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Journal d'une Elfoolique

Créé par Manerina~6356 le 17 Janvier 2012 à 21:29

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Manerina~6356 Posté le 29 Juillet 2013 à 16:12 #81
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Entre tout et rien

Battement de cil: activation


Tout était parfait. Ou du moins, ça en avait l'air. Comment aurai-je pu savoir? Mais si, je savais. J'étais parfaitement sereine. Ca devait donc être parfait.

J'ai souri en croisant des êtres dans la rue. Sans trop savoir pourquoi il faut dire. Mécanisme de sociabilisation certainement. Je n'ai pas perdu de temps à me demander si le sourire de l'un ne semblait pas un peu surfait pour être sincère, ou si le regard de l'autre ne contenait pas une détresse à peine voilée. Je me suis contentée de passer mon chemin et n'y ai plus repensé par la suite.

J'ai ri en relisant mon journal. L'alte Nobilis avait raison, ça n'altère pas le sens de l'humour. Chaque page dégoulinait de mièvreries aussi absurdes les unes que les autres. J'aurai presque pu sentir mes doigts se coller à cet amas visqueux de pleurnicheries. Le pathétisme ambiant de l'oeuvre aurait pu valoir un écureuil d'or à l'actrice d'art dramatique. Et bien que j'avais du mal à concevoir que c'était de moi dont il s'agissait, j'ai découvert l'auto-dérision.

J'ai fait preuve de recul en me basant sur ma mémoire pour ne pas faire du tort à des personnes qui comptaient pour moi. Après tout, s'ils ont compté pour moi, il y avait bien une raison, même si sur le coup ça m'échappe complètement.

Ils semblaient s'agiter autour de moi, mais je ne comprenais pas, et eux encore moins. J'essayais de leur faire entendre raison, mais rien à faire... Aveuglés par des sentiments que je ne comprenais plus, ils me reprochaient ce que justement je voulais leur conseiller: mettez vous un implant, ça ira mieux!

Menacée de mort, ce n'est pas la peur qui me fit reconsidérer les choses, mais bien la raison: je devais réguler selon l'avis du médecin, je n'avais qu'à avancer la date que je m'étais fixée.

"Pour éviter de me faire tuer par vous, April doit aller mieux.
Je vais donc m'occuper d'April."

Le rendez vous fut pris pour le soir même.

Désactivation: battement de coeur


Les yeux ouverts, ce n'est ni la belle blonde ni sa main tendue que je vois. Je ne sais même pas si elle me parle. Les messages défilent, les mots s'entrechoquent et toutes les émotions inhibées ces deux derniers jours reprennent leurs droit. Terrible vengeance d'une vraie nature bâillonnée avec mon consentement.

La colère m'étouffe, le dépit m'écrase, la tristesse me prend à la gorge, l'envie m'aveugle, les remords me mettent à genoux, la peur me paralyse, la jalousie me brûle, le désir m'empoigne, l'amour me transperce, les regrets me scarifient et le tout finit par décapiter la douce indifférence protectrice.

Il n'a fallu que deux cycle horaires pour rejouer l'oeuvre dramatique en 78 actes que j'avais lu la veille et qui m'avait fait rire. Mais l'auto-dérision avait laissé la place à l'auto-mutilation émotionnelle.

Toutes les répliques étaient ponctuées de sanglots et chaque souvenir qui remontait se traduisait par une plainte que la blonde gérait, jonglant entre geste affectueux, paroles réconfortantes et pointes d'humour.

Sur fond d'un amour qui n'a souffert ni du temps, ni des épreuves ni de la glace et au nom d'un amour mal partagé, une demande a été faite et une promesse donnée.

"Pouvoir me rappeler de ces émotions, pour ne pas oublier ce que je suis vraiment."

Débarrassée de mon communicateur pour éviter que la marrée sentimentale ne s'échoue sur d'autres rivages, je tente de trouver le sommeil bercée par l'ultime effusion, seule capable de pardonner à toutes les autres... VIVANTE.

Régulation en cours...
Manerina~6356 Posté le 05 Août 2013 à 18:56 #82
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Aux quatre coins de la ville

Dans la cave aux châtiments, le bourreau et la victime se confondent et se mêlent tels deux amants morts de n'avoir su s'aimer.
Là où les chaines ne retiennent que le corps meurtri, l'esprit torturé quant à lui, entraîne dans son sillage les restes d'une raison perdue à petites doses.
Et quand la dernière dose remonte à trop loin pour se rappeler, mais pas assez pour oublier, la folie sort ses crocs et attaque la chair à défaut de pouvoir s'en prendre directement aux remords.

"Empêche moi..."

Dans une planque de la Haute, une autre séquestration. Différente. Artificielle. Consentie. Les chaînes sont invisibles et pourtant palpables. Rétractables à souhait, ils empêchent l'interlocutrice passive de rejoindre le spectacle qu'elle regarde avec autant de compassion pour le bourreau que pour la victime.
Puis vient la scène finale, celle qui aurait du être coupée à la place de la main, mais les acteurs ont signé une clause d'immoralité sans le savoir.

"Tuez le."

Dans le taudis des illusions intraveineuses, ce n'est pas le froid de la lame sur la gorge que se rappellera l'humanité bâillonnée, mais les quelques mots sifflés entre les dents de la dealeuse posée en héroïne - sans mauvais jeu de mots.

"Vous pensez m'apprendre ce qui est bon pour lui?"
"Exactement, miss je ne ressens rien"
"On en reparlera quand je lui planterai une seringue dans le bras."

Au bord d'un cratère dans le Sud, les yeux regardent le fond sans le voir, alors que l'âme, déjà en bas tente désespérément d'entrevoir l'ouverture.
Dans ce chassé croisé entre le paraître et l'avoir été, des mots en surbrillance sur un écran, éclairent l'être presque oublié.
On dit que certains arrivent à lire entre les lignes, celle là sonde le support même sur lequel sont gravés les lignes.

"Pour le sang qui cogne, les larmes qui coulent..
le silence qui tue parfois..."

Dans un repaire sans repères, hors du temps, hors de tout, le passé et les présents se rencontrent pour parler d'un avenir commun.
Et quand vient l'heure de se dire au revoir, les yeux se ferment un court instant, laissant la vérité reprendre ses droits le temps d'une étreinte intemporelle, pour se souvenir, se rappeler de ce que l'on est.

"Vous pouvez pas savoir à quel point ça peut faire un bien fou .. une simple étreinte.."

Dans la maison des souvenirs, les masques tombent ou se désactivent. Les murs déjà imprégnés d'une histoire écrite au fil des mots dits, criés ou tus, sont les témoins de dialogues incohérents pour celui qui ne connait pas l'origine de chaque inspiration. mais qui peut s'en vanter? Heureux sont les ignorants, car la vérité est bien souvent un fardeau qui fait courber l'échine de la fierté.

"Vous savez pourquoi je fais ça."

Sous la plume bleue qui pend au dessus d'un salon récupéré, trace d'un passé qui ne se regarde qu'à travers la fumée d'une mort'gane, deux marquées se font face. Les questions sont sur les lèvres de l'une et les réponses dans les yeux de l'autre.
Et bien que les chemins semblent s'être séparés, la destination reste la même.

"Si quelqu'un a changé ici, ce n'est pas moi."

L'histoire de chacun s'écrit du Nord au Sud, se lit d'Ouest en Est et se raconte à la croisée des chemins.
Manerina~6356 Posté le 10 Septembre 2013 à 16:22 #83
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Au temps pour moi

"[...] Elle lui demande d'imaginer qu'il avait gagné un concours dont le prix serait le suivant. Chaque matin une banque lui ouvrirait un compte créditeur de 86 400 dollars. Mais tout jeu ayant ses règles, celui ci en aurait deux:

-- La première règle est que tout ce que tu n'as pas dépensé dans la journée t'est enlevé le soir, tu ne peux pas tricher, tu ne peux pas virer cet argent sur un autre compte, tu ne peux que le dépenser, mais chaque matin au réveil, la banque te rouvre un nouveau compte, avec de nouveau 86 400 dollars, pour la journée.

