui allait à merveille et qu'il enfila tout de suite. Le vendeur qui, faute de mieux, se trouvait être un automate lui fournit également un pantalon gratuitement.
Harmus compta alors les crédits qui lui restaient, ses pieds, et le prix des chaussures. Il demanda à l'automate si il pouvait faire une exception pour lui, mais ce dernier ne lui répondit pas. Harmus prit ce silence pour une réponse négative et sortit pieds nus, malgré tout il restait souriant, sa nouvelle chemise lui convenait parfaitement, il en oublia même de sortir l'étiquette.

L'étape suivante fut de se rendre à son travail. L'humain fut un peu choqué de voir tant de personnes différentes, il estima que tous ces gens étaient des monstres et qu'il fallait s'en éloigner le plus possible. C'est pourquoi il s'installa dans un coin et se mit au travail, évitant au plus possible le contact avec les autres employés.
Parallèlement il commença à écrire un [Journal] qu'il se jura de mettre à jour régulièrement. Il le remplit de notes sur son premier jour en ville, se disant que peut-être un jour cela pourrait lui être utile.

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La journée lui avait paru durer une éternité. Il avait enfin mérité sa paye et sortit faire un tour, profiter de la ville et trouver un logement.
Faire le tour des agences immobilières ne lui ayant pas apporté grand chose -toutes les agences ne proposaient que des logements avec candidatures-, l'homme décida de continuer son chemin.
Un grondement ce fit entendre dans son estomac, Harmus décida d'écourter sa promenade et se rendit dans le bar le plus proche.

Une outrilienne et une naine étaient déjà accoudées au comptoir, Harmus n'y fit dans un premier temps pas attention et s'assied à droite de l'outrilienne. Lorsqu'il s'aperçut qu'à sa gauche se trouvait une chose verdâtre et gluante il se décala afin de laisser entre elle et lui un siège vide. Il faut prendre ses distances avec ces choses-là.
La serveuse -une kobolde- lui servit un impérial blanc qu'il dégusta tout en discutant avec la naine qui se trouvait à gauche de l'outrilienne. Cette dernière avait conscience de sa qualité de sous-race, contrairement à l'autre naine qu'il avait croisé plus tôt aux STV et qu'il avait vexé.
Une fois son verre terminé, Harmus sortit et se dirigea vers les STV, faute de mieux il dormirait là-bas.

Sur le chemin il reçut un message d'une certaine Nevihta lui indiquant qui il fallait contacter et pour quoi. Il la remercia et une conversation s'engagea.
Parallèlement il contacta les responsables du CHI et prit rendez-vous avec une femelle vautour pour quelques minutes plus tard au CHI.
Cette dernière l'y rejoint, suivie d'une orc d'apparence peu sympathique. Après une petit discussion, elle lui donna un logement et tous les digicodes qui allaient avec. Content d'avoir enfin un toit, Harmus déposa quelques affaires, prit une casquette et ressortit en direction du bar où il avait été un peu plus tôt dans la journée.

Les discussions furent houleuses, un combat éclata et la vautour qui lui avait permis de trouver un toit fut abattue devant ses yeux. Bien sûr Harmus aurait pu intervenir, mais il était plus occupé à prendre en note ce qu'il se passait. Lorsque le corps de la jeune femme disparut, il demanda à son agresseur comment il avait pu réaliser ce tour incroyable. Ce dernier lui conseilla de tuer, conseil auquel Harmus ne prêta guère attention.

A la fin de la soirée, il fit innocemment une remarque que tout le monde trouva de mauvais gout. Ce n'était pas volontaire mais les personnes présentes le prirent mal et Harmus reçut même des menaces d'un nain un peu trop alcoolisé. S'excusant, il ressortit vers 2h40 et partit au travail.
Au cours de la nuit, Harmus s'assoupit, -de toute façon personne n'allait rien lui dire- laissant son corps sans défense, à la merci de n'importe quel monstre.

Quelle ne fut pas sa surprise en se réveillant dans une cuve. Le nain lui en avait parlé au bar, au cours de ses nombreuses menaces.
Il sortit plein de questions mais heureux d'être encore dans ses rêves lorsque son bourreau faisait son office. Il s'observa de la tête aux pieds, son nouveau "clone" ne portait aucune trace des faits de la nuit, et mis à part le fait qu'il était nu et sans travail, Harmus ne se sentait pas fondamentalement changé. Visiblement son agresseur avait été délicat, ou trop rapide pour qu'Harmus ne sente ou ne s'aperçoive de quoique ce soit.

Il relata les faits de la nuit dans son journal et conclut par une phrase.
"La prochaine fois, je veillerais à ne froisser personne, surtout pas les nains alcooliques. Ca me servira de leçon."

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Le rendez-vous avait été pris la veille au soir. A l'académie, le 3/223.4, au vingtième cycle horaire. Harmus était pressé de découvrir ce fameux module B afin de boucler sa formation et de peut-être pouvoir enfin aspirer à mieux que de passer la journée à taper avec une clé à molette sur des cuves. Il y avait pensé toute la journée, ce demandant ce qu'il allait pouvoir apprendre qu'il n'avait pas encore lu dans les nombreux livres de l'académie.

Le moment M approchait à grand pas. 20h. L'humain était encore dans la crasse des stv, finissant sa neuvième heure de travail. Il ne voulait pas arriver en retard à son rendez-vous, mais il ne voulait pas non plus arriver tout crasseux, on l'aurait une fois de plus pris pour un nain, quelle honte.
Finalement Harmus conclut qu'il avait le temps de prendre une douche rapide et qu'en courant un peu, il n'arriverait qu'avec une ou deux minutes de retard. Ce qu'il n'avait en revanche pas prévu c'est que le digicode de l'académie lui ferait des misères.

C'est donc avec dix minutes de retard que le petit homme s'avança dans la salle où l'attendait [edc]Nitripi[/edc], son rendez-vous.
Ce dernier lui demanda de se rapprocher, ce qu'il fit. Visiblement ce n'était pas assez, puisque Nitripi fit également un pas en direction d'Harmus.
L'outrilien lui avait déjà fait peur lorsqu'ils avaient échangé via leur messagerie, mais Harmus, du haut de son 1m40 fut encore plus impressionné lorsqu'il se retrouva devant l'immense carcasse de son instructeur.
L'humain, qui s'attendait à un cours magistral sur les règles et techniques du combat, fut un peu surpris lorsque le lézard lui demanda de le frapper. Chose qu'il refusât dans un premier temps, Harmus n'était pas belliqueux et l'outrilien ne lui avait rien fait, pourquoi le frapper.
Mais devant l'impatience et les demandes répétées du reptile, Harmus finit par serrer le poing puis lança son poing sur l'outrilien, avec une vélocité telle que même un troll obèse chargé de trois cuirasses lourdes aurait pu l'éviter. Mais l'outrilien ne bougea pas et encaissa le coup sans broncher. L'humain continua sur sa lancée et ainsi débuta le module B.

