Recherche

EDC de Syra

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par Syra

Cacher

Miroir, mon beau miroir

Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle.
Pas toi, ton âme se reflète dans tes traits, n'oublie pas qui tu as été.

Il est tard, il faut dormir mais elle ne veut pas, elle ne peut pas.
L'humaine est assise au bord de son lit et se ressasse encore et encore l'entretien. Voila 14 ans que c'est terminé mais non il faut encore que ça revienne sur la table, qu'on lui en parle, qu'on vienne assouvir une curiosité malsaine derrière l'image de questions banales, normales, comme ça, pour savoir si oui ou non on peut lui faire confiance.
Peut être devrait-elle faire une conférence un jour. Parler de tout ça en public afin que les vicieux puissent enfin mettre des mots et des images sur leurs fantasmes, qu'ils puissent croire qu'ils y sont alors qu'ils accusent par devant mais qu'ils regrettent secrètement de ne pas avoir été "élu", de ne pas avoir pénétré le bunker, de ne pas avoir été une victime, de ne pas l'avoir vu, Lui, de près, dans son environnement.

Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus gentille.
Pas toi, souviens toi de ce que tu as fait.

Elle les emmerde tous, autant qu'ils sont. C'est finit, terminé. Pourquoi continuer de la torturer avec ça ? De ré-ouvrir la plaie, d'y enfoncer le couteau et si ce n'est avec un sourire sadique, avec tout de même l'envie perverse de lui faire mal, de voir ses réactions, de la juger ?
Machinalement sa main se porte à son ventre où pourtant les boursouflures de brûlure n'y sont plus, enlevées par la dernière cuve. Les traces partent mais les souvenirs restent alors à quoi bon se battre ? Dans 10, 20 ans, elle aurait encore les même questions et elle aurait encore les même souvenirs. Rien ne change, on reste toujours la même personne aux yeux des autres et finalement la seule question qui se pose c'est faut-il continuer ? Ne serait-elle pas mieux dans un bain de glace ?

Miroir, mon beau miroir, dis moi si un jour je serais pardonnée.
Jamais, oh grand jamais.

Fatiguée, l'humaine passe une main sur son visage et rabat ses cheveux en arrière avant de masser sa nuque. Non les choses ne changent pas. Terreur avait mentit, personne ne peut changer, pas quand on ne leur laisse pas le pouvoir de le faire et qu'on les retient éternellement dans ce qu'ils ont put être...

◊ Commentaires