Deuxième règle: la banque peut interrompre ce petit jeu sans préavis; à n'importe quel moment elle peut te dire que c'est fini, qu'elle ferme le compte et qu'il n'y en aura pas d'autre.

Qu'est ce que tu ferais?"
Marc Levy, "Et si c'était vrai..."


Une seconde


Le temps d'un battement de cil ou d'une gorgée. Le temps d'ouvrir les yeux sur tout ce qui a été minutieusement enfoui ou de baisser le voile sur ce qui s'impose sans ménagement.
Une seconde pour opiner à la fatalité, ou renier l'évidence.

"Viens m'embrasser. Ou laisse moi."

Une seconde pour claquer une porte qui ne s'ouvrira plus jamais ou une joue qui en redemandera encore.
Une seconde pour sentir un doigt sceller vos lèvres, signe d'une présence non désirée.

"Ne cries pas, je ne te ferais aucun mal."

Une seconde pour déchiffrer un regard et y lire ce qui a mis des années à s'y inscrire.

Une minute


Une minute pour décider, une minute pour épargner, ou pour achever.
Une minute pour oublier les lois de l'humanité ou pour se cacher derrière celles qui nous arrangent.

"Qui vous a tué?"

Une minute de plus pour le geste de trop.
Une minute vous manque et les mots meurent sur vos lèvres laissant un goût amer qui durera bien plus qu'une minute.

Un cycle


Un cycle pour graver un signe sur un symbole. Un cycle durant lequel les lettres s'enchevêtrent à mesure que les mots se délient.

"Et dire que je suis de nature pudique."

Un cycle à martyriser une peau consentante sur fond d'un jugement non consenti.

Une soirée


Une soirée à lire et à relire ce que d'aucuns appellent vérité mais qui m’apparaît aujourd'hui comme une potence, surtout si c'en est une de vérité. Car des vérités il y en a plusieurs, comme les histoires.

"L'Histoire est écrite par les vainqueurs."

Elle est surtout lue par les ignorants. L'Histoire se vit au passé et s'écrit au futur. Au présent on ne peut que subir l'ancienne ou construire celle à venir. Mais les briques ne tiennent pas sans espoir.

"L'espoir c'est une promesse que la vie te fait. Personne ne tient jamais ses promesses, pourquoi n'en ferait elle pas autant?"
"L'espoir ne sert à rien si on n'en fait rien."

Une soirée à l'écouter me raconter une histoire qui ne connait ni gagnants, ni perdants. Juste une histoire. Une histoire vraie, tellement vraie qu'elle en parait irréelle. Et si la vérité parait irréelle, alors il doit être plus facile de vendre du mensonge... Mais à quel prix?

"Avec une seule vie, ils font plus de choses que nous avec tous nos clones réunis."


"[...] C'ette banque magique nous l'avons tous, c'est le temps. La corne d'abondance des secondes qui s'égrènent.
Chaque matin cette magie recommence, nous somme crédités de 86 400 secondes de vie pour la journée, et lorsque nous nous endormons le soir il n'y a pas de report à nouveau, ce qui n'a pas été vécu dans la journée est perdu, hier vient de passer. Chaque matin cette magie recommence, nous sommes recrédités de 86 400 secondes de vie, et nous jouons avec cette règle incontournable: la banque peut fermer notre compte à n'importe quel moment, sans aucun préavis: à tout moment, la vie peut s'arrêter. Alors qu'en faisons nous de nos 86 400 secondes quotidiennes?"
Marc Levy, "Et si c'était vrai..."


Une éternité a été offerte et nous trouvons le moyen d'y gagner plus de temps à gâcher.
Manerina~6356 Posté le 08 Octobre 2013 à 22:00 #84
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Je suis venue vous dire.

J'aurai aimé vous dire que tout se mérite, mais même le mérite a un prix. Il se paye avec des liasses de trahison, se monnaye en mépris et une certaine dignité s'hypothèque contre une autre.
J'aurai aimé vous dire que l'esprit s'élève à chaque échelon gravi, mais certains préfèrent ne pas s'encombrer de superflu dans leur ascension.

"Ce n'est pas votre grandeur d'âme qui vous sauvera d'une énième prise d'otage"

J'aurai aimé vous dire que j'ai réussi là où d'autres ont échoué, mais je n'ai réussi qu'à me regarder échouer. Et je bois encore face à une cuve aux reflets bleutés, vestige d'un idéal qui ne vit qu'à travers certains regards quand ils se posent en silence sur l'encre indélébile qui nous a marqué bien plus que les paroles tranchantes d'ennemis passés... qui n'en sont plus.

"Agere aut mori"

J'aurai aimé vous dire que l'éternité est une réalité, mais chaque disparition nous rappelle que seuls les regrets sont éternels. La réalité se façonne au gré de notre libre arbitre, et ce sont nos choix qui la déterminent. L'éternité est un don... encore faut il accepter le cadeau.
"Je serai toujours là..."

J'aurai aimé vous dire que j'ai su trouver les mots quand le coeur débordait et qu'à défaut d'accepter l'évidence, j'aurai au moins tendu la main pour la retenir. Mais les belles paroles se sont heurtées à un colosse un brin somatique, discret et sournois, il s'impose tel un vaillant protecteur pour mieux se dérober ensuite. Laissant ainsi la raison se noyer dans le marasme des vrais sentimensonges.

"Je suis fatiguée de jouer sur les mots."

J'aurai aimé vous dire que je me blottis dans les bras de mon âme soeur quand ses mots suent de vérités qui me transpercent le coeur. Mais je n'ai droit qu'à des regards encore plus criants que ses silences quand la soeur d'âme éteint son communicateur. Une jumelle à laquelle j'aurai aimé ressembler.

"Elle est précieuse parce que vous l'êtes."

J'aurai aimé vous dire que le passé ne resurgit que par vagues de douce nostalgie dans lesquelles il est bon de se baigner quand les rêves ne suffisent plus et que les souvenirs aident à tenir. Mais celui là est arrivé tel un orage dans un ciel déjà nuageux et a tout dévasté sur son passage. On dit qu'il faut parfois faire table rase du passé pour mieux construire l'avenir, mais certains reviennent avec des valises trop lourdes et la consigne est très chère à payer.

"Je ne vous en demande pas tant."

Je suis venue vous dire tous ces non dits que ma vie à préféré taire.
Manerina~6356 Posté le 05 Novembre 2013 à 10:44 #85
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Hier, c'était la fin du monde

Une fin annoncée, inévitable mais surtout redoutée. Le diagnostic était sans appel. Quand Mère Matrice est malade, c'est l'Humanité toute entière qui est condamnée.

Car tant que nous ne serons qu'au stade embryonnaire de l'évolution prédite par Cyrius, nous resterons dépendants de l'état de la Mère porteuse, toujours en gestation, dans l'attente d'une délivrance qui se fait attendre.

"L’Âge d'Or s'est mué en Age de fer, et la poussière fut. L'âge que je vous apporte est celui de la Chair, qui devra se muer en Ère de l'esprit, pour que l'Humanité demeure."


L'ère de l'esprit... Pour l'instant, l'Humanité se présente par le siège et ce n'est pas en poussant avec les fesses que bébé risque d'utiliser sa tête...

On m'a demandé ce que je ferai si j'en avais la possibilité, et je suis sûre que la moitié de la ville a ou s'est posé la question de savoir.

"Et si c'était vraiment le dernier jour...?"

Sauf que cette nuit là, ce n'est pas la fin que j'ai vu, mais bien une ébauche de début. Ce moment où on tourne une page pour en commencer une autre, et que finalement, on décide de clore le chapitre, fermer le livre et en ouvrir un nouveau.

Un livre ou les personnages sont les mêmes mais à qui on a donné de nouveaux rôles. Le manuscrit avait changé et on avait l'occasion d'en changer la fin. Les premières pages se sont écrites avec du sang, de la suie et de la sueur. Mais surtout avec passion. Et quand les contractions se sont arrêtées, que la gestation avait repri, on a même pu voir pour la première fois le visage de la Mère... Elle souriait.