Finalement, Harmus trouvait cette activité très amusante, c'était pour lui comme un défouloir de frapper cet outrilien avec ses poings ou une de ces petites armes que l'on appelle poing américain.
Un peu plus tard dans la soirée, alors que l'outrilien lui servait encore de punching-ball, l'orc femelle qu'il avait rencontré au CHI arriva et se posa sur un meuble, non loin du "combat".
Intrigué par la dentition de cette dernière, il lui demanda si ce n'était pas trop difficile de manger avec de telles dents. Une conversation s'engagea, conversation à laquelle un deuxième orc s'invita pour prendre la défense de sa congénère. Visiblement une fois de plus les propos d'Harmus avait été mal pris.

A la fin de la soirée, il se souvint de ce que lui avait dit [edc]Kinchaka[/edc] lors de leur rencontre au CHI, ainsi de ce qui lui était arrivé aux stv la nuit de son arrivée. Si les remarques déplacées pouvaient valoir la prison selon la personne à laquelle on les faisait, elles pouvaient également valoir de gros problèmes selon un autre type de personne.
Il décida de se remettre en question et de ne plus partir du principe que c'était de la faute des autres s'ils prenaient mal ses remarques. Il allait dorénavant mieux formuler ses pensées.

Joyeux anniversaire !

Un an. Une année passée à Dreadcast. Il avait revêtu pour l'occasion un chapeau pointu trouvé dans un coin des STV, puis s'était assis dans un coin, son livre dans les mains.
Il relu rapidement ses notes, cela faisait bien longtemps qu'il n'y avait rien écrit, cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas même sorti pour se détendre un peu. Jouant avec la pointe de son chapeau il dut se rendre à l'évidence : en un an, rien ne s'était passé. A part travailler il n'avait rien fait. Personne n'était là pour lui souhaiter un joyeux "un an à Dreadcast", personne ne s'en serait rendu compte de toute façon.

Il se décida à sortir dehors, peut-être que quelqu'un remarquerait son chapeau et lui ferait un commentaire, et même dans le cas où cette personne aurait été un troll, Harmus s'en serait contenté.
Sur le chemin vers la sortie, il s'arrêta devant quelques panneaux holographiques. Il se tapa le front en se rendant compte qu'il n'avait toujours pas demandé sa besace de bienvenue, puis il observa l'annonce d'un peu plus près, et en ne voyant rien indiquant que cette offre n'était réservée qu'aux humains il fut pris d'une réaction d'orgueil. N'acceptant pas qu'on le traite comme un citoyen lambda et qu'on le mette de nouveau au même niveau que toutes les créatures dégénérées qu'il côtoyait chaque jour, il sortit des services techniques de la ville et se dirigea vers la première boutique spécialisée qu'il trouva, y entra et acheta le premier neuvopack qui croisa son regard. Il lut la notice d'emploi et partit à la chasse aux cristaux.

Harmus était décidé à récolter un petit paquet de cristaux, ce qui lui rapporterait un petit paquet de crédits. Ces derniers lui serviraient à s'élever socialement, à acheter une villa luxuriante et à se payer plusieurs formations pour devenir un scientifique de renom.
Aujourd'hui, après un an passé à Dreadcast, Harmus Fukinton était décidé à ne plus faire partir des déchets de la basse ville.

Le maton en costard

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Comment servir l'Empire lorsque l'on est qu'un petit gringalet ?

Harmus s'était posé cette question avant de quitter son poste aux STV. Depuis un fauteuil de bar, il éplucha les offres d'emploi, à la recherche du job qui ferait son bonheur et celui de l'Empire.
Sur la matrice il tomba sur les annonces officielles de la prison impériale, lu toutes les informations et regarda le profil recherché : il correspondait.
L'humain se cala dans le fond de son fauteuil, ses pieds ne touchant pas le sol et finit son verre. Ce job était fait pour lui, il se frotta les mains à l'idée de pouvoir martyriser tout un tas de représentant des sous-races, hostiles à l'Empire de surcroît.

Son verre finit, sa paye de la journée versée, il se rendit aux STV démissionner, puis à la prison déposer une candidature au poste de "Garde échelon I", prenant soin de joindre son cv à la candidature, espérant que -malgré la maigreur de celui-ci- cela suffise.
La réponse ne se fit pas attendre, et dans la journée il reçut l'acceptation de cette dernière, le message était le suivant :



A la lecture de ce dernier, Harmus s’ausculta et après examen complet de son corps rachitique grommela : "Bilan de santé pas très bon, n'importe quoi, je suis un humain, il est forcément bon.".
Il se rendit ensuite vers son nouveau lieu de travail : la prison impériale. Il ajusta son costume et épousseta ses chaussures et franchit le seuil de la porte. Bien que le lieu était calme et les prisonniers absents, une odeur nauséabonde envahissait l'édifice, mais cela ne choqua pas l'humain : après tout, le lieu n'était pas fait pour plaire, il s'en accommoderait. A l'entrée, un bureau et deux panneaux holographiques étaient présents, le petit homme observa ces derniers et se rendit en salle des gardes afin de rencontrer ses collègues qu'il espérait tous humains, et le moins dégénérés possible.

Etaient présentes à ce moment là dans la salle Héloise-Marie, une elfe à l'allure pourtant très humaine portant une petite robe rouge qui ne lui inspirait pas confiance ; et Lady April, DI de la prison, Harmus la trouvait tout à fait charmante mais ne dit rien à part un simple "bonjour", c'était en effet la première fois qu'il rencontrait une lady et était un peu impressionné. April fit rapidement les présentations, mais aucune conversation ne s'engagea.

Profitant du manque apparent de criminels derrière les barreaux ce jour-là, Harmus s'éclipsa pour une course. A son retour, les cellules étaient toujours vides, mais un autre gardien avait prit son service, il s'agissait de Steden, un humain qui lui avait offert 3 000 cr juste pour le plaisir de lui vider son neuvopack, il en fut agréablement surpris.
Quelques minutes plus tard, un nouveau gardien, tout petit celui-ci, fit son apparition. Harmus le vit sur les écrans de contrôle, il était dans la ligne de mire de Steden qui lui avait demandé de quitter le hall de la prison. Le nain lui énonça : "Luther, le nouveau Garde. Premier échelon." Il put dés lors passer et se rendit en salle des gardes.
Là il répéta frénétiquement "Luther, le nouveau Garde. Premier échelon.", Harmus voulut sourire, amusé par ce nain s'exprimant comme un vieux droïde mais resta de marbre et le salua à son tour, "Harmus. Tout pareil.". Les deux hommes se regardèrent, ils faisaient la même taille, mais Harmus se sentait tout de même supérieur, il n'était pas de la race naine lui, c'était un humain, un pur.
Plus tard dans la journée, Lady April leur proposa un entraînement, les deux nouveaux gardes premier échelon le passèrent à se chamailler, sous le regard amusé de Lady April.

Les jours suivants, personne ne manqua de faire remarquer à Harmus qu'un costume n'était pas la meilleure tenue pour exercer dans le milieu carcéral, mais il s'en fichait, il l'aimait son costume. Bien que ça lui ai valu les railleries de deux détenus.
Obstiné, il appliqua le règlement à la règle alors qu'un détenu voulait fumer. Il écopa de plusieurs menaces de mort, mais il s'en fichait, il était là pour servir l'Empereur, et s'il eu fallu qu'il donne sa vie, il l'aurait fait. Au contraire de certains de ses collègues qui courbaient l'échine pour pouvoir garder leur petite vie bien tranquille et qui n'hésitait pas à sympathiser avec les prisonniers. Cela révoltait Harmus, mais il se taisait, il fallait garder des rapports cordiaux entre les gardes pour assurer le bon fonctionnement de la prison.

