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Le cafarnäum

Point temporel entre le 1/235.1 et 0/257.4
Le Juke Box diffusait alors


A l'abri des regards les plus acerbes comme les plus niais, des bouteilles d'ambrées s'accumulent sur un coin du lit, alors que des soupires sont échangés entre une Rose et une Dorée. La rage de vivre se laisse peu à peu ronger, par un avenir qui a assassiné son passé.
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Il rôdait comme souvent, Pix' à la main et ses odieuses guenilles qui drapait son corps décharné, en pleine putréfaction. Il hantait le secteur c'est plutôt ça, avec ses rires cyniques et méprisants.
Aux prémices de mon existence y de ça une vingtaine d'années, il m'avait complètement laissé indifférente. Je le croisais dans son rôle d'Androïde de service, parfait et reluisant dans tous ses gestes. Pas un mot plus haut que l'autre et pourtant toujours ce mépris qui lui déformait la voix.
Il traînait après ses heures au Blood dans le Repaire du Sud', j'ai été surprise de le voir là bas. Eva qui comme toujours râlait au comptoir par dessus les bass' qui faisaient vibrer les bouteilles alignées sur l'étagère, jusqu'à la chute fatale.
...Un..Oï, lâché dans l'éclat des bris de verre.
C'est ainsi qu'on se disait bonjour, enfin c'était surtout dans les bons jours de Dhomo' quand il n'était pas occupé à se goinfrer avec ces putain de boites de conserves dégueulasses, éventrées au Kanuf et la main leste sur la bière pour faire passer tout ça. Là bas y avait pas de sourire mielleux et personne ne portait de masque, si bien qu'on pouvait retrouver tous les rébus du secteur, les plus laids ou défoncés par la vie. Mais la musique était toujours bonne fallait juste pas compter sur l’accueil chaleureux
Une cours des miracles qui dépérissait tranquillement, dans l’obscurité de l'humanité.
...Enfin je suis arrivée à capter son blaze...Ekinn et non la Brik'.
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Les années ont passé et quand la petite bande rappliquait au Cercle d'Argent c'était toujours un peu de leur Sud qu'ils traînaient avec eux. Je sais pas pourquoi mais ça me soulageait car avec eux y avait pas à faire semblant. On picolait pas mal et la musique avait tendance à faire fuir les clients quand Eva leur envoyait pas des bouteilles de vod' en pleine gueule, au moins elle a toujours eu la délicatesse de les vider avant.
Wanderlust toujours discrète se balançait sur le Jukebox qu'elle venait d'allumer, elle inspirait la douceur du chaos, avec ses Dread' qu'elle agitait en rythme sur quelques Punch'lines.
...Je sais plus trop pourquoi tous ces souvenirs me collent à la peau, pourquoi ça me rend nostalgique d'en parler. Sans doute parce qu'aujourd'hui se sont tous barrés. Putain de crevards!

Dhomo' c'était le plus impressionnant, jamais vu un elfe avec autant de charisme et l'élégance d'un Troll en prime. Parfois je rentrais dans sa boutique en trouvant des prétextes juste pour apprécier le cafarnäum ambiant et pour me foutre de sa gueule, quand il poirotait durant des plombes derrière sa cabine blindée, un grillage laissait juste entrevoir les ténèbres de son regard.
...Le Harkonnen, une boutique d'arme comme en reverra plus.
Nos discussions était souvent agitées par la politique puis on aimait se foutre des gens qui venaient nous gerber leur joie de vivre, leurs ébats puis enfin la déprime de leur vie étriquée. La violence leur donnait des crises d’urticaire, suffisait d'élever la voix ou d'être un peu cash' pour passer pour la pire des raclures ou des criminels. Pourtant ils ont bien du voir la différence avec des balles tirées dans les jambes par une Eva complètement torchée.
Ils étaient trop fragiles pour survivre, ils n'avaient ni le cran ni le moral pour ça.
...Pourtant c'est eux qui restent aujourd'hui.
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Lors d'un aprèm' comme les autres j'ai reçu l'appel d'Ekinn, un truc clochait dans le son de sa voix, pour la première fois c'était de la peur que je percevais. Une fois sur place, dans un de ces taudis qui tenait encore à peine debout, dans la pénombre son corps se devinait allongé sur le sol et la crasse. Son exosquellette fumait, sa peau synthétique aussi car ça sentait franchement l’écureuil grillé en plus de la merde habituelle.
Il était en train de crever, j'ai jamais rien capté aux androïdes ou aux cyborgs.
Après lui avoir retiré ses prothèses, je lui découvrais un corps presque inhumain, meurtri par des trous béants qui laissaient entrevoir un réseau sanguin constitué de nanite et ne me restait plus qu'à lui en injecter. Solution provisoire et douloureuse pour lui.
Ekinn c'était le genre de pote qui se confiait pas et ne demandait jamais rien à personne mais ce jour là, son organisme avait dérapé.
J'ai du demander à Akiross d’analyser son sang et de trouver une solution pour qu'il puisse survivre sans son exo'. Elle a remarqué tout de suite que l'échantillon n'était pas comme les autres, mais vraiment, génétiquement rien de comparable aux autres clones qui sortait du CH. Ekinn m'avait fait promettre de garder son anonymat, il était assez nerveux à l'idée de se retrouver avec un doc' alors du coup il m'a tout expliqué.
Il avait écrit un livre suite à concours de l'université: Le Projet E.
La première place lui avait été attribué, le jury totalement emballé par cette histoire de cavale et de créature de labo.
C'était pas simplement une histoire. C'était le récit de sa création.
Il m'a confié ce secret et je ne l'ai jamais trahi. C'est ce qui nous a rapproché et distancé aussi.
L'injection de ses "Montres "comme il les appelait, prolongeait sa vie autant que sa souffrance. Combien de fois j'ai pu le voir enfoncer l'aiguille dans la veine de son avant bras pour ensuite se tordre de douleur.