Mais très vite l'électrocardiogramme s'est affolé, et dans la foulée, les murs mais surtout les esprits. Les gnolls sont arrivés et tels des forceps ont extirpé un des rejetons les plus prometteurs de la portée, nous laissant les autres... Et quels autres...

"Oui, cherchons la réponse dans les entrailles d'un Écureuil humaniste, la nous trouverons notre destiné."

Je suis au moins sûre d'une chose, les entrailles d'un écureuil humaniste sont plus à même d'accueillir notre destinée que
l'acharnement aveugle de celui qui n'a d'humain que le génome.

On appuie sur pause, on rembobine et on recommence, comme si de rien n'était.
Il est là le problème de l'évolution.
Tant que le passé ne sera pas digéré, hier sera toujours la fin du monde et l'Humanité sera avortée.
Manerina~6356 Posté le 24 Novembre 2013 à 09:24 #86
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"Avez vous déjà valsé Lady?"

Non, je n'avais jamais valsé à l'Honora et la simple idée de le faire avec lui ne m'avait même jamais effleuré l'esprit. Tout comme l'idée de discuter autour d'un verre après toutes ces années de haine latente et d'un mépris que seul un écureuil aveugle, sourd et dans le coma, n'aurait su relever. C'était pourtant bien chez lui, vodcast à la main, que je répondais à ses questions aussi inattendues que son invitation.

"Que pensez vous de moi?"

Il avait demandé de la franchise, je n'y avais vu que l'occasion de dire tout haut ce qu'il savait tout bas.

"Pour être franche, je trouve que vous êtes très étroit d'esprit. Vous n'êtes pas assez ouvert au dialogue, vos idées sont arrêtées et vous manquez d'humilité. Vos méthodes de ce que j'ai pu apprendre sont pour le moins barbares et il m'est arrivé de me demander si vous n'aviez pas des problèmes psychologiques."


Il avait souri, et je ça ne m'a même pas étonné. On m'avait prévenu: un fou qui se complaît dans sa folie.
Le fou venait pourtant de m’entraîner dans une valse à trois temps, où chaque pas avait été méticuleusement pensé et exécuté avec brio.

1er temps: Un pas en avant, deux pas en arrière
Là où tout à commencé


"Mais pensez vous que j'ai toujours été le même?"

Ses principe étaient contraires aux miens.
Son nom sonnait comme une insulte à ce en quoi je crois.
Détracteur farouche de mes idéaux les plus encrés.
Tortionnaire intermittent de ce que j'avais de plus cher.
Bref, il était l'anti-thèse de mon être le plus profond.
Et il ne ratait jamais l'occasion de me le rappeler.

"Vous parlez d'humanité, pourtant il n'y a qu'un seul humain ici."

Sa question m'avait pourtant rappelé un temps révolu, un temps qui n'existe plus qu'au travers du souvenir des protagonistes qui ne sont plus ce qu'ils étaient. Parce oui... Je savais qu'il n'avait pas toujours été cet homme là. Non, il avait été l'homme au parapactum...

2ème temps: Gauche, droite, gauche
Je sens que je vacille


"Je voulais vous remercier, car c'est en partie grâce à vous que j'en suis là aujourd'hui."


Alors que mon esprit commençait à divaguer vers un passé aussi lointain que surnaturel quand on connait le présent, sa phrase me fit l'effet d'une gifle qu'aucune main ne su m'asséner pour me ramener droit vers cette réalité que nous partagions.

Des années qu'il essayait de trouver un cadavre dans mon placard, et voilà qu'en une phrase il avait réussi à en mettre un. La seule idée que je pouvais être à l'origine ne serait-ce que d'un ongle arraché par ses mains me donnait envie de vomir.

La danse n'était pas encore finie que ma tête tournait déjà.

3ème temps: Demi pointe, et on tourne jusqu'à...
... la révérence


"Je me permets de vous contacter Lady afin de vous remettre un sac qui vous est destiné."


Un à un j'ai sorti les objets qui m'attendaient, les posant sur le lit devant moi et les regardant comme autant de balises qui auraient jalonné un passé qui avait scellé deux destins.

Tournent et tournent les souvenirs dans ma tête alors que j'enclenche l'enregistrement qui comptera les derniers pas de cette valse qui avait fini post-mortem.

"Beaucoup jouent déjà à ce jeu, mais savez vous réellement qui ? N'avez vous jamais douté ?"


Bien sûr que j'avais douté, autant que je n'ai jamais douté de chaque reproche qu'il avait énoncé.
Mais le message ne se contentait pas d'une simple énumération de reproches, car ça n'aurait pas été à la hauteur du manipulateur qu'il était. On me l'avait dit.

"Je ne sais pas si c'est un manipulateur de génie ou un maladroit des sentiments"


Je peux maintenant en témoigner. Il était les deux.

"Je vous remercie surtout pour , votre opposition, car c'est dans l'opposition que les plus intéressants débats se créent, ainsi que les souvenirs rapporté par les objets dans ce sac."


C'est sur le toit de la ville que j'ai témoigné ce soir là.

"Vous arrivez à croire que je parle de Czevak là?"
"Non. Mais je sais que ça fait quand quelqu'un qu'on a détesté laisse un vide."
"Pas un vide. Des remords et des regrets. C'est pire. et ce tableau... Je le trouve tellement triste..."




"Il a finalement réussi à m'atteindre..."
Manerina~6356 Posté le 23 Janvier 2014 à 13:45 #87
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Les règles du jeu

Une année de préparation. Des affiches, des slogans, des logos, toute une stratégie de communication mise en place pour ce qui devait être l'événement de l'année.

Les DreadCast Games...

Les DG ou comment faire l'apologie du "chacun pour soi et la mort pour tous" sous les yeux ébahis de spectateurs obnubilés par une soif de morbidité légalisée le temps de l'évènment.
Les DG ou comment faire du gouvernement le bookmaker officiel des paris sur le sang impérial.
Les DG, ou comment l'Ambassade devient le commanditaire du meurtre de NI, de civis, de nobilis et même d'une HD.

Mais ils avaient signé pour ça, et même payé pour s'inscrire, la vie est précieuse... logique...

Il ne me restait plus qu'à faire ce pour quoi on me payait. Clignement des paupières et activation de ce petit quelque chose qui me permettait de sourire face à la caméra tout en disant - à peu de choses près - "Vous voulez du sang? Je vais vous en donner."

******
Les candidats se lancent avec pour seule arme leur détermination, et je les suis loin de me douter que tous les pièges qu'ils allaient affronter raisonneraient en moi comme autant de réminiscences d'un passé pas assez lointain et bien trop présent.


Le méandre des ladies


Un dédale sans fin que j'arpente avec autant d'appréhension que les candidats. Chaque virage est pris la main sur le coeur, ne sachant pas ce qui nous attend au tournant. La mort elle, le savait et quelqu'un en a fait les frais.

"Allez vous en, j'ai l'impression que c'est pire
quand vous êtes là."

Première baffe à gauche, deuxième pique à droite. Un labyrinthe avec trois rats qui se croisent par intermittence. La sortie de l'un est une impasse pour l'autre. Mais que fait le troisième?


Tout le monde ne peut pas en sortir vivant.

Et certains s'y perdent à jamais.


Brisons la glace


De la tête ou du poing, ils frappent et frappent dans un prélude de sons sourds qui martèlent autant les esprits que les parois elles mêmes. Dans une pluie de verre où chaque éclat scintille sous le feu des projecteur la symphonie stridente atteint son apogée.

"Je devais le faire."
Et je devais accepter, n'en déplaise à certains... surtout à moi. Au coeur de la dévoreuse d'âmes, j'ai tendu une main que seul le froid a étreint.


Seuls les murs sont tombés mais la mort sifflait un air macabre de craquement de verre pilé à chacun de nos pas.

Le cimetière de glace n'est pas gratuit,
deux corps contre une âme, tel en fut le prix.


L'écrasoir


Les murs se rapprochent dangereusement des corps pris au piège. Des yeux implorent en regardant vers la lumière artificielle, d'autres analysent en plongeant dans les tréfonds de leur âme.

"Je me sens emmurée."
Au pied du mur de l'indifférence j'implore celui du silence. Et quand je les escalade en y laissant plus que des ongles arrachés entre chaque prise ratée, je saute retrouver mon mur des sanglots.