Au bout de trois jours de travail, Harmus s'était fait traiter de curé, de maniéré, avait reçu trois menaces de mort et avait -malgré lui ou non- offensé une de ses collègues et la DI. Il avait d'ailleurs eu dans le premier cas, un rappel à l'ordre, ce qu'il trouva totalement injuste et infondé. Mais il soupçonnait des relations non règlementaires dans cette histoire.

Payer les conséquences

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Ca avait fini par arriver. Mais après tout, ça devait arriver. On ne se met pas autant de gens à dos en si peu de temps sans en payer les conséquences.

Il était rentré chez lui après ses cinq heures de travail, deux entraînements de plus d'une heure chacun et diverses réparations à la prison, et s'était affalé sur le canapé, s'accordant une petite sieste pour être en forme pour la visite du Legatus au CHI le soir.

Plongé dans ses rêves de gloire et de domination humaine, il ne vit pas l'homme hacker son digicode.
Il ne l'entendit pas franchir le seuil de la porte, ni avancer discrètement en direction du canapé.
Il ne sentit pas non plus le souffle de son assassin dans son cou lorsqu'il se pencha sur le petit homme paisiblement endormi.
Mais le long filet de bave qui lui coulait au coin de la bouche, se balançant tel un Tarzan au bout d'une liane, finit par lui tomber dans l'oreille.

Harmus se réveilla en sursaut, et, avant même d'avoir le temps d'ouvrir la bouche ou de tenter une quelconque manoeuvre d'esquive, une lame vint lui trancher la gorge. Le geste était précis et net, la douleur fut inexistante tant la mort fut rapide. Un jet de sang vint repeindre le mur en rouge au dessus du canapé qui se trouvait lui aussi être rouge. Et, tandis que l'assassin repartait, aussi discrètement et silencieusement qu'il était arrivé, le corps d'Harmus était téléporté vers le centre de clonage.

A sa sortie du centre de clonage, l'humain se souvenait de l'apparence de son agresseur. En effet avant de mourir, Harmus avait quand même pu voir son bourreau, c'était un homme, son visage était entièrement camouflé par un respirateur et un masque, le tout encapuchonné. Cependant tout souvenir de douleur avait été effacé de sa mémoire par le centre de clonage.
En trébuchant il sortit de sa cuve, nu comme un ver. Dans une consigne non loin il récupéra ses affaires et remercia l'Empereur pour cette merveilleuse invention qu'était le clonage. Il enfila son costume et ses chaussures et remarqua avec regret qu'ils n'étaient plus neufs et qu'ils avaient soufferts durant l'affrontement.
Puis il se tâta. Lui qui avait tant gagné en force ces derniers jours en s'entraînant n'avait pas sauvegardé son patrimoine génétique, mais comment aurait-il pu savoir si personne ne lui avait dit de le faire ? Il était de nouveau tout faible et rachitique, comme aux premiers jours, et il faudrait tout recommencer depuis le début, encore.

Encore un peu sonné par le choc, il vérifia que son journal était toujours dans la poche secrète de sa besace puis sortit son communicateur de la poche interne de sa veste afin de regarder l'heure. 21h10. Il était en retard de 10 minutes pour la visite du Lord. Il enfila ses chaussures en quatrième vitesse et avança tant bien que mal jusqu'à la sortie du centre de clonage.

"Droit à la Nutrition"

Ca avait été une journée banale, après avoir gardé la prison toute la nuit, Harmus avait passé la journée à roupiller au fond d'un canapé. Mais au contraire des autres jours, et ce dû aux récents évènements à l'académie, il n'avait pas été s'entraîner après le travail et en avait profité pour faire quelques heures supplémentaires.
Il se chargea du transfert d'un détenu du parloir vers la fosse puis attendit qu'une nouvelle livraison de criminels en puissance arrive. A sa surprise, un agent du CDO pointa le bout de son nez : un troll massif qu'il avait croisé la veille à l'académie. S'engagea une conversation sur la suprématie de la race humaine -le genre de conversation que Harmus aime- puis l'agent sortit.
Profitant de l’accalmie, le gardien se décida à aller faire une petite ronde, histoire de voir si tout se passait bien du côté des détenus. Ils ne se doutaient pas qu'en faisant cela, il avait enclenchait toute une série d'évènements qui lui causeraient beaucoup plus de problèmes qu'il n'aurait pensé.

Il empoigna la télécommande qui contrôlait les colliers des détenus, resserra ses gants autour de ses poignets et s'avança dans la fosse.
Comme à son habitude, il scruta l'intérieur de chaque baril afin de vérifier que les détenu n'y avait rien caché qui aurait pu leur servir dans une quelconque tentative d'évasion. Ce fait, il se dirigea tout d'abord dans la première cellule au nord ouest de la fosse, là, deux détenus dormaient, aussi paisiblement que l'on peut lorsque l'on est allongé à deux sur une couchette dure comme du bois synthétique. Il s'arrêta deux minutes pour observer le gnoll, se demandant encore une fois comment on pouvait laisser vivre de telles bêtes.

"GAARDE !!" s'écria un détenu à l'autre bout de la fosse, tirant Harmus de ses pensées. Il se déplaça vers les cellules du sud et demanda au détenu Ranidé pourquoi il braillait ainsi.
De la nourriture. Voila pourquoi il piaillait. L'humain avait appris juste avant le début de sa ronde que les stocks de rations étaient actuellement vides et s'empressa de le signaler à l'outrilien incarcéré.
Le gardien n'étant pas là pour faire les courses, Harmus refusa de sortir aller acheter de quoi manger aux détenus, même après que Pario -un autre détenu dans la même cellule- lui ait proposé de payer la nourriture. En outre, Harmus ne trouvait pas cela très protocolaire et continua à refuser, demandant aux détenus de se calmer.
S'en suivit une discussion plutôt houleuse entre Harmus et Pario, l'un ne voulant pas sortir des sentiers battus, l'autre militant pour "Le droit à la Nutrition" des détenus. Ce que l'humain trouvait totalement futile, pour lui les détenus n'avaient aucun droit à part celui de se taire et d'obéir et les gardiens n'étaient sûrement pas là pour être les hommes à tout faire des détenus.
Visiblement très remonté face à cette "injustice", le détenu Pario mit une baffe à l'humain qui ne manqua pas de répliquer. Le combat fut tout de même difficile à gagner pour le petit homme, malgré ses nombreuses séances d'entraînement à l'Académie Impériale, il faut dire qu'il devait faire face à son adversaire -bien qu'armé simplement de ses deux poings- mais également géré les différents détenus qui commençaient à s'agiter, l'insultant et bafouant l'ordre de la Prison. Les appels radios que Harmus lançait aux autres gardiens ne semblant être reçus que par les murs, c'était donc seul qu'il devait faire face à tout ce chahut.

