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EDC de Scarlett

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11. Bip, bip.

11. Bip, bip.
La tête reposant sur les mains, je regardais la fille aux cheveux rouges qui était allongée sur la table d'opération. Elle et moi étions bercées par les bip de l'électrocardiogramme branché à son intra-veineuse. D'autres personnes étaient présentes dans le laboratoire. L'elfe, usé par la vie, et le vautour blessé... le protecteur et le père. Le chagrin n'avait pas quitté leurs orbites fatiguées depuis que le mot "légume" avait été prononcé.
Jusque là, tout allait bien.
Vint ensuite la question qui chamboula tous mes processus : mais qu'est-ce que je fais là ?
Que faisaient tous ces gens dans mon laboratoire ? Pourquoi les avais-je laissés entrer, saturer mes enregistrements, utiliser le matériel, salir la salle blanche, polluer par leur existence ? Et tout ça bénévolement ? Je n'allais pas gagner le moindre crédit dans cette histoire.
La réponse logique m'effrayait et je ne voulais pas l'admettre. Après tout, ce n'était qu'une supposition ! Tout cela manquait de données ! Il y avait certainement quelque chose qui échappait à mes calculs, mais quoi ? Je ne pouvais pas ressentir quoi que ce soit : Hélène était morte et enterrée. L'humaine n'existait plus depuis bien longtemps. Elle avait été utilisée et absorbée par l'Homme et par ses vices, par l'Empire et par la science. Il ne restait qu'une machine froide, incapable de ressentir la moindre compassion.
Alors, pourquoi est-ce que je me souvenais de la planque du Sud, de Newt, Karl, Dwalin, Zat, Danzel, Lilween, Zetha, Eva, Hedak ? Je n'avais pas à regretter ces moments. Les humains n'avaient rien à m'apporter. Ils ne m'avaient apporté que du mal et encore du mal.
De la nostalgie parasite. Qui ne. Devait. Pas. Exister.
La porte. Les IA gardiennes. Les problèmes matriciels. Les cinquante millions... en voilà des sujets intéressants. Des problèmes qui valaient le détour. Des choses qui me concernaient.
Mais à cause des ces sentiments, qui prenaient, peu à peu, le dessus sur moi, j'en oubliais presque les choses qui concernaient mon domaine. Et dans lesquelles j'étais vraiment compétente.
Je savais tout sur les Humains, sur l'Histoire de la ville, sur les futurs possibles de la ville issus de la bêtise de ses habitants... mais une dernière question restait sans réponse. Il me fallait savoir une fois pour toutes s'il y avait encore une part humaine en moi. Je travaillais sur cette question depuis la création du centre Black Pulsar... le projet le mieux gardé du centre, dont aucun chercheur n'avait eu connaissance. Tout serait bientôt prêt, j'aurais bientôt la réponse au mystère de la vie. Mais à quel prix ?

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