Conscience ou stratégie, peu importe puisque la mort aura perdu son pari.

Heureusement que je lui ai offert un lot de consolation.


******

La mise à mort finale aura été celle du slogan, il ne devait en rester qu'un et ça n'aura pas été lui.

Les DG ou le seul jeu dont les règles ne sont valables qu'à l'extérieur de l'Arène.
Manerina~6356 Posté le 23 Janvier 2014 à 13:45 #88
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Crépuscule

"Il est un moment de la journée où notre vision est indistincte : c’est le crépuscule. La lumière et les ténèbres se rejoignent, et rien n’est totalement clair ni totalement obscur. Dans la plupart des traditions spirituelles, ce moment est considéré comme sacré.
[...]
Au crépuscule, l’équilibre entre l’homme et la planète est mis à l’épreuve. Dieu mêle l’ombre et la lumière pour voir si la Terre a le courage de continuer à tourner.
Si la Terre n’est pas effrayée par l’obscurité, la nuit passe, et un nouveau Soleil brille le lendemain.


Privés d'un soleil qui s'est lassé d'éclairer le royaume des aveugles, les journées à DreadCast sont un éternel crépuscule. L'Ombre et la Lumière se mêlent dans une valse macabre où ce n'est pas toujours le même qui mène la danse.

Alors que j'ai vu l'Ombre...

Tel un NI voué à ne jamais sortir du centre d'arrivée, le jour se lève dans cette pénombre plus pesante pour l'âme que pour la rétine et se débat tel un animal traqué, blessé essayant de fuir sa cruelle marâtre, femme des ténèbres et maîtresse du smog, cette nuit qui l'aura porté en son sein et dont il ne connaitra d'elle que l'infanticide à ses dernières heures.

Chaque petit matin est un mort-né condamné à revivre éternellement la résurrection de sa propre déchéance.

Comme lui, je cours dans les ruelles sombres de la ville, trainant les restes d'une vie que les espoirs ont rongé. Ou peut être est ce le contraire, car qui peut dire lequel use l'autre en premier
Quand l'un use, l'autre abuse, et on ne peut avancer vers l'un sans piétiner l'autre, mais c'est souvent comme ça dans les duos éternels, le plus important est de savoir lequel peut se passer de l'autre pour pouvoir nourrir d'attention le laissé pour compte.

"Non, tu ne vois pas."

A la lumière des mots dérobés, j'ai vu l'ombre de mes doutes, entendu les murmures de mes certitudes, et j'ai compris le poids de mes illusions. On ne choisit pas, et certains s'en seraient bien passé. Ne reste plus qu'aux autres de se faire une raison dans un esprit qui a perdu la sienne au contact du bitume.

"Tu as sauté?"

Non, il m'a poussée, mais quelle différence? Le Mangeur de Rêves ne le voit pas, trop occupé à régurgiter ce qu'il a du mal à digérer, car on a beau être gourmand, l'indigestion guette celui qui n'aura su s'arrêter à temps, et le temps aujourd'hui se compte en clones. Un... deux... combien encore avant que la main de métal ne s'épuise à rattraper ce que la main de chair n'a su retenir?

"Avec lui ou sans moi"

Quand les jours deviennent une pâle copie de la nuit, seule la sincère obscurité d'un antre sous terre, vous empêche de retrouver la perfide lueur qui tend les bras au pied de la tour aux mille mensonges. Mais la dernière volonté a ses raisons que la raison ignore, et c'est débarrassée de mon ombre somatique que j'ai cru voir clair dans mon propre jeu.

... elle m'a montré la Lumière.


A l'ombre d'une mort échouée sur un toit qui m'avait épargnée, j'ai vu le crépuscule renaître sous ses doigts. Celle qui se cache derrière une détresse à peine voilée d'une indifférence maîtrisée. Celle dont les mots accordent ce que la joue réclame. Celle qui détourne le regard pour mieux voir ce que l'autre essaye de lui cacher.

Des doigts qui glissent sur une joue, un corps qui se blottit contre un autre, une chaleur partagée et celle qui m'avait parlé de la mort avec des mots longtemps ressassés, avait fini par me raconter la vie dans un silence qui résonne dans l’éternité.

"Dites moi que ça va mieux"

La nuit est passée et un nouveau crépuscule est né.
Manerina~6356 Posté le 02 Avril 2014 à 12:28 #89
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Trinquons!

Trinquons à l'ennui, ce virus mortel qui tue à petit feu ceux qui n'ont plus le courage de simuler. Ce petit rien qui ne vous quitte plus et qui vous rappelle le grand tout auquel vous n'appartenez plus. Ce nouveau compagnon que vous n'avez pas besoin d'épouser pour partager vos jours et vos nuits. Frère de la mélancolie et père de l'abandon, il confisque votre volonté et double vos remises en question.

"Faites quelque chose ...
Je sais ce qui arrive aux gens qui s'ennuient ..."

Trinquons à ce titre qui vous colle à la peau mais que tout le monde cherche à arracher jusqu'aux os. Écrin tellement scintillant qu'il vous fait miroiter un bijou d'une inestimable valeur. On l'astique, on le montre, on le jalouse, mais jamais, ö grand jamais on ne l'ouvre sous peine d'être aveuglé par le grand néant qu'il renferme. Certaines mains d'orfèvres l'ont pourtant porté au creux de leurs idéaux, mais ne devient pas précieux qui veut, surtout pas celui qui pourrait faire de l'ombre à la brillante cupidité.

"On ne sert à rien, j'en ai marre de me sentir impuissant."
"On sert juste à éviter que ce ne soit pire."

Trinquons à l'amitié qui s'immisce à votre insu mais surtout à l'insu d'une relation déjà fragilisée par son essence. Ou encore à celle qui s'impose en grande justicière cherchant à compenser ce qu'elle ne sera jamais. Toutes ces chimères que l'on vend quand on ne peut pas offrir l'essentiel.

"Comment voulez vous remplir un vide
que vous creusez vous même?"

Trinquons à cette réciprocité à sens unique. Celle là même qui s'invite contre votre volonté, dans votre désarroi, en une solennelle cérémonie vous imposant même votre cavalière pour la soirée. Elle s'appelait Lucidité. Et pendant que certains dansaient jusqu'à l'aube au rythme d'une insouciance qui me narguera aussi, ma partenaire ne mit que quelques secondes à m'expliquer que les éternités ne s'offrent pas... Elles s'échangent.

"Ad vitam aeternam."

Trinquons à cette fin annoncée par le début en personne. Personne du tout ou personne en trop, la distribution des rôles aura été beaucoup trop improbable pour en tirer quelque chose. Quand l'illusion est montée de toute pièce, la désillusion n'est plus que le dernier acte de la pièce inachevée. Et c'est en désespoir de cause que je crie "Rideau!", ultime réplique de la starlette aigrie de ne pas avoir eu le premier rôle.

"Ca aurait probablement été vous cette "ELLE" dont vous parlez, si je n'avais pas tout gâché.. "

Trinquons au Mangeur de Rêves que j'ai quitté pour finalement rejoindre la dévoreuse d'âmes. Quelqu'un m'a dit un jour qu'on avait toujours le choix. Ce soir j'ai choisi de troquer l'espoir contre le néant. Lui au moins, je sais qu'il veut de moi.


******

|Processus enclenché|




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En retard, oui, je sais... J'avais oublié de le poster celui là...
Manerina~6356 Posté le 02 Avril 2014 à 12:39 #90
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Respire

Temps en suspend, mémoire inactive et souvenirs figés dans un corps inerte.
C'est peut être ça le bonheur. Un long et doux repos de l'esprit qui, à défaut d'être heureux dans le monde conscient, trouve la paix dans un sommeil qui n'a d'onirique que l'expression indéchiffrable sur le visage de la dormeuse.

Respire...

Le coeur ne se bat plus puisqu'il a cessé de battre.
L'âme ne se débat plus, bercée par la voix cristalline d'un silence hypnotisant.
Plaintes, désarroi, colère et frustration s'étaient tous heurtés à la paroi de verre mais surtout à l'indifférence de glace.
Égoïste échappatoire d'une âme en peine qui n'a jamais su assumer sa condition.