Pario finit par se retrouver à terre, au moment où un collègue -le gardien Sath- faisait son apparition dans la fosse. Mais visiblement, bien qu'à terre et pratiquement inconscient, le détenu ne voulait pas se calmer et continuait de parler, et à chaque mot, Harmus lui collait une beigne pour qu'il se taise.
Il faut croire que l'homme à terre avait encore envie d'en découdre. Il reçut quelques soins de Ranidé et au moment où Harmus voulu lui en recoller une, il lui attrapa le bras et le tira vers lui. Le gardien se retrouva à son tour au sol mais se releva vite et un nouveau combat s'engagea.
Cette fois l'issue semblait beaucoup plus certaine et rapide, les gardiens étaient deux puisque Sath avait rejoint Harmus en soutien. Mais c'était sans compter sur la présence d'un traitre dans la fosse.
En effet, l'agent du CDO Dhokas avait réussi à rentrer dans la fosse -l'histoire ne nous dit pas comment- et bien qu'on aurait pu croire qu'il viendrait en soutien des gardiens, l'agent aida le détenu.

Notre protagoniste ne fit pas long feu, deux coups suffirent à l'orc pour le mettre hors d'état de nuire. Et la dernière chose que l'humain vit, c'est son assassin effectuant une rotation latérale du bras pour lui trancher la gorge. La dernière chose qu'il sentit, c'est la lame froide et tranchante du katana traversant son cou. Le sang gicla, la tête tomba, et dans la douleur, Harmus s'effaça.

Quinze minutes plus tard, son nouveau clone était prêt. Le cdc copia les données mémorielles de Harmus dans ce nouveau corps tout frais et le processus de libération du clone s'enclencha.
Ce n'était pas la première fois qu'il mourrait, et ce n'était de ce fait pas son premier clone. Mais jamais il n'avait senti pareille sensation. D'habitude ses meurtriers agissaient la nuit, pendant son sommeil et il ne voyait jamais le coup fatal. D'habitude, le chargement du nouveau clone ne durait qu'une petite dizaine de minutes vu la faible quantité de matière mémorielle à transférer. Mais là c'était différent, il avait vu l'orc imposant, il avait vu le katana, il avait vu sa tête se détacher de son corps, et durant le transfert mémoriel, tous ces souvenirs, ses derniers souvenirs étaient revenus, le cdc n'effaçait pas ce genre de choses, il se contentait simplement de les sauvegarder et de les transférer.
Harmus ressortit du centre de clonage profondément marqué par cette expérience. Et bien qu'il n'avait guère d'égard pour son collègue vautour, il s'empressa de vérifier sur son AITL si ce dernier n'apparaissait pas dans la rubrique nécrologique. Il n'y avait pas de collègue vautour dans cette dernière, mais Harmus en voyant son nom fut repris d'une très désagréable sensation, et c'est tremblotant et balbutiant mais déterminé à faire payer les détenus pour cette insurrection qu'il se rendit d'un pas décidé vers la prison.

Là-bas l'attendait un agent du cdo qui enquêtait déjà sur les faits. Mais elle n'interrogea que Sath, Harmus arrivant à peine à articuler.
Il s’assied sur une chaise et tenta de se calmer afin de pouvoir reprendre le travail rapidement et de laisser ce vilain traumatisme derrière lui. Mais quand il vit revenir son meurtrier dans le hall depuis les caméras, il s'évanouit aussitôt sur sa chaise, n'ayant même pas vu que Dhokas était fermement menotté.

Oui, Harmus était prêt à mourir pour servir l'Empereur, même si pour cela il devait souffrir plus qu'il n'avait jamais souffert. Mais tout cela à condition de ne plus jamais recroiser son assassin après, il ne le supporterait pas.

"J'ai dit."

Il était tard, Harmus venait prendre son service à la Prison, mais en voyant l'attroupement dans le hall et le nom d'une détenue ainsi que son placement, il su que ce n'était pas une soirée ordinaire. L'Inquisition était dans l'enceinte de la Prison, et à en juger par les caméras éteintes dans la salle d'isolement, ils n'étaient pas venus tailler une bavette avec la détenue.
A leur sortie, c'est lui qui s'occupa du transfert de la détenue en fosse. Transfert qui s'avéra inutile quelques minutes plus tard, suite à l'arrivée du Legatus dans la Prison qui voulait lui aussi visiter la détenue. Les règles étaient pourtant strictes, les acivis n'avaient droit qu'à une seule visite par jour, mais pour le Legatus, on se plierait en quatre.
Il sortit visiblement assez remonté contre les maturateurs, en revenant dans le hall, une discussion s'engagea entre lui, Lady April et Lord Kmaschta. Harmus resta assis sur sa chaise, au milieu des trois protagonistes, n'osant pas intervenir, même lorsque le Legatus demanda au Lord de faire épargner la traitresse, Harmus n'intervint pas, il se contenta de hausser un sourcil. Fut un moment où il ne put tout de même plus se contenir, trouvant que placer la détenue aux côtés d'un grand habitué des séjours en Prison était une grande erreur de la part du Legatus. Un simple "J'ai dit." de la part de ce dernier remis le gardien à sa place qui s'exécuta et renvoya la détenue en fosse.

Quelques heures avant la fin de la peine de la détenue, Harmus échangea via le micro quelque peu avec elle. On ne peut pas dire que les échanges furent très chaleureux de sa part, mais contrairement à ses collègues, il jugeait les actes, et pas ce qu'avait pu être la personne ; et à ses yeux, les traitres ne méritaient qu'un seul traitement : celui de plus vivre.
Il se félicita d'ailleurs de ne pas avoir cédé, la détenue se vantait d'avoir été graciée par l'Empereur lui-même, elle poussa même le vice jusqu'à dire qu'il l'avait embrassée. Harmus lui aurait bien rétorqué que le Legatus n'était pas l'Empereur, mais se souvenant que tout était filmé, il se ravisa et indiqua simplement à la détenue qu'il ferait son rapport à Lady April et qu'il y incorporerait les enregistrements de leur discussion, précisément ce passage, qui à ses yeux frôlait l'hérésie et méritait châtiments. Espérant ainsi que la Lady fasse remonter les informations jusqu'à l'Inquisition, que cette dernière fasse fi des ordres du Legatus et fasse payer à cette traitresse ses actes et sa prétention.

Il n'eut pas de suite et ne su pas ce qui arriva à la détenue. A son retour au travail elle n'était plus là, et il n'observa pas son AITL pour voir si oui ou non elle avait été finalement achevée. Ayant en tête d'autres choses plus importantes que le sort d'une fille qui n'en valait pas la peine.

Il posta une annonce pour demander un devis aux agences immobilières de la cité. Ayant eu le feu vert de la DAI et de la Chambre des Lois pour son projet, il espérait bien une réponse rapide.
Elle fut rapide, mais l'expéditeur était plus que douteux. Harmus lui rétorqua qu'il avait bien précisé "Ennemis de l'Empire s'abstenir", mais ce dernier lui apprit que l'Imperium ne le considérait plus ainsi. Harmus arqua un sourcil derrière son communicateur et fît une jolie pirouette de rattrapage avant de conclure la conversation.