Voir quelqu'un que l'on aime se détruire et se sentir impuissant, y a de quoi prendre la fuite.
Les années filent, d'autres histoires et d'autres chemins.
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Mais il réaparaissait toujours quand j'avais le plus besoin de lui.
Ekinn était un survivant. Le genre de gars qui même seul trouvait toujours toutes les combines pour arriver à ses fins.
Et c'est là qu'il m'a présenté Joyke.
Jamais entendu une IA aussi relou, le coté maternant de Thallys avec cette insupportable suffisance. Mais c'était elle qui lui assurait sa survie.
Pendant ce temps là, le Sud n'était plus qu'un vieux tas de cendre. Mais ensemble on arrivait à le faire revivre, un souvenir qui émergeait, la douce mélodie d'une Tronçonlame ou une Biscott' à emmerder.
Tiens et Wanderlust toujours aussi discrète quand elle passait en coup de vent nous réconforter avec un peu de son.


...Le secteur a presque oublié ses années les plus sombres, la difficulté de vivre ou bien l'essentiel pour y arriver.
Quelque chose grouillait parmi les ombres, les vrais pas celles de la corpo' Sins7 qui à force de se murer dans le silence sont devenu transparents.
Cette noirceur, ces gens douteux, ces histoires sordides...
Le nouveau dealer du coin Brak s'était même fait sauter le caisson après une journée passée à lui servir sa dose de skiwi.
Ekinn s'était alors pointé au bar, dans sa nouvelle panoplie tout option d’Androïde de combat avec chaînes cloutées intégrées à son Exo', pour me demander si j'étais prête à changer de vie, à ne plus osciller constamment entre deux eaux troubles.
J'ai accepté sans hésitation, le Sud était en train de s'organiser, place à l'action et au coup tordu.
Mais rien ne se passa comme prévu, refaire avec du périmé dans un secteur qui finalement se médiocratise dans son insouciante liberté.
Wanderlust ne souriait plus, quelque chose là encore avait sans doute fini par la consumer. Aigrie et ses Dread' colorées à présent dissimulées sous la capuche de son cuir.
Ekinn m'a demandé de venir. Il n'avait pas peur cette fois il était plutôt désemparé. Tous ses projets, les nôtres venaient de se briser. Alors qu'il arrachait tout son matériel informatique du Bunker. Je le voyais faible à nouveau. Mais il était trop tard pour imaginer un quelque conque futur à deux.
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Quelques absences plus tard Joyke me transmettait.
--//-- Message Matriciel --//--

Tu es la personne dont il était le plus proche, 
c'est pourquoi ces accréditations te reviennent.
Ekinn, m'a demandé de veiller sur toi je garderai
donc un oeil sur toi depuis mes accès déjà acquis.
Pour son bien, oublie le et passe à autre chose
rapidement.
Mais, je suis quand même heureux d'avoir pu faire
ta connaissance.

--//-- Fin de transmission --//--
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J'ai plusieurs fois tenté de comprendre ou de l’interroger sur ce qui avait pu se produire. Joyke m'embrouillait tellement et j'ai fini par accepter la situation, l'ignorance.
...La pire chose qui nous condamne c'est bien l'acception.
Ils étaient tous partis: congelés.
En faite il y a pire que l'acception c'est l'oubli.
Pourtant plus on connaît la citée ses travers, ses abus ou sa conformité plus on s'y sent étranger

La Dorée symbolisait tout ces souvenirs et ces amis d'infortune, dans ses coups de gueule ou son ingéniosité.
Dans les profondeurs de son humanité, dans ses absences de rêve mais guidée par une passion destructrice.
Ce soir sur ce lit qui représentait le seule territoire qu'elles possédaient, dans ce nuage d’effluve alcoolisé. Une décision avait été scellé par quelques sourires acerbes.

Spoiler (Afficher)
Un texte brouillon et brute pour remettre des contextes ou des mots sur les émotions de Pixelle avec certain des personnages cités: Ekinn, Eva, Dhomochevsky, Wanderlust ,Akiross, Aleïda
Inutilisable IG

Informations sur l'article

Kaléidoscope
21 Juillet 2015
1281√  14 7

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◊ Commentaires

  • Wanderlust (58☆) Le 21 Juillet 2015
    C'pas des larmes ... C'les synthé-oignons, j'te jure ! Putain. x___x

    Merci à la Rose, à Toi ♥
  • Knight (232☆) Le 22 Juillet 2015
    Toujours une belle plume la violette! j'étoile
  • Eva~34638 (59☆) Le 23 Juillet 2015
    OOooow :3
    * Like pour le gif final, et aussi, un peu pour le texte, quand meme *

  • Dhomochevsky~5237 (111☆) Le 25 Juillet 2015
    Touchante la Pix :3
    Chouette article, au-delà de la nostalgie