Respire...

Des mots, plusieurs mots étaient restés eux aussi en suspend. Attendant patiemment le moment où ils feraient leur office. Poignants, sévères, teintés de colère et de reproches ou simplement emprunt à une tristesse longtemps imaginée et finalement matérialisée.

Respire...

Le coeur s'emballe autant que les derniers souvenirs qui n'ont en rien souffert du temps qui, loin de la conscience endormie, avait continué sa route emportant avec lui ce que jamais la belle au caisson dormant ne retrouvera. Laissant derrière lui, une traînée de souvenirs qu'il ne lui restait plus qu'à ramasser tout en essayant de le rattraper.

Respire...

Les réflexes vitaux oubliés après près de deux années d'inactivité mettent du temps à se coordonner, et la première inspiration qui se serait voulue profonde, longue et porteuse d'un nouveau souffle de vie dans cet esprit aussi frêle que le corps qui le renferme, est arrêtée dans son élan. Et c'est le souffle coupé que l'elfe découvre son premier acte manqué,
une étreinte improbable et pourtant ratée .
Amer accueil par un adieu.
Triste retour à une vie amputée d'une âme.
Insupportable chapitre qui commence par un regret.

Respire...

Au creux de cette nuit adoucie par une réciprocité moins fragile qu'elle n'y parait, deux corps se sont retrouvés à leur manière. Une joue marquée par le manque inavoué, un souffle aux intonations aussi parlantes que les mots restés muets et une attention défiant le silence à sens unique tout en le respectant.
Au creux de cette étreinte adoucie par la réponse muette à une attente non formulée, je...

Respire!
Manerina~6356 Posté le 10 Avril 2014 à 10:35 #91
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C'est l'histoire d'un fou, celle d'un roi

Quelqu'un a dit que l'Histoire était écrite par les vainqueurs, je pense surtout qu'il n'y a de vainqueurs que ceux qui savent lire entre les lignes d'une histoire écrite pour eux.

La vie est une histoire dont on feuillette les jours, et hier une nouvelle page a été vécue.

[...]

- Mon nom sera effacé des livres d'histoire du secteur.

- Ce n'est pas l'histoire qui est écrite dans les livres qui est importante. C'est l'Histoire avec un grand H, celle qui se transmet de génération en génération. De la bouche des anciens fatigués, aux oreilles des jeunes curieux et pleins d'espoirs. Tu seras dans celle là.

- Tu rédigeras la biographie du Legatus fou, [...]?

- Je ne les écris pas ces histoires... Les histoires je les conte autour d'un verre, à la lumière tamisée d'un endroit réconfortant. L'Histoire est toujours la même pourtant chaque soir, elles s'imprègne de l'humeur de celui qui écoute et de celle qui raconte et chaque soir elle en sort grandie d'une expérience nouvelle. Je la raconterai ton histoire. Et tu le sais.

- Et que diras tu?

- C'est l'histoire du fou du roi. Il était fou et roi en même temps. Il était déjà roi alors qu'il se croyait fou, et on le traita de fou alors qu'il était plus que roi. De sa folie naquit un royaume, et dans sa noblesse se perdirent les fous. sa couronne était honneur, et sa loyauté défiait toute folie
Sur un chemin de terre abandonnée, il commença à marcher et à chaque pas un espoir renaissait. les larmes des anciens perlèrent sur ses traces, nourrissant les sourires des plus jeunes afin de les cueillir le moment venu.
L'histoire ne nous dit pas encore où menait le chemin mais l'on raconte que le roi continue de marcher et que seuls les fous ne l'avaient pas suivi


- Encore...

- L'Histoire n'est pas finie, tu dois l'écrire pour que je puisse la raconter.

- Raconte moi la tienne.

- Elle n'est pas intéressante mon histoire

- Oh que si elle l'est.

- Mon histoire est riche de celle des autres, car j'ai cotoyé plus d'un fou et plus d'un roi

- Tu es de ceux qui font naitre les gens

- Si c'est vrai, alors mon éternité n'aura pas été vaine.

[...]

Certains écrivent l'Histoire pour que d'autres puissent la raconter.
Je suis de ceux là.
Manerina~6356 Posté le 25 Mai 2014 à 15:35 #92
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Sujet: |Au revoir|

Je ne sais pas si ce sont ces deux mots qui ont pris en otage ma première bouffée d'oxygène à ma sortie de cuve, ou le fait que l'envoyeur était "inconnu".
Dans tous les cas, ça ne présageait rien de bon, et la lecture du message autant que les événements qui ont suivis allaient me réconforter dans mon idée, aussi brouillée fut elle à ce moment précis.

|Tu es plus qu'une soeur, plus qu'une amie, plus que tout|
Encore une relation où ma place reste indéfinie. Entre superlatifs galvaniseurs et paradoxes déstabilisants, je cherche entre les lignes des autres les mots que tu aurais laissé pour moi.
Un rendez vous raté, un message sans réponse, et une tristesse partagée mais que chacun met en compétition avec celle des autres. Est ce un concours? Que gagne celui dont la perte a été la plus lourde? La réponse est simple: le droit d'essuyer sa peine à grand coups de reproches dissimulés derrière de petites vagues tantôt de clémence, tantôt de compassion. L'issue se profilait déjà, je paierai pour sa tristesse. Mais qui paiera pour la mienne?

"Je suis désolé pour toi, mais sache qu'il ne trouvera de répit dans aucun des deux secteurs. Je ferai de sa vie un enfer."

|J'ai appris que tu as choisi le chemin de la cryo, je te comprend car j'ai du le faire pour que nous soyons hors d'atteinte et que cessent les aboiements|
Les aboiements ont laissé la place aux hurlements, et je crois que je préférais encore les entendre eux. La verve d'un ennemi est plus douce que le grondement de l'un des siens. Et ça, ta disparition ne nous en aura pas protégé... Au contraire.

"J'ai l'impression qu'a fréquenter ce milieu vous avez oublié tout ce que nous avons subis.."

|La seule chose qui comptera c'est que tu suives ton chemin sans laisser personne influencer tes choix|
J'ai du fêter mon ascension à la noblesse face à ta cuve, aujourd'hui j'endosse le rôle de Haut Dignitaire face à son regard inquisiteur. C'est drôle n'est ce pas? Cette Inquisition que nous portions en horreur et qui nous le rendait bien, voilà qu'il adopte les mêmes méthodes, épiant la moindre de mes décisions, jaugeant chacun de mes mots et me mettant à l'épreuve pour mesurer ma foi. Je perds sa confiance, il me perd tout court. Je suis contente que tu ne sois pas là pour voir ça.

"Tu crois..? tu crois vraiment que toute la meute accepterait de se voir être sacrifié pour ce type qui est surement un des plus gros enfoirés de cette ville.. pardonnes moi ces mots. [...]
C'est le remerciement que j'ai d'avoir tout sacrifié ?"

|Ton avenir t'appartient, nos souvenirs aussi|
Mon avenir je te l'avais offert mais voilà que tu me laisse un passé qu'il vient de me reprendre.
D'une main il m'a tendu ce qu'il restait de toi et qui apparemment me revenait, et de l'autre il m'a confisqué ce je pensais mériter mais qu'il a jugé comme une offense à ta mémoire.
Non Lambda... nos souvenirs ne m'appartiennent plus, pas plus que l'avenir que j'avais construit sur eux.

"Tu sais pourquoi j'ai raté son dernier passage... La même raison pour laquelle tu te bats aujourd'hui, bien plus que pour elle."

|je laisse mourir cette enveloppe charnelle mais mon âme ne meurt pas|
Mon âme se meurt dans cette enveloppe charnelle qui t'aura survécu.
La hiérarchie que je respecte tant vient d'asseoir ses privilèges en me rappelant que je n'étais qu'un petit soldat.
Un petit soldat qui a échoué dans sa mission.
Un petit soldat étouffé par l'étendard qu'il pensait porter.