Apparemment ces temps-ci l'Imperium se montrait plus que clément envers les criminels. Et ce n'est pas parce que le Legatus disait, qu'il était dans le vrai. Ce n'est pas parce que l'on dit "J'ai dit." que ce que l'on dit est au dessus de tout et d'une véracité inébranlable.

Il n'avait jamais cessé de croire en l'Empire, en sa grandeur. Il n'avait jamais cessé de croire que les décisions du Legatus reflétaient celles qu'auraient pu prendre l'Imperator. Il n'avait jamais cessé d'avoir confiance en ces décisions. Mais les récents évènements le faisait douter de ces deux derniers points. Bien entendu, Harmus lui ne trahirait pas l'Empire et continuerait de Le servir à la hauteur de ses moyens, mais il avait un réel doute sur la faculté du Legatus et de certains Nobles à prendre des décisions objectives.

Humblin

L'homme s'était offert de petites vacances en cryogénie. L'atmosphère de la ville lui était devenue pesante et trop de questions se bousculaient dans sa tête.
Ce n'était pas la première fois qu'il avait recours à cette méthode pour décompresser, elle n'était pas coûteuse, pas contraignante et pouvait être prolongée autant de temps qu'il le voulait. En outre, la cryogénie étant devenue une pratique courante, personne ne lui poserait de questions sur ce qu'il avait fait durant ce temps.

Mais voila, au bout de pratiquement une année, le nain humain décida de sortir, estimant que cela faisait assez de temps qu'il était congelé et que la ville devait sûrement être moins peuplée de monstres bizarroïdes qu'avant sa cryogénisation.
Au moment où il en eu l'envie, la cuve s'ouvrit -ne demandez pas comment cela est possible, seuls les techniciens du centre de cryo sont au courant des mécanismes-, on ne put ouïr que le "psschhht" dû à la décompression de la cuve. Et dans un nuage de fumée blanchâtre Harmus sortit.

Il ne se rendit pas immédiatement compte de son apparence, il alla d'abord nettoyer son habituel costume, petit rituel dont il avait pris l'habitude après chacune de ses cryogénies. Et c'est au moment où il se baissa pour retirer ses chaussures qu'il s'aperçut de la laideur de ses mains. Elles étaient devenues petites, vertes, sales, crochues.
Ecœuré par ce qu'il vit il ne réalisa pas tout de suite ce qu'il s'était passé. Puis il alla se regarder dans un miroir et c'est avec horreur qu'il se rendit compte qu'il n'était plus humain de race supérieur, mais un petit gobelin tout crasseux, en bas de la chaîne sociale.
Il va sans dire qu'il poussa un cri au moment de la découverte. Il aurait bien aimé aller crier sur les techniciens du centre, leur demander ce qu'ils avaient fait à son si beau corps, mais il avait trop honte de se balader sous une telle forme.

Il était maintenant devenu inconcevable de sortir ainsi, et même de vivre ainsi. Il repartit donc encore sous le choc dans sa cuve, en oubliant son costume, avec seulement ses chaussures aux pieds.

Réveil

Harmus ne voulait pas sortir de sa cuve, après les évènements qui l'avaient changé en un être sale, répugnant et détesté de tous, il était plus qu'hésitant.
Mais au fond de lui, elle l'appelait, Dreadcast l'appelait, cette cité dans laquelle il était arrivé un jour, ne sachant pas comment, ne sachant pas pourquoi, mais avec l'assurance de devoir servir une cause juste : celle de l'Empereur. Peut-être cela était-ce dû aux divers implants que le centre d'arrivée vous fourre dans la tête, sorte de lavage de cerveau indolore et high-tech, ou peut-être était-ce dû à sa lâcheté, par crainte de la justice il ne se serait jamais opposé à ceux qui ont le pouvoir. Quoiqu'il en soit, il devait sortir.

La cuve s'ouvrit, dans le même bruit de dépressurisation que la dernière fois, l'humain eu l'impression de revivre la même scène, s'inquiétant qu'elle se rejoue. Il sortit lentement puis, hésitant légèrement il se tâta. Visiblement il ne manquait rien. C'est alors qu'il baissa craintivement les yeux vers ses mains afin de les observer. Et là, de nouveau, comme la première fois, il poussa un cri. Mais ce ne fut pas un cri d'horreur comme la première fois. Harmus avait retrouvé son corps d'humain.
S'inquiétant des effets néfastes qu'aurait pu avoir l'altération de son ô si pur génome, il s'habilla rapidement et se jeta vers un des techniciens du centre. Ce dernier fit un pas en arrière en voyant le petit humain lui sauter dessus. Mais fort heureusement il le rassura et ajouta : "Les seuls effets secondaires qu'a pu avoir ce léger incident sur vous, lui expliqua-t-il, ce sont des troubles psychologiques. Enfin tout dépend de comment vous considérez les gobelins." Visiblement le technicien ne connaissait pas le personnage.
"Les gobelins, pouah ! se dit-il en sortant du centre, Une sous-race, des petits êtres laids et vicieux qui fouillent dans les ordures avec leurs petites mains crasseuses." Il en voulait à l'Ambassadeur d'avoir laissé faire ça, il en voulait aux livres qui disaient que l'Empire était bon et juste et qu'il ne commettait jamais d'erreurs, il en voulait aux gobelins d'exister. Il prit la décision d'être dorénavant plus prudent lorsqu'il lisait, visiblement ces derniers ne recelaient pas que de vérités.

Un rapide coup d'oeil sur son AITL pour se tenir informé lui apprit que l'Ambassadeur avait changé, "Bon débarras !" s'écria-t-il. Sa dernière rencontre avec Lord Stilicon lui avait laissé le goût amère d'un Empire corrompu par l'amour. Il apprit également à son grand regret que Lady April n'était plus à la tête de la Prison. De ce fait il se dirigea vers le CIPE, n'espérant pas avoir une chance de retrouver son poste dans cette dernière.

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Harmus, humain de son état ne supportait pas les autres races. Il était ce qu'on peut appeler concrètement un raciste dans Dreadcast. On lui avait dit dés son arrivée de la mettre en veilleuse et d'éviter de faire trop de bruit, il en valait mieux pour sa vie.
Mais voila, devoir faire comme si de rien n'était avec les autres, ça le répugnait. Oh bien sûr il s'y était essayé, mais le naturel revient toujours au galop et il est bien difficile de le retenir.

De goutte en goutte, le vase s'était rempli.
La dernière avait été pour ce soir-là, il avait assisté à l'investiture du nouvel Ambassadeur, et ce qu'il avait pu y entendre -plus qu'y voir étant donné la foule et sa petite taille- ne lui avait pas du tout plus. Il était ressorti de là en colère, en colère contre la Noblesse qui permettait à n'importe qui -selon lui- d'accéder à l'élite.
La colère laissa alors place au désespoir. Désespoir de voir un jour l'humanité à son apogée, désespoir de voir qu'un jour les humains se rendrait compte de ce qu'il se tramait et réagirait. Las il se dirigea vers un bar, vide. Il en profita pour faire une razzia sur les alcools et reparti tristement chez lui, ses courses dans les bras.
L'alcool aidant, le désespoir refit place à la haine et à la colère lorsque par curiosité il se rendit sur les différents espaces matriciels. Remonté il prit son AITL et envoya une annonce.