"Tes intérêts aujourd'hui s'affrontent plus qu'ils ne s'allient avec ses rêves."

|A toi Mané|

"Le livre est fermé tu dois vivre pour toi maintenant"
Que reste-t-il à vivre pour ce moi que tu as condamné?

A lui.
Manerina~6356 Posté le 06 Août 2014 à 16:55 #93
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La boîte

♪~♪~♪~♫~♪~♫~♪~♪~♫~♫~♪~♪~♪~♫~♪~♫~♪~♪~♫~♫~♪~♪~♪~♫~♪~♫~♪~♪

A première vue, une petite boîte, comme tant d'autres. Ornée d'un motif que certains déchiffrent, que d'autres ignorent, trop ancien pour que tous s'en souviennent. Elle semble bien conservée pourtant certaines traces témoignent de son passé. Invisibles à l'oeil nu, il faut se rapprocher pour les déceler, caresser cette enveloppe aux irrégularité presque calligraphiques afin de toucher du bout des doigts le titre d'une histoire qu'on devine à l'intérieur.

Un endroit plein de vie, une vie marquée par cet endroit. La vie elle, continue mais lui n'est plus. Sur une musique qui résonne comme un hymne, la vie s'apprend, le coeur s'éprend et la voie surprend.
La route est longue mais parsemée de bonnes volontés, les coups sont bas mais la tête reste haute. Les clones tombent mais les âmes se relèvent.
La mort est annoncée mais la résurrection guette, l'illusion est parfaite et tout le monde se fait berner. Mais à trop jouer les prestidigitateurs, nous nous sommes fourvoyés, une louve s'éteint alors qu'une autre renait, et le dernier tour aura eu raison de la magie qui restait.
Quand ils voulait notre peau elle a marqué la mienne, quand je suis arrivée au sommet, il a refusé que je reste sienne.


Aucune serrure, aucune clef, juste un petit système plus dérobé qu'ingénieux. Une fois que le déclic se produit, le couvercle se soulève lentement, dévoilant son contenu sans surprise mais non sans tourments.

Deux mondes qui se rencontrent, deux visions qui s'opposent et une curiosité qui rapproche. Choc des cultures et culture des différences, le verbe est moqueur mais le sens à la hauteur. A la hauteur de quoi, certainement pas de mes espérances, puisque du rapprochement naquit la désunion, et de deux battements de coeur, un seul fut le bon.
N'est pire prison que celle aux parois de verre, vous laissant admirer ce que jamais vous ne toucherez. Et quand l'empathie devient geôlière seule la glace brisera les chaines reliant le bourreau à son âme en peine.


Une fois ouverte la boîte vous offre son air, à peine audible qu'il faudrait presque retenir sa respiration pour en saisir la portée. Dès les premières notes le ton est donné, une muse mélancolique que certains appellent musique.

L'une après l'autre je gravis les marches, mais ce n'est qu'en haut d'un gratte ciel que je l'ai vue, cette ascension qui nous fait rêver parce qu'on ne sait pas où regarder. Au dessus du smog la ville est plus belle, au delà de l'inconnu j'ai entraperçu un nouveau ciel.
Mais à trop vouloir toucher les étoiles on perd vite pied, et quand on tombe de si haut, même le smog n’amortit pas la chute de notre ego.


Au milieu des notes ainsi libérées, danse une petite fille que votre regard ne perturbe pas. Tourne et tourne sur elle même dans son éphémère tourbillon d'un oubli espéré.

Je me souviens de cette nuit mais aussi de toutes les autres. Celles qui ont vu naitre le paradoxe d'une réciprocité endurcie par sa fragilité.
Une chute contre une autre, une elfe contre une autre, un statut contre les autres.


La musique s'arrête, la petite fille se fige, le couvercle se referme et...

"Vous êtes une boîte à souvenirs."


... vous revoilà face à une petite boîte, comme tant d'autres.

Manerina~6356 Posté le 06 Août 2014 à 16:55 #94
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Eternelle

"Vous êtes la plus faible"

Vérité... courir... droite... bleu... impérialisme...rationalité...
Arrêtez de penser!
Courez!
BANG!
Montrez moi comment vous courez blessée!
Action... courir... gauche... rebelle..
Répondez!
BANG! BANG!
Courir... ne pas réfléchir... oublier la douleur...
Relevez vous!
Comment comptez vous sauver tout le monde?
Debout!
CRAC!
Cette robe vaut un demi million, recousez là comme si c'était votre propre chair!
respirer... ne pas flancher... ne pas le regarder...

Du haut de sa mégalomanie il m'a mise à terre. Le doigt sur la gâchette et le mépris au bord des lèvres, les balles ont eu raison de mon corps et les mots ont défié ma raison.
Mais c'est au moment où il m'a mise au pied du mur de sa suffisance, que l'humanité s'est mise à genou pour me relever au son d'une promesse d'éternité.

"Dites moi que j'y arriverai."

******

"Vous êtes une bombe sentimentale prête à exploser à tout instant"

Courir... Ne rien oublier... lister...
Elle vous trahira!
Ils mourront au bout d'un cycle.
BIP...BIP...BIP...
Quel chemin allez vous prendre?
Qui s'occupera des APM?
Ne mange pas avant de regarder les images.
BIIIIIIP....BIIIIIIIP...
Regarder... serrer les dents... Ne pas vom....ir
Réveillez vous!
Un jour, nous en rirons.
Ramenez le moi.
BOUM-BOUM... BOUM-BOUM...
Choisir... changer... ne pas regretter
Epargez moi la glace et je vous promet de vous aimer par delà la mort.
Le courage sans peur n'est que folie.
"Reciprocae voces"
Sourire... Promettre... Ne pas se retourner...

Quand une éternité ne suffit pas, on la prolonge avec les mots, on la grave sur la peau et on en devient l'écho.
"Je reviendrai."

******

"Vous êtes une nemo, vous n'avez aucune expérience de commandement, d'expédition, de survie. Même vos implants sont mal fait."

Marcher... Admirer... ne pas faire de bruit
Par Hujan!
Qu'est ce que c'était ça?
WWEERRKK!
Respirer... Avancer... faire attention...
Il est là ,là !
Valmont, renfort!
Putain ! Putain putain !
BBZZ!
Viser... Tirer... Se relever...
Combien de blessés?
Hazel ne respire plus! Vite un medic!
C'est ELLE la médic!
Agrafer... Injecter... Planer...
Pas de calmants! Pas de calmants!
Pistachou!
La prochaine fois laissez les bêtes me dévorer.

Ils sont là, face à cette immense porte qui s'ouvre lentement sur cet après qu'ils ont mille fois imaginé, lu ou visionné. Délaissant un avant qui ne sera plus jamais le même mais qui restera leur seul réconfort une fois le sas passé.
Passé... Ils le prennent en pleine face dès que la porte se referme. Un pas en avant et les voilà des années en arrières. Sur les ruines de ce qui a été un maintenant avant que la désolation en fasse un jamais.
Jamais le ciel ne leur sera apparu aussi beau, car jamais il ne leur sera apparu jusque là. Clone après clones, ils auraient pu se vanter d'avoir tout vu, tout vécu dans leurs insipides éternités. Incolores, car les couleurs se trouvent dans une nature dont ils ont heureusement été privés. Indolores car les maux ne se trouvent pas au bout de l'agri mais sur le visage de celui qui tient une puce APM entre les mains.

"Il n'y aura pas de place pour les civilités dehors."


******

"Vous êtes notre pass pour rentrer."

Se cacher... Ne pas bouger... Arrêter de respirer..
Fuyez
BBZZ!
Mmmmhhmmm....
FLAP! FLAP! FLAP!
Fermer les yeux... lâcher prise... mourir...
BOUM-boum...........BOUM-boum...........BOUM-boum

Dans un cocon niché sur la cime d'un arbre, une elfe dans son linceul blanc regarde le ciel qu'elle a rejoint en un battement d'ailes. La scène aurait pu être poétique si elle n'avait été rythmée par les battements d'un coeur que la vie abandonne lentement.

"Je ne... veux pas... mourir."


******

"Vous êtes une mort marcheuse!"