Satisfait de lui, il s'allongea dans son lit, un large sourire sur le visage.
Il reverrait sûrement bientôt la Prison, mais pas du bon côté cette fois-ci, mais Harmus n'y pensait pas, il pensait simplement à ce que pourrait être la cité débarrassée de tous ces êtres informes.
Oui Harmus était stupide, mais pire que tout.. c'était surtout un petit con.

Il s'était écoulé une semaine depuis son annonce. Et aucune répercussion, si ce n'est quelques messages outragés et virulents de représentants des méta-races qui le trouvaient méchant. Heureusement il n'avait pas reçu que des messages de personnes s'indignant, mais aussi de personnes étant de son avis.. enfin deux.

Quoiqu'il en soit, Harmus était toujours sur son idée de Hall d'Enchères. Il avait eu quelques années en arrière l'autorisation conjointe de la DAI et de la CDL pour mener à bien ce projet et le bâtiment et son lieu étaient réservés. Tout ce qu'il lui manquait, c'était quelques centaines de milliers de crédits.
Il avait d'abord pensé à se les procurer lui-même : trop long.
Puis à s'associer avec quelqu'un d'autre : trop compliqué.
Et enfin à demander un prêt auprès des nombreuses banques de la Cité. Ce fut ce moyen qu'il finit par choisir.

Il fit donc le tour des banques, et après beaucoup de refus comme quoi "la banque ne fait pas de prêt car elle n'a pas l'assurance d'être remboursée", il finit par trouver, chez Armacham une oreille attentive à ses attentes.
Mais après une longue discussion, la gérante lui annonça que la CDL ne la protégeait pas en cas de non-paiement. Elle offrit donc à Harmus, après avoir pris connaissance de son projet, de lui prêter elle-même l'argent. Cette personne étant humaine, Harmus n'y vit aucune objection et accepta. Le rendez-vous fut rapidement pris, et Harmus obtenu 300 000 cr, il s'empressa alors de contacter l'architecte pour lancer les travaux, et en l'espace d'une soirée, son bâtiment était prêt. Cependant, les moyens manquants, Harmus ne s'occupa de meubler que le hall principal afin de lancer les premières ventes rapidement.
3 jours plus tard, la première vente allait avoir lieu.

Elle aurait dû avoir lieu en réalité.
Mais Harmus ne pouvait jamais s'empêcher de l'ouvrir, et il avait remis ça au cours de garde la veille, se croyant meilleur que les autres. Encore une fois il s'était fait de nouveaux amis : un prétorien à la coupe explosive, le professeur, et une jeune femme humaine qu'il trouvait plutôt séduisante. L'un d'entre eux lui avait même informé que s'il continuait il finirait par aller en Prison, avec l'accord du nouveau Délégué Impérial de la CDL. La vente étant le lendemain, il avait fini par se contenir afin de ne pas perturber ses plans.
C'était sans compter sur son nouveau meilleur ami l'Alte Nobilis Devdas qui, à quelques minutes de la vente alors que tout était prêt, était venu l'arrêter pour des faits remontant à plus d'une heptade, sans procès.
Contraint, il s'était donc retrouvé à la Prison. Il ne lui restait plus qu'à envoyer des messages aux personnes devant être présentes : la vente est annulée.

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Sous ses airs de Monsieur Je sais tout et surtout mieux que tout le monde, l'humain ne laissait transparaître aucune faiblesse. Rien, si ce n'est de la prétention et de la suffisance ne transpirait lorsqu'il ouvrait la bouche. Un ton toujours sérieux parfois même un peu grave, un regard déterminé, un costume toujours bien repassé, des chaussures de ville plus aussi neuves que par le passé mais toujours agréables à regarder et un attaché-case tout neuf de facture Armacham. Voila ce que l'on pouvait dire d'Harmus.

Il était en effet bien loin le petit homme qui s'était réveillé un peu déboussolé sur un des lits crasseux du Centre d'Arrivée il y a de ça pratiquement sept ans. Ce même homme qui s'était tout d'abord baladé nu comme un ver, une besace sur l'épaule et une ceinture autour de la taille dans les rues avant de trouver une chemise et de se faire offrir avec cette dernière un pantalon.
Loin aussi l'homme un peu distrait qui avait s'était baladé avec l'étiquette de sa nouvelle chemise encore accrochée au col et qui bêtement avait demandé à un automate, en espérant une réponse, s'il ne pouvait pas lui faire un rabais sur le prix des chaussures.

Une chose n'avait pas changé. En réalité deux, mais l'une d'entre elle était qu'Harmus les détestait toujours autant, tous autant qu'ils soient. Et cela devait remonter bien avant son éveil : à sa conception même.
Tout comme il avait obéit lorsque l'Empire lui avait dit de se lever et de marcher jusqu'au CIPE, il continuait d'obéir à cette idée bien ancrée profondément en lui qui lui disait de détester toutes les méta-races, et qu'un jour elles finiraient par se retourner contre l'humanité, allant jusqu'à le rendre paranoïaque.
Allez savoir, peut-être qu'il était simplement fou et que toutes ses idées de mutinerie n'étaient que purs produits de son esprit torturé. Ou peut-être qu'elles avaient été placées là par le Centre, histoire d'expérimenté un nouveau type d'humains.
Quoiqu'il en soit, Harmus se prenait pour un messie, et bien que si on lui avait demandé il aurait penché pour la seconde solution, sa théorie était un peu différente : l'Empereur allait bientôt revenir et l'Empire s'étant rendu compte de la place qu'avaient pris les méta-races voulait les évincer afin d'assurer la protection de Cyrius lors de son retour. Harmus avait donc été conçu dans le but de convertir tous les autres humains afin d'esclavager les méta-humains.
Tous les moyens étaient bons pour atteindre son but, si ce n'est trahir l'Empire.

Néanmoins, les liens entre méta-humains et humains étant très resserré, il n'était pas aisé de l'ouvrir sans s'attirer les foudres du plus grand nombre. Il en fit l'amère expérience. Alors même qu'ils étaient de la même race, la race suprême, même les humains n'étaient pas d'accords avec lui, et l'image qu'il dégageait ne leur donnait pas envie de se rapprocher de ce dernier.
Qui aurait voulu boire un verre avec ce petit homme raciste de seulement 1m40 et plein d'arrogance ? Pas grand monde, et même personne. Car les seules personnes du même avis que lui le faisait en toute discrétion, et ne voulait pas s'afficher en public avec un homme qui n'a pas peur de dévoiler au grand jour ses idées plus que dérangeantes.

De ce fait, il était seul. Comme au début.
Et c'est bien la deuxième chose qui n'avait pas changé.

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Le pouvoir.. Tout le monde veut avoir du pouvoir, tout le monde veut pouvoir. Le pouvoir vous permet de tout contrôler, il fait de vous cet être qui peut se permettre d'être arrogant, agressif, sans égard pour les autres. Parce que voila, quand vous avez le pouvoir, personne ne se met sur votre chemin, tout le monde en dessous de vous vous craint. Que vous soyez grand, petit, fort ou faible, tous sont à vos pieds. Qui que vous soyez, le pouvoir vous rend fort. Le pouvoir vous rend fort là où les muscles et l'intellect seuls ne suffisent plus.

Seulement voila, il faut l'acquérir. Bien sûr il y a plusieurs façons de faire. Cela dépendra de vous, de votre tempérament et surtout du prix que vous êtes prêt à payer pour l'obtenir. Il ne faut pas se le cacher, le prix est généralement fort, mais en pesant les gains et les pertes, il s'avère que c'est généralement un sacrifice qu'il faut être prêt à faire. Chose plus facile à dire c'est vrai, car qui dit pertes dit changement, et ce changement n'est pas positif ; alors il faut savoir se dire que ce n'est pas grave, être détaché et payer le prix. Il ne faut agir que dans son unique et propre intérêt, sans s'attacher à l'avis des autres, sans faire attention à eux. Ce ne sont que des bâtons que l'on vous met dans les roues, et la route entre vous et le pouvoir est semée d'embûche, de gens, de rencontres que vous ferez. Seuls ceux qui arrivent à marcher sur ces embûches, sur ces gens, atteignent enfin le sommet de l'escalier, le haut de la montagne, le Saint Graal, le pouvoir.

Harmus l'avait compris. Il avait identifié les gains et les pertes peu de temps après son arrivée. Ces objectifs étaient clairs et sa route tracée. Il avait commencé comme sous-fifre, un petit vendeur de pacotille sous les ordres d'un nain (un vrai), mais il avait réussi à prendre le courant ascendant et à s'élever dans la hiérarchie. Petit à petit il avait prix du pouvoir, et en saisissant les bonnes opportunités il avait continué son ascension. Le travail été dur, la solitude pesante, mais il voyait au loin un avenir radieux.

En regardant de loin on aurait pu croire que l'homme s'était adouci, qu'il avait légèrement abandonné ses idées. Que ces objectifs avaient été revus, que maintenant il se préoccupait plus de sa vie sociale que de ses buts. En réalité ce n'était qu'une façade, la façade d'un être sans scrupules qui n'hésite pas à se servir des gens pour obtenir ce qu'il voulait. Et ce que Harmus voulait c'était le pouvoir. Sans pouvoir il ne pourrait pas.

Pour cela il n'hésiterais pas à trahir des gens qui avaient confiance en lui et à se servir d'autres qui allaient lui faire confiance. C'est vrai, qui se méfierait d'un petit homme avec des ambitions au delà de ses capacités ? Personne ne se méfie des manipulateurs. Ils sont charismatiques, ils vous charment et vous vous dites que jamais ils ne vous trahiront. Il était de ceux-là. Ses plans n'avaient pas changé et un nouveau pan qu'il n'avait pas su prévoir était apparu, un très bon pan pour un opportuniste.

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Des années dans le givre, à ne pas penser, à ne pas réfléchir, à ne même pas tenter de rester en vie mais à continuer de survivre tout de même. La cryogénie, une si belle chose, elle vous permet de passer pour mort et de renaître des années plus tard, alors que plus personne ne vous connaît ou ne se souvient de vous. Cela peut être relativement pratique si on est une personne comme Harmus, ayant été très peu aimée dans la vie. Mais vous, vous souviendrez-vous ?

Les raisons qui l'avaient poussé à ouvrir cette cuve et à s'y enfermer pendant plusieurs années étaient diverses et variées. Certains diront qu'il en avait marre d'être un con, d'autres qu'il ne supportait plus d'être seul dans son combat, ou encore qu'il n'y avait à Dreadcast pas de place pour un suprématiste humain et que de toute façon, il aurait fini par mourir pour l'éternité. Au final, c'était surement un tout, mélangé à la frustration de n'être qu'un petit gratte-papier ambitieux mais incapable de se donner les moyens de ses ambitions, se laissant rapidement submerger.
Les raisons qui l'ont poussé à sortir de cryogénie sont en revanche bien plus obscures, et il est fort probable que ce ne soit en réalité qu'un problème de cuve qui, aujourd'hui, a expulsé Harmus de son cocon de glace.

Après tant d'années à rester immobile, végétatif, le retour à la vie fut un peu rude. La cité s'était transformée au fil des avancées technologiques, les devantures étaient plus brillantes, plus lumineuses, ce qui contrastait parfaitement avec le brouillard ambiant qui lui semblait s'être épaissit.
Dans la rue, les gens avaient des pantalons. On ne portait pas de pantalons à proprement parler à son époque, cela n'existait pas. Alors il s'est empressé de trouver un magasin pour en acheter un, toujours aussi concerné par le fait de ne pas avoir l'air idiot vestimentairement.
Mais la monnaie manquait, il avait pris soin de placer ses économies avant sa cryogénie. Harmus était alors incapable de se souvenir dans quelle banque il était client, et il se mit à écumer les différentes banques de la ville à la recherche de son petit pactole qui avait bien fructifié : 1 000 000 de crédits, il n'avait jamais été aussi riche, avec ça il pouvait s'acheter des centaines de pantalon, mais un seul lui suffirait.
C'est donc toujours un peu gauche, qu'il se rendit avec quelques crédits en poche dans un magasin de textiles et qu'il acheta son premier pantalon. Il l'enfila, la texture était douce, le tissu soyeux, il lui allait comme un gant. Comment personne n'avait pu y penser avant ?

A la sortie du magasin, Harmus se posa quelques secondes dans la rue, regardant le paysage et réfléchissant. Il ne se souvenait plus des gens qu'il avait connu ou des amis qu'il avait eu, peut-être parce qu'il n'y avait rien à se souvenir.
N'importe qui en regardant ainsi dans le rétroviseur de son ancienne vie et en en faisant un constat si mauvais aurait décidé de changer, de faire des efforts, des concessions. Il y a pensé, pendant quelques millisecondes, jusqu'à ce qu'un orc mal-léché passe devant lui.

Finalement, même lorsque l'on donne une chance aux gens de tout recommencer à zéro, ils répètent les schémas du passé. Généralement inconsciemment, mais Harmus ne voulait simplement pas changer, toujours déterminé sur le fait que l'espèce humaine qui a donné vie aux autres espèces mérite d'être au dessus du lot ; et ça, ce n'est pas un pantalon qui allait le changer.

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Cela ne faisait même pas une heptade que le petit homme était sorti de sa cuve mais il avait déjà repris ses vieilles habitudes. Harmus n'avait pas la carrure d'un boxeur, il était petit, peu musclé, rachitique, et un peu froussard sur les bords, et pourtant il se battait à chaque sortie, toujours malgré lui, ou c'est ce qu'il croyait.