Ne pas mourir... rester consciente... garder les yeux ouverts
...a ...ique...
C'est sa puce.
BBZZ!
HAZEL!!!
Elle ne respire plus!
Son coeur!
BOUM-boum...........BOUM-bou....... BOU.
Conscience... Inconscience... Conscience...
Hector... Tu me manque tant.
IL FAUT TUER LANCE!!!
Irèèèèèène?
FREUT! FREUT!
Présent... Passé... Ne pas se perdre...
Tu vas crever si on fait rien. Tu dois faire un choix.
Je veux rester avec toi Opaline.
Mané, venez, on va voir Paul.
Choisir... Lucidité... Ne pas sombrer...
ASTAA!!!
DEFONCEZ LA PORTE!
La cuve! 123.. le code.. 123!
BAM!
Calty est là pour vous sauver !
C'est Kinchaka! Tu te fous de moi?
Donne les apm. Les APM. Donne les.
Dites-moi qui...Manerina.
A votre avis?
Vous êtes une putain de lâche!
Mané tu fais chier
BANG! BANG! BAM!
Elles est morte?
Les puces! Toutes les puces!
DYE!
Rentrer... Rentrer... Rentrer...

Neufs clones sont sortis, un seul est rentré. Une éternité ne suffit plus face à la Mort.

"Je n'ai plus le temps. Je suis une mort marcheuse."
Manerina~6356 Posté le 14 Décembre 2014 à 20:14 #95
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Dessine moi un écureuil

Des années que je marchais dans ce désert empli d'âmes.

- Qu'est ce qu'un désert?
- Un endroit vaste, vide et sans vie.
- Comment peut il être empli d'âmes alors?

Des âmes en peine, d'autres errantes, d'âmes revenues d'entre les morts ou mortes sans avoir vécu. Jour après jour, perte après perte, j'ai vite compris que l'éternité était au mieux une promesse qu'on ne pouvait tenir, au pire, un cadeau qu'on ne pouvait demander. Alors on fait comme si, parce que c'est plus agréable, plus simple et que ça nous permet d'avancer. On promet les étoiles qu'on ne voit pas, on offre le ciel qu'on n'a pas et on demande la vie qu'on ne connait pas.

"J'ai bien sur le coeur une part de ta foi.
S'épuisant le soir quand l'amour n'y est pas."

Des années que je marchais à reculons, vaine tentative de me rappeler d'où je venais mais oubliant surtout où j'allais.

- D'où viens tu?
- D'un monde qui n'existe plus
- Où vas tu?

- Dans un monde dont je ne veux plus

Il avait levé son verre. Un verre plein d'amertume, de déception et de reproches. Les mots ont fusé, criblant comme des balles chaque minute de silence qui s'étaient écoulées depuis ce fameux jour. Ce jour où il m'avait reniée, ce jour où il m'avait pris ce qu'elle m'avait donné.

Chacun de nous a été élevé aux trahisons. A DreadCast, à défaut de parents, ce sont elles qui nous forgent, qui nous apprennent, qui nous endurcissent. Mais n'est pire trahison que celle dont on vous accuse à tort. N'est pire orphelin que celui qui se fait rejeter par ceux qu'il a choisi en guise de parents qu'ils ne sont pas.

"Certains sont fidèles à une femme, d'autres à une cause.
Toi, tu es les deux."

La fidélité est un leurre, je l'ai toujours su, et au bout de son fusil, j'ai compris que j'en devenais un aussi.

Des années que je vis cette douce agonie.

- As tu peur de mourir?
- Ca me terrifie.
- Alors pourquoi ne vis tu pas?

"Il est capable de me cloner en un mot, me cryogéniser en un regard et me ressusciter en un souffle."

A force de faiblesse, à coup de tendresse, à côtoyer l'absence, à se gaver du manque, à vomir de l'amour, à étreindre le mépris, à parler le mutisme, a ignorer les connaissances, à peine de trop, à même l'indifférence, à fleur de rien...

... avide de vie.

******

- Mais vous ne pouvez pas parler à Dame Vodcast! C'est une bouteille! Elle ne peut pas vous répondre!
- Et pourtant...
- Je suis curieux de savoir ce qu'elle vous dit.

******

- Tu veux être mon amie?
- Oui.
- Alors dessine moi la vie.
Manerina~6356 Posté le 30 Mars 2015 à 12:06 #96
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Mots à Maux [2]

Comme toujours, elle avait reçu cet appel quand elle s'y attendait le moins mais en avait le plus besoin. IntemporELLE, éternELLE, émotionnELLE.
Comme à chaque fois, elle avait répondu, du bout des doigts, du fond du coeur, au bord de l'âme.
Comme jamais, ses mots l'avaient fait pleurer en echo surement aux maux qui l'avaient saignée.

Il m’a semblé parfois voir votre main tracer des lignes noires, se dévoiler en ombre portée, recouvrir parfois celles qui ont liés vos doigts de s’être trop dépassées.

Elles courent et s'enchevêtrent, se lient et se délient sur cette peau qui n'est pas mienne. Sinueuses ou sournoises, elles se laissent caresser, du bout des doigts toujours, avec l'indécente innocence de cette main qui n'est pas la mienne.

Ne vous punissez pas, laissez-vous encore évadée par vos souhaits, vous n’avez rien volé, trop courte ou trop longue cette éternité, trop lisse, trop lasse, trop basse, trop ou pas assez, laissez-la crever à vos côtés, sans plus les écouter.

Pourquoi se punir quand chaque inspiration est un calvaire, prolongeant un peu plus cette éternité offerte mille et une fois, mais donnée à crédit.
Pourquoi voler quand on vous l'offre sur un plateau, ce petit mot en plus, ces maux en trop. Ce trop plein d'absences qu'on excuse en prétexte, ou qu'on prétexte pour excuser. A trop les écouter, je me suis laissée crever, la bouche en coeur, le coeur au bord des lèvres et les yeux grands ouverts.

mettez en bouteille vos larmes et en poche quelques clous de glace du cercueil troqué contre votre sang lumineux et palpitants.

Quand elles ont commencé à déborder je les ai bues, me délectant de chaque goutte aussi salée que la note que je m'apprête à envoyer. Les clous sont là, dans ce cercueil de glace qui n'attend que moi. Loin du bruit d'un coeur qui ne palpite plus pour moi.

avec la douleur de se sentir libre pour imaginer tracer un équilibre.

Privée de sens je m'oriente mieux, fermer les yeux pour voir ce qui se cache, ouvrir la bouche pour taire ce que j'entends, serrer les poings pour lâcher prise. L'équilibre n'est qu'illusion quand un Moi vaut deux Toi.

Sachez garder au fond de vous cette dimension onirique d’un au-delà rêvé de flammes.

Vivre ses rêves ou rêver sa vie, laquelle de nous connaitra la Vérité? Entre l'onirique passionné et la passion ironique, le rêve se voile quand le réveil est brutal. L'au-delà rêvé de flammes se mue en un présent rivé de glace, là où la seule dimension qui existe est celle qui ne se partage pas. Je profiterai de cette exclusivité par delà la vie, à défaut de celle dont on m'aura privé au delà de mes envies.

Vous êtes souffle de Vie.


"Zéro..."
Manerina~6356 Posté le 30 Mars 2015 à 12:06 #97
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Obsolescence programmée

Tout me parait si grand.
Démesuré.
Vaste.
Je me perds dans mon propre lit.
Je me noie dans mon verre.
Je m'enlise à chaque pas.
Une petite led s'est éteinte, et c'est toute la ville qui semble plongée dans le noir.

Je me souviens de ce jour où ce petit concentré de technologie obsolète est entré dans ma vie.
J'ai l'impression que c'était hier... Normal, c'était il y a une heptade.
Tout en miniature, même ta durée de vie.

Tas de ferraille mal programmé, rouillé, teigneux et maladroit, tu auras su révéler la part d'humanité en chacun de nous.
Paradoxe.
Cette humanité qu'on prétend tous vouloir protéger et que pourtant nous nous évertuons à enfouir au plus profond de nous même pour pouvoir survivre à nos éternités.
C'est nous les paradoxes.