Après quelques jours passés chez lui, à se remettre de cette longue période de cryogénie, l'humain décida de sortir un peu, boire un verre, faire des rencontres, voir si les choses avaient changé. Il m'y donc sa veste, ses chaussures, se peigna et partit à la rechercher d'un bar ouvert. Etant un ancien membre de la direction d'Armacham, il se rendit au Plaza.
Quelques personnes étaient présentent, beaucoup de méta, peu d'humains. Mais Harmus venait avant tout prendre un verre, sentir le climat de la ville. D'un seul coup, Imperator seul sait pourquoi, l'humain, alors assit sur un tabouret, se retourna et provoqua un gnoll qui discutait tranquillement non loin de lui. La raison de cette attaque gratuite a sûrement échappé à tout le monde, Harmus lui-même n'avait pas conscience d'avoir déclenché cette bagarre de bar, le pauvre homme était alors désarmé, et le gnoll, qui est un gnoll, se mit à lui tirer dessus tandis qu'Harmus essayait vainement de se cacher derrière des pots de fleurs synthétiques.
L'humain finit à terre. Et là où n'importe qui, une fois qu'il aurait retrouvé ses esprits se serait soit excusé, soit enfui, notre humain décida de rejeter la faute sur le gnoll, disant que ces créatures n'étaient que des bêtes sauvages. S'en suivit un discours autour de la suprématie humaine. Il ne comprenait pas pourquoi le CDO, qui avait fini par intervenir, s'obstinait à protéger un méta qui avait attaqué un humain.
La soirée aurait pu cependant plus mal finir pour lui, car il pu rentrer chez lui, sain, sauf, et libre. Dans son lit, pensant ses blessures, il se dit qu'Armacham avait perdu de sa splendeur, "accueillir des gnolls, quelle honte !", et que la condition des humains n'avait pas changé et s'était même dégradée.

Le lendemain, après une journée à se remettre des émotions de la veille, l'humain ressorti prendre le verre qu'il n'avait pas eu le temps de prendre la dernière fois. Il changea de bar, espérant trouver une clientèle un peu plus humaine et un peu moins monstrueuse.
De vieilles "connaissances" étaient présentes, une kobold, un nain. Mais aucun d'eux n'étaient des amis, de toute façon il n'en avait jamais eu. Il s’assit au comptoir faisant mine de ne pas les avoir vu et commanda un skiwi à l'humaine de l'autre côté. Au moins, en commandant le verre avant d'ouvrir la bouche, il était sûr de pouvoir le boire.
Quelques instants plus tard, la petit kobold très énergétique bondit sur le tabouret à côté de lui. Intérieurement Harmus était répugné. Une discussion s'enclencha, l'humain se souvenait d'elle et elle se souvenait de lui, là où certains auraient été ravi de revoir d'anciennes connaissances, Harmus ne changea pas son discours de la veille. Pour lui, les kobolds et les gnolls étaient dans le même sac : des animaux.
La discussion intéressa le bar, les gens faisaient des petits commentaires par-ci par-là, que bien entendu l'humain ne relevait pas, il essayait une nouvelle fois, mais en vain, de convaincre la kobold de sa condition de sous-race et, indirectement, les autres méta présents.
Au bout d'un certain moment, la discussion s'arrêta, mais un mot de trop déclencha la colère d'un orc qui était assis à côté. Vous vous en doutez sûrement, mais l'homme ne pu s'empêcher de continuer de traiter les sous-race de choses difformes, c'était peut-être de la provocation, ou peut-être seulement de la bêtise, mais il eut ce qu'il méritait : un coup bien placé dans la mâchoire qui l'envoya directement au tapis. Sa tête frappa le comptoir en retombant, et il se retrouva les fesses par terre, son verre de Skiwi sur la tête, complètement inconscient.
À son réveil, une fois encore, il aurait pu s'excuser, mais il cria au scandale dans tout le bar, prenant les autres humains comme témoins de ce qu'il venait de se passer. Un orc, féroce, l'avait attaqué, lui, le pauvre humain sans défense. Ces compères humains prirent la défense de l'orc et Harmus ne pu que rentrer chez lui, avec des chaussures complètement fichues et un costume à moitié mort, mais lui était toujours vivant.
Chez lui, il pensa une nouvelle fois ses blessures. La seule chose qu'il avait gagné ces deux soirs-là c'était un peu d'expérience dans le domaine du soin d'urgence.

Il fouilla dans son attaché-case et sorti un vieux livre dont quelques pages manquaient. Il y griffonna alors quelques mots.

L'homme avait de l'ambition, et il préférait noter ceux qui lui posaient des problèmes dans le cas-où il deviendrait quelqu'un de respectable dans la cité. Il ferait payer tout ceux qui l'auraient humilié. Mais pour le moment, il devait changer de stratégie.

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Le changement de stratégie, un tournant dans la vie de l'humain.
Il avait d'abord mit fin à toute attache avec les dissidents d'Armacham, par une simple annonce AITL, il tenait à se désolidariser de cette énormité. Désormais, la seule trace de son passé entant que directeur marketing du groupe était la signature de son communicateur, toujours bugué. L'annonce était simple, signée de tout le mal qu'Harmus pensait des dissidents et des méta-humains.



Etrangement, elle ne suscita pas que des réponses haineuses comme il en avait l'habitude, et aucune dent supplémentaire n'avait été perdue suite à cette dernière. Autre fait à noter, il avait eu quelques retours positifs et du soutien. L'idée de rebâtir sur les cendres de Armacham lui avait même traversé l'esprit, mais s'allier avec une méta pour cela... Hors de question.
L'homme retourna alors sur la voie qu'il avait choisi avant tous ces évènements pour servir l'Empereur et.. il faut bien l'admettre, se servir lui-même. Le soutien, même faible, reçu suite à son annonce le confortait dans son choix. Peut-être que s'il arrivait à se hisser dans les hautes strates de la société, il pourrait également y hisser les gens partageant ses idées.

Naturellement, Harmus s'inscrit aux EUMI de Sciences Politiques et de Droit, dans le but de, qui sait, obtenir un poste à la Chambre des Lois, connaître le système et l'infecter petit à petit, tel un hacker virolant un androïde qu'il veut voir défaillir.
Comme tout citoyen, il avait lu les Codex, les Lois, plusieurs fois. Mais il fallait admettre qu'il était novice dans le domaine. C'était donc les oreilles grandes ouvertes qu'il s'était rendu à son premier cours.
A sa grande surprise, les élèves étaient plutôt de genre humains. Dans un sens il trouvait ça rassurant, dans un autre, tous les élèves n'étaient pas humains et c'était selon lui une honte qu'on offre l'éducation à des matières qu'il jugeait "d'élite" à des méta-humains. Mais l'homme avait changé, en apparence, et il n'y aurait pas de scandale à l'université, pas venant de lui du moins.

Quoiqu'il en soit, le petit homme avait appris une foule de choses qu'il jugeait très utiles. Il avait également repéré quelques failles dans les textes, failles dont il se servirait évidemment plus tard, pour son profit personnel.
Il ne faut cependant pas s'y méprendre, Harmus est un loyaliste, un vrai impérialiste qui croit dur comme fer à l'existence de l'Empereur, mais pour lui, la société actuelle ne ressemble pas du tout à ce que l'Empereur avait comme dessein, alors il lui fallait agir dans son propre intérêt, pour plus tard, pouvoir remettre les choses à leur place, comme Imperator les voulait.