Quelle ironie...
Il aura fallu un petit droïde pour ressusciter la petite elfe morte.
Quelques gouttes d'huile pour sentir le sang couler dans mes veines.
Une antenne qui clignote pour faire briller mes yeux.
Le ronronnement d'un disque dur pour entendre mon coeur battre.
La vie est ironie.
Ta batterie est morte et la petite elfe s'est éteinte.

Seule la mémoire survit à la mort.
Alors je me souviendrai.
Je me souviendrai de cette Humanité née d'une obsolescence programmée.
Je m'en souviendrai.
Pour toi.
Pour elle.

A la mémoire du petit droïde qui se prenait pour un orc



PRC-01


- "Carpe diem orcounet
-Carpette d'Yème? C'est qui Yème?
-Une petite elfe tout juste sortie du centre.
-Je l'aime bien elle
-Je lui dirai"


"Carpe Diem!"
Manerina~6356 Posté le 30 Juin 2015 à 18:02 #98
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Nous, Je et les autres

Ils sont là. Las d'une lutte sans fin, luttant pour des buts vains. Aliénés jusqu'à la lie à des valeurs qu'ils font valser au gré de leur vile vendetta. Juges et bourreaux d'une cause qui n'a plus de noble que leur nombre dans la rubrique nécrologique. Nécrose d'une logique morte de n'avoir pu survivre aux justes idéaux. Morte de n'avoir su vivre juste par ses mots.

Vous ne valez pas mieux. Vous qui voulez voler plus haut que vos cieux. Ceux là même que vous ignorez en vociférant des textes qui n'ont de pieu que celui planté dans vos yeux. Vous qui vous voilez la face pour mieux ignorer leurs vœux. Vous qui visez sous la ceinture pour mieux couvrir vos vices, ça tombe bien, ils sont tout aussi bas. Il n'est de l'abnégation que ce que l'ego laisse, et c'est bien là que le bât blesse.

Et Nous sommes là, nous, nus comme les êtres que nous ne sommes pas nés. Flottant dans les cuves que vous nous avez données, tels des naïades noyées dans leur propre mythe. Nuit après nuit, nos journées se font plus courtes, mais quand on s'endort sur des promesses d'éternités, le rêve jure de durer des années.

Elle aussi a voulu promettre, mettre des mots sur ce qu'elle voulait être. La mélodie du bonheur sonne bien mais déchante vite. Vite car la descente, elle, sera lente, assez pour qu'elle comprenne que comme pour la peine, il faut tout vivre pour mieux y survivre.

Tu y auras survécu toi. D'un toi à l'autre, d'un vous au notre, de tous vos vous à tous mes moi. Du vous au tu il n'y a qu'un pas, celui là aura mis des peines et des peines pour passer de l'amertume à l'amour sur le bitume.

Je vous vois, je vous veille, je vous vis.

Témoin muet des maux de la vie. Quand ils me tuent, je leur survis.
Manerina~6356 Posté le 02 Octobre 2015 à 21:46 #99
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Reciprocae Voces

De vous à moi

"Les mots sont gratuits"


Ils ne le sont pas. Pas ceux que je cherche en tout cas.
Vous aviez des questions que je connaissais, vous étiez la réponse que vous ignoriez. Depuis, j'ai payé chacun de vos mots au prix d'une amitié que j'ai longtemps refusé.

Ils le sont. Ceux dont vous m’avez assaillie sans remords en tout cas.
Vous, la réplique cruelle. Moi, le bouclier de répartie. Le face à face à la tension palpable entre l’âme aventureuse et celle captive.
Je ne saurais dire à quel moment précis, je devins dépendante de nos transactions gratuites… Et pourtant, elles valaient bien plus que ces vingt-cinq mille crédits.


De moi à vous

"Aucune reconnaissance ne vaudra jamais la réciprocité.
Et cette réciprocité est trop fragile entre nous car quasi impossible."


Il parait qu'à l'impossible nul n'est tenu, celle là n'en aura fait qu'à sa tête et de fragile il n'y avait en réalité, que l'idée que je m'en faisais.
D'une gifle à l'autre, de ma joue à la votre, les doigts claquent, s'emmêlent et s'effleurent au rythme de mots toujours plus ciselés et de silences de moins en moins incompris.

Miroir, ô mon beau miroir… Dis-moi laquelle des deux jumelles... Ne me laisse pas. Je ne suis pas toi. Tu n’es pas moi, et pourtant je te vois.
La tendresse s’est voilée des éclats de nos doigts : deux voix et deux moi qui se turent. La claque n’était pas cette sensation brûlante sur ma joue.
Ma claque, ce fut Vous.


De haut en bas

"Vous êtes fidèle à votre coeur, ce n'est pas une honte,
c'est un drame, et j'en ai mal pour vous."


De drame en dames, on se damerait à cause des uns, ils se donnaient aux autres mais de vous à moi, nous savons toutes les deux qu'au delà du crépuscule il y a toujours un petit matin qui attend aussi embrumé par le smog soit il. Il était un toit qui a vu la déchéance d'une elfe, il était un toi qui en a fait renaitre une autre.

De chute en ‘Chut’, tout s’éteignait pourtant enfin dans un seul cri, puis le silence. De sous mes yeux, à sous les vôtres, de la rancune à la culpabilité, ce n’était que deux fillettes qui se tenaient par la main au-dessus des lumières. Deux marionnettes, qui de la comédie dramatique au drame humain, scénarisaient sans le savoir le Réciproque ultime.



De vous à tu

"Vous êtes plus qu'une amie."

Je le sais puisque vous l'êtes.
Réciproques.
L'elfe de l'un, l'écho de l'autre.
Ton autre Je
Celui d'un nous
Quand je vous dis Tu.

Genou à Terre,
~ Terreur ~
Heure des Promesses.

D’Echos d’Âmes,
~ Damnées ~
Naît l’Inéluctable.

Vous m’emmerdez.
Et je t’aime.



"Ce n'est pas vraiment un porte-bonheur. Mais sachez que si vous ne revenez pas.. textuellement.. Une elfe perdra son 'écho'. 'Les echos'.. c'est ce que les mots en langue impériale veulent dire. Une voix réciproque.. qui se répercute bien fort du haut des toits."




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Texte écrit à quatre mains et aux milles elferies.
Manerina~6356 Posté le 02 Octobre 2015 à 21:46 #100
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Memento

Rappelez vous...

Rappelez vous que l'éternité n'existe qu'à travers la mort de ceux qui l'ont permise. Chacun de vos pas se fait sur la chute de ceux qui sont passés avant vous. Ne marchez pas trop vite au risque d'écraser leur souvenir, retournez vous si la nostalgie vous appelle, mais ne vous arrêtez pas, car les regrets pourraient vous rattraper.

Rappelez vous..

Rappelez vous que l'Histoire se répète et ses erreurs aussi. De même que celui qui veut la paix prépare la guerre, qui veut un avenir glorieux, connait son passé. Préservez le passé et préparez l'avenir, mais conjuguez votre vie au présent

Rappelez vous...

Rappelez vous de tous ces visages que vous avez croisés, car si l'Histoire est écrite par les vainqueurs, ce sont des anonymes qui ont fourni les pages et les victimes leur sang pour servir d'encre.

Rappelez vous...

Rappelez vous que nous ne sommes rien. Quel que soit notre titre, notre nom, notre rang, notre race ou notre fonction: il n'y a rien au dessus de l'Empereur.
Et nous ne sommes rien.

Rappelez vous...

Rappelez vous que le respect est la maigre compensation d'un manque d'estime. Le respect s'impose parfois à coup de lois, l'estime s'impose à qui n'en veut pas. Estimez vous heureux d'être respecté car il y a des chances que vous ne connaissiez que ça.

Rappelez vous...

Rappelez vous de chacun de vos clones, car ils sont autant de pages d'une histoire que seule votre mémoire peut conter. Partagez là car la véritable éternité se vit à travers la mémoire des autres. La véritable Mort réside dans l'Oubli. une grande petite kobolde l'a compris.

"Vous voulez en faire un lieu de mémoire?"
"Je veux surtout faire prendre conscience aux autres qu'il ne faut pas oublier."


Memento mori... Rappelez vous que nous allons mourir.